Ferrites, ununs et baluns

Ferrites, ununs et baluns

Les baluns et ununs constituent un sujet qui passionne beaucoup d’OMs et en rebute tout autant d’autres. Pourtant, rarement un sujet n’a Ă©tĂ© traitĂ© aussi empiriquement !
En effet, chacun reprend les travaux des autres et les erreurs prolifĂšrent au point que plus personne ne se pose de question. Le plus bel exemple en est le balun rĂ©alisĂ© sur un tore T200­2 d’Amidon avec deux ou trois fois 9 spires. Son rendement est dĂ©plorable sur les bandes basses et personne ne s’en inquiĂšte, semble-t-­il ! On attribue cela l’antenne ou Ă   d’autres facteurs. Mais si on se donne la peine de faire les calculs d’inductance et de rĂ©actance, Ă  l’aide de MiniRK, par  exemple http://www.dl5swb.de/html/mini_ring_core calculator.htm, on s’aperçoit que la rĂ©actance est seulement de 22 Ω sur 80m et de 11 Ω sur 160m ! Et le TX est sensĂ© « voir » une charge de 50 Ω  Or sur 40m, il ne voit encore que 44 Ω. Et Ă  cela, il faut mettre l’impĂ©dance de l’antenne en parallĂšle.
A votre avis, qu’est ­ce que la boĂźte de couplage accorde en rĂ©alitĂ© ? VoilĂ  pourquoi il faut un T200 (2″ ou 50mm) alors qu’un FT140­61 (1,4″ ou 36mm) serait bien suffisant.
Il y a une rĂ©alisation commerciale basĂ© sur ce tore mais elle comporte 14 spires pour 50 ohms, soit 51 ohms sur 80m. Pas suffisant. En principe, il faut 10 fois l’impĂ©dance de charge sur la frĂ©quence la plus basse, soit 500 Ω. Cela voudrait dire 
 44 spires pour 50 Ω !!! Donc un magnetic balun devrait comporter plus de 130 spires pour descendre au 160m et 60 spires pour couvrir le 80m
 Impensable car il ne monterait pas plus haut que le 20m du fait des rĂ©sonances parasites.
Nous en verrons un exemple plus loin. NĂ©anmoins, l’expĂ©rience montre qu’on peut accepter une rĂ©actance Ă©gale Ă  5 fois l’impĂ©dance de charge. C’est ainsi qu’avec un tore T140­61, trois fois 10 spires (rĂ©actance de 300 Ω sur 80m) suffisent pour couvrir du 80 au 10m avec un ROS <1,5:1. En rĂ©ception son fonctionnement est acceptable et suffisant pour couvrir une plage allant de 100KHz Ă  50MHz En effet, la puissance des Ă©metteurs P.O. et G.O. est trĂšs Ă©levĂ©e et le QRN en est au prorata. La sensibilitĂ© requise est donc bien moindre qu’en dĂ©camĂ©trique.

Tests

Un balun ou un unun se teste comme n’importe quel autre circuit HF passif : avec un TX, un ROS­mĂštre et une rĂ©sistance ohmique. Il suffira de lui souder une rĂ©sistance Ă©gale Ă  la valeur de la charge qu’il est sensĂ© recevoir et de le raccorder Ă  un TX via un ROS­mĂštre. Bien entendu un analyseur d’antenne sera d’une aide bien plus prĂ©cieuse encore, mais tous les OMs n’en possĂšdent pas car il faut en avoir une utilitĂ© suffisante.

Les résistances de charge

200 Ω (balun ou unun 4:1) :
deux rĂ©sistances de 100 Ω­ 2W­ en sĂ©rie ou quatre fois deux rĂ©sistances de 100 Ω, 1W ou plus, en parallĂšle ÍŸ les quatre groupes sont, Ă  leur tour, montĂ©s en sĂ©rie. Dans le premier cas, il faut choisir des rĂ©sistances mĂ©tal­-film de 2W. La seconde version s’impose si vous ne pouvez en trouver que de 1W.

300 Ω (balun 6:1 pour Windom ou T2FD) :
quatre fois deux résistances de 150 Ω.

450 Ω (unun 9:1 ou MLB) :
trois résistances de 150 Ω en série ou quatre résistances de 1800 Ω en parallÚle, 2W si possible.

