Google construit un émetteur Radio de 100kW

Google construit un émetteur Radio de 100kW

Dans une publication sortie la semaine dernière, Google a demandé à la FCC (Commission fédérale des communications Américaine) de traiter les informations relatives à des expériences de radio comme étant confidentielles.

Ces expériences impliquent des transmissions à puissances élevées et très directionnels sur les fréquences de 2,5 GHz, 5,8 GHz, 24GHz, 71 à 76GHz et 81 à 86GHz. Elles auront lieu depuis le Spaceport America au milieu du Nouveau – Mexique qui est occasionnellement utilisée par SpaceX et Virgin Galactic.

Christine Anderson, directrice général de Spaceport America, admet que la société est maintenant à court d’argent. Elle est heureuse ainsi d’accueillir ces tests pour une somme de 300.000 $, car Virgin Galactic est pratiquement mise en veilleuse suite à l’accident  de son prototype SpaceShipTwo en 2014.

Spaceport America est la premiere base de lancement grand-public développée par la société Virgin Galactic. Elle est située à Las Cruces dans l’État américain du Nouveau-Mexique. Elle est consacrée au tourisme spatial.
Ce document trouvé à la FCC stipule que Google ne produira pas des interférences nuisibles avec ces expériences radio. A part d’autres détails anodins, les émetteurs de Google resteront d’utilisation expérimental. La licence radio (WI9XZE) qui en résulte ne figure pas dans la base de données de la FCC.

Parmi les détails relevés dans ces documents, une chose est exceptionnellement étrange: il s’agit d’un émetteur de 70-80 GHz avec une puissance (PAR) 96411 Watts (puissance apparente rayonnée). Pour rappel, ceci est la puissance rayonnée apparente maximale qu’utilisent les stations FM aux États-Unis, mais les antennes de ces stations de radio sont omnidirectionnelles,
alors que Google utilise des antennes à gain très élevé avec une largeur de faisceau inférieure à un demi-degré.

Force est de constater que Google est en train de mettre sur pied dans le désert du Nouveau – Mexique, un autre projet appellé Skybender qui vise à utiliser les ondes millimétriques pour amener l’Internet plus rapide dans le monde entier.
Google a également établi une tour de commande et des relais dans de nombreux autres sites autour du Spaceport, sans doute pour tester la
réception des ondes millimétriques. Les deux installations comportent des serveurs informatiques et à l’extérieur sur une base en béton, une antenne parabolique de près de 2.5m de diamètre, selon le cahier de charge de la Commission Fédéral de Communications (FCC).

Le projet SKYBENDER

    Autre information révélée par le « GUARDIAN ».
C’est pour un projet secret du nom de code SkyBender, que le géant de la  technologie a construit l’été dernier, plusieurs prototypes d’émetteurs-récepteurs au centre spatial. Il les teste avec plusieurs drones, selon des documents obtenus en vertu des lois des dossiers publics .
Pour entreposer les drones et leur logistique, Google utilise temporairement 4570m² carrés d’espace dans un hangar, conçu par Norman Foster pour les très prochains et même incertains vols spatiaux  de la  Virgin Galactic. Google paie pour la location des installations à la Virgin Galactic 1000 $ par jour.
La société de technologie a également installé son propre centre de contrôle aérien dans les environs du Center Spaceflight, district du terminal.
Basé sur le site près de la ville appelée Truth ou Consequences, le Projet SkyBender utilise des drones pour expérimenter  des transmissions radio à ondes millimétriques, l’une des technologies qui pourrait sous-tendre à un accès à Internet sans fil de la 5G prochaine génération.
Pour imaginer le potentiel de ce réseau 5G, il faut savoir que cela serait 40 fois plus rapide que la 4G LTE, avec toutefois une importante contrainte, puisque ces ondes de 28 GHz ont une portée très courte d’à peine un dixième du signal 4G. L’avantage incontestable de cette technologie, c’est l’utilisation d’une partie du spectre totalement vierge, afin de ne plus recourir aux fréquences déjà surchargées des réseaux actuels.

