lundi, 21 juillet 2025

Le projet quantique de Microsoft et les quasi-particules de Majorana

Rédacteur Partenaire

Microsoft s'est engagé depuis plus de quinze ans dans un ambitieux projet d'informatique quantique basé sur les quasi-particules de Majorana. Ce pari scientifique et technologique vise à créer des qubits topologiques – des bits quantiques théoriquement plus stables – en exploitant des particules exotiques appelées fermions de Majorana. Dans cet article, nous retracerons l'historique de ce projet (origines, objectifs initiaux et contexte scientifique), présenterons les principales découvertes réalisées par Microsoft dans ce domaine (avancées expérimentales autour des Majorana zero modes, collaborations et publications clés), expliquerons de manière accessible les concepts techniques en jeu (quasi-particules de Majorana et informatique quantique topologique), puis dresserons l'état actuel du projet en 2025 (progrès, ambitions futures, place dans la course à l'ordinateur quantique), avant de conclure sur l'importance de ces recherches.

Historique du projet : origines, objectifs et contexte

L'intérêt de Microsoft pour l'informatique quantique remonte au début des années 2000, dans un contexte où la théorie suggérait de nouvelles voies pour surmonter la fragilité des qubits conventionnels. En 2004, le mathématicien Michael Freedman (médaillé Fields) proposa à la direction de Microsoft d'exploiter la topologie pour stabiliser des qubits (Microsoft's next big bet? Clue: it's just hired four top quantum computing scientists | ZDNET). L'idée était audacieuse : utiliser des propriétés topologiques de la matière quantique pour protéger l'information, au lieu de compter uniquement sur des corrections d'erreurs actives. Microsoft crée alors le laboratoire Station Q en 2005 à l'Université de Californie à Santa Barbara, dédié à la recherche sur l'informatique quantique topologique (Microsoft's next big bet? Clue: it's just hired four top quantum computing scientists | ZDNET). L'objectif initial, sous la direction de Freedman, était clair : explorer un type de qubit dit topologique, potentiellement bien moins sujet aux décohérences et erreurs que les qubits classiques (comme ceux à base de supraconducteurs ou de photons) (Microsoft's next big bet? Clue: it's just hired four top quantum computing scientists | ZDNET). Ce choix stratégique se démarquait des approches suivies par d'autres acteurs (IBM, Google, etc.) et misait sur le long terme, avec un fort potentiel de rupture en cas de succès (high risk, high reward selon la formule consacrée (Microsoft’s Majorana 1 chip carves new path for quantum computing - Source)).

Sur le plan scientifique, le concept clé derrière le qubit topologique est le fermion de Majorana, une particule théorisée dès 1937 par le physicien Ettore Majorana. Ce dernier avait postulé l'existence de particules neutres étant leur propre antiparticule. Si aucune particule élémentaire de Majorana n'a été observée directement à ce jour, des quasi-particules analogues peuvent émerger dans certains matériaux quantiques. Au début des années 2000, des travaux théoriques (notamment d'Alexei Kitaev) ont suggéré qu'une paire de quasi-particules de Majorana pourrait constituer un qubit intrinsèquement protégé des perturbations locales. L'idée a lancé une quête expérimentale mondiale pour réaliser de tels états exotiques dans la matière condensée.

Les premiers indices expérimentaux sont apparus en 2012. Une équipe menée par Leo Kouwenhoven à l'Université de Delft (Pays-Bas) a rapporté l'observation d'une signature compatible avec un Majorana zero mode à l'extrémité d'un nanofil semi-conducteur connecté à un supraconducteur (Setback for Majorana fermion as Microsoft team retracts research paper) (Major Quantum Computing Strategy Suffers Serious Setbacks | Quanta Magazine). Concrètement, ils ont mesuré un pic de conductance à bias nul (0 V) dans un nanofil InSb avec contact en aluminium, ce qui correspond à un état d'énergie nulle localisé – exactement ce qu'on attend pour une quasi-particule de Majorana. Bien que d'autres explications alternatives du signal soient possibles, cette expérience pionnière a suscité un immense intérêt et a placé les modes de Majorana au cœur des approches quantiques topologiques.

Microsoft, qui finançait dĂ©jĂ  des recherches thĂ©oriques via Station Q, a vu dans ces rĂ©sultats une confirmation du potentiel de son approche. L'entreprise a alors intensifiĂ© ses efforts vers 2016 en recrutant plusieurs des meilleurs spĂ©cialistes mondiaux du domaine afin de passer « de la recherche Ă  l'ingĂ©nierie » (Microsoft's next big bet? Clue: it's just hired four top quantum computing scientists | ZDNET). Cette annĂ©e-lĂ , sous l'impulsion du directeur de projet Todd Holmdahl, Microsoft engage quatre scientifiques de renom : Leo Kouwenhoven (Delft), Charles Marcus (UniversitĂ© de Copenhague), David Reilly (UniversitĂ© de Sydney) et Matthias Troyer (ETH Zurich) (Microsoft's next big bet? Clue: it's just hired four top quantum computing scientists | ZDNET). Kouwenhoven et Marcus, en particulier, avaient dĂ©jĂ  collaborĂ© de façon informelle avec Station Q depuis des annĂ©es et leurs laboratoires universitaires Ă©taient en partie financĂ©s par Microsoft pour la recherche sur le qubit topologique (Microsoft doubles down on quantum computing bet - The AI Blog). En rejoignant Microsoft tout en conservant leur affiliation acadĂ©mique, ils ont contribuĂ© Ă  Ă©tablir des laboratoires quantiques dĂ©diĂ©s sur leurs campus respectifs (Microsoft doubles down on quantum computing bet - The AI Blog).

