Ingénieur et industriel français
Inventeur du récepteur superhétérodyne
Radio amateur ‘8DJ’

Tout le monde connaît l'antenne dite « Lévy » ! Mais qui sait que ce Monsieur fut l'inventeur du superhétérodyn
Il venait de décrocher son diplôme d’ingénieur de l’École Supérieure de Physique et Chimie de Paris lorsque la guerre de 14/18 éclata.
Dès 1916, il est nommé chef de laboratoire de la radio militaire de la Tour Eiffel. En juin 1916, il entreprit la réalisation du premier poste puissant (1,5 kW) de télégraphie sans fil de la Tour Eiffel.
Utilisant les premières lampes triodes de l’époque, ces fameuses "lampes merveilleuses", il réalisa un amplificateur à basse fréquence destiné à l’écoute des conversations ennemies et à la téléphonie par le sol.
C’est à ce moment qu’il eut l’idée, au lieu de moduler les signaux en ondes entretenues à fréquence musicale, d’utiliser à cet effet des oscillations ultra-sonores, de fréquence beaucoup plus élevées, de façon à obtenir des communications secrètes.
À partir de cette idée de base, il envisagea la possibilité d’effectuer cette modulation à fréquence élevée ultra-acoustique, non plus dans le poste émetteur lui-même mais dans le système récepteur, en produisant des interférences, des battements à fréquence ultra-sonore entre les signaux reçus et ceux produits par un oscillateur local. Ce procédé permettait d’effectuer une double sélection en utilisant, d’une part, l’accord sur la fréquence radioélectrique des signaux et, d’autre part, sur la fréquence des battements.
Poursuivant les possibilités d’utilisation de ce procédé, il déposa, en août 1917, le brevet n°493660 dans lequel il montrait la possibilité d’une utilisation plus efficace des amplificateurs de réception, en particulier à haute fréquence, en employant un système d’oscillateur local.
Les amplificateurs pouvaient être intercalés, soit avant un premier détecteur, soit après un certain nombre de systèmes sélecteurs.
Ce brevet constitue la base qui semble indispensable de l’invention du montage superhétérodyne et un second brevet du 1er octobre 1918, n°506297, devait préciser encore ces idées et indiquer un schéma de réalisation.

RADIO L.L. Type : A126 Superhétérodyne 6, 7 ou 8 lampes

La méthode devait s’appliquer ainsi, non seulement au montage superhétérodyne proprement dit, mais à la super réaction, aux systèmes antiparasites, aux procédés de reproduction duplex et multiplex.
Seule, la réception des images n’était pas mentionnée, puisqu’on n’envisageait pas encore à l’époque la possibilité pratique de la télévision sous sa forme actuelle.
Les Américains n’ont pas reconnu les mérites de Lucien LÉVY et attribuent la découverte du changement de fréquence à E.H. Armstrong.
En ex-Union Soviétique, on a quelques fois mentionné le nom de Lucien Lévy dans des congrès scientifiques.
C’est pourquoi, le rappel des conditions dans lesquelles cette invention essentielle a été réalisée, constitue le meilleur hommage que l'on puisse rendre à sa mémoire.
C’est à Lucien LÉVY que l'on doit également le premier récepteur d’avions à tubes électroniques et même le premier poste de T.S.F. monté sur automobile.
Il construit plusieurs modèles de postes de radio dont le célèbre Synchrodyne qui utilise le principe superhétérodyne pour lequel il a déposé les brevets en 1917 et 1918.
En 1920, il fonda les établissements RADIO L.-L. En 1926, il fit construire un émetteur de 1 KW dans son usine rue de Javel à Paris. Les premiers essais de ‘Radio LL’ sur les ondes parisiennes eurent lieu en mars 1926. (209,9m)
Entre temps, Lucien Lévy invente en 1924 l'antenne horizontale dipôle à feeder et, en 1925, l'antenne en V, les antennes polyphasées et l'antenne dipôle repliée, Dès 1924, l'antenne à polarisation horizontale lui permet d'obtenir des résultats confirmant expérimentalement l'existence de la couche ionisante de Heaviside.

Lucien Lévy fut plus un savant modeste et un esprit cultivé qu’un industriel combatif. Le 29 septembre 1935, la firme RADIO L.- L. est rachetée par Marcel Bleustein, jeune patron de Publicis.
L’âge venu, il ne connut ni la richesse, ni la célébrité.
Un hommage lui fut rendu: l’Académie des Sciences lui décerna à titre posthume la médaille du Général Ferrié le 9 décembre 1968.

« Quand le monde entier utilise ce que vous avez créé et ne connaît même pas votre nom, c’est la consécration universelle » (Général Gustave FERRIÉ)
© ON4PS 11/2016.
Bibliographie
◊ Lucien Lévy (Radio et Histoire), Daniel Galletti (F5DBT) dans : RADIO REF Juin 2002, pp.48-49.
◊ Lucien Lévy et le récepteur superhétérodyne. Ondes Magazine, N°30 02/2007, p.11.
◊ Lucien Lévy, l’inventeur du superhétérodyne. Le Haut-Parleur, N°1099 05/1966, p.20.
◊ G. Petitjean : Le cinquantenaire du superhétérodyne. Toute L’électronique N°317 07/1967, pp. 283-284.
◊ E. Aisberg : Adieu à Lucien Lévy. Toute L’électronique, N°297 07-08/1965, pp. 261-262.
◊ E. Aisberg : L’Académie des Sciences honore la mémoire de Lucien Lévy. Toute L’électronique N°332, 01/1969, p.4.
◊ Guy Biraud : Le guide du collectionneur de TSF-Radio-TV, Tome II, édition S.H.R. 1991.
◊ ‘Journal des 8’ N°7 du 31/5/1924, p.4.
Sitographie
http://leradiofil.com/LEVY.htm
http://www.alternativaverde.it/sttlc/documenti/Levy/1966/Lucien-Levy1966.pdf
Je prie Christian, ON2KGG de trouver ici l’expression de toute ma reconnaissance pour les documents mis à disposition.