La premiĂšre exposition Internationale de TSF
Par le Commandant X...
LiĂšge le 26 mars - 5 avril
Ce nâest pas par un pur hasard des choses que la premiĂšre exposition internationale de T. S. F. sâest tenue Ă LiĂ©ge du 26 mars au 5 avril 1927. Le chroniqueur, qui veut Ă©crire lâhistoire de cette manifestation scientifique et artistique, l'inscrit en tĂȘte de ses
tablettes.
La citĂ© qui en a Ă©tĂ© choisie pour siĂšge avait dâabord un droit tout particulier Ă la reconnaissance de la France, mais si les souvenirs de la
guerre ont conservĂ© toute leur valeur chez nous, ce nâest pas au dĂ©triment des rĂ©alitĂ©s d'actualitĂ©, et nous savons tous combien la tĂ©lĂ©graphie sans fil, rĂ©pandue et exploitĂ©e partout, mĂ©rite de marquer lâĂšre que nous vivons.
LiĂšge se trouve par une heureuse situation ĂȘtre placĂ©e en plein centre d'activitĂ© radioĂ©lectrique ; si lâon portait sur une carte les postes d'Ă©mission en les affectant dâun coĂ©fficient variable avec leur importance, je ne suis pas Ă©loignĂ© de croire que le centre de
gravitĂ© dâune pareille citĂ© coĂŻnciderait avec la cĂ©lĂšbre forteresse.
Les promoteurs
Mais quelles que soient les raisons gĂ©ographiques et naturelles qui aient ainsi favorisĂ© cette ville, il en est dâautres qui ont Ă©tĂ© dĂ©terminantes. Je veux parler de lâaction mĂȘme des deux grands animateurs que sont M. le Chevalier de Thier, directeur de La Meuse, et de M. Henry Etienne, directeur de LâAntenne et: du Q. S. T. et RadioĂ©lectricitĂ© rĂ©unis.
Tous deux ont su choisir lâheure propice Ă une grande dĂ©monstration en faveur de la T. S. F. et si leur dĂ©cision fut prise rapidement, son exĂ©cution demanda les soins attentifs, mĂ©ticuleux et prĂ©cis, qui assurĂšrent le succĂšs.
Il nâest pas besoin de rappeler Ă nos lecteurs ces deux silhouettes de la T.S.F. ; le Chevalier Maurice de Thier, câest le chef patriarcal dĂ©vouĂ© Ă la mission, quâil a fixĂ©e et qu'il remplit dans ce pays, si vibrant, si plein dâactivitĂ©, et envers lequel il se conduit avec les sentiments dâun chef dâune grande famille de lecteurs et de compatriotes ; Ă peine le 8° coupe de La Meuse Ă©tait-elle courue que sâouvrait l'Exposition de T. S. F. Ă laquelle il allait donner une si belle impulsion.
M. Etienne, câest lâhomme qui a laissĂ© le C. 119, dont les exemplaires, livres et appareils, couvrent l'Europe, câest lâhomme de la fondation Henry Etienne, qui prĂ©pare chaque annĂ©e les opĂ©rateurs de lâarmĂ©e et de la marine française, câest enfin lâhomme qui au moment opportun a lancĂ© son. livre fameux sur les Dettes AmĂ©ricaines, qui a fait rĂ©flĂ©chir le Parlement Français, et lui Ă Ă©vitĂ© la prĂ©cipitation dâune ratification d'accords un peu durs pour nous.
Le Chevalier Maurice de Thier Ă©tait donc prĂ©sident du ComitĂ© organisateur, et M. Henry Etienne, Commissaire gĂ©nĂ©ral. Dans ce mĂȘme comitĂ© nous trouvons M. Olympe Gilbert, rĂ©dacteur en chef de La Meuse, et comme secrĂ©taires gĂ©nĂ©raux MM. Jean Esterset RenĂ© Louette, qui auront Ă accomplir, au cours de cette dĂ©cade, une tĂąche dĂ©licate, dont ils se tireront avec autant de bonheur que d'honneur.