Les objectifs initiaux de Microsoft Quantum étaient ambitieux : il ne s'agissait pas simplement de démontrer un qubit unique dans des conditions de laboratoire idéales, mais de poser les bases d'un calculateur quantique évolutif et utilisable par des non-spécialistes (Microsoft doubles down on quantum computing bet - The AI Blog). Comme l'expliquait Leo Kouwenhoven, l'enjeu est de « créer des outils fiables que des scientifiques sans formation quantique pourront utiliser pour résoudre des problèmes réels », ouvrant la voie à une « économie quantique » révolutionnant des industries comme la médecine ou les matériaux (Microsoft doubles down on quantum computing bet - The AI Blog). Pour cela, Microsoft a misé sur la collaboration avec des institutions de pointe : en plus du hub de Santa Barbara, des labos communs ont été formés à Delft (Pays-Bas), au Niels Bohr Institute de Copenhague (Danemark) et à l'Université de Sydney (Australie), entre autres (Microsoft doubles down on quantum computing bet - The AI Blog) (Accelerating quantum materials research with Microsoft's new Copenhagen lab - Microsoft Azure Quantum Blog). Chacun apportait son expertise – croissance de matériaux ultra-purs, nanofabrication, cryogénie, électronique de contrôle, etc. – nécessaire à l'effort multidisciplinaire de construction d'un ordinateur quantique topologique.

Découvertes majeures de Microsoft dans le domaine des Majorana

Depuis le lancement de ce projet, Microsoft et ses partenaires ont réalisé plusieurs avancées notables, tout en traversant des revers instructifs. Voici les faits marquants et découvertes clés :

