samedi, février 22

Souvenez-vous du Pic-vert russe, Duga-1

Le Pic de Kiev était un radar OTH d’une grande puissance qui a fonctionnĂ© en Europe durant la pĂ©riode entre 1976 et 1986.
Il restera de mĂ©moire, un phĂ©nomĂšne unique comme ayant gĂ©nĂ©rĂ© plus de rapports d’interfĂ©rence et de spĂ©culations que toutes les autres Ă©missions de radio.
Cet article a Ă©tĂ© mis Ă  jour le : 27 juin 2018. Il Ă©tait nommĂ© prĂ©cĂ©demment « DUGA-3 », mais aprĂšs avoir repris certaines sources de façon plus crĂ©dibles, il s’avĂšre qu’il n’existait en fait que deux Duga : le DUGA-1 (que l’on peut visiter en Ukraine prĂšs de la centrale de Tchernobyl) et le DUGA-2 situĂ© prĂšs de la mer d’Okhotsk.

 

Étant donnĂ© le potentiel grandissant de cette technologie pour surpasser la gamme des radars conventionnels « d’alerte prĂ©coce » les premiĂšres expĂ©riences du radar Over-The-Horizon ou OTH, de l’Union soviĂ©tique datent de la fin des annĂ©es 1950. L’accent Ă©tait mis sur les radars rĂ©tro diffusĂ©s qui fournissaient des informations sur le lancement de missiles en dĂ©tectant les altĂ©rations de la propagation dans l’IonosphĂšre provoquĂ©es par l’épuisement des ions par les panaches d’échappement des missiles.

L’histoire commence rĂ©ellement en AoĂ»t 1964, aprĂšs une discussion sur l’état et les perspectives de travail du projet « Duga » et aprĂšs avoir Ă©coutĂ© les avantages et les inconvĂ©nients, V. D. Kalmykov Haut Dignitaire du Parti communiste dĂ©clara :

L’alerte prĂ©coce pour notre pays est extrĂȘmement importante. Nous n’avons pas de bases proches du continent des États-Unis pour dĂ©tecter les ICBM depuis leur lancement. Par consĂ©quent, malgrĂ© l’absence de nombreuses donnĂ©es initiales, il est nĂ©cessaire de prendre des risques et de crĂ©er un prototype de ZGRLS Duga Ă  Nikolaev. Je vous demande dĂšs lors de dĂ©velopper le projet de ce radar au plus tard en 1965 et Ă  prĂ©senter des informations techniques pour l’équipement.
Le temps pressait, car dĂ©jĂ  en 1962, en rĂ©ponse au futur projet russe, les AmĂ©ricains dĂ©ployĂšrent au Groenland, en Angleterre et en Alaska trois radars puissants qui couvraient pratiquement la moitiĂ© du territoire de l’Union soviĂ©tique. Toutes les sorties de missiles soviĂ©tiques Ă©taient dĂ©tectĂ©es quelques minutes aprĂšs le lancement.

En 1966, V.P. Vasyukov est nommĂ© concepteur en chef du prototype ZGRPS. La mĂȘme annĂ©e dĂ©marre l’unitĂ© radar 5N77 « Duga 2 » qui est situĂ© prĂšs de la ville de Nikolaev.
Au dĂ©but des annĂ©es 1970, de premiers tests sont rĂ©alisĂ©s en plusieurs Ă©tapes. La premiĂšre Ă©tape comprenait des essais en grandeur rĂ©elle sur le ZHRLS 5N77 « Duga-2 » (Duga - Ўуга en russe se
traduit par Arc) Ă  Nikolaev, oĂč Ă  cette Ă©poque les mĂȘmes algorithmes Ă©taient mis en Ɠuvre comme lors d’un combat. Ces tests furent couronnĂ©s de succĂšs.
La dĂ©cision de crĂ©er une « station de radar Ă  l’horizon » Duga-1 prĂšs de Tchernobyl a Ă©tĂ© prise en vertu d’une ordonnance gouvernementale datĂ©es du 18 janvier 1972 et du 14 avril 1975.
Le concepteur gĂ©nĂ©ral de la station radar Ă©tait « l’Institut de Recherche pour la Radiocommunication longue distance (NIIDAR) ». Chef concepteur et l’inspirateur des idĂ©es pour Duga-1 est Franz Kuzminsky.
À l’occasion de l’entrĂ©e en service du radar « Duga-1 », les promoteurs du complexe (VN Vasenev, BM Danilov, NF Dubrovsky, Y. Krokunov) reçoivent un prix d’État.
Le site de RÉCEPTION de « 5 h 32 DUGA-1 » (ЗГРЛС Дуга-1) se trouve sur le territoire de Tchernobyl et l’émission se fait Ă  60 km Ă  Kloniv. Officiellement appelĂ©e la station radar Zagorizonny Duga.

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Vue sur carte de l’implantation de Duga-1. La synchronisation entre les zones d’émission et de rĂ©ception a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e via une ligne de communication par cĂąble — Photo Google.

