dimanche, 20 juillet 2025

Exposition de Liège en 1927

La première exposition Internationale de TSF

Par le Commandant X...
Liège le 26 mars - 5 avril

Ce n’est pas par un pur hasard des choses que la première exposition internationale de T. S. F. s’est tenue à Liége du 26 mars au 5 avril 1927. Le chroniqueur, qui veut écrire l’histoire de cette manifestation scientifique et artistique, l'inscrit en tête de ses
tablettes.

La cité qui en a été choisie pour siège avait d’abord un droit tout particulier à la reconnaissance de la France, mais si les souvenirs de la
guerre ont conservé toute leur valeur chez nous, ce n’est pas au détriment des réalités d'actualité, et nous savons tous combien la télégraphie sans fil, répandue et exploitée partout, mérite de marquer l’ère que nous vivons.

Liège se trouve par une heureuse situation être placée en plein centre d'activité radioélectrique ; si l’on portait sur une carte les postes d'émission en les affectant d’un coéfficient variable avec leur importance, je ne suis pas éloigné de croire que le centre de
gravité d’une pareille cité coïnciderait avec la célèbre forteresse.

Les promoteurs

Mais quelles que soient les raisons géographiques et naturelles qui aient ainsi favorisé cette ville, il en est d’autres qui ont été déterminantes. Je veux parler de l’action même des deux grands animateurs que sont M. le Chevalier de Thier, directeur de La Meuse, et de M. Henry Etienne, directeur de L’Antenne et: du Q. S. T. et Radioélectricité réunis.

Tous deux ont su choisir l’heure propice à une grande démonstration en faveur de la T. S. F. et si leur décision fut prise rapidement, son exécution demanda les soins attentifs, méticuleux et précis, qui assurèrent le succès.

Il n’est pas besoin de rappeler à nos lecteurs ces deux silhouettes de la T.S.F. ; le Chevalier Maurice de Thier, c’est le chef patriarcal dévoué à la mission, qu’il a fixée et qu'il remplit dans ce pays, si vibrant, si plein d’activité, et envers lequel il se conduit avec les sentiments d’un chef d’une grande famille de lecteurs et de compatriotes ; à peine le 8° coupe de La Meuse était-elle courue que s’ouvrait l'Exposition de T. S. F. à laquelle il allait donner une si belle impulsion.
M. Etienne, c’est l’homme qui a laissé le C. 119, dont les exemplaires, livres et appareils, couvrent l'Europe, c’est l’homme de la fondation Henry Etienne, qui prépare chaque année les opérateurs de l’armée et de la marine française, c’est enfin l’homme qui au moment opportun a lancé son. livre fameux sur les Dettes Américaines, qui a fait réfléchir le Parlement Français, et lui à évité la précipitation d’une ratification d'accords un peu durs pour nous.

Le Chevalier Maurice de Thier était donc président du Comité organisateur, et M. Henry Etienne, Commissaire général. Dans ce même comité nous trouvons M. Olympe Gilbert, rédacteur en chef de La Meuse, et comme secrétaires généraux MM. Jean Esterset René Louette, qui auront à accomplir, au cours de cette décade, une tâche délicate, dont ils se tireront avec autant de bonheur que d'honneur.

Le patronage de l'Exposition

Pour rendre hommage à la Belgique hospitalière, les organisateurs ont songé à demander à $S. À. R. le prince Léopold de Belgique, duc de Brabant, d'accorder son patronage d’honneur ; S. À. R. a bien voulu l’accorder, montrant ainsi une fois de plus toute la part d'intérêt qu'il sait prendre aux questions qui intéressent la science.

Les autorités belges et françaises avaient tenu de ‘leur côté à apporter leur haut patronage à l'exposition.

Un fameux trio

Nous eûmes l’occasion, l’autre jour, de visiter l’exposition de T.S.F. à Liège et d’y rencontrer, au stand de l’U.R.C.L. et du Réseau Belge, les trois inséparables dx hounds, 4ZZ, 4WW et 4AX. Ceux-ci eurent l’amabilité de nous montrer aussitôt une autre exposition, la leur, et nous visitâmes les stations émettrices des trois hams en question. Visite des plus intéressante, des plus instructive pour celui qui veut récolter quelques filons sur le moyen de réaliser des portées lointaines et quotidiennes, avec une facilité déconcertante et une audibilité de R7, 8 ou 9 un peu partout.

La base (si l’on peut appeler base quelque chose qui précisément est en l’air !) du rendement des postes est l’aérien : levy chez les trois. Ne leur parlez pas d’autre chose : vous seriez d’autant plus mal venus qu’ils ont tout essayé. Pour le circuit émetteur, le Mesny a la grande préférence. Tout ce que comporte le montage est du home made : cela a un aspect très low-loss, les baguettes de verre dominent mais ne présente aucun soin particulier, tant s’en faut. Le couplage d’antenne, auquel ces om’s attachent une importance capitale, déroute tous ceux qui suivent les données (ou préjugés) classiques. L’encombrement est minimum et la simplicité de règle. L’émetteur de 4WW ressemble à une petite cage d’oiseau, mais l’oiseau chante jusqu’aux coins les plus reculés du monde. On ne peut s’empêcher, devant ces émetteurs qui tiendraient dans une caisse à biscuits, de se reporter aux usines que représentent les stations officielles à ondes longues… pour des portées moindres. Les input varient de 20 à 70 watts, quelquefois 100, mais jamais davantage, et les schédules avec la Nouvelle-Zélande, le Brésil, Saïgon ou le baleinier A.Q.E., faisant route de N-Z. à New York, sont aussi certain qu’un qso avec Seraing. Ce pour autant que l’un des trois n’oublie pas d’être à sa clef à l’heure fixée, ce qui arrive lorsqu’on reçoit des visites ! Toucher les U.S.A. est un jeu d’enfants, et dans cette direction, il n’y a que les 6e, 7e districts et les Hawaï qui sont tentés, parce que très difficiles.

4ZZ, 4WW et 4AX, qui toujours travaillent conjointement (qsp tous les dx qu’ils contactent), comptent parmi les premiers et les meilleurs amateurs d’Europe.

Nous sommes heureux et fiers de les voir appartenir au réseau Belge. (4FT)

Source : « QSO », Avril 1927, p. 27. Retranscription : ON4PS 08/2020.

Documents annexes

Photos et documents

Pierre Stoffel ON4PS

© ON4PS. Reproduction et distribution interdite.

Vues : 0
Index