Type N : mode d’emploi en VHF et UHF

Type N : mode d’emploi en VHF et UHF

Avertissement

Pourquoi un mode d’emploi d’autant de pages alors qu’il peut tenir en une seule page comprenant seulement quatre figures ?

  • Parce que des modes d’emploi d’une page sur ce sujet existent dĂ©jĂ  ;
  • Parce que l’assemblage d’un connecteur type N sur un cĂąble coaxial fait appel Ă  une multitude de dĂ©tails qui ont tous leur importance et qu’il est impossible de les dĂ©crire et les expliquer en une seule page ;
  • Parce qu’un assemblage soignĂ© et irrĂ©prochable d’un connecteur sur un cĂąble coaxial demande certains prĂ©requis, de l’expĂ©rience, une longue expĂ©rience ;
  • Parce que l’on retrouve quelques erreurs fondamentales dans certains modes d’emplois ou tutoriels ; ces erreurs seront dĂ©crites comme contre-exemples ;
  • Parce qu’il y a moyen de faire mieux que d’assembler un connecteur vite fait bien fait et s’apercevoir Ă  terme que la connexion pose des problĂšmes ;
  • Parce qu’il existe des radioamateurs qui aiment des rĂ©alisations super FB (Fine Business) sans pour autant se prendre pour des « puristes Â» ; ces radioamateurs sont capables de rĂ©alisations ou d’assemblages de connecteurs qui atteignent (ou surpasseraient ?) le niveau de qualitĂ© professionnelle ;
  • Parce que le personnel auprĂšs de certains producteurs de connecteurs et de cĂąbles coaxiaux reçoit des formations durant des journĂ©es entiĂšres sur l’assemblage de connecteurs sur des cĂąbles coaxiaux ; c’est qu’il existe des raisons Ă  cela ;
  • Parce qu’il existe des radioamateurs qui seront prĂȘts Ă  lire autant de pages pour un mode d’emploi, simplement par le dĂ©sir d’apprendre et encore apprendre.

Pourquoi un mode d’emploi en VHF et UHF, et non pas en HF ?

  • Parce que les radioamateurs prĂ©fĂšrent utiliser majoritairement des connecteurs PL‑259 et SO-239 en HF ; on peut utiliser des connecteurs type N en HF, mais cela est relativement peu frĂ©quent auprĂšs des radioamateurs ;
  • Parce que l’on peut utiliser des connecteurs PL-259 et SO-239 en VHF et en UHF dans toute une sĂ©rie d’applications et que l’on peut aussi utiliser des connecteurs type N en VHF et UHF en fonction d’une sĂ©rie de critĂšres techniques.

Non, ce mode d’emploi ne prĂ©tend pas dĂ©nigrer l’utilisation des connecteurs PL-259 et SO-239 en VHF et UHF.  Il y a lieu toutefois de faire la part des choses dans des contextes bien prĂ©cis oĂč l’utilisation des connecteurs PL-259 et SO-239 n’est pas idĂ©ale en VHF et UHF et qu’il est, dans certains contextes, prĂ©fĂ©rable d’utiliser des connecteurs type N.

Introduction

Les connecteurs type N sont relativement de plus en plus utilisĂ©s par les radioamateurs pour les gammes d’ondes mĂ©triques et dĂ©cimĂ©triques, parfois pour quelques gammes centimĂ©triques.  Ce connecteur est parfois prĂ©fĂ©rĂ© pour ces gammes d’ondes VHF et UHF Ă  la place des connecteurs du type UHF PL-259 et SO-239 qui sont plutĂŽt usuels pour les ondes courtes dans les gammes d’ondes dĂ©camĂ©triques.  Il existe toutefois, encore aujourd’hui en 2023, plusieurs Ă©quipements radioamateurs qui utilisent des connecteurs UHF (PL-259 et SO-239) pour des applications en VHF, parfois mĂȘme en UHF.  Ce n’est pas l’idĂ©al, dĂšs les frĂ©quences VHF et en particulier aux frĂ©quences UHF d’utiliser des connecteurs PL‑259 ou SO-239, mais cela peut parfois s’avĂ©rer satisfaisant ou minimum acceptable Ă  condition de mettre en Ɠuvre des connecteurs de trĂšs bonne qualitĂ© et de les assembler le plus soigneusement possible.  Il est utile de mentionner que les connecteurs type N ont une impĂ©dance caractĂ©ristique donnĂ©e alors que les connecteurs PL-259 et SO-239 ont une impĂ©dance caractĂ©ristique non spĂ©cifiĂ©e et qui peut prendre toute une sĂ©rie de valeurs non reproductibles en fonction du type de l’isolant du connecteur ou de l’impĂ©dance du cĂąble qui y est raccordĂ© (par ex. RG8 ou RG11).  Dans ce cas, on obtient une discontinuitĂ© ou disruption d’impĂ©dance aux extrĂ©mitĂ©s du cĂąble coax et on observe dĂšs lors des rĂ©flexions d’ondes dans le coax, des pertes de retour indĂ©sirables ou encore des points d’échauffements Ă  haute puissance radiofrĂ©quence.

Assemblage d'un connecteur type N                Assemblage d'un connecteur type N

Fig. 1 Ă  gauche : Connecteur type N mĂąle droit Ă  sertir, modĂšle full crimp pour cĂąble coaxial RG400.  Photo : ON4IJ.
Fig. 2 Ă  droite : Connecteur type N femelle droit pour chĂąssis avec pin Ă  souder sur fil (solder lug).  Photo : ON4IJ.

Il existe de nombreux types de connecteurs coaxiaux et, pour un type de connecteur, il existe plusieurs modĂšles.  Le but de cet article n’est pas d’établir une nomenclature de tous les types ou modĂšles de connecteurs coaxiaux ; nous donnerons toutefois quelques exemples pour illustrer ces types de connecteurs.

Le but de cet article est de vous guider avec quelques conseils pour assembler soigneusement un connecteur type N mĂąle droit solderless sur un cĂąble coaxial Ecoflex 15 ou Ecoflex 15 Plus.  La mĂ©thode proposĂ©e ici pour l’assemblage de ces connecteurs type N se distancie un peu de celles qui sont proposĂ©es sur Internet.

Connecteurs type N et connecteurs UHF PL-259 SO-239

Pour fixer les idĂ©es et pour rappel Ă  ceux qui sont dĂ©jĂ  familiarisĂ©s avec ces types de connecteurs, voici ci-dessous quelques illustrations de connecteurs type N et de connecteurs UHF PL-259 et SO-239.  Commençons par ceux-ci.

Assemblage d'un connecteur type N                Assemblage d'un connecteur type N

Fig. 3 Ă  gauche : Connecteur UHF PL-259 mĂąle droit Ă  souder (modĂšle « vintage Â») pour cĂąble coaxial RG213.  Photo : ON4IJ.
Fig. 4 à droite: Connecteur UHF SO-239 femelle droit pour chùssis (modÚle « vintage ») avec pin à souder sur fil (solder lug). Photo : ON4IJ.

Assemblage d'un connecteur type N
Fig. 5 : Connecteur UHF PL-259 mĂąle droit solderless, de production moderne et de bonne qualitĂ© pour cĂąble coaxial Ecoflex 15.  Photo : ON4IJ.

Il est Ă  remarquer que dans les annĂ©es 30’s, les frĂ©quences correspondant aux ondes courtes, c’est-Ă -dire de 3 MHz Ă  30 MHz Ă©taient considĂ©rĂ©es comme frĂ©quences UHF par comparaison avec les longues ondes (grandes ondes) d’une part entre 30 kHz et 300 kHz et les ondes moyennes ou petites ondes d’autre part entre 300 kHz et 3 MHz.  C’est la raison pour laquelle les connecteurs PL-259 (Plug ou fiche) et SO-239 (Socket ou prise) avaient reçu l’appellation gĂ©nĂ©rique de « connecteurs UHF Â» pour des frĂ©quences au-delĂ  des petites ondes.  Aujourd’hui, nous savons que la bande UHF est comprise entre 300 MHz et 3 GHz et que, de ce fait, les connecteurs UHF du type PL‑259 et SO-239 ne sont pas idĂ©aux pour des applications dans la bande UHF.

En ce qui concerne les applications VHF, les pertes de retour (Return Loss) des connecteurs PL-259 et SO-239 non adaptĂ© en impĂ©dance caractĂ©ristique peuvent parfois ĂȘtre la source de pertes excessives Ă  certaines frĂ©quences.