  • DĂ©tection de modes de Majorana (2012-2016). Les premières expĂ©riences Ă  Delft en 2012 (soutenues ensuite par Microsoft) ont fourni un indice important de l'existence des quasi-particules de Majorana sous forme d'un pic de conductance Ă  zĂ©ro bias (Major Quantum Computing Strategy Suffers Serious Setbacks | Quanta Magazine). Fort de ce rĂ©sultat, Microsoft a officialisĂ© en 2016 son investissement massif dans cette voie. L'entreprise a recrutĂ© Kouwenhoven – l'auteur de l'expĂ©rience de 2012 – ainsi que d'autres leaders du domaine, pour travailler sur un projet dĂ©diĂ© Ă  l'ordinateur quantique basĂ© sur les fermions de Majorana (Setback for Majorana fermion as Microsoft team retracts research paper). L'approche choisie consistait Ă  crĂ©er des fermions de Majorana aux extrĂ©mitĂ©s de nanofils semi-conducteurs en contact avec un supraconducteur, et Ă  dĂ©tecter leur prĂ©sence via des signatures Ă©lectriques. L'idĂ©e sous-jacente Ă©tait que deux Majorana sĂ©parĂ©s spatialement pourraient stocker un bit quantique de manière non locale, offrant une meilleure robustesse aux perturbations.
  • Publication phare de 2018 et remise en question. En mars 2018, l'Ă©quipe du laboratoire Microsoft Quantum aux Pays-Bas (TU Delft) publie dans la revue Nature des rĂ©sultats prĂ©sentĂ©s comme une preuve Ă©clatante des Majorana zero modes. L'article rapportait l'observation d'une conductance quantifiĂ©e (plateau Ă  2e²/h) dans des nanofils InAs/Al en champ magnĂ©tique, interprĂ©tĂ©e comme « la conductance de Majorana quantifiĂ©e », c'est-Ă -dire le signe sans Ă©quivoque de modes de Majorana aux extrĂ©mitĂ©s du fil (Setback for Majorana fermion as Microsoft team retracts research paper). Cette dĂ©couverte fit grand bruit : rĂ©ussir Ă  reproduire systĂ©matiquement un signal quantifiĂ© donnait confiance dans la rĂ©alitĂ© des quasi-particules de Majorana et constituait une Ă©tape cruciale vers le qubit topologique. Cependant, au fil des mois, des doutes sont apparus dans la communautĂ©. Des physiciens externes, notamment Sergey Frolov (UniversitĂ© de Pittsburgh), ont rĂ©analysĂ© les donnĂ©es et rĂ©alisĂ© d'autres mesures tĂ©moignant qu'un phĂ©nomène plus banal – des Ă©tats liĂ©s d'Andreev dans le nanofil – pouvait imiter la signature attribuĂ©e aux Majorana (Setback for Majorana fermion as Microsoft team retracts research paper) (Setback for Majorana fermion as Microsoft team retracts research paper).
    En 2021, après vérification, l'équipe de Delft a reconnu que les preuves n'étaient pas assez solides et a pris la décision exceptionnelle de rétracter l'article de 2018, s'excusant du manque de rigueur et corrigeant l'erreur (Setback for Majorana fermion as Microsoft team retracts research paper). Ce revers cinglant a été un moment de remise en question pour le projet : il a mis en lumière la difficulté extrême d'identifier sans ambiguïté un Majorana et la nécessité de protocoles expérimentaux plus robustes pour distinguer les vrais signaux topologiques des faux (Major Quantum Computing Strategy Suffers Serious Setbacks | Quanta Magazine) (Major Quantum Computing Strategy Suffers Serious Setbacks | Quanta Magazine). Néanmoins, loin d'abandonner, Microsoft et ses partenaires ont redoublé d'efforts en améliorant leurs méthodes et en développant de nouveaux tests pour valider la présence de Majorana de façon plus stricte.
  • Progrès en fabrication de matĂ©riaux et protocoles (2018-2022). Suite Ă  la controverse de 2018, Microsoft a investi dans le dĂ©veloppement de matĂ©riaux et d'outils de mesure Ă  la pointe. Un Quantum Materials Lab a Ă©tĂ© inaugurĂ© en 2018 Ă  Copenhague, dirigĂ© par le spĂ©cialiste des nanomatĂ©riaux Peter Krogstrup, avec pour mission de fournir des nanofils d'une puretĂ© et d'une qualitĂ© sans prĂ©cĂ©dent aux diffĂ©rentes Ă©quipes Microsoft Ă  Delft, Sydney, Santa Barbara, etc. (Accelerating quantum materials research with Microsoft's new Copenhagen lab - Microsoft Azure Quantum Blog). Parallèlement, les scientifiques de Microsoft ont Ă©laborĂ© un protocole d'Ă©cart topologique (topological gap protocol) visant Ă  vĂ©rifier qu'un nanofil est bien entrĂ© dans la phase supraconductrice topologique nĂ©cessaire aux Majorana. En mars 2022, une annonce majeure a Ă©tĂ© faite : Microsoft a dĂ©clarĂ© avoir rĂ©ussi Ă  induire de manière reproductible la phase topologique dans ses dispositifs hybrides semi-conducteur/supraconducteur, et Ă  observer les Majorana zero modes correspondants (InAs-Al Hybrid Devices Passing the Topological Gap Protocol - Microsoft Research). Autrement dit, ils pouvaient dĂ©sormais fabriquer Ă  volontĂ© un nanofil prĂ©sentant l'Ă©tat exotique recherchĂ©, au lieu de compter sur des apparitions alĂ©atoires. Ce rĂ©sultat, franchissant « un obstacle significatif vers un machine quantique Ă  grande Ă©chelle » selon Microsoft (InAs-Al Hybrid Devices Passing the Topological Gap Protocol - Microsoft Research), a Ă©tĂ© accueilli prudemment mais positivement par la communautĂ©, y voyant un signe que les leçons de 2018 avaient portĂ© leurs fruits via une approche plus mĂ©thodique.
  • Vers le premier qubit topologique : puce Majorana 1. Ces efforts ont culminĂ© rĂ©cemment avec ce que Microsoft prĂ©sente comme une vĂ©ritable percĂ©e.
    En février 2025, la firme a dévoilé un prototype de puce quantique baptisée Majorana 1, présentée comme « le premier processeur quantique au monde alimenté par des qubits topologiques » (Microsoft’s Majorana 1 chip carves new path for quantum computing - Source). Cette puce rouge et or, de la taille d'une paume de main, intégrerait huit qubits topologiques – chacun étant implémenté par un réseau de quatre quasi-particules de Majorana dans une architecture en forme de "H" (Microsoft’s Majorana 1 chip carves new path for quantum computing - Source) (Debate erupts around Microsoft’s blockbuster quantum computing claims | Science | AAAS). Microsoft indique avoir développé pour cela une nouvelle classe de matériaux nommés topoconducteurs (des supraconducteurs topologiques) permettant de contrôler et d'observer les particules de Majorana de façon fiable (Microsoft’s Majorana 1 chip carves new path for quantum computing - Source). En pratique, chaque petit circuit en H relie deux nanofils supraconducteurs de façon à héberger quatre modes de Majorana couplés, ce qui constitue un qubit dont on peut mesurer l'état en lisant la parité (l'occupation conjointe ou non) de ces modes. Une publication scientifique en accès libre est parue simultanément, décrivant le dispositif et, surtout, une méthode de mesure de l'état logique du qubit via la parité des nanofils (Debate erupts around Microsoft’s blockbuster quantum computing claims | Science | AAAS). Ce point est fondamental car lire le qubit topologique (donc savoir s'il encode "0", "1" ou une superposition) nécessite de détecter des propriétés globales sans détruire les Majorana.
  • Collaborations et publications clĂ©s. Tout au long du projet, Microsoft a travaillĂ© main dans la main avec des instituts de recherche de premier plan. Parmi les collaborations notables figurent celles avec :
    • TU Delft (QuTech) aux Pays-Bas – oĂą Kouwenhoven et ses collègues ont menĂ© les expĂ©riences phares de 2012 et 2018.
    • Niels Bohr Institute (Centre for Quantum Devices) au Danemark – dirigĂ© par Charles Marcus, focalisĂ© sur la nanofabrication et la physique mĂ©soscopique des Majorana.
    • UniversitĂ© de Sydney en Australie – oĂą David Reilly dirige un laboratoire Microsoft axĂ© sur l'intĂ©gration Ă©lectronique cryogĂ©nique et la mise Ă  l'Ă©chelle.
    • Purdue University (USA) – oĂą Microsoft a Ă©galement soutenu des recherches en matĂ©riaux quantiques (par ex. le groupe du Pr. M. Manfra) (Microsoft just upped its multi-million bet on quantum computing).
    • Station Q Santa Barbara – le hub initial de Microsoft qui continue de contribuer via des physiciens thĂ©oriciens (comme Chetan Nayak, dĂ©sormais directeur scientifique du programme) et des expĂ©rimentateurs.
    Plusieurs publications de référence ont émaillé le parcours du projet. Outre la lettre Nature 2018 (Zhang et al.) finalement rétractée (Setback for Majorana fermion as Microsoft team retracts research paper), on peut citer :

