lundi, mars 31

LUCIEN LÉVY

IngĂ©nieur et industriel français 

Inventeur du rĂ©cepteur superhĂ©tĂ©rodyne 

Radio amateur ‘8DJ’

1892-1965

Tout le monde connaßt l'antenne dite « Lévy » ! Mais qui sait que ce Monsieur fut l'inventeur du superhétérodyn

Il venait de dĂ©crocher son diplĂŽme d’ingĂ©nieur de l’École SupĂ©rieure de Physique et Chimie de Paris lorsque la guerre de 14/18 Ă©clata.

DÚs 1916, il est nommé chef de laboratoire de la radio militaire de la Tour Eiffel. En juin 1916, il entreprit la réalisation du premier poste puissant (1,5 kW) de télégraphie sans fil de la Tour Eiffel.

Utilisant les premiĂšres lampes triodes de l’époque, ces fameuses "lampes merveilleuses", il rĂ©alisa un amplificateur Ă  basse frĂ©quence destinĂ© Ă  l’écoute des conversations ennemies et Ă  la tĂ©lĂ©phonie par le sol.
C’est Ă  ce moment qu’il eut l’idĂ©e, au lieu de moduler les signaux en ondes entretenues Ă  frĂ©quence musicale, d’utiliser Ă  cet effet des oscillations ultra-sonores, de frĂ©quence beaucoup plus Ă©levĂ©es, de façon Ă  obtenir des communications secrĂštes.
À partir de cette idĂ©e de base, il envisagea la possibilitĂ© d’effectuer cette modulation Ă  frĂ©quence Ă©levĂ©e ultra-acoustique, non plus dans le poste Ă©metteur lui-mĂȘme mais dans le systĂšme rĂ©cepteur, en produisant des interfĂ©rences, des battements Ă  frĂ©quence ultra-sonore entre les signaux reçus et ceux produits par un oscillateur local. Ce procĂ©dĂ© permettait d’effectuer une double sĂ©lection en utilisant, d’une part, l’accord sur la frĂ©quence radioĂ©lectrique des signaux et, d’autre part, sur la frĂ©quence des battements.

Poursuivant les possibilitĂ©s d’utilisation de ce procĂ©dĂ©, il dĂ©posa, en aoĂ»t 1917, le brevet n°493660 dans lequel il montrait la possibilitĂ© d’une utilisation plus efficace des amplificateurs de rĂ©ception, en particulier Ă  haute frĂ©quence, en employant un systĂšme d’oscillateur local.
Les amplificateurs pouvaient ĂȘtre intercalĂ©s, soit avant un premier dĂ©tecteur, soit aprĂšs un certain nombre de systĂšmes sĂ©lecteurs.
Ce brevet constitue la base qui semble indispensable de l’invention du montage superhĂ©tĂ©rodyne et un second brevet du 1er octobre 1918, n°506297, devait prĂ©ciser encore ces idĂ©es et indiquer un schĂ©ma de rĂ©alisation.

RADIO L.L. Type : A126 SuperhĂ©tĂ©rodyne 6, 7 ou 8 lampes

La mĂ©thode devait s’appliquer ainsi, non seulement au montage superhĂ©tĂ©rodyne proprement dit, mais Ă  la super rĂ©action, aux systĂšmes antiparasites, aux procĂ©dĂ©s de reproduction duplex et multiplex.
Seule, la rĂ©ception des images n’était pas mentionnĂ©e, puisqu’on n’envisageait pas encore Ă  l’époque la possibilitĂ© pratique de la tĂ©lĂ©vision sous sa forme actuelle.

Les AmĂ©ricains n’ont pas reconnu les mĂ©rites de Lucien LÉVY et attribuent la dĂ©couverte du changement de frĂ©quence Ă  E.H. Armstrong.
En ex-Union Soviétique, on a quelques fois mentionné le nom de Lucien Lévy dans des congrÚs scientifiques.
C’est pourquoi, le rappel des conditions dans lesquelles cette invention essentielle a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e, constitue le meilleur hommage que l'on puisse rendre Ă  sa mĂ©moire.

C’est Ă  Lucien LÉVY que l'on doit Ă©galement le premier rĂ©cepteur d’avions Ă  tubes Ă©lectroniques et mĂȘme le premier poste de T.S.F. montĂ© sur automobile.
Il construit plusieurs modÚles de postes de radio dont le célÚbre Synchrodyne qui utilise le principe superhétérodyne pour lequel il a déposé les brevets en 1917 et 1918.

En 1920, il fonda les Ă©tablissements RADIO L.-L. En 1926, il fit construire un Ă©metteur de 1 KW dans son usine rue de Javel Ă  Paris. Les premiers essais de ‘Radio LL’ sur les ondes parisiennes eurent lieu en mars 1926. (209,9m)

Entre temps, Lucien Lévy invente en 1924 l'antenne horizontale dipÎle à feeder et, en 1925, l'antenne en V, les antennes polyphasées et l'antenne dipÎle repliée, DÚs 1924, l'antenne à polarisation horizontale lui permet d'obtenir des résultats confirmant expérimentalement l'existence de la couche ionisante de Heaviside.

Lucien LĂ©vy fut plus un savant modeste et un esprit cultivĂ© qu’un industriel combatif. Le 29 septembre 1935, la firme RADIO L.- L. est rachetĂ©e par Marcel Bleustein, jeune patron de Publicis.
L’ñge venu, il ne connut ni la richesse, ni la cĂ©lĂ©britĂ©.

Un hommage lui fut rendu: l’AcadĂ©mie des Sciences lui dĂ©cerna Ă  titre posthume la mĂ©daille du GĂ©nĂ©ral FerriĂ© le 9 dĂ©cembre 1968.

« Quand le monde entier utilise ce que vous avez crĂ©Ă© et ne connaĂźt mĂȘme pas votre nom, c’est la consĂ©cration universelle Â» (GĂ©nĂ©ral Gustave FERRIÉ)

                                                                                   © ON4PS 11/2016.

Bibliographie

◊   Lucien LĂ©vy (Radio et Histoire), Daniel Galletti (F5DBT) dans : RADIO REF Juin 2002, pp.48-49.
◊  Lucien LĂ©vy et le rĂ©cepteur superhĂ©tĂ©rodyne. Ondes Magazine, N°30 02/2007, p.11.
◊ Lucien LĂ©vy, l’inventeur du superhĂ©tĂ©rodyne. Le Haut-Parleur, N°1099 05/1966, p.20.
◊   G. Petitjean : Le cinquantenaire du superhĂ©tĂ©rodyne. Toute L’électronique N°317 07/1967, pp. 283-284.
◊   E. Aisberg : Adieu Ă  Lucien LĂ©vy. Toute L’électronique, N°297 07-08/1965, pp. 261-262.
◊   E. Aisberg : L’AcadĂ©mie des Sciences honore la mĂ©moire de Lucien LĂ©vy. Toute L’électronique N°332, 01/1969, p.4.
◊  Guy Biraud : Le guide du collectionneur de TSF-Radio-TV, Tome II, Ă©dition S.H.R. 1991.
◊   ‘Journal des 8’ N°7 du 31/5/1924, p.4.

Sitographie

http://leradiofil.com/LEVY.htm
http://www.alternativaverde.it/sttlc/documenti/Levy/1966/Lucien-Levy1966.pdf

Je prie Christian, ON2KGG de trouver ici l’expression de toute ma reconnaissance pour les documents mis à disposition.

Pierre Stoffel ON4PS

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