Cela se vĂ©rifie facilement au moyen d’un VNA : prĂ©sence de plusieurs « dips Â» dans les courbes S21 et « bosses Â» dans les courbes S11 en fonction de la frĂ©quence.  Nous donnerons quelques clichĂ©s de mesure Ă  la fin de cet article.

Plusieurs comparaisons par mesures entre connecteurs PL-259 SO-239 d’une part et type N d’autre part ont Ă©tĂ© effectuĂ©es par certains OM’s et ont pour conclusion que les « PL’s Â» n’ont pas plus de pertes que les types N en assemblant une dizaine de connecteurs en enfilade.  Dans ce type de comparaison, on omet de tenir compte que ces comparaisons par mesures ont toutes eu lieu sur des frĂ©quences des gammes d’ondes dĂ©camĂ©triques jusqu’à 30 MHz maximum.  Si ce type de comparaisons devaient avoir lieu en VHF ou en UHF, les conclusions seraient radicalement diffĂ©rentes : voir les clichĂ©s de mesures au VNA Ă  la fin de l’article.

Voici ci-dessous quelques modĂšles de connecteurs type N frĂ©quemment utilisĂ©s par les radioamateurs.  Ensuite, vous trouverez deux illustrations, Ă  titre purement indicatif, de modĂšles de connecteurs type N de qualitĂ© de laboratoire de mesure (Lab Grade) utilisĂ©s par quelques rares radioamateurs avertis et par les professionnels des mesures en matiĂšre de tĂ©lĂ©communications.

Assemblage d'un connecteur type N
Fig. 6 : Connecteur type N mĂąle droit clamp pour cĂąble coaxial RG213.  Photo : ON4IJ.

Assemblage d'un connecteur type N
Fig. 7 : Connecteur type N mĂąle droit solderless pour cĂąble coaxial Ecoflex 15.  Photo : ON4IJ.

Les illustrations suivantes avec des connecteurs type N pour laboratoire de mesure sont donnĂ©es Ă  titre purement indicatif.  À notre niveau de radioamateur, nous n’utiliserons probablement jamais ces versions de connecteurs type N.

Assemblage d'un connecteur type N
Fig. 8 : Au-dessus, connecteur type N mĂąle droit Ă  sertir pour cĂąble coaxial semi-souple SucoflexÂź assembly n°104 garanti jusqu’à 18 GHz ; en dessous, connecteur type N mĂąle droit en exĂ©cution spĂ©ciale pour cĂąble Hewlett Packard assembly n° 5061-5359 garanti jusqu’à 18 GHz.  Photo : ON4IJ.

Assemblage d'un connecteur type N
Fig. 9 : Connecteur type N femelle droit pour chĂąssis, frĂ©quence maximale garantie jusqu’à 18 GHz.  Ce modĂšle de connecteur de qualitĂ© de laboratoire de mesure Ă©quipe de nombreux appareils professionnels.  Il s’agit ici en rĂ©alitĂ© d’un connecteur adaptateur type N vers SMA ou APC 3.5 adaptĂ© pour une fixation sur chĂąssis.  Photo ON4IJ.

Les connecteurs type N les plus courants existent en version 50 Ω pour les applications des tĂ©lĂ©communications et les applications des radioamateurs.  Il existe aussi une version 75 Ω pour des applications spĂ©cifiques avec cette impĂ©dance (dans le domaine des signaux vidĂ©o).  Attention : un connecteur type N 50 Ω ne peut pas ĂȘtre accouplĂ© Ă  un connecteur type N de 75 Ω car il en rĂ©sulterait un effet destructif des pins centrales qui n’ont pas le mĂȘme diamĂštre.  Pour rappel, l’impĂ©dance caractĂ©ristique d’un connecteur type N est donnĂ©e par le logarithme du rapport du diamĂštre extĂ©rieur de la pin centrale et le diamĂštre intĂ©rieur du corps du connecteur.

Le connecteur type N a Ă©tĂ© initialement conçu dans les annĂ©es 40’s par Paul Neill, ingĂ©nieur amĂ©ricain de la sociĂ©tĂ© Bell Lab, pour la US Army Navy et pour des applications, Ă  l’époque, jusqu’à 11 GHz.  Ce connecteur a ensuite Ă©tĂ© normalisĂ© selon la CEI 60169-16.  Les versions de qualitĂ© de laboratoire de mesure (Lab Grade) sont garanties jusqu’à une frĂ©quence de 18 GHz.

Il existe donc trois grades de connecteurs type N :

  • Le grade 2 pour les connecteurs type N Ă  usage gĂ©nĂ©ral qui dĂ©rive de la norme militaire MIL-C17B ; ce grade de connecteur permet une utilisation jusqu’à une frĂ©quence maximale de 12 GHz ;
  • Le grade 1 pour les connecteurs type N de haute performance particuliĂšrement adaptĂ©s Ă  des applications microondes oĂč les pertes de retour (Return Loss) plus favorables que celles du grade 2 sont recherchĂ©es ; certains connecteurs type N du grade 1 et Ă  tolĂ©rances serrĂ©es peuvent, selon le degrĂ© de prĂ©cision, ĂȘtre utilisĂ©s au-delĂ  de 12 GHz et, selon les tolĂ©rances, jusqu’à 18 GHz ;
  • Le grade 0 pour les connecteurs type N Ă©talons rĂ©servĂ©s pour les tests et mesures de rĂ©fĂ©rences dans les laboratoires spĂ©cialisĂ©s ; ces connecteurs ont des tolĂ©rances trĂšs serrĂ©es et totalement vĂ©rifiĂ©es ; c’est ce grade qui est exigĂ© pour garantir une utilisation jusqu’à 18 GHz.

Il faut toutefois remarquer que les connecteurs garantis de grade 2, grade 1 ou grade 0 ne se trouvent que chez des fournisseurs sĂ©rieux ayant pignon sur rue, comme on dit chez nous.  Un connecteur, quel que soit le type ou modĂšle de celui-ci, a un certain prix qu’il faut ĂȘtre prĂȘt Ă  accepter.  Il faut aussi se rappeler qu’un bon connecteur va rendre des bons et loyaux services pendant des annĂ©es.  Les annĂ©es passent et le prix s’oublie, comme on dit aussi chez nous.

Ainsi, il faut observer une certaine prudence Ă  l’égard des vendeurs de connecteurs Ă  prix anormalement bas.  Il est bien plus frĂ©quent que l’on ne puisse le croire qu’un connecteur type N Ă  bas prix et de mauvaise qualitĂ© puisse prĂ©senter une attĂ©nuation anormale ou accuser des pertes de retour inacceptables, mĂȘme en dessous de 1 GHz.  D’autres connecteurs type N bon marcher ne sont plus efficaces au-delĂ  de 2 GHz ou 3 GHz.  En outre, tout ce qui brille n’est pas or : certains connecteurs bon marcher ont parfois une bague externe de couleur dorĂ©e ; mĂ©fiez-vous de cet aspect attractif car il s’agit plus que vraisemblablement de ce qu’on appelle des « Junk Connector Â», dont il vaut mieux que la traduction en français soit censurĂ©e ( « connecteur de m
 Â»).

On comprend mieux Ă  prĂ©sent les raisons pour lesquelles l’utilisation des connecteurs type N s’est de plus en plus rĂ©pandue pour les applications en VHF, UHF et mĂȘme SHF jusqu’à 18 GHz maximum dans les activitĂ©s des radioamateurs.  En SHF, le connecteur SMA est plus usuel jusqu’à 18 GHz et dont certaines versions de prĂ©cision sont garanties jusqu’à 26,5 GHz.  Pour les applications de tests et mesures, on prĂ©fĂšre le connecteur APC 3.5 qui garantit une utilisation jusqu’à 33 GHz.  Il est aussi Ă  noter que les connecteurs type N sont trĂšs robustes et rĂ©sistants aux contraintes mĂ©caniques relativement sĂ©vĂšres.  Ces connecteurs conviennent donc bien pour ĂȘtre accueillis sur des cĂąbles coaxiaux de diamĂštres moyens Ă  Ă©levĂ©s depuis un diamĂštre de 5 mm Ă  un diamĂštre de 10 mm, 13 mm ou 15 mm, mĂȘme jusqu’à des cĂąbles coaxiaux pouvant atteindre un diamĂštre de l’ordre de 2 pouces (50,8 mm).