La mesure

RĂ©glez votre TX pour qu’il donne la puissance la plus faible possible, 5W s’il l’accepte. Sinon, commutez-­le en AM : la porteuse a, gĂ©nĂ©ralement, le quart de la puissance PEP ou CW.
N’ayez pas peur d’appliquer une puissance un peu supĂ©rieure Ă  la dissipation totale des rĂ©sistances : elles chaufferont et peuvent mĂȘme aller jusqu’à se dessouder mais cela est sans danger pour les « mĂ©tal film » qui le supporteront bien.
N’appliquez toutefois la puissance que le temps strictement nĂ©cessaire Ă  la mesure et laissez refroidir quelques dizaines de secondes si c’est vraiment trĂšs chaud.
Mesurez alors le TOS comme pour une antenne normale. RĂ©pĂ©tez la mesure pour le milieu de chaque bande WARC (c’est suffisant) et notez ­lĂ .
Si le TOS est Ă©levĂ© sur 160 ou 80m, et trĂšs faible sur 10m , ajoutez une ou deux spires. Si c’est le contraire, retirez des spires. L’idĂ©al est d’avoir une courbe de rĂ©ponse Ă©quilibrĂ©e.
Si vous voulez un ROS proche de 1:1 sur vos bandes de prĂ©dilection, il faudra procĂ©der de mĂȘme.

Les caractĂ©ristiques d’un tore

En plus de ses dimensions physiques, un tore possĂšde des propriĂ©tĂ©s magnĂ©tiques. Le magnĂ©tisme est une matiĂšre trĂšs complexe, avec de nombreux paramĂštres. Pour la ferrite et la poudre de fer, les fabricants donnent des courbes de caractĂ©ristiques majoritairement obtenues par mesure et expĂ©rimentation car il n’y a pas beaucoup de rĂšgles mathĂ©matiques absolues qui s’appliquent Ă  ces matĂ©riaux.

La perméabilité

ferrite-1
Illustration de Wikipédia

La permĂ©abilitĂ© est la propriĂ©tĂ© d’un corps Ă  capturer ces lignes de champ et Ă  les maintenir en son sein. Chaque spire d’un bobinage gĂ©nĂšre un champ magnĂ©tique qui est induit dans les autres spires (c’est pour cela que l’inductance est proportionnelle au carrĂ© du nombre de spires). Mais les lignes de champ qui sont en dehors du noyau ou du centre du bobinage n’ont que peu d’effet. Par contre, un tore en maintient un maximum (dĂ©pendant de sa permĂ©abilitĂ©) dans sa matiĂšre, au grand bĂ©nĂ©fice des autres spires.
Lorsque vous approchez l’un de l’autre deux bobinages sur air ou sur mandrin, vous avez un couplage. Sur tore, ce couplage est inexistant car les lignes de champ ne circulent pratiquement pas en dehors. C’est pour cela qu’il est possible de mettre deux bobinages sur tore Ă  proximitĂ© l’un de l’autre sans interfĂ©rence (on ne doit plus court-circuiter le bobinage inutilisĂ©). Voyez les coupleurs automatiques et les filtres de sortie d’un TX. Et c’est aussi pour cela qu’il est quasiment impossible de mesurer un circuit oscillant sur tore Ă  l’aide d’un grid-­dip.

La saturation

C’est comme pour l’eau dans un tuyau : il y a un moment oĂč la matiĂšre magnĂ©tique ne peut plus admettre plus de lignes de champ, le tuyau est plein. A ce moment ­lĂ , tout ce qui dĂ©passe une certaine tension est Ă©crĂȘtĂ©, comme avec un clipper, et cela engendre des harmoniques. On le voit parce que le TOS augmente. Cela se produit instantanĂ©ment.
Avec la ferrite, la puissance admissible est toujours limitée par la saturation qui est déterminée par la tension appliquée et non par le courant, comme on le croit souvent.
Avec la poudre de fer, c’est souvent l’élĂ©vation de tempĂ©rature qui limite la puissance.