Le Duga-1 était un énorme ensemble opérationnel comprenant :

  • Une antenne d’émission de 210 mĂštres de large et de 85 mĂštres de haut comprenant 300 émetteurs
  • Une antenne de rĂ©ception de 300 mĂštres de large et de 135 mĂštres de haut

Les renseignements militaires de l’OTAN qui ont dĂ©couvert et photographiĂ©s le systĂšme, lui donnĂšrent le nom de code « OTAN-Steel Yard ».

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Voici le site d'émission Duga-1 proche de la ville de Kloniv aux coordonnées GPS : 51.636324, 30.702420 - Photo Google

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Site de réception Duga-1 - Photo Google

Non loin de lĂ  des « cercles » (en russe : Круг, cercle) de 300 mĂštres de diamĂštre chacun sont un systĂšme auxiliaire pour OTH. Ils se composent sur le pourtour de 240 antennes (120 dans chaque
cercle) de 10 m de haut. Au centre, un bĂątiment sans Ă©tage avec l’équipement de rĂ©ception. Sur le toit une antenne centrale domine. Ces stations du nom de « Krug » sont situĂ©es entre Korogod et le camp militaire Tchernobyl-2, on y accĂšde par la route en bĂ©ton de Tchernobyl-2.
Elles Ă©taient destinĂ©es au sondage ION de l’ionosphĂšre afin d’obtenir des informations sur la frĂ©quence maximale applicable (MUF) et d’optimiser, en fonction des donnĂ©es reçues, le mode de fonctionnement du localisateur. De plus, il y avait un systĂšme qui sĂ©lectionnait constamment en temps rĂ©el les canaux les plus propres dans un canal d’interfĂ©rence, sur lequel il Ă©tait possible de travailler.
Ces stations « Krug » ne furent pas utilisĂ©es dans leur but original, mais elles furent exploitĂ©es pĂ©riodiquement pour mener toutes sortes d’expĂ©riences, par exemple, un radar passif dans la bande HF.

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Emplacement des « Krug » - Photo Google 2018

En 1979, en transition vers la deuxiĂšme Ă©tape, des difficultĂ©s liĂ©es Ă  l’ionosphĂšre polaire ont commencĂ© Ă  miner « Duga-1 ». La nature des signaux Ă©tait alĂ©atoire et les diffĂ©rents tests furent nĂ©gatifs.
En 1983 des travaux de modernisation eurent lieu.
Avec le dĂ©but des opĂ©rations trĂšs complexes, des problĂšmes supplĂ©mentaires se sont produits. Il s’avĂšre qu’une partie de la gamme de frĂ©quences de travail des systĂšmes radars a coĂŻncidĂ© avec les systĂšmes de l’aviation civile et les flottes de pĂȘche des pays europĂ©ens. L’URSS reçut un appel officiel de la part des pays occidentaux selon lequel l’établissement de ce systĂšme affectait de maniĂšre significative la sĂ©curitĂ© de l’aviation et de la navigation maritime.
En 1986, le numĂ©ro 1 (5H32 Duga-1) devait commencer Ă  expĂ©rimenter l’efficacitĂ© de sa modernisation. Malheureusement, elle n’a pas Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e Ă  cause de l’accident de la centrale nuclĂ©aire de Tchernobyl.
Le Pic-vert russe s’est finalement tu le 26 avril 1986 Ă  01h23'40", lorsque le RĂ©acteur n° 4 (U4) de la centrale nuclĂ©aire de Tchernobyl a Ă©tĂ© hors de contrĂŽle et a explosĂ©, provoquant la premiĂšre des pires catastrophes Ă©cologiques jamais vues de l’histoire.
Fait troublant, les documents liés à la catastrophe omettent complÚtement de mentionner les opérations particuliÚres du radar OTH qui ont été pratiquées dans le voisinage du réacteur.
C’est seulement Ă  cause de l’effondrement de l’Union soviĂ©tique et de l’accident de la centrale nuclĂ©aire de Tchernobyl que l’on a su l’existence d’une petite ville composĂ©e d’une garnison militaire dans les bois de Polissia en Ukraine. Elle Ă©tait engagĂ©e
 dans le contrĂŽle spatial.
Avec les Ă©normes dimensions de ses antennes, Duga-1 exigeait d’importantes ressources humaines - 74 939 hommes travaillaient en Ă©tat d’alerte militaire sur le site. Au cƓur de la garnison militaire se trouvait le centre de commandement pour la gestion de l’installation radar, ainsi que des centres d’entraĂźnement et de formation conçus pour assurer une bonne formation des officiers. Pour les militaires et leurs familles, une petite ville avec une seule rue fut construite.
Afin de mieux vous rendre compte de l’ampleur rĂ©elle de cette garnison, voici sur un fichier qui montre les bĂątiments et leur utilitĂ©. Voici comment se prĂ©sentait le camp autour de duga

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Durant son travail qui commença Ă  l’automne 1976 et se termina en 1988, M. Vladimir Musiyets, l’ancien commandant supervisant la catastrophe de Tchernobyl dĂ©clara lors d’un entretien dans plusieurs magazines (Fakti, Kurier Trud) :

La station OTH avait Ă©tĂ© connectĂ©e au rĂ©seau radar EW, Ă  peine quelques mois avant la catastrophe. Duga-1 devenait obsolĂšte, mais son objectif Ă©tait toujours de suivre les lancements de missiles balistiques intercontinentaux amĂ©ricains. »