En outre les connecteurs N offrent une Ă©tanchĂ©itĂ© apprĂ©ciable, en particulier pour des applications en extĂ©rieur aux conditions atmosphĂ©riques et donc rĂ©sistants aux intempĂ©ries.  Enfin les connecteurs type N sont prĂ©vus pour des puissances moyennes Ă  Ă©levĂ©es de l’ordre de quelques centaines de Watts Ă  18 GHz et jusqu’au kilowatt jusqu’à des frĂ©quences de l’ordre de 3 GHz.  Ces connecteurs type N sont donc particuliĂšrement bien appropriĂ©s et apprĂ©ciĂ©s par les radioamateurs pour des feeders d’antennes constituĂ©s de cĂąbles coaxiaux Ă  faibles pertes linĂ©iques dans des applications VHF et UHF et donc d’un diamĂštre de l’ordre de 13 mm Ă  15 mm.

Connecteurs type N mĂąles droits pour cĂąbles coaxiaux Ecoflex 15 et Ecoflex 15 Plus

Il existe sur le marcher deux modÚles de connecteurs type N mùles droits solderless comme illustré ci-dessous.

Assemblage d'un connecteur type N
Fig. 10 : Deux modĂšles de connecteurs type N mĂąles droits solderless.  Photo : ON4IJ.

La version du connecteur type N illustrĂ©e sur le dessus de la figure prĂ©cĂ©dente a tendance Ă  se gĂ©nĂ©raliser auprĂšs des fournisseurs bien connus des radioamateurs.  C’est sur cette version de connecteur qu’est basĂ© le prĂ©sent article technique qui donne le mode d’emploi d’assemblage en dĂ©tail.

En ce qui concerne la version du connecteur type N illustrĂ©e sur le dessous de la figure prĂ©cĂ©dente, la procĂ©dure de montage sur un cĂąble coaxial Ecoflex 15 a Ă©tĂ© dĂ©crite dans l’article technique : « Ă‰volution du rĂ©pĂ©teur ON0LG VHF en 2019 et expĂ©rimentations sur un duplexeur Ă  cavitĂ©s BpBr avec Stubs Â» aux pages 55 Ă  59.  Vous pouvez consulter cet article technique sur le site Internet ON5VL.org dans la section « Ă‰lectronique Â».

Mode d’emploi de l’assemblage d’un connecteur type N sur un cñble Ecoflex 15

Ce mode d’emploi est largement illustrĂ© dans les moindres dĂ©tails par de nombreux clichĂ©s photographiques.  Voici d’abord l’environnement de travail avec les quelques outils qui vont nous servir.

Assemblage d'un connecteur type N
Fig. 11 : Outillage nĂ©cessaire pour assembler une connecteur type N mĂąle droit solderless sur un cĂąble Ecoflex 15 ou Ecoflex 15 plus.  Photo : ON4IJ.

Remarque : il est prĂ©fĂ©rable d’utiliser des clefs plates (Ă  fourche) en lieu et place des clefs Ă  molette ; voir illustration ci-dessous.

Assemblage d'un connecteur type N
Fig. 12 : L’utilisation d’une clef plate (Ă  fourche) est prĂ©fĂ©rable en lieu et place d’une clef Ă  molette.  Photo : ON4IJ.

Voici la liste de l’outillage nĂ©cessaire :

  • Un cutter Ă  large lame et surtout avec une lame toute neuve ;
  • Une petite pince coupante de prĂ©cision qui permet de couper net des trĂšs fins brins de la tresse de cuivre du coax ;
  • Une pince Ă  large becs plats ;
  • Un rĂ©glet mĂ©tallique graduĂ© en cm et mm ;
  • Deux clefs plates de 19 mm ou bien deux clefs Ă  molette ;
  • Un Ă©tau Ă  embase plate avec glissiĂšres de prĂ©cision par exemple un modĂšle d’étau pour foreuse-fraiseuse, si possible avec des mors qui ont une battĂ©e et qui prĂ©sentent un « VĂ© Â» central vertical ;
  • Un papier Ă©meri Ă  grain fin ou une lime douce pour mĂ©taux ;
  • Une grande aiguille Ă  coudre ou Ă©pingle Ă  cheveux pour bigoudis ;
  • Une disqueuse meuleuse d’angle avec un disque de trĂšs faible Ă©paisseur (1 mm) pour mĂ©taux ;
  • Éventuellement un coupe-cĂąbles ;
  • Pour ceux qui en ont besoin, une bonne paire de lunettes pour voir de prĂšs et Ă©ventuellement une loupe Ă©clairante, en particulier pour ceux qui ont un peu plus de spires au PA que la moyenne des OM’s.

Voici le connecteur type N dont on va donner le mode d’emploi d’assemblage sur un cñble Ecoflex 15 Plus.

Assemblage d'un connecteur type N
Fig. 13 : Version du connecteur type N mĂąle droit solderless pour coaxial Ecoflex 15 Plus.  C’est ce type de connecteur dont on va donner le mode d’emploi d’assemblage.  Photo : ON4IJ.

L’assemblage d’un connecteur sur un cĂąble coaxial demande le temps qu’il faut pour pouvoir exĂ©cuter le montage avec le plus grand soin et dans les rĂšgles de l’art.  Il n’est pas rare, mĂȘme pour les OM’s les plus chevronnĂ©s de consacrer une demi-heure Ă  trois quarts d’heures pour monter soigneusement un connecteur sur un cĂąble coaxial.  Que reprĂ©sente, mĂȘme une heure de temps d’assemblage d’un connecteur vis-Ă -vis des centaines de milliers d’heures que le connecteur va assumer d’une maniĂšre irrĂ©prochable pendant toute la durĂ©e de vie de son utilisation ?  Certes, certaines versions de connecteurs, en particulier les connecteurs Ă  sertir du modĂšle Full Crimp sont plus faciles Ă  monter et le temps d’assemblage peut ĂȘtre rĂ©duit Ă  une durĂ©e de cinq ou de dix minutes.

Il y a lieu aussi de tenir compte du temps que l’on peut perdre Ă  cause d’un connecteur assemblĂ© Ă  la hĂąte sans prĂ©cautions Ă©lĂ©mentaires et qui peut prĂ©senter Ă  terme une dĂ©fectuositĂ© de transmission du signal radiofrĂ©quence par intermittence.  Il y a pire : une dĂ©fectuositĂ© dans l’assemblage d’un connecteur peut se rĂ©vĂ©ler dĂ©sastreuse Ă  plus ou moins brĂšve Ă©chĂ©ance car elle peut ĂȘtre Ă  l’origine de perturbations non dĂ©sirĂ©es ou ĂȘtre la cause du claquage d’un PA trĂšs coĂ»teux.

Le choix du cĂąble coaxial et les raisons du choix de l’Ecoflex 15 Plus

Il est fortement recommandĂ© de choisir pour un feeder d’antenne en VHF ou en UHF un cĂąble coaxial qui a le moins de pertes possibles dans ces gammes de frĂ©quences.  Il y a plusieurs raisons Ă  cela.  La premiĂšre est que les pertes linĂ©iques d’un cĂąble coaxial sont d’autant plus Ă©levĂ©es que la frĂ©quence de travail est Ă©levĂ©e.  Il y a une diffĂ©rence tout-Ă -fait notable entre les pertes acceptables d’un type de coax en ondes dĂ©camĂ©triques et les pertes pouvant devenir trĂšs Ă©levĂ©es pour ce mĂȘme coax en VHF et en UHF.  Il suffit d’observer les courbes d’attĂ©nuations de quelques cĂąbles coaxiaux usuels pour s’en rendre compte sur la figure suivante.

Assemblage d'un connecteur type N
Fig. 14 : AttĂ©nuation linĂ©ique en fonction de la frĂ©quence pour divers types de cĂąbles coaxiaux, attĂ©nuation exprimĂ©e en dB pour une longueur nominale de 100 pieds (30,48 m).  Source : The ARRL Antenna Book, 14th edition 1984, ISBN 0-87259-414-9, Chapter 3 Transmission Lines, Fig.34 page 3‑20.

Choisir un bon cĂąble coax pour de la VHF ou UHF, ce sont des dB facilement gagnĂ©s et qui coĂ»tent bien moins cher que les dB amenĂ©s par un PA puissant.  Mais lĂ -oĂč les dB perdus (ou ceux que l’on aurait pu gagner) sont irrĂ©cupĂ©rables, c’est Ă  la rĂ©ception.  Il est bien plus difficile d’avoir une station sensible Ă  la rĂ©ception en VHF ou UHF que d’avoir une station puissante.  Des Watts, vous en aurez toujours facilement, mais les quelques microvolt Ă  la sortie de l’antenne sont trĂšs prĂ©cieux car difficiles Ă  obtenir et vous ne les aurez qu’une seule fois.  Un cĂąble coaxial Ă  faibles pertes reste moins cher qu’un prĂ©amplificateur d’antenne performant et muni de son boitier sĂ©quenceur avec Bias « Tee Â».  Cela ne vous dispense pas de choisir une antenne performante car les radioamateurs savent trĂšs bien que « tant vaut l’antenne, tant vaut l’émetteur Â».