Les pertes

Lorsque vous glissez une tige d’acier dans un solĂ©noĂŻde (= une bobine de fil de cuivre) et que vous y appliquez une tension, le mĂ©tal s’aimante et reste aimantĂ© par la suite. Pour le dĂ©saimanter, il faut appliquer le courant en sens inverse.
La ferrite et la poudre de fer (les FTxx­yy et Txx­y de chez Amidon) souffrent toutes deux du mĂȘme phĂ©nomĂšne mais Ă  un niveau extrĂȘmement faible. En cas de courant alternatif, une alternance magnĂ©tise le noyau dans un sens, l’autre alternance le magnĂ©tise dans l’autre sens. Mais avant de magnĂ©tiser dans l’autre sens, il faut d’abord ramener l’aimantation Ă  zĂ©ro et tout cela implique une dĂ©pense d’énergie qui se traduit en chaleur. C’est pour cette raison que les fils employĂ©s dans les baluns et ununs sont gainĂ©s tĂ©flon.
Dans un noyau parfait, l’aimantation suivrait fidĂšlement la sinusoĂŻde, sans rĂ©manence.
L’autre type de perte significatif est « l’effet four Ă  micro­ ondes » : la HF fait chauffer la matiĂšre et cet effet se fait sentir de maniĂšre croissante Ă  mesure que la frĂ©quence augmente.

Effet de la température

Les pertes dans le tore convertissent l’énergie en chaleur. PassĂ© une certaine tempĂ©rature (allant de 120 Ă  300°), la matiĂšre atteint un Ă©tat paradoxal oĂč sa permĂ©abilitĂ© disparaĂźt.
C’est le point de Curie. Un autre paradoxe est que la permĂ©abilitĂ© augmente avec la tempĂ©rature avant de s’effondrer littĂ©ralement. Cela se voit aussi au ROS­mĂštre car le TOS grimpe d’un coup Ă  une valeur trĂšs Ă©levĂ©e. Ce phĂ©nomĂšne se produit aprĂšs un temps d’émission plus ou moins long et se manifeste surtout en RTTY, PSK, FM, etc.
Cela peut conduire Ă  la destruction du tore qui se casse en morceaux !

La courbe de rĂ©ponse d’un bobinage sur tore

Sur 80m, c’est la ferrite qui gĂšre tout. Sur 6m, elle n’a plus autant d’influence et on se rapproche d’un bobinage sur air (avec, en plus, les pertes dans le noyau). Un bobinage a une frĂ©quence de rĂ©sonance propre grĂące ou Ă  cause de la capacitĂ© rĂ©partie entre spires qui constitue le condensateur du circuit oscillant. C’est ainsi que, alors que le tore fonctionne toujours parfaitement, on voit le TOS grimper sur une plage de frĂ©quence puis rediminuer.
La seule solution est de sĂ©parer un peu les spires et d’utiliser un isolant ayant un diĂ©lectrique faible. En d’autres termes, il vaut mieux du fil Ă©maillĂ© que du fil isolĂ© PVC ou tĂ©flon et
Ă©viter un trop grand nombre de spires.

La courbe de rĂ©ponse est aussi influencĂ©e par les pertes : comme il y a Ă©chauffement, il y a une forme de rĂ©sistance et celle ­ci vient en parallĂšle sur l’impĂ©dance vue par le balun.
C’est comme si le rapport de transformation Ă©tait plus faible. Mais cela a un effet pervers. Exemple : si votre antenne a une impĂ©dance 10% trop Ă©levĂ©e (donc un ROS de 1,1) et votre tore a 10% de pertes (soit 1,1 de ROS aussi, mais dans l’autre sens), les TOS peuvent s’annuler (ou, du moins, se rĂ©duire) et vous avez 1:1 ÍŸ ce qui est loin d’ĂȘtre idĂ©al comme le laisserait penser la mesure ! C’est ce qui se passe parfois avec des ununs sur T200­2 sur les bandes basses.

Nous parlions tout Ă  l’heure de l’impĂ©dance faible de certains baluns sur les bandes basses. La rĂ©actance (= l’impĂ©dance du bobinage) vient en parallĂšle sur la charge et diminue celle ­ci. Il y a physiquement une self non nĂ©gligeable entre la base de votre antenne et la terre alors que ce devrait ĂȘtre une self de choc. C’est pour cela, qu’on conseille une rĂ©actance Ă©gale Ă  10 fois l’impĂ©dance de charge. Mais c’est en vertu de ce phĂ©nomĂšne que certains fabricants pouvaient affirmer que leur magnetic balun avait un rapport de transformation qui s’adapte Ă  la frĂ©quence.

