En Belgique le nouvel Arrêté royal sur la restructuration des licences radioamateur a fait grand bruit. C’était l’occasion de regarder la législation s’appliquant aux classes ou licences dans différents pays du globe.
D’abord il est bon de se rafraîchir la mémoire. Les radioamateurs sont administrés par l’Union Internationale des Radioamateurs (I.A.R.U.) qui représentent ainsi plus de 150 pays et territoires distincts dans le monde qui elle-même fait partie de l’I.T.U. (Union internationale des télécommunications).
À l’intérieur de laquelle il existe des commissions d’études du Secteur de la normalisation des télécommunications (UIT-T) qui réunissent des experts du monde entier pour élaborer des normes internationales dénommées « Recommandations de l’UIT-T », qui constituent des éléments déterminants de l’infrastructure mondiale des technologies de l’information et de la communication (TIC) qui impact les radioamateurs.
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Il existe trois régions qui sont organisées de manière à refléter de manière générale la structure de l’I.T.U. et de ses organisations de télécommunications régionales associées. Ces trois régions comprennent :
- Région 1 : qui regroupe l’Europe, l’ouest du Moyen-Orient, l’Afrique, le nord de l’Asie (99 pays)
- Région 2 : qui englobe les 2 Amériques sans oublier le Groenland (42 pays)
- Région 3 : la partie Océanie et la plupart de l’Asie, l’Australie, des îles du Pacifique, plus Hawaï. (30 pays)
Je voudrais vous parler des similitudes ou dissimilitudes entre les licences de certains pays et puisqu’il faut l’appeler ainsi entre les régions.
L’I.T.U. recommande trois classes de radioamateur. La « classe Harec » (Harmonized Amateur Radio Certificate) qui est la plus aboutie des classes basées sur l’accès à toutes les allocations amateurs et les techniques autorisées dans les pays respectifs, reconnus au niveau international par l’article T/R 61-02, et totalement compatible avec les privilèges de l’article T/R 61-01 pour une utilisation temporaire en dehors du pays d’origine.
La « classe novice » l’accès à toutes les bandes avec une puissance limitée y compris ou non à la bande des 160 m, avec aussi l’accès à certaines bandes SHF avec une puissance très limitée, en accord avec les privilèges d’ECC/REC (05) 06 pour une exploitation temporaire en dehors du pays d’origine.
Et la « licence de base » l’accès restreint au spectre avec des niveaux de puissance limitée.
Pour obtenir une des ces trois licences ou simplement un certificat, actuellement les candidats suivent des cours théoriques dispensés par des instructeurs du radio-club ou se forment personnellement. L’examen est alors organisé, souvent par l’administration nationale ou par un agent en leur nom. Ils passent habituellement un examen pratique et théorique en correspondance à la licence désirée.
Cette formalité a été adoptée dans la plupart des pays. Nous allons voir ce qu’il en est réellement, mais ne vous attendez pas à de grands changements !
Région 1
Pour l’Angleterre l’OFCOM prévoit pour le 1er niveau des indicatifs en M7, M3, M6. Le niveau « intermédiaire » des indicatifs en 2 # 0, 2 # 1 et pour le « full » M0, M1, M5, G1… G0 avec les conditions d’obtention correspondantes. Voici un lien pour plus de précisions vers OFCOM : ofcom.org.uk/pdf
Pour les Pays-Bas l’AGENTSCHAP TELECOM prévoit uniquement deux licences, une « full » Harec et une « N » novice avec les privilèges de la CEPT. Il en va de même pour l’Allemagne, la Croatie, la République tchèque, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie.
Pour l’Italie, la Suède, la Norvège, l’Irlande, l’Albanie, la Finlande, la Serbie et l’Espagne, une seule licence est valable correspondante à l’HAREC. Les indicatifs comprenant un suffixe à deux chiffres ne sont attribués qu’à des associations de radioamateurs.
Pour la Suisse, il existe deux certificats : un « novice » (HB3) et un certificat de « capacité » (HB9) octroyé par l’OFCOM qui organise les examens.
Je vous donne ici les différentes recommandations pour la Suisse :
Prescriptions concernant les radioamateurs.pdf
Pour la Russie j’ai consacré un article complet à voir vers ce lien on5vl.org/radioamateurs de Russie/mais sachez qu’il existe quatre licences russes,
- Classe1 (RC1) — Privilèges toutes bandes 1000 W HF — Équivalant CEPT & HAREC
- Classe 2 (RC2) — Privilèges toutes bandes 100 W HF — Équivalant CEPT & HAREC
- Classe 3 (RC3) — Privilèges toutes bandes 10 W HF — Équivalant CEPT – NOVICE & HAREC
- Classe 4 (RC4) — Privilèges seulement en VHF — Équivalant Niveau entré CEPT
Pour la France, puisque l’épreuve de télégraphie n’est plus obligatoire et a donc été supprimée, le certificat d’opérateur des services d’amateur de « classe 1 » n’existe plus.