En comparaison des courbes d’attĂ©nuation des coax usuels de la figure prĂ©cĂ©dente, voici ci-dessous la courbe d’attĂ©nuation linĂ©ique en fonction de la frĂ©quence du cĂąble coaxial EcoflexÂź 15 Plus.

Assemblage d'un connecteur type N
Fig. 15 : AttĂ©nuation linĂ©ique en fonction de la frĂ©quence du cĂąble EcoflexÂź 15 Plus, attĂ©nuation exprimĂ©e en dB pour une longueur nominale de 100 m.  Source : SSB-Electronic GmbH, Am PulverhĂ€uschen 4, 59557 Lippstadt Germany.

Il n’est pas facile de comparer des courbes d’attĂ©nuation pour des cĂąbles coaxiaux qui sont tantĂŽt donnĂ©e en dB par 100 pieds et tantĂŽt en dB par 100 mĂštres.  Comme il vaut mieux comparer ce qui est comparable, il est plus significatif de donner l’attĂ©nuation pour la mĂȘme longueur de cĂąble (c’est-Ă -dire 100 m) et aux mĂȘmes frĂ©quences repĂšres.  Ceci est illustrĂ© dans un tableau comparatif Ă  la figure suivante.

Assemblage d'un connecteur type N
Fig. 16 : Comparatif des attĂ©nuations linĂ©iques pour une mĂȘme longueur de 100 m et aux mĂȘmes frĂ©quences repĂšres du cĂąble EcoflexÂź 15 Plus par rapport aux deux cĂąbles coaxiaux classiques RG‑213/U et RG-58/U.  Source : SSB-Electronic GmbH, Am PulverhĂ€uschen 4, 59557 Lippstadt Germany.

En gĂ©nĂ©ral, un cĂąble de gros diamĂštre a des pertes linĂ©iques moins Ă©levĂ©es que celles d’un cĂąble de diamĂštre plus petit.  Le type du diĂ©lectrique utilisĂ© entre l’ñme centrale et la tresse extĂ©rieure du cĂąble coaxial est particuliĂšrement dĂ©terminant dans les caractĂ©ristiques des pertes linĂ©iques du coax.  Un diĂ©lectrique plein (massif), par exemple en polyĂ©thylĂšne (PE) a des pertes plus Ă©levĂ©es que celle du polytĂ©trafluoroĂ©thylĂšne (PTFE) mieux connu sous le nom de tĂ©flon qui a Ă©tĂ© inventĂ© par la sociĂ©tĂ© DuPont de Nemours en 1945.  Un diĂ©lectrique du type PE et qui est plein (massif) a des pertes plus Ă©levĂ©es que ce mĂȘme diĂ©lectrique PE sous la forme « Foam Â» (alvĂ©olĂ© ou mousse).

Les cĂąbles coaxiaux ont bĂ©nĂ©ficiĂ© de progrĂšs considĂ©rables depuis leur invention et leur brevet en 1880 par Oliver Heaviside, physicien et mathĂ©maticien britannique.  Les cĂąbles classiques datant des annĂ©es 40’s, par exemple le RG58/U ou RG8/U fabriquĂ©s selon la norme MIL C-17 ont aussi Ă©voluĂ©s et notamment, aux environs des annĂ©es 70’s, le coax RG213/U est devenu plus usuel auprĂšs des radioamateurs que le coax RG8/U.  C’est surtout au niveau de la constitution des diĂ©lectriques que les progrĂšs sont les plus remarquables.  L’idĂ©al serait de maintenir l’ñme centrale au centre du cĂąble coaxial dont le diĂ©lectrique serait de l’air sec.  On parvient Ă  construire des sections de coax Ă  air, mais sur de faibles longueurs pour des mesures de rĂ©fĂ©rences (Air Line Section) ou dans des Splitters pour coupler plusieurs antennes.

Assemblage d'un connecteur type N
Fig. 17 : Section de ligne coaxial dont le diĂ©lectrique est de l’air sec (connecteurs APC 7).  Au-dessus une ligne Ă  air de 20 cm HP 11567A et en dessous une ligne Ă  air de 10 cm HP 11566A.  Photo : ON4IJ.

Dans les sections coaxiales Ă  air ou dans les Splitters, l’ñme centrale est constituĂ©e d’un conducteur rigide parfaitement rectiligne et est maintenue mĂ©caniquement au centre de la ligne par les pins centrales des connecteurs eux-mĂȘmes.  La concentricitĂ© des conducteurs est parfois assurĂ©e par des rondelles minces en tĂ©flon ou en Ă©poxy.

Les premiĂšres amĂ©liorations de la constitution du diĂ©lectrique des cĂąbles coax a Ă©tĂ© de remplacer un diĂ©lectrique plein (massif) par un diĂ©lectrique aĂ©rĂ© soit en forme de spirale hĂ©licoĂŻdale soit sous la forme d’un faisceau de gros capillaires dans la matiĂšre isolante.  Ainsi, on peut maintenir mĂ©caniquement l’ñme centrale du coax au centre du cĂąble sur une grande longueur tout en permettant une certaine libertĂ© de mouvement pour la flexion du cĂąble.  Certains producteurs se sont spĂ©cialisĂ©s dans la fabrication de tels types de cĂąbles.  De nombreux radioamateurs ont rĂ©alisĂ©s des feeders d’antennes avec ces types de cĂąbles mais tous ont fini par abandonner leur utilisation.  En effet, le moindre dĂ©faut d’étanchĂ©itĂ© Ă  l’extrĂ©mitĂ© supĂ©rieure du feeder au connecteur d’antenne a pour effet de transformer le coax en vĂ©ritable « tuyau d’arrosage Â» car l’eau s’infiltre dans tout le coax par gravitĂ© jusque dans le shack.  L’eau est un vĂ©ritable ennemi tant pour les coax que pour les connecteurs.  En effet, l’air a une constante diĂ©lectrique de 1 et l’eau a une constante diĂ©lectrique de l’ordre de 80.  Ainsi, une goutte d’eau dans un connecteur forme un vĂ©ritable condensateur de dĂ©couplage shuntant ainsi le signal entre l’ñme centrale et la tresse du coax.  Que dire lorsque les parties aĂ©rĂ©es d’un coax sont remplies d’eau ; la rĂ©ponse est Ă©vidente.

L’amĂ©lioration la plus remarquable de la constitution du diĂ©lectrique des coax a Ă©tĂ© la mise en Ɠuvre d’une matiĂšre isolante du type mousse (Foam) Ă  alvĂ©oles fermĂ©es (bulles d’air).  Depuis la fin du XXĂšme et le dĂ©but du XXIĂšme siĂšcle, les procĂ©dĂ©s de fabrication des diĂ©lectriques Foam se sont amĂ©liorĂ©s avec l’injection d’un gaz neutre Ă  la place de l’air.  On parvient Ă  obtenir une densitĂ© de gaz de l’ordre de 70 % du volume de matiĂšre isolante par rapport au matĂ©riau isolant synthĂ©tique, ce qui contribue Ă  fortement diminuer les pertes dans le diĂ©lectrique.  Les tolĂ©rances serrĂ©es et les contrĂŽles de qualitĂ© lors des fabrications permettent une parfaite homogĂ©nĂ©itĂ© des alvĂ©oles fermĂ©es contenant le gaz neutre.  Du fait que cette mousse isolante est Ă  alvĂ©oles fermĂ©es, elle ne se comporte pas comme une Ă©ponge car les alvĂ©oles ne communiquent pas entre elles.  Cela garanti une totale immunitĂ© du diĂ©lectrique Ă  l’absorption d’eau ou d’humiditĂ© du milieu ambiant.  Impossible de transformer le coax en « tuyau d’arrosage Â».  Avoir un diĂ©lectrique parfaitement homogĂšne contribue Ă  la constance de l’impĂ©dance caractĂ©ristique du coax sur toute sa longueur.

