TROIS éléments m’ont incité à m’intéresser de plus près à cette ‘Exposition Internationale de l’Eau’ de Liège. (1939)

1. La découverte dans les archives de Victor Liesens, ex-ON4UC d’une carte d’invitation à la « Journée des OM’s (27/8/1939) du Réseau Belge à l’Exposition de l’eau ». La section de Liège (DM : ON4EF, R. Cornette) organisa du 19 au 31 août une « exposition rétrospective d’appareils radio-émetteurs et récepteurs d’amateurs sur ondes courtes ».

2. Cette Exposition Internationale connut une fin tragique, largement répercutée dans la presse de l’époque.

3. Enfin, last but not least, un témoignage poignant d’un ‘rescapé’ de cette journée, ON4PL de Verviers.

« Bien sur je m'en souviens, je revenais de la mer avec ma mère ( j'avais 11 ans) et le train descendait sur Liège quand un orage violent s'est déclenché puis j'ai vu de loin une terrible explosion et le train a stoppé ! La foudre était tombée sur le pont sur la Meuse ‘Val Benoît’ et avait atteint la charge prête à le faire sauter si les boches (dans le texte !) nous attaquaient.
On est venu nous chercher en car pour nous remettre sur un train de l'autre côté de la Meuse. Souvent la vie ne tient qu'a un fil…
Quand ils ont réparé le pont du chemin de fer, il y avait juste les rails et quand on passait a vitesse très lente, si on regardait par la fenêtre, on voyait directement l'eau !
Tous les tunnels entre Liège et Verviers étaient minés et on les traversait en train a très petite vitesse et on avait toujours la frousse que cela explose ! » (Par courriel 24 et 25/10/2016).

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Liège Expo 1939  

La série des expositions temporaires fut clôturée par un ensemble groupant « LE SALON NATIONAL D'ART PHOTOGRAPHIQUE », « LE SALON CINÉMATOGRAPHIQUE » et « L'EXPOSITION DE T.S.F. - RADIO-ÉMETTEURS », du 19 au 31 août.

La première de ces expositions fut organisée par le Royal Photo Club Liégeois, avec la participation des meilleurs amateurs belges. Parmi les sept cent soixante-quatre oeuvres présentées, deux cent soixante-dix-neuf furent retenues. Une coupe lut offerte pour la meilleure photographie ayant l'eau comme thème principal.

Le Salon des Radio-Communications d'Amateurs sur ondes courtes et de la station émettrice ON4LG fut inauguré le même jour. Cette exposition avait pour but d'encourager les travaux d'amateurs pendant leurs loisirs. Des émissions et réceptions eurent lieu journellement.

Enfin, des projections quotidiennes de films sélectionnés des cinéastes amateurs liégeois donnèrent la mesure de ce que l'initiative individuelle peut réaliser dans ce sens.

La fermeture prématurée de l'Exposition, à la fin du mois d'août 1939, vint malheureusement arrêter définitivement le cycle si vivant et si pittoresque des expositions temporaires. Quelques manifestations importantes figuraient encore au calendrier des mois suivants. Nul doute que leur valeur et leur intérêt auraient été au niveau de celles, plus heureuses, qui les précédaient et eurent la chance de pouvoir se dérouler normalement.

Au cours de l'introduction, nous avons dit que ces expositions ne formaient pas réellement une « classe » déterminée. C'est pourquoi elles ne purent prétendre aux récompenses éventuelles du Jury international des Récompenses dont les attributions étaient strictement limitées aux éléments du Programme général. Si, dans certains cas, des comités spéciaux attribuèrent des prix, ceux-ci ne peuvent en aucune façon être assimilés aux distinctions décernées par le Jury international.

A titre de souvenir officiel, le Commissariat général du Gouvernement remit un « brevet de participation » indistinctement à tous les exposants.

Soulignons, pour terminer, que l'analyse de ces différentes expositions aura fait ressortir le côté utilitaire de ce genre de compétition. Aux petits artisans, aux travailleurs modestes, elles apportaient un précieux encouragement, une réelle satisfaction d'amour-propre. La faculté de pouvoir exposer ainsi le produit de leurs recherches et de leurs patients travaux leur donnait en quelque sorte des lettres de noblesse.