Le certificat d’opérateur des services d’amateur de « classe 3 » (novice) n’existe plus non plus. Toutefois les anciens attributaires de cette classe 3 conservent leur statut jusqu’à l’obtention du certificat HAREC. Il n’existe plus dès lors qu’un seul certificat de classe HAREC. Il est obtenu :
- D’une part après avoir satisfait à l’épreuve « réglementation » (20 questions d’ordre réglementaire, durée de l’épreuve 15 minutes)
- et d’autre part avoir réussi l’épreuve « technique » (20 questions sur la technique de l’électricité et de la radioélectricité), durée de l’épreuve 30 minutes.
Voici la grille de codification des indicatifs des services d’amateur :
Codification des indicatifs.pdf
Enfin pour la Belgique, à la demande de l’I.A.R.U. Région 1, notre autorité de tutelle l’I.B.P.T. qui est membre de la CEPT a examiné le problème de la réciprocité des licences radioamateurs dans les différents pays et a publié des recommandations au sujet des licences, on se dirigerait au moment de l’article vers les 3 niveaux traditionnels. La licence de base (ON3), la Classe novice (ON2) et l’HAREC (ON4… ON8) qui peuvent exceptionnellement être remplacé par OP2, OP3…
Région 2
Aux États-Unis, il existe trois classes de licence : Technician, General et Extra. La première donne accès à toutes les fréquences au-dessus de 30 MHz, ce qui permet à ses titulaires de communiquer localement et elle autorisent également certains privilèges limités sur les bandes HF. Pour passer à la « Classe générale », vous devez déjà posséder une licence de « Classe Technicien ». Cette mise à niveau confère toute la gamme de modes et la majorité du spectre amateur au-dessous de 30 MHz.
La licence amateur « Classe extra » confère tous les privilèges d’utilisation disponibles des radioamateurs sur toutes les bandes et tous les modes. Il nécessite de réussir un examen approfondi de 50 questions.
Au Canada, le service radioamateur est régi par le Gouvernement fédéral. L’Organisme fédéral d’Innovation, des Sciences et du Développement Économique du Canada (ISDE), également connu anciennement sous le nom d’« Industrie du Canada », gère le spectre radioélectrique au Canada. Il est responsable des notions techniques en lien avec l’utilisation des ondes radioélectriques. Dans le cas qui nous intéresse, le Service Radioamateur est défini dans le règlement sur la Radiocommunication, lequel découle de la Loi sur la Radiocommunication.
Pour le service radioamateur, il existe 3 examens possibles pour obtenir un des quatre niveaux de compétences en radioamateur qui sont : Compétence de base, Compétence de base avec distinction, Compétence en morse et Compétence supérieure.
- Le premier examen comporte 100 questions à choix de réponses. Pour réussir l’examen et obtenir la Compétence de base, il faut obtenir 70 %. S’ils obtiennent une note de 80 % et plus, alors ils obtiennent la Compétence de base avec Distinction.
- Le deuxième examen consiste à opérer en morse. Il faut recevoir un message en morse à une vitesse de 5 mots par minutes pour une durée de 3 minutes et transmettre un message à 5 mots par minutes pendant 3 minutes. La note de passage est 100 %, mais 5 erreurs sont tolérées. Quelqu’un ayant 5 erreurs ou moins est reconnu avoir obtenu 100 %.
- Le dernier examen pour la Compétence Supérieure est également à choix de réponse et il comporte 50 questions. La note de passage est également de 70 % mais il n’y a pas de notion de distinction pour cet examen. Les sujets sont beaucoup plus avancés sur le plan technique. Les quelques sujets exploités sont : Notions avancées sur les composants et les circuits, mesures, alimentation, émetteurs, modulation et traitement, etc.
Pour récapituler, les quatre niveaux sont :
- Compétence de base : Fréquences d’opération permise : VHF et + (soit 50 MHz en montant) et limite des puissances permises : 190 w porteuse (AM, FM et CW) ou 560 w PEP (SSB)
- Compétence de base avec distinction ou compétence en morse : Toutes les bandes radioamateurs permis au Canada HF + VHF + UHF et + et même limite de puissance que la compétence de base
- Compétence supérieure : Toutes les bandes radioamateurs permis au Canada HF + VHF + UHF et +, 750 w porteuse (AM, FM et CW) ou 2250 w PEP (SSB). Le titulaire de ce niveau de compétence possède les privilèges et autorisations de montage et exploitation de son propre matériel d’émission, la possibilité d’apporter des modifications à des appareils radio, l’établissement de répéteurs et de stations de club et la commande à distance des stations fixes (remote).