En somme, le projet quantique de Microsoft a connu une progression faite de hauts et de bas : des preuves initiales encourageantes, une annonce prématurée ayant mené à une correction publique, puis un approfondissement méthodique aboutissant à l'annonce récente d'une puce à huit qubits topologiques. Chaque étape a apporté son lot de connaissances : meilleure compréhension des Majorana (comment les détecter ou ne pas les confondre avec autre chose), développement de matériaux innovants (hétérostructures semi-conducteur/supraconducteur de très haute qualité) et invention de protocoles de mesure adaptés à ces systèmes hors du commun.

Concepts techniques : les Majorana et l’informatique quantique topologique

Qu’est-ce qu’une quasi-particule de Majorana ? Il s’agit d’une excitation collective de la matière qui se comporte comme un électron fractionné en deux parties. Plus précisément, dans certains matériaux supraconducteurs combinés à des semi-conducteurs, les électrons peuvent s'apparier d'une manière particulière qui donne naissance à des états liés de très basse énergie aux extrémités du matériau. Chacun de ces états, appelé mode zéro de Majorana, correspond à un quasi-particule étant sa propre antiparticule – une propriété singulière héritée du concept de Majorana originel de 1937 (Major Quantum Computing Strategy Suffers Serious Setbacks | Quanta Magazine). Un moyen simple de le décrire est de considérer une chaîne d'électrons couplés (par exemple un nanofil). Au repos, le supraconducteur force les électrons à se grouper deux par deux (paires de Cooper). Mais aux deux bouts du fil, un électron de chaque extrémité se retrouve non apparié (il n’a qu’un « demi-partenaire ») et forme ainsi une quasi-particule délocalisée répartie sur les deux extrémités du fil (Major Quantum Computing Strategy Suffers Serious Setbacks | Quanta Magazine) (Major Quantum Computing Strategy Suffers Serious Setbacks | Quanta Magazine). On parle de modes de zéro énergie car ces états apparaissent exactement à l'énergie nulle, au milieu du « gap » supraconducteur (d'où le terme zero mode).

La propriété cruciale d'un tel mode de Majorana est que l’information qu’il recèle est globale. Autrement dit, les deux moitiés (chaque extrémité du nanofil) forment un tout indissociable : l'état quantique ne peut être connu (ou perturbé) qu'en considérant l'ensemble (Major Quantum Computing Strategy Suffers Serious Setbacks | Quanta Magazine). Si l'on tente d'interagir avec une seule extrémité, on n'apprend rien sur l'état global (et on ne le détruit pas non plus). En revanche, si l'on fusionnait les deux moitiés (en ramenant les deux extrémités ensemble, par pensée), elles s'annihileraient en produisant soit un électron entier, soit du vide (Major Quantum Computing Strategy Suffers Serious Setbacks | Quanta Magazine). Lorsqu'elles sont séparées, elles restent dans une superposition quantique de ces deux possibilités (électron présent ou absent).