La centrale nucléaire de Tchernobyl aprÚs la catastrophe :

Le matin de la catastrophe de la centrale nuclĂ©aire Ă  11 heures, V. Musiyets expert chimiste et la Major Olga Shevchenko, avaient reçu l’ordre d’aller Ă  la station radar OTH Ă  9,7 km du rĂ©acteur.
Ils ont rapportĂ© que la cause de l’arrĂȘt Ă©tait le blocage des systĂšmes de circulation d’air, provoquent la destruction des ordinateurs et des autres appareils Ă©lectroniques. Ce qui eut pour consĂ©quence l’arrĂȘt de Duga-1.
La majoritĂ© des experts estiment que l’ensemble du « projet Pivert soviĂ©tique » Ă©tait dĂ©jĂ  Ă  l’arrĂȘt avant la catastrophe. Presque personne ne croit que tout rayonnement ou toute tension ou pointe de courant du rĂ©acteur nuclĂ©aire cassĂ©, n’aurait dĂ©truit les appareils soviĂ©tiques de l’époque.
AprĂšs l’accident, tous les travaux ont pris fin, Duga-1 fut mis hors service. La population militaire et civile a Ă©tĂ© Ă©vacuĂ©e de la zone de contamination radioactive, principalement dans Lyubech-1. Par la suite plusieurs tentatives de dĂ©contamination des zones de Tchernobyl, ont Ă©tĂ© entamĂ©es, mais sans rĂ©sultats.

En 1987, lorsque la direction du Parti communiste et l’armĂ©e ont compris l’ampleur de la catastrophe de Tchernobyl, la dĂ©cision a Ă©tĂ© prise dans le respect des rĂšgles de sĂ©curitĂ©, du dĂ©placement de l’équipement vers Duga-2 Ă  Komsomolsk-on-Amur pour vĂ©rifier l’efficacitĂ© des techniques proposĂ©e pour la modernisation du systĂšme.
L’implantation est identique pour « 5N77 DUGA-2 ». Le rĂ©cepteur et l’émetteur sont sĂ©parĂ©s de 35 kms environ entre la ville de Komsomolsk sur le fleuve Amour et la ville de Bol Shaya Kartel, lĂ  on est au fond de la Russie proche de la mer Okhotsk et environ Ă  1200 kms au-dessus de la CorĂ©e du Nord.

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Vue sur carte implantation Duga-2 - photo Google

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Vue du site de rĂ©ception (50.38555,137.3282972) - Vue du site d’émission (50.8929611,136.8367722)

Au début des années 1990. Un incendie à la station d'émission a conduit à la fin de son fonctionnement.

À la fin des annĂ©es 1990, les antennes des deux sites ont Ă©tĂ© dĂ©mantelĂ©es par des ferrailleurs et vendues comme ferraille Ă  la Chine.

Diaporama photo de l’antenne Ă  Tchernobyl (19) :

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Photo d' Eric SENSI - ON6CV en juin 2018 © Tous droits réservés. (cliquer pour agrandir)

La plus grande antenne HF directionnelle dans le monde :

  • L’antenne du radar Ă  « Tchernobyl-2 » OTH fait 150 m de haut et 500 mĂštres de longueur. La hauteur de la deuxiĂšme antenne est de 90 m.
    La construction qui tient toujours debout est un chef-d’Ɠuvre du gĂ©nie mĂ©canique. Selon une estimation, qui semble fiable, le poids global serait de 14 000 tonnes.
    Ce qui ressemble Ă  un mur Ă  distance est en fait de prĂšs un maillage d’acier. Son coĂ»t total Ă  l’époque Ă©tait de l’ordre de 600 millions de roubles.
  • HRS 4/4/1 l’Antenne DipĂŽle Rideau, est l’une des antennes les plus courantes en HF directionnelles en matiĂšre de radiodiffusion. De nombreux rideaux de dipĂŽles sont Ă©galement utilisĂ©s dans le site HF-Pori Preiviiki. En comparaison, la HRS 4/4 est 4,5 fois plus petit que le HRS 12/6.
  •  Le choix Ă©tait pour les lignes de transmission entre une ligne d’alimentation ouverte en fil (sauf pour le 963 kHz) ou alors un cĂąble coaxial de 250 mm de diamĂštre. La puissance Ă©tait estimĂ©e Ă  10M watts.
  • La construction d’une antenne rideau moderne avec un R.O.S. de 1,5 : 1 (comme celle de Duga-1) est construite de sorte qu’il n’y a pas de formation d’étincelle dans ses innombrables attaches quand d’énormes puissances d’émission sont utilisĂ©es. C’est tout Ă  fait une forme d’art.
  • Pour obtenir des milliers de tonnes de tubes pour les structures de soutien, la dĂ©cision spĂ©ciale du PrĂ©sident du Conseil des ministres de l’URSS, A.N. Kosygin, fut nĂ©cessaire. AprĂšs la fabrication des tuyaux, un autre problĂšme est survenu avec leur revĂȘtement anticorrosion au zinc. L’usine de Tcheliabinsk a carrĂ©ment refusĂ© d’organiser une
    telle production. Puis le chef adjoint de la Direction gĂ©nĂ©rale du ministĂšre de la DĂ©fense de l’URSS, le gĂ©nĂ©ral K.M. Vertelov, a organisĂ© lui-mĂȘme une telle production directement Ă  l’installation de Tchernobyl.
  • Le coĂ»t de la consommation d’énergie qui Ă©tait estimĂ©e Ă  environ 30 mĂ©gawatts devait dĂ©passer 1 milliard de roubles soviĂ©tiques. On pourrait peut-ĂȘtre comprendre la construction d’une telle antenne prĂšs de la centrale nuclĂ©aire de Tchernobyl !