La production du cĂąble EcoflexÂź 15 Plus est particuliĂšrement aboutie et la fabrication soignĂ©e permet d’obtenir des tolĂ©rances trĂšs serrĂ©es sur le rĂ©sultat final : obtenir un cĂąble coaxial Ă  faibles pertes et d’une grande prĂ©cision de l’impĂ©dance caractĂ©ristique du coax sur toute sa longueur.  Pour se rendre compte de la grande prĂ©cision de l’impĂ©dance caractĂ©ristique du produit fini, on procĂšde Ă  une mesure des pertes de retour d’un cĂąble coax d’une longueur standard et qui a Ă©tĂ© dĂ©terminĂ©e dans le protocole de mesure.  Cette mesure s’effectue au moyen d’un VNA dont la plage de dynamique de mesure est particuliĂšrement Ă©levĂ©e (de l’ordre de 120 dB Ă  140 dB).

Rares sont les constructeurs de cĂąbles coaxiaux qui sont Ă  mĂȘme de publier les caractĂ©ristiques des pertes de retours de leurs produits.  Voici ci-dessous les caractĂ©ristiques des pertes de retour d’un cĂąble EcoflexÂź 15 Plus publiĂ©es par le fabricant.

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Fig. 18 : CaractĂ©ristiques des pertes de retour en fonction de la frĂ©quence (Return Loss S11) d’un cĂąble coaxial du type EcoflexÂź 15 Plus.  Source : SSB-Electronic GmbH, Am PulverhĂ€uschen 4, 59557 Lippstadt Germany.

Sur la figure ci-dessus, on constate que les pertes de retour sont de l’ordre de -30 dB jusqu’à une frĂ©quence de 2,4 GHz, ce qui correspond Ă  un ROS de 1,065:1.  Entre 3 GHz et 5 GHz, les pertes de retour sont de l’ordre de -25 dB, ce qui correspond Ă  un ROS de 1,12 :1 et entre 7 GHz et 8 GHz, les pertes de retour sont meilleures que ‑20 dB, c’est-Ă -dire Ă  un ROS infĂ©rieur Ă  1,22:1.  Ces caractĂ©ristiques sont tout‑à‑fait satisfaisantes pour des stations radioamateurs en VHF et UHF.

Le diamĂštre d’un cĂąble Ecoflex 15 ou Ecoflex 15 Plus peut paraĂźtre assez consĂ©quent et le coax peut ressembler Ă  un fameux morceau de nerf relativement peu souple.  Toutefois, comme son nom l’indique le cĂąble Ecoflex 15 est malgrĂ© tout relativement souple et admet un rayon de courbure Ă  la flexion rĂ©pĂ©tĂ©e de 8 fois son diamĂštre, soit 12 cm.  Lorsque l’on installe Ă  demeure un feeder d’antenne, le diamĂštre du coax ne pose en gĂ©nĂ©ral aucun problĂšme.  Lorsque l’on utilise un rotor d’antenne, il est exclu d’utiliser un coax rigide (du type annelĂ©).  Le cĂąble Ecoflex 15 est relativement souple et est donc prĂ©vu pour des installations avec rotor d’antenne.

Enfin, un des critĂšres de choix pour un coax utilisĂ© en VHF et UHF est d’offrir une bonne efficacitĂ© de blindage.  Le cĂąble Ecoflex 15 Plus est du type Ă  double blindage avec un feuillard en cuivre offrant une recouvrement de 100 % et une tresse en fins brins de cuivre offrant un recouvrement de 75 %.  Ceci contribue Ă  avoir une efficacitĂ© de blindage supĂ©rieure Ă  90 dB Ă  une frĂ©quence de 1 GHz.

Pratique d’assemblage d’un connecteur type N mñle droit Solderless pour Ecoflex 15

La premiĂšre Ă©tape consiste Ă  couper l’extrĂ©mitĂ© du cĂąble coaxial d’une maniĂšre bien nette et sans bavure sans dĂ©former le cĂąble.  Il faut obtenir une surface de coupe rigoureusement plane et parfaitement orthogonale (perpendiculaire) Ă  l’axe longitudinal du cĂąble.  Le seul outil qui convienne est une mini disqueuse avec un disque relativement fin (1 mm) pour la dĂ©coupe des mĂ©taux.  Il est fortement dĂ©conseillĂ© de couper le cĂąble au moyen d’une pince coupante, quel que soit le modĂšle de pince car cela dĂ©forme complĂštement l’extrĂ©mitĂ© du coax.

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Fig. 19 : DĂ©coupe du cĂąble coaxial au moyen d’une mini disqueuse et non pas Ă  la pince coupante.  Photo : ON4IJ.

Il est possible d’utiliser un coupe-cĂąble pour couper le coax.  Toutefois, la dĂ©coupe du coax au coupe-cĂąble prĂ©sentera des dĂ©formations de l’extrĂ©mitĂ©, en particulier au niveau de l’ñme centrale.  Ceci risque d’ĂȘtre gĂȘnant pour la suite de l’assemblage du connecteur, en particulier lors de l’insertion de la pin centrale du connecteur.  Certains coupes-cĂąbles de qualitĂ© permettent toutefois d’obtenir une coupe satisfaisante d’un cĂąble coaxial sans trop de dĂ©formations de son extrĂ©mitĂ©.

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Fig. 20 : Coupe-cĂąble Knipex 9511165T.  Source : Knipex-Werk, C. Gustav Putsch KG Oberkamper Straꞔe 13, 42349 Wuppertal, Germany, www.knipex.com.

La premiĂšre Ă©tape d’assemblage – Ă©tape Ă  ne pas oublier – est d’enfiler la bague arriĂšre filetĂ©e du connecteur type N, la bague mĂ©tallique de friction pour le serrage du presse-Ă©toupe, et le manchon caoutchouc du presse-Ă©toupe.

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Fig. 21 : PremiĂšre Ă©tape d’assemblage ; enfiler la bague filetĂ©e arriĂšre du connecteur type N.  Photo : ON4IJ.

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Fig. 22 : Ensuite enfiler la bague mĂ©tallique de friction du presse-Ă©toupe du connecteur.  Photo : ON4IJ.

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Fig. 23 : Ensuite prĂ©senter le manchon en caoutchouc du presse-Ă©toupe du connecteur.  Photo : ON4IJ.

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Fig. 24 : Ensuite enfiler le manchon en caoutchouc du presse-Ă©toupe du connecteur.  Photo : ON4IJ.

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Fig. 25 : Ensuite reculer le manchon en caoutchouc du presse-Ă©toupe du connecteur.  Photo : ON4IJ.

On procĂšde ensuite au dĂ©nudage du cĂąble coaxial en commençant par la gaine externe.  C’est ici qu’il y a lieu d’utiliser un cutter avec une lame neuve pour bĂ©nĂ©ficier de tout son pouvoir coupant.  Le but est d’éviter de devoir insister avec une lame Ă©moussĂ©e par des mouvements de va-et-vient de la lame d’avant en arriĂšre avec un fort appui sur la lame : on finirait par entamer la tresse du blindage.  Avec une lame neuve, il suffit d’appuyer lĂ©gĂšrement sur le matĂ©riaux synthĂ©tique pour l’entailler sur le pĂ©rimĂštre de la section du cĂąble en exerçant un mouvement circulaire autour du cĂąble presque sans glissement du tranchant de la lame sur la gaine.  Il n’y a pas besoin d’entailler la gaine extĂ©rieur sur toute son Ă©paisseur.  Cela demande un peu d’adresse et d’entraĂźnement.  Vous pouvez vous entraĂźner sur des chutes de cĂąble pour vous familiariser Ă  obtenir la bonne sensibilitĂ©.

La distance pour dĂ©nuder la gaine extĂ©rieure par rapport Ă  l’extrĂ©mitĂ© du cĂąble est de 7 mm.

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Fig. 26 : Mesure de 7 mm pour dĂ©nuder la gaine extĂ©rieure du coax.  Photo : ON4IJ.

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Fig. 27 : La gaine extĂ©rieure du coax est dĂ©nudĂ© au moyen d’un cutter avec une lame neuve.  Photo : ON4IJ.

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Fig. 28 : Le dĂ©nudage s’effectue par une simple rotation circulaire du cutter avec une lĂ©gĂšre pression de la lame Ă  la pĂ©riphĂ©rie de la section du cĂąble sans glissement excessif de la lame sur le matĂ©riaux synthĂ©tique de la gaine.  Photo : ON4IJ.

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Fig. 29 : Le mouvement de rotation circulaire de la lame vient rejoindre l’alignement du dĂ©but de l’entaille du dĂ©nudage.  Photo : ON4IJ.