Un qubit topologique exploite précisément cette configuration : on peut définir l'état "0" comme correspondant à, par exemple, aucun électron fusionné (vide), et l'état "1" à un électron résultant de la fusion. Tant que les deux Majorana restent bien séparés spatialement, on a un bit quantique encodé de façon non locale – c’est-à-dire qu’aucune perturbation locale (agissant sur une extrémité) ne peut le basculer directement de 0 à 1. Le qubit est protégé par un principe topologique. Cette protection se manifeste par une très faible sensibilité aux bruits et défauts locaux : on dit que l'information est enchevêtrée dans la topologie du système plutôt que dans un état physique local. En conséquence, de tels qubits pourraient avoir des taux d'erreur très bas par construction (Physicists are mostly unconvinced by Microsoft’s new topological quantum chip), réduisant le besoin de correction d'erreur coûteuse qui pénalise les autres plateformes quantiques.

Visuellement, on peut imaginer des anneaux ou des nœuds quantiques où l'information est stockée dans la façon dont ils sont enchevêtrés plutôt que dans un emplacement précis. Deux quasi-particules de Majorana constituent ainsi un qubit topologique élémentaire. Pour effectuer des opérations logiques (portes quantiques) avec ces qubits, on utiliserait un processus appelé braiding (tressage) : échanger la position de deux fermions de Majorana, ce qui, en vertu de leur statistique dite non-abélienne, modifie l'état quantique global de manière déterministe. Cette propriété exotique, propre aux anyons non-abéliens, fait que l'ordre dans lequel on échange (tresse) ces particules influe sur le résultat, un peu comme faire passer deux cordelettes l'une autour de l'autre dans un ordre différent donne un nœud différent. Braider les Majorana permet de réaliser des opérations logiques qui sont intrinsèquement immunisées contre les perturbations continues tant que l'ordre et la topologie de la tresse sont conservés.

Dans la pratique du projet de Microsoft, ces idées se concrétisent à l'échelle nanométrique par des dispositifs hybrides. Typiquement, un nanofil en semi-conducteur (InAs ou InSb) est recouvert partiellement d'un supraconducteur (généralement de l'aluminium). Sous certaines conditions (température proche du zéro absolu, champ magnétique aligné, et niveau de Fermi ajusté via des électrodes de grille), ce système entre dans la phase supraconductrice topologique. À ce stade, les extrémités dénudées du nanofil abritent chacune un mode de Majorana. La paire d'extrémités forme un qubit dont on peut, en principe, contrôler l'état en fusionnant ou en séparant les quasi-particules (via l'ajustement de paramètres du dispositif) et mesurer l'état via la parité de charge du nanofil (Debate erupts around Microsoft’s blockbuster quantum computing claims | Science | AAAS).

Détecter et contrôler ces quasi-particules n'est pas chose aisée. Initialement, le « pistolet fumant » utilisé par les physiciens était la mesure de conductance différentielle en fonction de la tension appliquée au nanofil (Major Quantum Computing Strategy Suffers Serious Setbacks | Quanta Magazine). Un pic de conductance à 0 V, surtout s'il atteint une valeur quantifiée (2e²/h), est un indicateur fort de la présence d'un mode de Majorana à l'extrémité du fil. Cependant, comme on l'a vu, ce critère peut prêter à confusion car d'autres états quantiques discrets (non topologiques) peuvent produire des signaux similaires.
C'est pourquoi des protocoles plus élaborés, impliquant par exemple la mesure de la stabilité temporelle de la parité et le contrôle multi-paramètres du système, ont été développés pour confirmer la nature topologique de l'état (Debate erupts around Microsoft’s blockbuster quantum computing claims | Science | AAAS).

En résumé, les quasi-particules de Majorana représentent une approche novatrice pour le calcul quantique : en stockant les bits quantiques de façon délocalisée et en utilisant la topologie pour les manipuler, on espère réaliser des qubits beaucoup plus robustes aux bruits. Cela pourrait résoudre le talon d'Achille des ordinateurs quantiques actuels (le taux d'erreur) en réduisant drastiquement le besoin de redondance et de correction. C'est la vision qui a motivé Microsoft à consacrer un projet entier à ces qubits topologiques.

État actuel du projet (2025), ambitions futures et place dans la course quantique

(Physicists are mostly unconvinced by Microsoft’s new topological quantum chip) Photo de la puce Microsoft Majorana 1 révélée en 2025, intégrant huit qubits topologiques basés sur des quasi-particules de Majorana. Ce prototype illustre l'approche matérielle unique de Microsoft dans la course à l'ordinateur quantique.