Informatique :

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Photo de la salle de contrÎle par Eric SENSI - ON6CV en  juin 2018. © Tous droits réservés

Le complexe informatique ZGRLS de Tchernobyl-2 avait le code 1S31G. et sa conception Ă©tait de D.I. Yuditsky, conseiller scientifique et I.Ya. Akushsky. L’ordinateur K-340A pour le traitement du signal a Ă©tĂ© fabriquĂ© avec des Ă©lĂ©ments secrets pour l’époque. Presque tout le traitement des signaux reçus Ă©tait numĂ©rique. Il est devenu l’ordinateur de base pour tous les radars, dĂ©veloppĂ© dans ces annĂ©es-lĂ .
Pour ce faire, des logiciels hautement spĂ©cialisĂ©s avec les algorithmes de traitement intĂ©grĂ©s ont Ă©tĂ© utilisĂ©s, dans un complexe informatique basĂ© sur plusieurs ordinateurs. La performance d’un ordinateur Ă©tait de 1 million d’opĂ©rations par seconde. En termes de productivitĂ© actuellement (2,4 millions d’opĂ©rations/s), le K-340A a dĂ©passĂ© tous ses contemporains. Il travaille actuellement sur les radars existants. Les programmes dans les ordinateurs Ă©taient sur des supports non effaçables. DĂ©truire le programme n’était possible que par un impact mĂ©canique !

Source : Malashevich B.M. Supercalculateurs modulaires inconnus

Nuisances et problÚmes :

Au dĂ©part, l’unitĂ© Ă©mettrice du radar travaille sur des frĂ©quences comprises entre 3,26 et 17,54 MHz, mais la frustration avec ce Pic-vert russe Ă©tait profonde, il interfĂ©rait rĂ©guliĂšrement non seulement avec les communications commerciales et amateurs, mais Ă©galement avec les stations de radiodiffusion internationales.
Suite Ă  de trĂšs nombreuses plaintes, le ministĂšre de l’Industrie de la Radio de l’URSS a envoyĂ© au Conseil des ministres, des propositions afin de trouver des moyens techniques pour rĂ©duire au minimum les brouillages causĂ©s aux services aĂ©ronautiques, maritimes et aux services de secours.
Dans un accĂšs de technopatriotisme, certains chercheurs radioamateurs ont alors essayĂ© de nettoyer les ondes du Pic-vert russe par l’envoi d’un signal de brouillage. Leur effort collectif a Ă©tĂ© surnommĂ© le « Russian Woodpecker Hunting Club ».

Il a mĂȘme donnĂ© naissance Ă  de nombreuses lĂ©gendes, par exemple que cela pouvait affecter la psychĂ© de personnes Ă  une distance de plusieurs milliers de kilomĂštres !

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184861_original.jpg radar dimityri Birin 2014

Chernobyl-2 :

Il a fait partie des Forces de dĂ©fense antimissile et de l’espace (PRO) et a Ă©tĂ© crĂ©Ă© dans le seul but de fournir une alerte prĂ©coce Ă  des attaques de missiles nuclĂ©aires contre l’Union soviĂ©tique, dans les deux Ă  trois minutes du lancement du missile (le temps de vol des missiles entre les États-Unis et l’URSS est de 25 Ă  30 minutes).
Le signal Ă©mis vers les USA partait de l’émetteur de Duga-1. En faisant 3 sauts entre le sol et l’ionosphĂšre, le signal revenait ensuite vers le rĂ©cepteur par 3 nouveaux sauts. Quand on regarde sur Google l’orientation de l’émetteur et du rĂ©cepteur Duga-1, il est clair que la direction perpendiculaire Ă  l’antenne est bien le continent amĂ©ricain en passant au-dessus du pĂŽle nord.

L’émetteur de radio Ă  ondes courtes du Radar Duga-1 diffusait des pulsions puissantes qui se propageaient Ă  travers l’Europe du Nord, le Groenland et l’AmĂ©rique du Nord Ă  des milliers de kilomĂštres et un rĂ©cepteur sans doute la plus grande antenne radar dans le monde et situĂ©e Ă  60 km du rĂ©cepteur, rĂ©cupĂ©rait et analysait les informations avec de puissants ordinateurs. Ce radar dĂ©tectait la crĂ©ation d’effets atmosphĂ©riques des Ă©chappements en panache d’un lancement massif de missiles.