Les tores de récupération

Nous en trouvons Ă  profusion dans de nombreux appareils et beaucoup sont de belle dimension. Mais la taille n’a pas grand’chose Ă  voir, c’est la section du tore qui dĂ©termine la puissance qu’ils peuvent supporter :
ferrite-1
Avec :
S = la section du tore
Do : diamÚtre extérieur
Di = diamÚtre intérieur
e : Ă©paisseur du tore
Vous pouvez donc avoir un tore plus petit mais qui admet une puissance plus Ă©levĂ©e. Et si vous empilez plusieurs tores identiques, la puissance admissible sera proportionnelle Ă  ce nombre et l’élĂ©vation de tempĂ©rature sera rĂ©partie entre les tores.
Exemple : vous disposez d’un tore qui admet 100W. Vous en mettez un second et l’ensemble admettra 200W. Puis 300W pour trois, etc.
Si l’élĂ©vation de tempĂ©rature est de 120° (trĂšs plausible) deux tores atteindront 60° et trois ne chaufferont que jusque 40°. Tout cela simplement parce que la section utilisable est plus importante et l’énergie se rĂ©partit entre eux. Et, en prime, il faudra moins de spires mais cela peut ĂȘtre un inconvĂ©nient au point de vue puissance admissible.

Pour dĂ©terminer la permĂ©abilitĂ©, vous bobinez 10 spires d’un fil quelconque que vous rĂ©partirez sur la circonfĂ©rence du tore et vous en mesurez l’inductance. MiniRK possĂšde une fonction pour dĂ©terminer les caractĂ©ristiques d’un tore inconnu. La permĂ©abilitĂ© que vous obtiendrez sera celle disponible Ă  vide. La tempĂ©rature, la tension et le courant (mĂȘme continu) influent sur celle­ ci dans de grandes proportions. Mais c’est souvent en mieux !

La valeur idéale pour le trafic en décamétrique se situe entre 100 et 300 mais peut aller jusque 1000 tout en donnant des résultats trÚs acceptables. Seulement, un tore grade 61 chez Amidon ou C65 chez Ferroxcube vous donnera le moins de pertes et le meilleur rendement en large bande.

Les tores peints sont souvent en poudre de fer. On les dĂ©tecte en donnant un petit coup de lime. Si elle glisse, ce sera de la ferrite. Si elle mord, c’est de la poudre de fer.
Attention : on trouve trĂšs souvent des tores peints et tendres (ou encapsulĂ©s dans deux coquilles en plastique) mais d’une permĂ©abilitĂ© Ă©norme (de 10.000 Ă  15.000 !). Ils sont, en fait, rĂ©alisĂ©s Ă  l’aide d’un trĂšs mince ruban de fer doux enroulĂ© sur lui ­mĂȘme. Ces tores conviennent trĂšs bien pour la BF (pour reproduire les fameuses selfs de 88mH) mais absolument pas pour la HF !

Il y a des tores peints qui prĂ©sentent une permĂ©abilitĂ© de de >50 (types 26 ou 52 chez Amidon). Ils ne conviennent absolument pas pour rĂ©aliser un balun car ils absorbent une grande quantitĂ© d’énergie. Ils sont conçus pour le filtrage et, dans ce domaine, ils excellent. Ils sont souvent jaunes avec une face blanche (Ă  ne pas confondre avec les Txx­6) pour le grade 26 et verts avec une face bleue pour le type 52.

Unun sur 2 piles de 3 tores en ferrite

” = 800

ferrite-3

Le diamĂštre du fil a bien plus d’influence qu’on ne le pense gĂ©nĂ©ralement. Remarquez, colonne 1, l’entrĂ©e en rĂ©sonance du bobinage.
Les tores tout verts sont diffĂ©rents et d’un autre fabricant.
Vous en dénicherez dans le filtrage basse tension des alimentations à découpage des PC. Ce sont souvent des T80 à T130 (ce nombre étant le diamÚtre en centiÚme de pouce).
Passez-­y quatre spires au moins d’un fil d’alimentation ou d’un coaxial pour rĂ©aliser un choke balun par exemple. Si vous en empilez plusieurs, l’effet sera (trĂšs) approximativement proportionnel au carrĂ© du nombre de tores empilĂ©s. Il est prĂ©fĂ©rable de mettre deux fois trois tores cĂŽte Ă  cĂŽte qu’une pile de 6 tores pour la bonne raison qu’il faudra moins de spires et, de lĂ , moins de pertes de
rendement (il y aura moins de fil susceptible de rayonner la HF avant qu’elle ne soit arrĂȘtĂ©e). Cela est valable dans tous les cas.