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En 2025, le projet quantique de Microsoft est toujours en cours et continue d'attirer l'attention, tant pour ses promesses que pour les questions qu'il soulève. La prĂ©sentation de la puce Majorana 1 au dĂ©but de l'annĂ©e a marquĂ© un jalon symbolique : Microsoft a annoncĂ© via communiquĂ© de presse avoir intĂ©grĂ© pour la première fois plusieurs qubits topologiques sur un mĂŞme circuit, concrĂ©tisant ainsi des annĂ©es de recherche (Microsoft’s Majorana 1 chip carves new path for quantum computing - Source) (Microsoft’s Majorana 1 chip carves new path for quantum computing - Source). La sociĂ©tĂ© affirme que cette avancĂ©e valide son choix initial risquĂ© et ouvre la voie Ă  une mise Ă  l'Ă©chelle rapide vers un ordinateur quantique utile commercialement (Microsoft’s Majorana 1 chip carves new path for quantum computing - Source) (Microsoft’s Majorana 1 chip carves new path for quantum computing - Source). En effet, grâce Ă  la protection topologique, Microsoft envisage de contrĂ´ler ces qubits de façon digitale (par opposition aux rĂ©glages analogiques fins qu'exigent les qubits conventionnels), ce qui simplifierait grandement l'architecture de pilotage d'un grand nombre de qubits (Microsoft’s Majorana 1 chip carves new path for quantum computing - Source). L'ambition affichĂ©e est de pouvoir, Ă  terme, placer un million de qubits sur une puce de la taille d'une main – un nombre jugĂ© nĂ©cessaire pour que les ordinateurs quantiques rĂ©solvent des problèmes industriels d'envergure (chimie, science des matĂ©riaux, optimisation, etc.) (Microsoft’s Majorana 1 chip carves new path for quantum computing - Source) (Microsoft’s Majorana 1 chip carves new path for quantum computing - Source). Microsoft parle en ces termes d'une horizon de quelques annĂ©es, pas des dĂ©cennies pour atteindre la "quanticitĂ©" pratique, par opposition aux approches concurrentes qui pourraient selon lui buter sur la mise Ă  l'Ă©chelle avant d'y parvenir (Microsoft’s Majorana 1 chip carves new path for quantum computing - Source) (Microsoft’s Majorana 1 chip carves new path for quantum computing - Source).

Cependant, la rĂ©ception de ces annonces dans la communautĂ© scientifique est mitigĂ©e. Si Microsoft a dĂ©clarĂ© avoir dĂ©montrĂ© le fonctionnement d'un qubit topologique Ă©lĂ©mentaire (et suggĂ©rĂ© en avoir huit en main avec Majorana 1), les donnĂ©es publiĂ©es jusqu'Ă  prĂ©sent n'ont pas entièrement convaincu les experts indĂ©pendants. Par exemple, l'article scientifique accompagnant l'annonce – publiĂ© dans Nature – a Ă©tĂ© jugĂ© prudent dans ses conclusions, Ă©tablissant surtout un protocole de lecture de paritĂ© sans apporter la preuve dĂ©finitive d'une porte logique topologique fonctionnelle (Physicists are mostly unconvinced by Microsoft’s new topological quantum chip). Au grand rendez-vous de l'American Physical Society en mars 2025, la prĂ©sentation de Chetan Nayak (directeur scientifique du projet chez Microsoft) a attirĂ© des centaines de physiciens curieux et sceptiques. Nayak a exposĂ© le schĂ©ma de qubit en H (deux nanofils couplĂ©s) et montrĂ© des mesures indiquant qu'un nanofil isolĂ© pouvait maintenir son Ă©tat quantique pendant ~10 millisecondes, ce qui est très prometteur (Debate erupts around Microsoft’s blockbuster quantum computing claims | Science | AAAS). En revanche, lorsqu'il a prĂ©sentĂ© les rĂ©sultats impliquant deux nanofils (censĂ©s prouver l'existence de deux Ă©tats logiques distincts correspondant aux combinaisons quantiques des Majorana du H), les courbes obtenues sont apparues brouillĂ©es et peu lisibles pour nombre d'observateurs (Physicists are mostly unconvinced by Microsoft’s new topological quantum chip) (Debate erupts around Microsoft’s blockbuster quantum computing claims | Science | AAAS). Certains y ont vu essentiellement du bruit alĂ©atoire plutĂ´t qu'un signal clair, et l'argument de Microsoft selon lequel une analyse statistique rĂ©vèle un motif cohĂ©rent sous le bruit n'a pas fini de convaincre (Physicists are mostly unconvinced by Microsoft’s new topological quantum chip). « Les donnĂ©es Ă©taient incroyablement peu convaincantes. On aurait dit que Microsoft nous faisait passer un test de Rorschach », a commentĂ© avec ironie un physicien prĂ©sent, Henry Legg de l'UniversitĂ© de St. Andrews (Physicists are mostly unconvinced by Microsoft’s new topological quantum chip). Ce dernier, ainsi que d'autres, a publiĂ© des critiques dĂ©taillĂ©es pointant des fragilitĂ©s dans le protocole d'identification des Majorana utilisĂ© par Microsoft (dĂ©pendance des rĂ©sultats au choix de certains paramètres, diffĂ©rences entre l'analyse des donnĂ©es simulĂ©es et rĂ©elles, etc.) (Debate erupts around Microsoft’s blockbuster quantum computing claims | Science | AAAS). Microsoft, par la voix d'autres chercheurs comme Roman Lutchyn, a rĂ©pondu point par point Ă  ces critiques en dĂ©fendant la validitĂ© de son approche tout en invitant la communautĂ© Ă  proposer de meilleurs protocoles si elle en voit (Debate erupts around Microsoft’s blockbuster quantum computing claims | Science | AAAS) (Debate erupts around Microsoft’s blockbuster quantum computing claims | Science | AAAS).