Qu’est-ce qu’un radar OTH (en anglais : Over-the-horizon) C’est en 1946 que N. I. Kabanov, scientifique et ingĂ©nieur russe, propose l’idĂ©e d’un radar transhorizon. Les ondes radio qui sont une forme de rayonnement Ă©lectromagnĂ©tique se propagent le plus souvent en ligne droite. Cette caractĂ©ristique limite leur portĂ©e, et donc leur efficacitĂ©, Ă  l’horizon radar dĂ» Ă  la courbure de la Terre. La mĂ©thode la plus couramment utilisĂ©e avec un radar transhorizon pour « voir » au-delĂ  de l’horizon consiste Ă  se servir de la rĂ©flexion atmosphĂ©rique.
Seules quelques bandes de frĂ©quence situĂ©es dans la plage de frĂ©quences de 3 Ă  30 MHz peuvent ĂȘtre utilisĂ©es. Le signal radio est renvoyĂ© vers le sol par les couches de l’atmosphĂšre lorsque les conditions atmosphĂ©riques favorables sont rĂ©unies. La frĂ©quence que l’on doit choisir dĂ©pend donc des conditions atmosphĂ©riques et les systĂšmes utilisant ce type de propagation doivent suivre en temps rĂ©el l’évolution du signal sur les diffĂ©rentes frĂ©quences pour toujours adopter celle qui fonctionne le mieux. C’est ce que connaĂźt tout radioamateur.

À l'intĂ©rieur de la base dĂ©saffectĂ©e.

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Photos d' Eric SENSI - ON6CV en  juin 2018. © Tous droits réservés

En 1988, la Commission fédérale des Communications (agence américaine chargée de la régulation des télécommunications) dirigea une étude sur le signal du Pic-vert.
L’analyse des rĂ©sultats montra une pĂ©riode entre deux impulsions de 90 ms, un spectre de frĂ©quence allant de 7 Ă  19 MHz, une bande passante de 0,02 Ă  0,8 MHz et un temps habituel de transmission de 7 minutes.

  • Le signal prĂ©sentait trois taux de rĂ©pĂ©tition : 10 Hz, 16 Hz et 20 Hz.
  • Le taux le plus frĂ©quent Ă©tait 10 Hz, les taux de 16 Hz et 20 Hz restant assez rares.
  • La bande passante la plus courante Ă©tait de 40 kHz.

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Bien que les raisons de l’arrĂȘt du Duga-1 n’aient jamais Ă©tĂ© rendues publiques, la modification de l’équilibre stratĂ©gique aprĂšs la fin de la guerre froide au sortir des annĂ©es 1980 a probablement jouĂ© son rĂŽle dans cette dĂ©cision.

Mais la principale raison de l’échec de Duga-1 est aussi son fonctionnement dans la direction des États-Unis en passant par le pĂŽle Nord, avec des perturbations chaotiques constantes dans l’ionosphĂšre polaire, l’OTH ne pouvait dĂ©tecter le dĂ©but d’un ICBM massif et qu’avec certaines limitations.

Le succĂšs des satellites de veille lointaine US-KS, entrĂ© en service au dĂ©but des annĂ©es 1980 a Ă©tĂ© un autre facteur de dĂ©clin du Duga-1 et Duga-2, d’autant qu’à partir de ce moment plusieurs de ces satellites formaient un important rĂ©seau.
Les satellites fournissent des informations instantanées, directes et
extrĂȘmement fiables alors que les radars peuvent ĂȘtre brouillĂ©s et que leur efficacitĂ© transhorizon est liĂ©e aux conditions atmosphĂ©riques.

 