On trouve aussi des tubes. Ils sont toujours en ferrite. Il y en a de deux types génériques : ceux à faible perméabilité (de 200 à 800) et de haute perméabilité (de 1000 à 3000). Les
premiers conviennent pour un balun, les seconds trouveront leur place dans un PA à transistor. A conserver donc. En application self de choc, ils ne conviennent vraiment qu’en VHF.

Les ferrites spéciales

Il y a des composants spéciaux qui fonctionnent trÚs bien en applications HF comme les carcasses de transfo THT de TV ou moniteurs à CRT ainsi que les bobines de déflexions.
Leur permĂ©abilitĂ© est souvent de 200 environ. Ne vous prĂ©occupez pas de leur forme biscornue. Collez les Ă©lĂ©ments ensemble avec de la colle cyanolite (Super Glue). Cela fonctionne trĂšs bien et le trĂšs lĂ©ger entrefer crĂ©Ă© est mĂȘme un peu bĂ©nĂ©fique Ă  la puissance supportĂ©e !
Cela est aussi valable pour un tore que vous avez cassĂ©. VoilĂ  une nouvelle qui va faire des heureux ou qui vont regretter de ne pas l’avoir su plus tĂŽt

Les carcasses E­-I ou similaires utilisĂ©s pour les transformateurs d’alimentation Ă  dĂ©coupage ne conviennent que pour les frĂ©quences assez basses : de 20 Ă  200KHz.
Mais voyez les rĂ©sultats d’une trĂšs faible partie des mesures que nous avons effectuĂ©es sur des baluns et ununs fonctionnels.

ferrite-4

Le unun dĂ©crit ci­-contre tel qu’il a Ă©tĂ© conçu. Remarquez les fils de couleur. L’ordre est celui des couleurs standardisĂ©es en Ă©lectronique et qui sont appliquĂ©es, notamment, aux
rĂ©sistances. Le fil nu est la masse, le brun est le 1:1, le rouge est le 4:1 et l’orange est le 9:1. Pour la masse, comme c’est le fil du bobinage qui est employĂ© pour la connexion, nous l’avons laissĂ© nu.

Unun sur gros tube antiparasite en ferrite

Diam 28,5mm, long 28,5mm, ” = 650

ferrite-5   3×4 spires serrĂ©es par 4 : la meilleure configuration. P in : 188W sur 80m

Cadres ferrite de BCR PO­GO

” = 125

  1. barreau      10 sp = 9”H
  2. barreaux   10 sp = 13”H
  3. barreaux   12 sp = 22”H

Évolution de l’inductance.

2. barreaux : L multipliée par racine carrée de 2
3. barreaux : L multipliée par racine carrée de 3. Etc.

ferrite-6

Ce gros tube est d’origine totalement inconnue ! Le fait est qu’il fonctionne trĂšs bien pour nos applications. Remarquez deux dĂ©tails : les spires sont groupĂ©es par trois et sont volontairement lĂ©gĂšrement espacĂ©es.

Ununs réalisés sur un fagot de trois barreaux de ferrite BCR ­

” = 125

ferrite-7
Le collage des trois barreaux. Il est conseillĂ© de remplir les « V » entre les ferrites (photo ci­-contre) afin d’éviter qu’elles ne se brisent lors du bobinage du fil car elles ne sont jamais bien droites.