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Fig. 30 : La partie entaillĂ©e lors du dĂ©nudage est refendue avec la pointe de la lame du cutter.  On veillera Ă  ne pas trop appuyer sur la lame afin d’éviter que l’on entaille les brins de la tresse du coax.  Photo : ON4IJ.

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Fig. 31 : Avec le bec d’une petite pince coupante d’électronicien, on ouvre la partie dĂ©nudĂ©e comme si l’on ouvrait une boite Ă  sardines.  La gaine extĂ©rieure se libĂšre facilement par cisaillement du matĂ©riau synthĂ©tique  Photo : ON4IJ.

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Fig. 32 : Avec un mouvement circulaire, on enlĂšve la partie de la gaine extĂ©rieure.  La bande de la gaine extĂ©rieure est maintenue Ă  son extrĂ©mitĂ© par lĂ©gĂšre pression du bec de la pince coupante.  Photo : ON4IJ.

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Fig. 33 : La bande de la gaine extĂ©rieure est dĂ©nudĂ©e sur la pĂ©riphĂ©rie de la section Ă  l’extrĂ©mitĂ© du coax.  Photo : ON4IJ.

Erreur Ă  ne pas faire :

Contrairement Ă  certains tutoriels, il ne faut pas dĂ©nuder en mĂȘme temps la gaine extĂ©rieure, la tresse et le feuillard.  Cela va poser des problĂšmes lors de l’insertion de la bague en « TĂ© Â» du connecteur.  En effet, la buselure de la bague en « TĂ© Â» va retrousser en accordĂ©on la tresse et le feuillard en cuivre du coax sous la gaine extĂ©rieure de celui-ci.  Le feuillard risque mĂȘme d’ĂȘtre partiellement dĂ©chirĂ© sur son extrĂ©mitĂ©.

De ce fait, on obtient aucune assurance d’un bon contact entre la bague en « TĂ© Â» et le blindage du coax : le contact prĂ©caire ne sera Ă©tabli qu’entre l’extrĂ©mitĂ© de la bague en « TĂ© Â» et le pĂ©rimĂštre retroussĂ© de la tresse et du feuillard du coax.  Aux moindres sollicitations mĂ©caniques du coax sur le connecteur, on risque d’avoir une rupture pure et simple du contact entre le corps du connecteur et le blindage du coax.

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Fig. 34 : Erreur Ă  ne pas faire : dĂ©nuder en mĂȘme temps la gaine extĂ©rieure, la tresse et le feuillard en cuivre du coax.  Il sera impossible d’insĂ©rer convenablement la bague en « TĂ© Â» par la suite sans retrousser la tresse et le feuillard en dessous de la gaine extĂ©rieure.  Photo : ON4IJ.

Voici la tresse apparente Ă  l’extrĂ©mitĂ© du cĂąble coaxial.  C’est ici qu’il va falloir s’armer de patience pour sĂ©parer les torons des brins de la tresse un Ă  un au moyen d’une aiguille.  Avec la pointe de l’aiguille, on « peigne Â» les brins depuis le croisement des torons Ă  la limite de la gaine extĂ©rieure avec un mouvement de la pointe de l’aiguille vers l’extrĂ©mitĂ© du cĂąble.  Il ne faut pas vouloir aller trop vite.  C’est ici que le travail doit ĂȘtre effectuĂ© avec le plus grand soin.  Le cĂąble devra ĂȘtre tournĂ© au fur et Ă  mesure pour pouvoir accĂ©der Ă  tous les torons Ă  la pĂ©riphĂ©rie de la tresse du coax.  À la fin de l’opĂ©ration, tous les brins doivent ĂȘtre bien parallĂšles entre eux et le plus rĂ©guliĂšrement espacĂ©s les uns des autres sur toute la pĂ©riphĂ©rie de la tresse du coax.

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Fig. 35 : Les brins de la tresse du coax sont dĂ©croisĂ©s et « peignĂ©s Â» Ă  l’aide le la pointe d’une aiguille sur toute la pĂ©riphĂ©rie de l’extrĂ©mitĂ© du coax.  Photo : ON4IJ.

Lorsque tous les brins sont bien parallĂšles entre eux et rĂ©guliĂšrement espacĂ©s sur toute la pĂ©riphĂ©rie de l’extrĂ©mitĂ© du coax, on soulĂšve lĂ©gĂšrement tous les brins groupe par groupe de façon Ă  les amener dans une direction perpendiculaire Ă  l’axe longitudinal du cĂąble (voir figure suivante).  Les brins sont alors tous orientĂ©s comme les rayons du soleil.

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Fig. 36 : Les brins de la tresse du coax sont soulevĂ©s pour ĂȘtre orientĂ©s dans une direction perpendiculaire Ă  l’axe du cĂąble.  Photo : ON4IJ.

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Fig. 37 : Les brins de la tresse du coax sont lĂ©gĂšrement Ă©tirĂ©s de façon Ă  amĂ©nager un espace entre le feuillard et la tresse du coax.  Photo : ON4IJ.

On Ă©tire ensuite les brins de la tresse pour amĂ©nager un lĂ©ger espace entre le feuillard et la tresse du coax.  Cela va faciliter l’insertion de la bague en « TĂ© Â» (voir plus loin).

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Fig. 38 : Les brins de la tresse du coax sont lĂ©gĂšrement Ă©tirĂ©s sur toute la pĂ©riphĂ©rie Ă  l’extrĂ©mitĂ© du cĂąble.  Photo : ON4IJ.

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Fig. 39 : Au besoin, on reprend l’aiguille pour disposer les brins de la tresse de façon Ă  ce qu’ils soient le plus rĂ©guliĂšrement espacĂ©s.  Photo : ON4IJ.

Ci-dessous, ON4IJ prĂ©pare l’extrĂ©mitĂ© d’un cĂąble coaxial Ecoflex 15 Plus pour assembler un connecteur type N.

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Fig. 40 : PrĂ©paration de l’extrĂ©mitĂ© d’un cĂąble coaxial Ecoflex 15 Plus par ON4IJ.  Photo : ON4IJ.

Maintenant, on va lĂ©gĂšrement appuyer sur l’extrĂ©mitĂ© du feuillard en cuivre pour le prĂ©former vers l’intĂ©rieur de la section du cĂąble, comme si l’on voulait former un chanfrein.  Il ne s’agit pas de dĂ©former l’extrĂ©mitĂ© du diĂ©lectrique, mais simplement de rabattre la pĂ©riphĂ©rie du feuillard en cuivre contre le diĂ©lectrique.  Cela va faciliter par la suite l’insertion de la bague en « TĂ© Â» du connecteur.

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Fig. 41 : Le feuillard en cuivre est prĂ©formĂ© comme si l’on voulait amĂ©nager un chanfrein sur celui-ci Ă  l’extrĂ©mitĂ© du cĂąble.  Photo : ON4IJ.

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Fig. 42 : L’opĂ©ration de prĂ©formage de l’extrĂ©mitĂ© du feuillard en cuivre est effectuĂ©e sur tout le pĂ©rimĂštre de la section du cĂąble.  Photo : ON4IJ.

C’est le moment d’enfiler la bague en « TĂ© Â» du connecteur type N sur le feuillard en cuivre du coax.  Il faut veiller Ă  ne pas rebrousser le feuillard sur lui-mĂȘme.  On conseille de prĂ©senter la bague en « TĂ© Â» lĂ©gĂšrement en biais en contact sur la partie du dessous du cĂąble et ensuite redresser la bague pour amener le feuillard sous la bague comme si l’on voulait refermer un couvercle circulaire sur une boite cylindrique.  On peut faire un lĂ©ger mouvement de rotation sans excĂšs (quelques millimĂštres) de la bague pour pouvoir l’enfiler.  Bien veiller Ă  ce que la lĂšvre de recouvrement du feuillard soit bien engagĂ©e sous la bague.  On conseille d’orienter la bague en « TĂ© Â» avec la partie fendue apparente vers le dessus.  Ne pas Ă©largir la partie fendue de la bague avant insertion de celle-ci sur le cĂąble.  L’ajustement est juste glissant entre le feuillard en cuivre et la bague du connecteur.

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Fig. 43 : La bague en « TĂ© Â» du connecteur type N est enfilĂ©e au-dessus du feuillard en cuivre du coax.  Photo : ON4IJ.