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  • Le rĂ©acteur en question Ă©tait un RBMK 1000 (rĂ©acteur de grande puissance Ă  tubes de force) mis en exploitation industrielle en dĂ©cembre 1983. DĂšs cette Ă©poque les chercheurs de l’Institut Kourtchatov (principal centre de recherche et de dĂ©veloppement de l’industrie nuclĂ©aire pour l’Union soviĂ©tique) faisaient remarquer que les lancements physiques des RBMK 1000 de seconde gĂ©nĂ©ration et des RBMK 1500 avaient Ă©tĂ© assortis de manifestations de rĂ©activitĂ© anormale lors de la descente des barres de contrĂŽle dans le cƓur du rĂ©acteur.
  • Le 25 avril 1986, dans la centrale de Tchernobyl il Ă©tait prĂ©vu d’effectuer des tests de l’un des systĂšmes de sĂ©curitĂ© du rĂ©acteur n° 4 et de mettre ensuite le rĂ©acteur Ă  l’arrĂȘt en vue de procĂ©der aux travaux d’entretien ordinaires. Au cours des tests, le courant Ă©lectrique devait ĂȘtre coupĂ© dans la centrale, et les systĂšmes de sĂ©curitĂ© du rĂ©acteur devaient ĂȘtre alimentĂ©s par l’énergie mĂ©canique de rotation gĂ©nĂ©rĂ©e par l’inertie des turboalternateurs.
    Voici ce qui s’est passé :
    • À 23 h 10, la puissance du rĂ©acteur est rĂ©duite Ă  700 mĂ©gawatts comme prĂ©vu
    • À 0 h 30, Anatoli Diatlov est en dĂ©saccord avec ces chefs d’équipe sur la procĂ©dure. À la suite d’une erreur de manipulation, les barres de contrĂŽle s’enfoncent trop profondĂ©ment. La puissance chute alors rapidement Ă  30 mĂ©gawatts. Six minutes plus tard, le rĂ©acteur s’étouffe, son rĂ©gime est beaucoup trop bas. La pression augmente d’un coup, mais faute de capteurs personne dans la salle de contrĂŽle n’est en mesure de voir le danger.
    • À 0 h 38, le rĂ©acteur ne produit presque plus d’énergie. Anatoli Diatlov ordonne de retirer les barres de contrĂŽle et relancer le rĂ©acteur. C’est en totale contradiction avec les consignes de sĂ©curitĂ©. L’équipe a beau ĂȘtre contre, elle n’a pas le choix et obĂ©it aux ordres.
    • À 1 h 3, malgrĂ© les dysfonctionnements et contre l’avis de son Ă©quipe, Anatoli Diatlov lance le test. Au mĂȘme moment, au cƓur du rĂ©acteur, un point chaud se forme et se concentre. Personne ne peut le voir.
    • À 1 h 23, le test commence malgrĂ© tout. Le contremaĂźtre Akimov dĂ©cide de lui-mĂȘme d’enclencher le processus d’arrĂȘt d’urgence et enfonce les barres de contrĂŽle. Mais la chaleur a dĂ©formĂ© les canaux de descente : les barres ne descendent que de 1,50 m au lieu de 7. Il est trop tard. Les premiĂšres explosions se font entendre : le cƓur du rĂ©acteur est hors de contrĂŽle, sa puissance est multipliĂ©e par 100 en quelques secondes. Le fond du rĂ©acteur explose. Il se transforme en magma radioactif. Quelques secondes plus tard, une Ă©norme explosion projette les 1 200 tonnes du couvercle dans les airs. Le rĂ©acteur n° 4 de la centrale vient d’exploser. Un incendie trĂšs important se dĂ©clare, tandis qu’une lumiĂšre aux reflets bleus se dĂ©gage du trou formĂ© (effet Vavilov-Tcherenkov). (Auteur du rĂ©cit : Pierre LergenmĂŒller pour FranceTVĂ©ducation)

    Il est Ă  noter que le programme des essais de la centrale de Tchernobyl n’avait pas Ă©tĂ© concertĂ© avec le directeur scientifique et le concepteur du rĂ©acteur. Par ailleurs, en rĂ©alisant l’expĂ©rience, le personnel de la centrale, superviser par l’adjoint ingĂ©nieur en chef Anatoly Dyatlov a enfreint toute une sĂ©rie de rĂšgles de sĂ»retĂ© en poussant encore plus le rĂ©acteur. En consĂ©quence direct, Dyatlov a reçu 10 ans de prison, et Georges Kopchinsky le premier de ComitĂ© central du Parti communiste a dĂ» dĂ©missionner.

  • En automne 1993, le rĂ©acteur n° 2 de la centrale a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© suite Ă  un incendie. Dans la nuit du 29 au 30 novembre 1996, le rĂ©acteur n° 1 de la centrale a Ă©tĂ© Ă©galement mis hors exploitation conformĂ©ment au MĂ©morandum signĂ© en 1995 entre l’Ukraine et les États du G7.
  • Le 6 dĂ©cembre 2000, en raison du dysfonctionnement du systĂšme de sĂ»retĂ©, le 3e et dernier rĂ©acteur a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©. En mars 2000, le gouvernement ukrainien a dĂ©crĂ©tĂ© la fermeture de la centrale nuclĂ©aire de Tchernobyl qui a cessĂ© de fonctionner le 15 dĂ©cembre 2000, Ă  13 h 17.
         En connaßtre plus : sputniknews.com/international/
  • À l’heure actuelle en 2016, il est prĂ©vu de terminer la construction de l’arc, qui couvrira le sarcophage de la 4e unitĂ© de la centrale nuclĂ©aire de Tchernobyl. Les constructeurs prĂ©voient non seulement finir la construction de ce colosse en acier, mais le glisser sur le sarcophage. Le coĂ»t total du projet de plan de mise en Ɠuvre de l’habitat est estimĂ© Ă  2,15 milliards d’euros, soit plus de 63 milliards de hryvnias.

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Le plan du mouvement de l'Arche sur le sarcophage existant de la 4Úme unité de ChNPP

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Photo d' Eric SENSI - ON6CV en  juin 2018. © Tous droits réservés

Pour ce qui est du site du premier Duga-1 qui se trouve dans la zone de sĂ©curitĂ© (Zone d’exclusion de Tchernobyl) de 30 km autour de la centrale nuclĂ©aire, il semble bien avoir Ă©tĂ© dĂ©finitivement dĂ©sactivĂ©, car aucun ordre de maintenance ne figure dans les nĂ©gociations entre la Russie et l’Ukraine concernant les radars OTH.