Unun sur 2 piles de 3 tores en ferrite

Les tores sont des anneaux en ferrite de+/­20mm de diamĂštre. On les trouve dans toutes sortes d’appareils, du cĂŽtĂ© de l’alimentation secteur. Elles servent d’antiparasite.
On y trouve un ou plusieurs fils enroulĂ©s environ 5 fois. Leur permĂ©abilitĂ© est d’environ 600 mais peut monter Ă  plus de deux fois cette valeur.
En gĂ©nĂ©ral, elles correspondent plus ou moins Ă  un Amidon FT82­43. Ce sont les plus courantes en rĂ©cupĂ©ration. Si vous y bobinez 10 spires, vous devez obtenir une inductance de 40”H environ. Si l’inductance est de plus de 50, elles ne conviennent pas car vous aurez trop de pertes sur les bandes hautes. Si elle est infĂ©rieure Ă  20, ce sera trop peu pour les bandes hautes. Vous pourrez nĂ©anmoins les utiliser Ă  condition de mettre 40% de spires en plus, soit 5 ou 6 spires par enroulement.
Comme les anneaux sont grands, nous avons utilisĂ© du fil d’installation Ă©lectrique de 1,5mmÂČ de section pour un premier essai comme le prĂ©conisent certains auteurs sur Internet.
Voyez la colonne 1.
Si nous le changeons pour du fil Ă©maillĂ© de 8/10, nous avons les rĂ©sultats colonne 2. C’est nettement mieux ! Le PVC du fil Ă©lectrique est donc Ă  proscrire.
A la colonne 3, nous avons ajouté un quatriÚme enroulement pour obtenir du 16:1. Résultat acceptable sur une bonne partie du spectre décamétrique.
A la suite d’autres essais, il est apparu que le fait d’ajouter un quatriĂšme enroulement Ă©tait nĂ©faste. Nous revenons donc Ă  3 enroulements en vrac et les uns Ă  la suite des autres.
Miracle : nous obtenons des rĂ©sultats trĂšs enviables colonne 4 ! C’est trĂšs rare dans le commerce oĂč on publie rarement les courbes de TOS. Et pour cause
 Remarquez, en passant, que le TOS est amĂ©liorĂ© avec du fil de 10/10 au lieu de 8/10. Il est bien entendu que vous pouvez n’utiliser que deux enroulements pour faire un unun ou un balun 4:1. Pour rĂ©aliser un balun, le coaxial ira au dĂ©but du premier enroulement et la masse (la tresse) au point de jonction des deux enroulements.
Un unun ou balun ainsi rĂ©alisĂ© tiendra allĂ©grement la puissance de nos transceivers. Vous pouvez ne mettre que 2 x 2 tores pour le QRP Ă  condition d’ajouter une spire : 4 au
lieu de 3. Si vous en mettez 2 x 4, vous pourrez utiliser un petit linéaire sur 80m et un « gros » au dessus. Ainsi donc, lorsque vous en trouverez à trÚs bon prix dans une caisse sur une brocante ou une foire OM, débarrassez­ en vite le vendeur !

Unun sur un gros tube en ferrite

Ces tubes sont aussi courants. En gĂ©nĂ©ral, c’est un groupe de fil qui le traverse. De ce fait, la permĂ©abilitĂ© est souvent Ă©levĂ©e : de 1500 Ă  2500. Mais on en trouve qui ont une permĂ©abilitĂ© de 500 Ă  800. Ceux-­lĂ  semblent fonctionner Ă  merveille dans nos applications. Et nous avons eu la chance d’en trouver un particuliĂšrement volumineux dans notre boĂźte ­à­ tores. Il mesure 28,5mm de diamĂštre extĂ©rieur, 15mm intĂ©rieur et 28,5mm de haut Ă©galement.3 C’est donc du massif. Quatre spires donnent une impĂ©dance suffisante sur 80m.
Les colonnes 5 Ă  7 donnent les principaux rĂ©sultats de nos tests ÍŸ car il y en a eu au moins une dizaine, tous plus dĂ©cevant les uns que les autres. Jusqu’au moment

Colonne 5 : 4 enroulements pour obtenir du 16:1. Le fil est réparti sur le pourtour du tube. Le résultat est mauvais.
Colonne 6 : on enlÚve simplement un enroulement. Là, ça devient trÚs légÚrement plus intéressant. Mais la différence est infiniment moins sensible que dans le unun précédent !
Ce qui marche pour deux piles de tores ne fonctionnent pas avec un tube ou un empilement simple de tores. DĂ©couverte Ă  ne pas perdre de vue. On en revient donc Ă  l’enroulement traditionnel des baluns et ununs : on bobine « trois fils en main ». Nous avons donc quatre spires de fils jointifs par trois. Et lĂ , re-­miracle ! C’est encore mieux qu’avec notre unun Ă  2 x 6 tores ! Mais il ne
tiendra <que> 250 à 280W sur 80m (puissance calculée mais non vérifiée).