Ce débat technique souligne que, malgré des progrès indéniables en ingénierie, la preuve irréfutable du qubit topologique n'est pas encore universellement acceptée. Il ne s'agit pas de discréditer le projet, mais plutôt d'une saine démarche scientifique : chaque avancée extraordinaire requiert des preuves à la hauteur. Nombre de chercheurs saluent d'ailleurs l'ouverture de Microsoft qui, après la déconvenue de 2018, partage désormais plus volontiers ses données et processus pour validation externe, tout en participant à des programmes d'évaluation indépendants (comme le programme US2QC de la DARPA, où Microsoft est l'une des deux entreprises sélectionnées en phase finale pour concrétiser un calculateur quantique utile à grande échelle) (Microsoft’s Majorana 1 chip carves new path for quantum computing - Source).

En termes de compĂ©tition technologique, Microsoft occupe une position Ă  part. D'un cĂ´tĂ©, des concurrents comme IBM ou Google ont dĂ©jĂ  mis en ligne des ordinateurs quantiques comportant respectivement des centaines de qubits supraconducteurs, capables d'exĂ©cuter des algorithmes quantiques (avec correction d'erreurs limitĂ©e) – IBM a par exemple annoncĂ© en 2023 une puce de 1 121 qubits supraconducteurs, et d'autres approches (piège d'ions, silicium) progressent Ă©galement. Microsoft, en revanche, n'a pas encore dĂ©montrĂ© publiquement de calcul quantique avec ses propres qubits – ses huit qubits Majorana prĂ©tendus ne sont pas accessibles pour des tests algorithmiques et restent pour l'instant un exploit de laboratoire en cours d'homologation scientifique. La stratĂ©gie de Microsoft est donc un pari long terme : plutĂ´t que de viser une suprĂ©matie quantique Ă  court terme avec des qubits imparfaits, l'entreprise consacre ses efforts Ă  rĂ©aliser un qubit fondamentalement plus stable, quitte Ă  prendre du retard initial. Si ce qubit topologique s'avère opĂ©rationnel, Microsoft pourrait rattraper puis dĂ©passer ses rivaux en construisant un ordinateur quantique complet avec beaucoup moins de qubits physiques (car chacun serait dĂ©jĂ  fiable) et une intĂ©gration plus aisĂ©e. C'est un peu comme si, pendant que d'autres empilent des milliers de tubes Ă  vide, Microsoft cherchait Ă  inventer le transistor, pour reprendre l'analogie de Todd Holmdahl (Microsoft's next big bet? Clue: it's just hired four top quantum computing scientists | ZDNET). Le risque, Ă©videmment, serait que la faisabilitĂ© pratique des qubits de Majorana mette plus de temps que prĂ©vu ou rencontre un obstacle fondamental inconnu, laissant Microsoft en arrière si les autres plateformes rĂ©ussissent entre-temps Ă  gĂ©rer l'erreur Ă  grande Ă©chelle.

À l'heure actuelle, Microsoft maintient en parallèle une présence dans l'écosystème quantique via le cloud Azure Quantum, en offrant à ses clients l'accès à des qubits d'autres fournisseurs (ions piégés de Quantinuum, qubits supraconducteurs d'Oxford Quantum, etc.) (Microsoft’s Majorana 1 chip carves new path for quantum computing - Source) et en développant des logiciels et langages (comme Q#) pour se tenir prêt lorsque son propre matériel sera opérationnel. Cette approche prudente assure que, même si le qubit topologique prend du retard, Microsoft ne manquera pas le coche quantique. Néanmoins, le cœur du projet Majorana reste d'actualité en 2025 : les laboratoires poursuivent les expériences pour améliorer la cohérence des qubits en H, démontrer des opérations de braiding (échange de Majorana) et augmenter progressivement le nombre de qubits topologiques interconnectés. L'ambition affichée d'un million de qubits est encore lointaine, mais chaque étape validée (par exemple maintenir l'état quantique sur plusieurs microsecondes, ou démontrer un enchaînement fiable de deux portes logiques) renforcera la crédibilité de cette voie.