En revanche, l’antenne est toujours en place, elle a Ă©tĂ© largement photographiĂ©e et a Ă©tĂ© utilisĂ©e par des radioamateurs comme pylĂŽne de transmission pour y installer leurs propres antennes, mais le problĂšme est de savoir comment la dĂ©manteler ?
L’option la moins chĂšre est simplement de la « laissĂ© tomber » Ă  l’aide d’explosions contrĂŽlĂ©es. C’est ce qui est arrivĂ© Ă  une antenne semblable, plus petite, prĂšs de la ville de Mykolaiv, ainsi qu’une antenne prĂšs de Lubech, qui a Ă©tĂ© dĂ©mantelĂ© dans les annĂ©es 90.
Mais dans la zone de Tchernobyl, Ă  10 km du rĂ©acteur n° 4, des travaux explosifs sont impossibles Ă  rĂ©aliser. L’abattage d’un tel objet Ă  fort tonnage causera un tremblement de terre mineur et gĂ©nĂ©rera un nuage de poussiĂšre radioactif apprĂ©ciable. En raison de ce danger, l’option d’abattage n’est pas possible. L’alternative est un dĂ©montage piĂšce par piĂšce Ă  l’aide de grues spĂ©cialement conçues. L’inconvĂ©nient est simplement que cette option est coĂ»teuse, nĂ©cessitant beaucoup d’équipements et de travailleurs qualifiĂ©s. Pour l’instant, l’organisation qui a la juridiction sur l’objet n’a pas commencĂ© non plus. Actuellement, l’antenne se dresse simplement et rouille silencieusement Ă  l’exception de son grincement au vent.

D’Ă©tranges anomalies :

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C’est donc depuis le samedi 26 Avril 1986 que les problĂšmes inexplicables Ă  la centrale de Tchernobyl (Ă©tonnamment similaires Ă  Fukushima sans le tsunami) ont dĂ©butĂ©.
Selon la version officielle, la catastrophe a commencĂ© lors d’un test de systĂšmes, au rĂ©acteur numĂ©ro quatre de la centrale de Tchernobyl, qui est prĂšs de la ville de Prypiat et dans une proximitĂ© avec la frontiĂšre administrative de la riviĂšre du BĂ©larus et du Dniepr.
Il y a eu une montĂ©e subite du dĂ©bit de sortie, et quand un arrĂȘt d’urgence a Ă©tĂ© tentĂ©, un pic extrĂȘme dans la puissance de sortie s’est produit, ce qui a conduit Ă  une rupture de la cuve du rĂ©acteur et Ă  une sĂ©rie d’explosions.
Auteur photo Jimmy Ryan

 

Le 01/01/2005, Tom Bearden (colonel en retraite), rĂ©pondant Ă  une question d’un correspondant soupçonnant une cause pas trĂšs naturelle au tsunami en IndonĂ©sie, a Ă©crit une longue lettre dont voici un extrait particuliĂšrement prĂ©cis au sujet de l’accident de Tchernobyl
 qui alimentait l’interfĂ©romĂštre de Gomel. (on peut le dire grĂące Ă  Duga !)


 Mais 10 ans plus tard en 1986, les Russes commencĂšrent Ă  mettre leurs plans en action, tel qu’il en avait Ă©tĂ© dĂ©cidĂ©. Ce plan incluait l’utilisation d’interfĂ©romĂštres scalaires (ondes longitudinales) qui iraient directement Ă  travers la Terre et les OcĂ©ans provoquer des tremblements de terre, des Ă©ruptions volcaniques, aidant en cela aux manipulations climatiques, etc.  Dans les zones ciblĂ©es Ă  cet effet
 Ainsi fut fait. Le gros Ă©metteur russe qui manipulait le rayonnement est-ouest (l’autre rayonnement descendait la faille de San AndrĂ©as, en provenance de la calotte glaciaire arctique) fut anĂ©anti pratiquement instantanĂ©ment. Les circuits de sĂ©curitĂ© (Dieu merci) se mirent en fonction, retenant ainsi la dĂ©charge d’ondes longues existantes, dĂ©jĂ  accumulĂ©e et tout doucement les a dĂ©chargĂ©es Ă  la Terre. Le transmetteur Ă©tait Ă  30 ou 40kms de Tchernobyl (DUGA-1). Les opĂ©rateurs ne pratiquaient pas d’expĂ©riences de leur propre initiative, il leur avait Ă©tĂ© ordonnĂ© d’arrĂȘter les rĂ©acteurs (en y insĂ©rant les barres de contrĂŽle) au moment oĂč le transmetteur fut dĂ©truit. Les circuits de sĂ©curitĂ© tinrent le coup pendant 24 heures puis se dĂ©sintĂ©grant et le reste de l’énergie de l’onde existante se dĂ©chargea d’un coup dans la Terre et se rĂ©pandit en direction de Tchernobyl. Le premier rĂ©acteur en fonction l’a ramassĂ© de plein fouet, le matĂ©riel nuclĂ©aire n’eut que le temps de faire « Ouf ! » ce qui souffla la zone de confinement, et c’est ce qui s’est vraiment passĂ© au cours de l’accident de Tchernobyl.
Pendant des annĂ©es les Russes ont gardĂ© pour eux la confirmation de cette activitĂ© sismique prĂ©cĂ©dant l’accident qui a atteint Tchernobyl quelques secondes avant qu’il ne soit soufflĂ©. En fin de compte (mais du bout des lĂšvres) ils finirent par l’admettre.
Si les circuits n’avaient pas tenu, tous les rĂ©acteurs de Tchernobyl auraient explosĂ© violemment et le plus grand dĂ©sastre de l’histoire se serait produit. Des millions de gens auraient pĂ©ri de par le monde et ce n’est pas une exagĂ©ration


Une autre conclusion :

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Je vous livre les conclusions de Yuditsky Davlet Islamovich, Directeur de l’Institut de recherche et d’ingĂ©nierie radio (NIRTI), et depuis le 25 novembre 1975 Directeur Ă  Institut de Recherche scientifique de la Communication Radio Longue Distance (NIIDAR), concepteur en chef des supercalculateurs modulaires T-340A et K-340A.