On enfonce ensuite la bague en « TĂ© Â» sur le feuillard du cĂąble de façon Ă  ce que la partie lĂ©gĂšrement conique de la bague se prĂ©sente en dessous de la tresse du coax.  C’est la premiĂšre raison pour laquelle les brins de la tresse ont Ă©tĂ© orientĂ©s selon des directions radiales par rapport Ă  l’axe longitudinal du cĂąble (voir figure suivante).

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Fig. 44 : La partie conique de la bague en « TĂ© Â» vient s’insĂ©rer entre le feuillard en cuivre et la tresse du coax.  Photo : ON4IJ.

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Fig. 45 : Sur cette figure, on peut mieux observer la position de la bague en « TĂ© Â» qui vient s’insĂ©rer au-dessus du feuillard en cuivre et sous la tresse du coax.  Photo : ON4IJ.

Ensuite, on insĂšre complĂštement la bague en « TĂ© Â» Ă  force sous la tresse du coax Ă  l’aide d’une pince Ă  larges becs plats.  Il est Ă  remarquer que l’on amĂ©nage une ouverture de pince suffisante pour que les becs de la pince ne rentrent pas en contact avec le feuillard en cuivre.  On peut aussi procĂ©der autrement en s’aidant des flancs latĂ©raux des mors d’une mĂąchoire d’étau dont la distance entre mors est supĂ©rieure au diamĂštre du feuillard en cuivre.  Les flancs des mors de l’étau viennent arcbouter sur la partie en « TĂ© Â» de la bague du connecteur type N.

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Fig. 46 : Insertion Ă  force de la bague en « TĂ© Â» sur le feuillard en cuivre et en dessous de la tresse du coax.  Remarque : les becs de la pince ne sont pas en contact avec le feuillard.  Photo : ON4IJ.

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Fig. 47 : La bague en « TĂ© Â» est insĂ©rĂ©e Ă  fond sous la tresse du coax.  Pas de contact entre les becs de la pince et le feuillard.  Photo : ON4IJ.

AprĂšs l’opĂ©ration d’insertion Ă  force de la bague en « TĂ© Â», la gaine extĂ©rieure et la tresse du coax se sont lĂ©gĂšrement enfoncĂ©es (retroussĂ©es) par rapport au diĂ©lectrique et par rapport au feuillard en cuivre du coax.  Ceci est parfaitement normal, prĂ©visible et fait partie de la procĂ©dure d’assemblage.  On vĂ©rifie que la partie en « TĂ© Â» de la bague se situe Ă  une distance de 8 mm par rapport Ă  l’extrĂ©mitĂ© du cĂąble.  Si cette distance n’est pas atteinte, on peut insister sur l’enfoncement de la bague en « TĂ© Â» en maintenant fermement le coax d’une main et en enfonçant la bague de l’autre main avec une pince ou avec le flancs des mors d’un Ă©tau.

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Fig. 48 : La distance entre la partie en « TĂ© Â» de la bague et l’extrĂ©mitĂ© du cĂąble doit ĂȘtre Ă  prĂ©sent de 8 mm.  Photo : ON4IJ.

Erreur Ă  ne pas faire :

Il ne faut pas avoir dĂ©nudĂ© le coax au dĂ©part avec un excĂ©dent de longueur car il faut Ă©viter de devoir recouper l’ñme centrale par aprĂšs au moyen d’un coupe-cĂąble car cela dĂ©forme l’extrĂ©mitĂ© de l’ñme centrale.  Il ne faut pas recouper l’ñme centrale seule mise Ă  l’air libre au moyen d’une disqueuse car on vient brĂ»ler le revĂȘtement cuivrĂ© qui est dĂ©posĂ© sur le cƓur en aluminium et on risque aussi de plier certains brins avec la rotation du disque.

Ensuite, le manchon en caoutchouc du presse-Ă©toupe du connecteur type N est Ă  prĂ©sent amenĂ© Ă  force contre la partie en « TĂ© Â» de la bague.  AprĂšs cette opĂ©ration, on revĂ©rifie la distance de 8 mm de la partie en « TĂ© Â» de la bague par rapport Ă  l’extrĂ©mitĂ© du cĂąble.

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Fig. 49 : Le manchon en caoutchouc est ramenĂ© vers la bague en « TĂ© Â».  Photo : ON4IJ.

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Fig. 50 : Le manchon en caoutchouc est ramenĂ© vers la bague en « TĂ© Â».  Photo : ON4IJ.

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Fig. 51 : Le manchon en caoutchouc est ramenĂ© contre la partie en « TĂ© Â» de la bague.  Photo : ON4IJ.

Les brins de la tresse sont rabattus vers l’arriĂšre du cĂąble sur le manchon en caoutchouc du presse-Ă©toupe du connecteur type N.  Cela permettra d’obtenir un contact franc et direct entre les brins de la tresse et toute la pĂ©riphĂ©rie de l’intĂ©rieur du corps du connecteur type N sans passer par un contact Ă©tabli entre la bague en « TĂ© Â» et le fond du corps du connecteur type N.  En outre, les brins repliĂ©s vont harponner la tresse du coax dans l’assemblage du connecteur, ce qui va procurer un renforcement de l’effet d’anti-traction entre le coax et le connecteur.

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Fig. 52 : Les brins de la tresse du coax sont rabattus sur le manchon en caoutchouc.  Photo : ON4IJ.

Les brins sont ensuite recoupés environ à mi-distance de la longueur du manchon en caoutchouc de façon à égaliser la longueur des brins rabattus.

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Fig. 53 : Les brins rabattus sont recoupĂ©s Ă  hauteur de la mi-distance de la longueur du manchon en caoutchouc.  Photo : ON4IJ.

Erreur Ă  ne pas faire :

Il ne faut pas recouper les brins de la tresse Ă  raz de la pĂ©riphĂ©rie de la partie en « TĂ© Â» de la bague comme c’est souvent illustrĂ© dans certains tutoriels ou modes d’emplois simplifiĂ©s en une seule page.

Les risques de recouper Ă  raz les brins de la tresse sont les suivants :

  • Risque d’arrachement du coax par rapport au connecteur ;
  • Risque de contact pas optimum avec la pĂ©riphĂ©rie du corps du connecteur.

C’est du vĂ©cu ! AprĂšs avoir assemblĂ© un connecteur type N en ayant recoupĂ© Ă  raz les brins de la tresse, le cĂąble a Ă©tĂ© placĂ© dans un environnement sĂ©vĂšre (Ă  proximitĂ© d’un site industriel rejetant des fumĂ©es corrosives).  AprĂšs seulement quinze jours de mise en service, le cĂąble coax n’avait plus de contact franc entre le blindage du coax et le corps du connecteur.  Avec quelques Watts au TX, il y avait zĂ©ro Watts Ă  l’entrĂ©e de l’antenne.  En remplaçant l’antenne par une charge non rayonnante (antenne factice) il y avait toujours zĂ©ro Watts Ă  l’extrĂ©mitĂ© du cĂąble coaxial.  Pourtant une mesure Ă  l’OhmmĂštre entre le corps des connecteurs aux deux extrĂ©mitĂ©s du cĂąble donnait une lecture de quelques dixiĂšmes d’Ohms.  Nous verrons plus loin que la mesure Ă  l’OhmmĂštre d’un cĂąble coaxial assemblĂ© sur des connecteurs ne donne pas une indication valable sur le comportement du cĂąble en radiofrĂ©quence.

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Fig. 54 : Erreur Ă  ne pas faire : recouper les brins de la tresse Ă  raz de la pĂ©riphĂ©rie de la partie en « TĂ© Â» de la bague.  Photo : ON4IJ.

AprĂšs avoir refait l’assemblage des connecteurs de ce cĂąble coaxial comme dĂ©crit dans cet article (avec les brins de la tresse rabattus en arriĂšre sur le manchon en caoutchouc du presse-Ă©toupe), et aprĂšs avoir remis le feeder en service, celui-ci a rendu des bons et loyaux services sans dĂ©faillir dans ce mĂȘme environnement de fumĂ©es corrosives, et ce pendant de nombreuses annĂ©es.  Le contact de la tresse Ă  la pĂ©riphĂ©rie du corps du connecteur assure la longĂ©vitĂ© de la continuitĂ© entre le blindage du coax et le corps du connecteur.

Les brins recoupés sont à nouveau bien rabattus sur le manchon en caoutchouc.

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Fig. 55 : Les brins sont Ă  nouveau bien rabattus sur le manchon en caoutchouc.  Photo : ON4IJ.

On vĂ©rifie une derniĂšre fois la distance de 8 mm entre la partie en « TĂ© de la bague et l’extrĂ©mitĂ© du cĂąble.