Ununs réalisés sur un fagot de trois barreaux de ferrite BCR

Un auteur anglais a rĂ©alisĂ© un unun 9:1 Ă  l’aide d’un barreau de ferrite rĂ©cupĂ©rĂ© sur un transistor dĂ©funt. Il a Ă©tĂ© reproduit Ă  de nombreux exemplaires par les OMs. Vous avez probablement, vous aussi, une botte de ces antennes ­cadres dans vos tiroirs. Les expĂ©rimentations passĂ©es nous ont appris qu’un seul barreau Ă©tait insuffisant pour supporter la puissance de nos TX. Deux sont de rigueur. Et tant qu’à faire, nous en mettrons trois.
Des mesures prĂ©alables nous montrent que le coefficient AL est dĂ©favorable : le flux n’est pas bouclĂ© comme avec un tore. Il est en effet concentrĂ© dans le barreau mais doit faire le restant du chemin de retour « Ă  pied » alors que, dans un tore, il est emprisonnĂ© dans l’anneau et peut se dĂ©ployer Ă  son aise. Il faudra donc nettement plus de spires. Nous en avons mis 13 (par enroulement) mais il en aurait fallu bien 15 !
Colonne 8 : quatre enroulements de 13 spires serrĂ©es par 4 . Catastrophe : c’est juste bon pour le 160 et le 80m. Au-­delĂ , c’est inutilisable.
On essaye le systĂšme d’un OM anglais : un cĂąble secteur Ă  quatre conducteurs. Nous commençons par 13 spires et nous diminuons jusque 8 spires. 8 et 10 spires, c’est ce que cet auteur prĂ©conise. Vous pouvez en voir les rĂ©sultats colonnes 9 Ă  12. No comment, les chiffres parlent d’eux­-mĂȘmes.
Vous aurez remarquĂ© que, aprĂšs ĂȘtre montĂ© assez haut, le TOS baisse Ă  mesure que la frĂ©quence augmente. C’est probablement dĂ» Ă  un phĂ©nomĂšne de rĂ©sonance naturelle des enroulements. Ceux-­ci forment, avec les capacitĂ©s rĂ©parties entre spires, un circuit accordĂ©. En effet, plus on « monte en frĂ©quence », moins la ferrite est active. Et comme ici, il y a beaucoup de spires (39 spires) et que les fils sont proches les uns des autres, les capacitĂ©s parasites ne sont plus nĂ©gligeables.

Et pour terminer


Les photos d’un petit balun 4:1 tout mignon, qui tient dans le creux de la main, mais redoutable ! En effet, ses performances sont comparables Ă  celles des ununs qui ont Ă©tĂ© dĂ©crits dans cet article et il « tient » ses 100W, mĂȘme sur 80m si le TOS n’est pas trop Ă©levĂ©.

Conclusion

Nous avons, Ă  notre disposition, des composants prĂ©cieux avec lesquels nous rĂ©aliserons des baluns et des ununs qui pourront rivaliser sans honte avec les meilleures rĂ©alisations commerciales vendues Ă  prix d’or. Notez bien les remarques et les observations faites et voyez si elles ne sont pas applicables Ă  des produits commerciaux.
Le unun 9:1 est valable mais pas n’importe comment et avec n’importe quoi. Une diffĂ©rence de 2, voir 3 points au S-­mĂštre entre un bon unun et de la camelote n’est pas si rare que cela. Le Magnetic Balun originel est rĂ©alisĂ© comme Ă  la colonne 6 mais avec beaucoup plus de spires et un enroulement externe de couplage. LĂ  est sans doute la raison pour laquelle ses concepteurs pouvaient dire que le MLB « s’adaptait Ă  la frĂ©quence de travail ». Pour info : il Ă©tait dĂ©conseillĂ© de lui appliquer plus de 
2W.
CQFD

Article paru dans le QSP N°30 de mars 2013

on5fm par Guy MARCHAL | ON5FM


Cet article est la propriété de Guy ON5FM ©

Auteur / autrice

  • Administrateur-dĂ©lĂ©guĂ© chez Centre MultimĂ©dia Don Bosco a s b l. Il Ă©crit de nombreux articles dans le CQ-QSO belge. PrĂ©sident du radio-club de Namur.