Finalement, la Compétence de base est le premier niveau de licence obligatoire à détenir. Par la suite, au choix de l’individu, il peut refaire l’examen de Compétence de base avec distinction, s’il veut rehausser son niveau, s’il obtient bien sûr 80 %. Sinon, il peut passer sa compétence en morse et/ou sa compétence supérieure.
L’Amérique du sud compte de nombreux pays, je ne vous apprends rien. Pour les principaux, par exemple le Brésil, l’organisme LABRE octroie 3 licences :
- la Classe « C » est approuvée lors des tests de législation, technique et opérationnelle
- la Classe « B » après deux ans à compter de la date d’émission de la classe « C » aux personnes de plus de 18 ans, à condition d’avoir réussi des tests techniques (électronique et électricité) et de législation sur les télécommunications et la transmission et réception de signaux en code Morse
- la classe « A » est obtenue un an après la date d’émission du COER de classe « B » et approuvée par des tests techniques et de législation. labre.org.br/2017/03/regulamento do servico de radioamador.pdf
Région 3
La grande représentante, mais assez secrète est la République Populaire de Chine. Il y aurait cinq organisations la CRSA, la CTARL, la ARM, la CRAC et pour Hong Kong la HARTS.
Il existe 3 classes distingues en Chine, Class A, Class B et Class C.
- La Chinese Radio Sports Association (CRSA - 中国无线电运动协会) est une organisation nationale à but non lucratif pour les passionnés de radio amateur en Chine. Elle a été fondée en avril 1964. La mission principale de la CRSA est de populariser et de promouvoir le radioamateur en Chine. Les premières activités de l’organisation étaient axées sur le sport radiophonique. Elle s’employait activement à promouvoir les compétitions de radiogoniométrie amateur et de télégraphie à grande vitesse dans tout le pays. Bien que la CRSA ait élargi son champ d’action et supporte maintenant de nombreux types d’activités radio, le nom de l’organisation continue de refléter cet héritage ancien. Elle est affiliée à l’I.A.R.U.
- La Ligue de radio amateur du Taipei chinois (CTARL) (en chinois : 中華民國 業餘 無線電) est une organisation nationale à but non lucratif basée à Taïwan, destinée aux passionnés de radio amateur de la République de Chine. Parmi les principaux avantages offerts aux membres par l’organisation figurent les services de bureau QSL et un magazine mensuel intitulé HamFormosa. La CTARL représente les intérêts des opérateurs de radio amateur devant les autorités de télécommunication de la République de Chine et les autorités internationales. La CTARL est la société membre représentant la République de Chine au sein de l’Union internationale des radioamateurs.
- L’Association des radioamateurs de Macao (ARM) (en chinois : 澳門業餘無線電協會 associação dos Radioamadores de Macau) est une organisation à but non lucratif pour les passionnés de radio amateur de Macao, en Chine. La principale mission de l’organisation est de vulgariser et de promouvoir les radioamateurs à Macao et de desservir la communauté de la région administrative spéciale. L’un des avantages des membres de l’organisation est un bureau QSL pour les membres qui communiquent régulièrement avec les radioamateurs dans d’autres pays. L’ARM est la société membre représentant Macao au sein de l’Union internationale des radioamateurs.
- La CRAC est une organisation non gouvernementale placée sous l’autorité du ministère de l’Industrie et de la Technologie de l’information et chargée par l’organisme national de réglementation des radiocommunications. Elle propose des services liés à la gestion des radioamateurs et rend publiques les lois, réglementations, règles et politiques nationales applicables en la matière. La CRAC met à la disposition des futurs radioamateurs une banque de questions et réponses d’examen pour chaque type de classe. Il organise également des formations. Il convient de noter que, sauf circonstances exceptionnelles telles que l’organisation par la CRAC du test de vérification de la capacité technique du radioamateur, le reste du « Certificat de radio amateur » est approuvé par l’organisme de réglementation de la radio locale ou par l’agence mandatée par elle.
- Enfin la HARTS ou les radioamateurs avec l’indicatif « VR2 » a plus de 70 ans d’histoire et font partie aussi de l’Union internationale des radioamateurs (IARU) à Hong Kong. Elle est active aussi bien HF qu’en VHF/UHF sur son territoire.