En termes de place dans la course, on peut dire que Microsoft joue le rôle de l'outsider innovant misant sur un coup de génie scientifique pour dépasser les approches plus conventionnelles. L'issue de cette course n'est pas encore écrite : il est possible que les qubits topologiques tiennent leurs promesses et révolutionnent le domaine, tout comme il est possible que des percées en correction d'erreurs ou en matériaux viennent réduire l'avantage attendu. Quoiqu'il en soit, Microsoft a fortement contribué à faire avancer la science des matériaux quantiques et notre compréhension des systèmes à Majorana. Même les chercheurs concurrents reconnaissent que ce que l'équipe a déjà accompli en termes d'ingénierie (par ex. la fabrication reproducible de nanofils topologiques ultra-propres) est un atout pour l'ensemble de la communauté, indépendamment du résultat final quant à l'ordinateur quantique.

Conclusion : l'importance des recherches sur les qubits de Majorana

Le projet quantique de Microsoft autour des quasi-particules de Majorana illustre à la fois la difficulté et la grandeur de la recherche de pointe. En s'attaquant au défi de l'informatique quantique topologique, Microsoft a ouvert une voie alternative courageuse pour réaliser un ordinateur quantique tolérant aux pannes. L'historique du projet montre une co-évolution de la théorie et de l'expérience : parti d'une idée abstraite (utiliser la topologie pour protéger l'information quantique), il a débouché sur des réalisations concrètes (matériaux, dispositifs) et des résultats scientifiques riches – y compris des leçons tirées d'erreurs ou d'interprétations hâtives, qui ont in fine renforcé la rigueur du domaine.

Les quasi-particules de Majorana occupent désormais une place centrale dans l'effort mondial pour construire des qubits robustes. Microsoft, grâce à ses moyens et à ses collaborations académiques, a permis d'approfondir notablement ce champ : détection plus fine des Majorana, compréhension des pièges (états d'Andreev, etc.), invention de procédés de fabrication dédiés (les fameux topoconducteurs), etc. Si ces recherches aboutissent, l'impact sera énorme : on disposerait de blocs de base quantiques nettement plus fiables, ce qui pourrait accélérer l'avènement d'ordinateurs quantiques utiles capables de résoudre des problèmes aujourd'hui inaccessibles. C'est pourquoi malgré les revers, l'effort continue et suscite un espoir – même prudent – dans la communauté scientifique. « La physique derrière la création des Majorana est bien comprise théoriquement... D'ordinaire, quand c'est le cas en physique de la matière condensée, la réalisation pratique ne tarde pas trop. Je suis assez confiant que dans les prochaines années, un ou plusieurs groupes trouveront des preuves solides », écrivait par exemple Sergey Frolov, l'un des critiques, en 2021 (Major Quantum Computing Strategy Suffers Serious Setbacks | Quanta Magazine).

En 2025, il est encore trop tôt pour dire si Microsoft remportera son pari topologique. Néanmoins, l'importance de ces recherches dépasse le cadre d'une seule entreprise : elles participent à l'exploration des fondements de la physique quantique et pourraient définir l'architecture des ordinateurs du futur. Quoi qu'il advienne, le projet Majorana de Microsoft aura marqué un chapitre fascinant de la course à l'ordinateur quantique, rappelant que des idées issues de la théorie la plus fondamentale (les particules de Majorana, la topologie) peuvent, des décennies plus tard, guider des innovations technologiques majeures. Le défi est grand, mais le jeu en vaut la chandelle : réussir signifierait « franchir le mur du million de qubits » et déverrouiller des possibilités de calcul sans précédent (Microsoft’s Majorana 1 chip carves new path for quantum computing - Source). Cette perspective suffit à justifier l'engagement continu de Microsoft et d'autres dans cette quête du qubit topologique idéal, dont l'aboutissement – si et quand il se produira – constituera une avancée scientifique et technologique majeure pour l'humanité.

Sources

Les informations prĂ©sentĂ©es proviennent des publications officielles de Microsoft (communiquĂ©s, blog Microsoft Research), d'articles scientifiques et d'analyses spĂ©cialisĂ©s. Citons notamment Phys.org (Setback for Majorana fermion as Microsoft team retracts research paper) (Setback for Majorana fermion as Microsoft team retracts research paper), Science News (Physicists are mostly unconvinced by Microsoft’s new topological quantum chip) (Physicists are mostly unconvinced by Microsoft’s new topological quantum chip), Quanta Magazine (Major Quantum Computing Strategy Suffers Serious Setbacks | Quanta Magazine) (Major Quantum Computing Strategy Suffers Serious Setbacks | Quanta Magazine), Science/AAAS (Debate erupts around Microsoft’s blockbuster quantum computing claims | Science | AAAS) (Debate erupts around Microsoft’s blockbuster quantum computing claims | Science | AAAS), ainsi que des annonces Microsoft sur la puce Majorana 1 et les avancĂ©es du qubit topologique (Microsoft’s Majorana 1 chip carves new path for quantum computing - Source) (Microsoft’s Majorana 1 chip carves new path for quantum computing - Source), pour n'en nommer que quelques-uns. Ces sources assurent la fiabilitĂ© des faits rapportĂ©s et offrent un Ă©clairage complet sur l'Ă©tat de l'art du projet quantique de Microsoft liĂ© aux quasi-particules de Majorana.

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