Le patronage de l’Exposition
Pour rendre hommage Ă la Belgique hospitaliĂšre, les organisateurs ont songĂ© Ă demander Ă $S. Ă. R. le prince LĂ©opold de Belgique, duc de Brabant, d'accorder son patronage dâhonneur ; S. Ă. R. a bien voulu lâaccorder, montrant ainsi une fois de plus toute la part d'intĂ©rĂȘt qu'il sait prendre aux questions qui intĂ©ressent la science.
Les autoritĂ©s belges et françaises avaient tenu de âleur cĂŽtĂ© Ă apporter leur haut patronage Ă l'exposition.
Un fameux trio
Nous eĂ»mes lâoccasion, lâautre jour, de visiter lâexposition de T.S.F. Ă LiĂšge et dây rencontrer, au stand de lâU.R.C.L. et du RĂ©seau Belge, les trois insĂ©parables dx hounds, 4ZZ, 4WW et 4AX. Ceux-ci eurent lâamabilitĂ© de nous montrer aussitĂŽt une autre exposition, la leur, et nous visitĂąmes les stations Ă©mettrices des trois hams en question. Visite des plus intĂ©ressante, des plus instructive pour celui qui veut rĂ©colter quelques filons sur le moyen de rĂ©aliser des portĂ©es lointaines et quotidiennes, avec une facilitĂ© dĂ©concertante et une audibilitĂ© de R7, 8 ou 9 un peu partout.
La base (si lâon peut appeler base quelque chose qui prĂ©cisĂ©ment est en lâair !) du rendement des postes est lâaĂ©rien : levy chez les trois. Ne leur parlez pas dâautre chose : vous seriez dâautant plus mal venus quâils ont tout essayĂ©. Pour le circuit Ă©metteur, le Mesny a la grande prĂ©fĂ©rence. Tout ce que comporte le montage est du home made : cela a un aspect trĂšs low-loss, les baguettes de verre dominent mais ne prĂ©sente aucun soin particulier, tant sâen faut. Le couplage dâantenne, auquel ces omâs attachent une importance capitale, dĂ©route tous ceux qui suivent les donnĂ©es (ou prĂ©jugĂ©s) classiques. Lâencombrement est minimum et la simplicitĂ© de rĂšgle. LâĂ©metteur de 4WW ressemble Ă une petite cage dâoiseau, mais lâoiseau chante jusquâaux coins les plus reculĂ©s du monde. On ne peut sâempĂȘcher, devant ces Ă©metteurs qui tiendraient dans une caisse Ă biscuits, de se reporter aux usines que reprĂ©sentent les stations officielles Ă ondes longues⊠pour des portĂ©es moindres. Les input varient de 20 Ă 70 watts, quelquefois 100, mais jamais davantage, et les schĂ©dules avec la Nouvelle-ZĂ©lande, le BrĂ©sil, SaĂŻgon ou le baleinier A.Q.E., faisant route de N-Z. Ă New York, sont aussi certain quâun qso avec Seraing. Ce pour autant que lâun des trois nâoublie pas dâĂȘtre Ă sa clef Ă lâheure fixĂ©e, ce qui arrive lorsquâon reçoit des visites ! Toucher les U.S.A. est un jeu dâenfants, et dans cette direction, il nây a que les 6e, 7e districts et les HawaĂŻ qui sont tentĂ©s, parce que trĂšs difficiles.
4ZZ, 4WW et 4AX, qui toujours travaillent conjointement (qsp tous les dx quâils contactent), comptent parmi les premiers et les meilleurs amateurs dâEurope.
Nous sommes heureux et fiers de les voir appartenir au réseau Belge. (4FT)
Source : « QSO », Avril 1927, p. 27. Retranscription : ON4PS 08/2020.
Documents annexes
Photos et documents