L'Inde malgré ses 1,339 milliard d'habitants ne compte que 16 000 radioamateurs (2010). C'est l'Amateur Radio Society of India (ARSI) une organisation nationale à but non lucratif qui régi les passionnés de radio amateur en Inde. Le gouvernement indien reconnaît l'ARSI en vertu des dispositions de l'article 13 de la Loi sur l'enregistrement des sociétés indiennes, telle que modifiée et étendue.
Pour obtenir une licence dans quatre des cinq catégories, les candidats doivent passer un concours, l'Amateur Station Operator's Certificate, organisé par le WPC. Cet examen a lieu chaque mois dans les villes de Delhi, Bombay, Kolkata et Chennai, tous les deux mois à Ahmedabad, Nagpur et Hyderabad et tous les quatre mois dans certaines petites villes. Il est composé d'une épreuve écrite théorique et pratique, consistant en un questionnaire écrit et une épreuve d'utilisation et de lecture du morse. Après avoir passé l'étape de l'examen, les candidats doivent passer un entretien avec la police. Après acceptation, le WPC accorde la licence après signature de l’intéressé. Cette procédure d'acquisition d'une licence peut durer jusqu'à un an. La licence est valable pour une durée maximale de cinq années.
Chaque catégorie de licence possède ses propres spécificités, qui porte sur l'attribution des fréquences autorisées, la puissance de sortie, et les classes d'émission radio.
- La première catégorie réception onde courte s'acquiert sur simple demande, sans examen. Elle est accessible dès l'âge de 12 ans, et autorise uniquement une personne à recevoir des fréquences radio.
- Grade II restreint : Cette licence s'obtient en obtenant une note de 40% dans chacune des sections de l'épreuve écrite, et 50% sur l'examen global. Elle autorise les transmissions en VHF. La puissance maximale autorisée est de 10 W.
- La licence Grade II demande les mêmes scores que le Grade II restreint, avec en sus une épreuve de maîtrise de l'envoi et de la réception de morse à cinq mots par minutes.
- Le Grade I requiert un minimum de 50% de bonnes réponses dans chacune des sections de l'examen écrit, 55% de réussite sur l'examen total, et un test pratique montrant sa maîtrise de l'envoi et de la réception de Morse à 12 mots par minute. Cette licence permet à un utilisateur de d'effectuer des transmissions radiotélégraphiques et radiotéléphoniques sur 14 bandes de fréquences. La puissance maximale autorisée est de 150 W.
- Enfin le Grade Avancé est autorisé d'émettre sur toutes les bandes avec 400W avec les mêmes critères que le Grade I.
Le Japon pays plus petit mais il y avait en 2015, 453 581 radioamateurs quand même le deuxième pays derrière les USA dans le nombres total de radioamateurs. Il y a quatre classes - Amateur First-Class Radio Operator - Amateur Second-Class Radio Operator - Amateur Third-Class Radio Operator - Amateur Fourth-Class Radio Operator.
La first class doit recevoir et émettre à 25 mots/minute en langage Européen, connaître les principes fondamentaux des équipements radio, de propagation, de mesures et de maintenance. La Second Class doit toujours recevoir et émettre à 25 mots/minute mais en moins poussé les mêmes principes fondamentaux. La Third Class doit connaître le code morse et les bases théoriques et la Fourth Class doit seulement connaître la réglementation radio et quelques principes théoriques. Pour ce qui est des autorisations voici un tableau (en):
Enfin pour l'Australie un grand continent, il y a trois licences dans l'ordre croissant ; la Foundation Licence, la Standard Licence et la graded Advanced Licence qui a une puissance accrue, davantage de bandes, de modes et de la possibilité de construire ou de modifier des équipements de transmission. Cette licence est conforme à la norme mondiale. L’amélioration de ses privilèges d'utilisations entraîne une connaissance beaucoup plus approfondie de la théorie et de la réglementation. wia.org.au/licenses/
Remerciements
Je remercie Dan F5DBT pour ses infos sur les radioamateurs français.
Je remercie Martin Arsenault VE2BQA pour toute les infos du Canada. Retrouvez plus d'informations sur la page de Radiomateur.ca
La page de ISDE donnant les informations sur le service radioamateur au Canada : ic.gc.ca/eic/site/025.nsf/accueil
Les publications émises par ISDE : ic.gc.ca/eic/site/025.nsf/fra
Je remercie aussi Robert Chalmas HB9BZA pour les infos suisse.
Sources
arrl.org/getting-licensed
iaru-r1.org
acma.gov.au/
/Liste des 20 bandes attribuées aux radioamateurs Indien
ari.it/region2
List_of_amateur_radio_frequency_bands_in_India
www.jarl.org/class amateur radio