Source :

http://www.chokier.com/FILES/EXPO/Expo1939-Projet.html

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Liège Expo 1939

L'exposition fut temporairement fermée suite à l'explosion de deux ponts minés mis à feu par la foudre d'un orage. Elle ne rouvrit jamais ses portes. UN SOIR D'ANGOISSE. Un orage d'une rare violence avait éclaté au dessus de la région de Liège, à la fin de l'après-midi, du 31 août. La ville, comme le pays et le monde, sentait plus que jamais peser sur elle les angoisses de l'heure, quand une déflagration épouvantable, suivie d'une seconde explosion, secoua toute la ville. Que se passait-il? Etait-ce la guerre, un bombardement? La frayeur se répandit dans la population atterrée... Sur un rayon d'un kilomètre environ, les vitres volaient en éclats, des verrières et des vérandas s'effondraient. D'aucuns furent secoués comme par un tremblement de terre. On apprit bientôt que les ponts minés d'Ougrée et du Val-Benoît venaient de sauter, la foudre ayant mis le feu aux explosifs. Sur les lieux, vers lesquels s'affairèrent aussitôt sauveteurs, ambulances et une foule angoissée, c'était un spectacle de ruine et de mort. LE VIEUX PONT D'OUGREE, à gauche, offre un spectacle lamentable. Il est situé à quelques minutes de Val Benoît et sauta le premier. Destiné à être mis prochainement hors service, il avait été néanmoins miné. Une des sentinelles, précipitée dans l'eau se sauva à la nage, l'autre disparu dans la catastrophe. Un troisième pont eût sauté, le nouveau étant connecté avec l'ancien, si un jeune lieutenant n'eût coupé, grâce à une remarquable présence d'esprit, les cordons reliant les charges des deux ponts. LE DOUBLE PONT DU VAL-BENOIT ÉFFONDRE. - Les quatre culées construites dans le fleuve ont sauté, provoquant l'effondrement du tablier métallique en trois parties et des grands arcs d'acier. On voit, ci-dessus, une vue générale du désastre avec les deux ponts jumelés, voie principale entre la Belgique et l'Allemagne. Indescriptible vision de ruine s'élargissant de ce centre dans tous les alentours, véritable spectacle de bombardement. LE TRAIN LlEGE-GOUVY-LUXEMBOURG, qui s'était arrêté attendant l'ouverture du signal, traversait le pont quand s produisit la déflagration. La locomotive fut renversée par la secousse et alla s'appuyer contre un des arcs métalliques. 28 voyageurs se trouvaient dans le premier wagon et furent violemment jetés les uns contre les autres, tous plus ou moins gravement blessés. Ce fut dans un inextricable enchevêtrement que les sauveteurs durent accomplir leur tâche, dégageant les morts et les blessés. On a relevé, par ailleurs, des victimes dans tout le quartier éprouvé par la catastrophe. Des consommateurs se trouvant à la terrasse d'un petit café furent tués sur le coup. BILAN DE DEUIL ET DE RUINE. Dix-sept morts, trois disparus, quatre-vingts blessés, tel est le bilan des victimes parmi lesquelles des soldats, gardiens du pont. Un sergent, conduisant une auto dans les environs, fut tué sous l'avalanche des blocs de béton volant en éclats, s'écrasant sur le sol ou lancés comme de véritables projectiles allant jusqu'à défoncer les murs. Sous la violence de la secousse des bateaux furent arrachés de leurs amarres et descendirent le courant. Plus loin, des incendies éclataient dans l'obscurité produite par la rupture des conduites de gaz et d'électricité. S. M, LA REINE ELISABETH, toujours prête à secourir ceux qui souffrent, à leur porter son aide et ses consolations, s'est rendue sur les lieux de la catastrophe, accompagnée d'une dame d'honneur et d'un officier supérieur. Elle parcourut les ruines, guidée par Mr l'échevin Buisseret, le commissaire de police Strauwens. Sa Majesté se rendit ensuite dans les maisons environnantes, dans les hôpitaux où les victimes avaient été transportées. LES ARCS METALLIQUES ROMPUS. - Ci-dessus, une vue de face des ponts du Val Benoît. On remarque la rupture de l'arc d'acier. Le second pont apparaît à droite, au second plan. L'explosion produisit un soulèvement de l'eau et trois bateaux coulèrent tandis que d'autres s'en allèrent à la dérive. Qui embrasse une vue générale aperçoit non seulement les ponts baignant dans le fleuve, mais tout le quartier criblé d'éclats, les toitures défoncées, des pignons éventrés, des cheminées démolies. Les dégâts matériels se chiffrent par centaines de millions.

http://www.chokier.com/FILES/EXPO/Expo1939-Fin.html

Documents annexes

Photographies