 

Le système de SkyBender est testé avec un aéronef « éventuellement piloté » appelé Centaur ainsi que des drones solaires réalisés par Google Titan, une division formée lorsque Google a acquis au Nouveau-Mexique le démarrage de Titan Aerospace en 2014. Titan (photo) est un drone solaire avec une envergures allant jusqu’à 50 mètres.
Les e-mails entre Spaceport America et les gestionnaires du projet Google révèlent que les avions ont l’usage exclusif de la piste Spaceport au cours des essais.

Cependant, les transmissions à ondes millimétriques ont une portée beaucoup plus courte que les signaux des téléphones mobiles. Une émission à la fréquence de 28 GHz, testé par Google au Spaceport America, s’affaiblit à environ un dixième de la distance d’un signal de téléphone 4G. Pour les ondes millimétriques travaillant à partir d’ un drone volant à haute altitude, Google a besoin d’expérimenter des transmissions ciblées à partir d’ un soi-disant réseau phasé. Ceci est très difficile, très complexe et brûle beaucoup d’énergie »

explique le professeur Rudell professeur à « l’Electrical Engineering » à l’Université de Washington de Seattle et spécialiste de cette technologie.

Ce système fait écho au projet Google Loon qui utilise des ballons-sondes pour proposer également un accès à Internet.

Le projet GOOGLE LOON

Ce projet est un projet de la société X (anciennement Google X Lab ou Google X, devenue filiale d’Alphabet) visant à développer l’accès à l’Internet dans les zones les plus reculées de la planète.

Posant le constat que deux tiers de la population mondiale n’ont toujours pas accès à une connexion rapide et bon marché, Google a lancé un projet utilisant des ballons stratosphériques gonflés à l’hélium.
Chaque ballon, de quinze mètres de diamètre, flotte à une vingtaine de kilomètres d’altitude (soit deux fois plus haut que les avions de ligne) et peut, grâce à ses panneaux solaires, voler 187 jours soit de quoi faire neuf fois le tour du monde. Il permet une connexion sur 40 kilomètres autour de lui, avec des débits équivalents à de la 3G et même à de la 4G
Les trente premiers ballons ont été lancés le 15 juin 2013 depuis la Nouvelle-Zélande.
Google a déjà signé des accords avec les gouvernements sri-lankais et indonésien pour couvrir les deux territoires d’un réseau internet grâce à cette technologie.

Les rumeurs vont bon train, Google envisagerait-il finalement des milliers de drones volant à haute altitude offrant un accès à Internet dans le monde entier ?

L’une des installations de Google au Spaceport America. Photographie: New Mexico Spaceport Authority

Anderson attend Virgin Galactic pour dévoiler ses nouvelles SpaceShipTwo au Spaceport. Il espère commencer des vols en 2018 mais pour l’instant décline tout commentaires.

Un autre projet Hotspots mobile

 

Google n’est pas la première organisation à travailler avec des drones et la technologie des ondes millimétriques. En 2014, la Darpa, la branche de recherche de l’armée américaine, a annoncé un programme appelé Hotspots mobile pour faire une flotte de drones qui pourraient fournir 1 gigabit par seconde de communications pour les troupes opérant dans des régions éloignées.

Sources

par Albert Müller | ON5AM | Twitter | Facebook

Auteur / autrice

  • Licencié Harec depuis 1990, après une pause de quelques années, j'ai renouvelé mon intérêt pour la radio, je suis particulièrement actif en HF, appréciant le FT8, les contest et la chasse au Dx. Depuis 2021, je suis président de la section de Liège et administrateur du site Internet www.on5vl.org. Passionné d'informatique, je suis convaincu que le monde des radioamateurs doit évoluer avec les avancées technologiques, notamment avec l'émergence de l'IA dans nos shack.