 

Comme on le sait, le projet ZGRS « Duga » pour les forces de dĂ©fense aĂ©rienne de l’URSS a Ă©tĂ© la premiĂšre tentative de mise en Ɠuvre pratique des radars OTH. Mais cette tentative, selon les experts, Ă  cette Ă©poque Ă©tait trop audacieuse. ZGRPS aurait dĂ» dĂ©tecter le lancement des missiles balistiques amĂ©ricains sur le troisiĂšme saut aprĂšs deux rĂ©flexions sur l’ionosphĂšre de l’énergie radar. L’attĂ©nuation du signal radar se propageant sur une vaste plage Ă©tait colossale, par consĂ©quent, il fallait des puissances colossales d’énergie Ă©lectromagnĂ©tique. Par consĂ©quent, la fiabilitĂ© de l’exploitation des stations de combat n’était pas Ă©levĂ©e.
De plus, le travail de ces ZGRLS dĂ©pend fortement de l’état de l’ionosphĂšre du moment qui, comme on le sait, « respire » de façon non stationnaire. Il Ă©tait extrĂȘmement difficile de prĂ©dire cette « respiration » et, conformĂ©ment Ă  celle-ci, la propagation des ondes radio dans l’ionosphĂšre. Bien que dans le systĂšme « Duga » des mesures sĂ©rieuses aient Ă©tĂ© prises pour compenser cet effet et d’autres problĂšmes, mais le projet excessivement audacieux s’est arrĂȘtĂ© souvent tandis que les moyens militaires dĂ©jĂ  dĂ©veloppĂ©s Ă©taient finalisĂ©s.
AprĂšs la crĂ©ation du ZGRS expĂ©rimental Ă  Nikolaev, le nombre de partisans sceptiques de ce projet audacieux n’a fait qu’augmenter. En outre, au cours du dĂ©veloppement ultĂ©rieur, on a dĂ©couvert que le faisceau radioĂ©lectrique n’est pas rĂ©flĂ©chi Ă  partir du point dans l’ionosphĂšre, mais Ă  partir de la zone qui comme on l’a notĂ© ci-dessus «
respire ». C’est seulement une dizaine d’annĂ©es aprĂšs le dĂ©but de ces travaux que NIIDAR a lĂ©gĂšrement modifiĂ© le systĂšme d’antenne et les algorithmes de fonctionnement de la station. Ce phĂ©nomĂšne est appelĂ© le phĂ©nomĂšne ouvert de rĂ©flexion spĂ©ciale de l’ionosphĂšre en « mode coulissant ». AprĂšs cela, des contre-mesures ont Ă©tĂ© prises dans l’équipement et l’algorithme et nous avons obtenu des rĂ©sultats plus ou moins stables dans la dĂ©tection des cibles. Malheureusement trop tard !

http://sphere.izmiran.ru

Visites guidées :

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Photo d' Eric SENSI - ON6CV en  juin 2018. © Tous droits réservés

Il est maintenant possible de visiter la zone morte de Pripyat alors peuplĂ©e en 1986 de 50 000 habitants. Il est nĂ©cessaire d'obtenir un permis, mais il n'y a aucun problĂšme pour entrer dans la zone. Le niveau de rayonnement est comparĂ© Ă  des valeurs normales Ă©levĂ©es, mais sans danger immĂ©diat. Vous avez juste l'interdiction de ne pas emporter avec vous des souvenirs et ne pas rester trop longtemps dans la zone. Ce qui reste maintenant, ce n'est plus que l'attention des fans de la guerre froide, ou d'admirateurs de la mĂ©ga-ingĂ©nierie de la radio soviĂ©tique. AprĂšs tout, oĂč trouveriez-vous juste une antenne haute 150m sur prĂšs d'un 1 km ?

Si un voyage à Tchernobyl vous tente voici le nom de deux agences : duga-18  duga-19

Deux Vidéos

Dans ces vidĂ©os, nous allons pouvoir jeter un coup d'Ɠil en live dans la salle de contrĂŽle et sur l'ordinateur central de DUGA-1.

 

Magnifique vidéo sur Duga à l'aide d'un drÎne.

Références / documentations

Sphere.izmiran.ru / Wikipedia-OTH / Wikipédia-Pic-vert russe / Chornobyl.in.ua et d'autres sources peu souvent fiables.

Photos d' Eric SENSI - ON6CV en  juin 2018. ©  Tous droits réservés

Retrouvez les originaux de ses photos Ă  ces adresses : www.flickr.com/photo1 / www.flickr.com/photos2 / www.flickr.com/photos3

Photo de Pripyat

Photos Eric SENSI - ON6CV en  juin 2018. © Tous droits rĂ©servĂ©s (cliquer pour agrandir)

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