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Fig. 56 : DerniĂšre vĂ©rification de la distance de 8 mm entre la partie en « TĂ© Â» de la bague et l’extrĂ©mitĂ© du cĂąble.  Photo : ON4IJ.

On procĂšde Ă  prĂ©sent au dĂ©nudage en mĂȘme temps du feuillard en cuivre et du diĂ©lectrique du coax pour faire apparaĂźtre l’ñme centrale.  Pour rĂ©aliser cette opĂ©ration, on place la lame du cutter contre la partie en « TĂ© Â» de la bague qui va nous servir de guide.  On enfonce bien la lame sur toute l’épaisseur du diĂ©lectrique jusqu’à ce que la partie tranchante de la lame vienne Ă  butĂ©e contre la fine gaine isolante qui entoure directement l’ñme centrale.  Le tranchant de la lame ne doit pas venir en contact avec le cuivre de l’ñme centrale.  Ceci est particuliĂšrement dĂ©licat pour le cĂąble coaxial du type Ecoflex 15 Plus dont l’ñme centrale est constituĂ©e d’un toron de brins d’aluminium recouvert d’une fine couche de cuivre.  Il s’agit donc d’éviter d’entailler cette mince couche de cuivre de l’ñme centrale.

On exerce ensuite un mouvement circulaire de la lame le long de la pĂ©riphĂ©rie du feuillard en cuivre et du diĂ©lectrique du coax de façon Ă  obtenir une coupe de dĂ©nudage parfaitement plane et bien orthogonale Ă  l’axe longitudinal du cĂąble.  Le plan de coupe du feuillard et du diĂ©lectrique se situe dans le mĂȘme plan que celui de la partie en « TĂ© Â» de la bague.

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Fig. 57 : DĂ©nudage du feuillard en cuivre et du diĂ©lectrique du coax.  La lame du cutter est placĂ©e contre la partie en « TĂ© de la bague.  Photo : ON4IJ.

On peut s’aider du pouce pour exercer une lĂ©gĂšre pression sur la lame de façon Ă  ce que toute l’épaisseur du diĂ©lectrique soit coupĂ©e.  La pression sur la lame ne doit pas ĂȘtre excessive afin d’éviter de rentrer directement en contact avec l’ñme centrale du coax.

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Fig. 58 : Mouvement circulaire de la lame du cutter pour le dĂ©nudage du feuillard en cuivre et du diĂ©lectrique du coax.  La lame du cutter est maintenue contre la partie en « TĂ© de la bague qui sert de guide pour la lame.  Photo : ON4IJ.

AprĂšs cette opĂ©ration, l’extrĂ©mitĂ© du feuillard en cuivre se dĂ©tache d’elle-mĂȘme au niveau de l’extrĂ©mitĂ© du diĂ©lectrique du coax.  Le diĂ©lectrique devient apparent et l’extrĂ©mitĂ© de celui-ci est refendue au moyen de la pointe de la lame du cutter.  Pendant cette opĂ©ration, la pointe de la lame vient en contact avec la fine gaine qui recouvre directement l’ñme centrale du coax.  Il y a lieu d’exercer sur la lame une pression juste suffisante pour venir contre la fine gaine sans que la pointe de la lame ne vienne en contact avec l’ñme centrale du coax, voir figure suivante.

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Fig. 59 : Le diĂ©lectrique est refendu au moyen de la pointe de la lame du cutter.  La pointe de la lame ne doit pas rentrer en contact avec l’ñme centrale du coax.  Photo : ON4IJ.

On introduit un des becs de la pince coupante dans l’entaille longitudinale qui a Ă©tĂ© faite dans le diĂ©lectrique.  Ensuite, d’un mouvement circulaire de la pince coupante, on ouvre la fente du diĂ©lectrique pour dĂ©nuder celui-ci comme si l’on ouvrait une boite Ă  sardines.  Il est possible que la mousse du diĂ©lectrique commence Ă  se dĂ©laminer de la fine gaine isolante recouvrant directement l’ñme centrale.

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Fig. 60 : Le diĂ©lectrique est enlevĂ© avec les becs d’une pince coupante comme si l’on devait ouvrir une boite Ă  sardines.  Photo : ON4IJ.

Lorsque le diĂ©lectrique mousse se dĂ©lamine de la fine gaine isolante qui est directement en contact avec l’ñme centrale, on rĂ©alise une entaille longitudinale dans cette fine gaine de façon Ă  pouvoir l’ouvrir au moyen des becs de la pince coupante.  De nouveau, il s’agit d’ĂȘtre prudent de ne pas entailler la fine couche de cuivre qui recouvre l’ñme centrale du coax.

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Fig. 61 : La fine gaine isolante, qui est directement en contact avec l’ñme centrale, est refendue au moyen de la pointe de la lame du cutter.  La pointe de la lame ne doit pas rentrer en contact avec l’ñme centrale du coax.  Photo : ON4IJ.

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Fig. 62 : La fine gaine isolante qui est directement en contact avec l’ñme centrale et le diĂ©lectrique mousse du coax sont tous deux ouverts en mĂȘme temps au moyen des becs de la pince coupante.  Photo : ON4IJ.

Lorsque la fine gaine isolante vient Ă  s’ouvrir en mĂȘme temps que le diĂ©lectrique mousse du coax, on voit apparaĂźtre les brins de l’ñme centrale.  On continue Ă  exercer un mouvement circulaire avec la pince coupante pour libĂ©rer l’extrĂ©mitĂ© du coax de toute la pĂ©riphĂ©rie du diĂ©lectrique et de la fine gaine isolante.

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Fig. 63 : D’un mouvement circulaire de la pince coupante, l’extrĂ©mitĂ© du coax est libĂ©rĂ©e de la fine gaine isolante et du diĂ©lectrique mousse.  Photo : ON4IJ.

On voit Ă  prĂ©sent apparaĂźtre une coupe bien nette du diĂ©lectrique du coax.  On inspecte la section dĂ©nudĂ©e et on en profite pour enlever un Ă©ventuel copeau de feuillard en cuivre qui se serait formĂ© lors de la dĂ©coupe de celui-ci.  On enlĂšve aussi d’éventuelles barbes de la fine gaine isolante qui se seraient formĂ©es lors du dĂ©nudage de celle-ci.

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Fig. 64 : Coupe bien nette du feuillard en cuivre, du diĂ©lectrique mousse et de la fine gaine isolante en contact avec l’ñme centrale du coax.  La surface de la coupe du diĂ©lectrique doit ĂȘtre propre sans copeau du feuillard en cuivre et sans barbe de la fine gaine isolante.  Photo : ON4IJ.

Sur la figure ci-dessus, on voit apparaĂźtre la surface de coupe du dĂ©nudage du feuillard, du diĂ©lectrique mousse et de la fine gaine isolante.  On voit aussi apparaĂźtre la section de l’ñme centrale constituĂ©e de torons de fils d’aluminium revĂȘtus d’une mĂ©tallisation de cuivre.

On va Ă  prĂ©sent enlever les barbes de l’extrĂ©mitĂ© de l’ñme centrale.  Ces barbes se sont formĂ©es lors de la dĂ©coupe du cĂąble coaxial.  On utilise un papier Ă©meri Ă  grains fins ou bien une lime douce pour enlever les barbes de l’ñme centrale.  Le but est de former un minuscule chanfrein Ă  l’extrĂ©mitĂ© de l’ñme centrale pour faciliter l’introduction de la pin centrale du connecteur type N.

On veillera Ă  bien essuyer au moyen d’un chiffon sec et propre la partie apparente de l’ñme centrale pour enlever tous les rĂ©sidus de limailles et de grains d’émeri.

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Fig. 65 : Ébarbage de l’extrĂ©mitĂ© de l’ñme centrale du coax au moyen d’un papier Ă©meri Ă  fins grains.  Photo : ON4IJ.

On prĂ©sente la pin centrale du connecteur type N bien dans l’axe de l’ñme centrale du coax.  On enfonce Ă  force et Ă  la main la pin centrale sur l’ñme.  La pin centrale est du type « Solderless Â», ce qui signifie Ă  montage sans soudure.  L’intĂ©rieur de la pin centrale qui vient sur l’ñme du coax est lĂ©gĂšrement striĂ©e et forme ainsi une sorte de harpon.

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Fig. 66 : Insertion de la pin centrale du connecteur type N sur l’ñme centrale du coax.  Photo : ON4IJ.

La pin du connecteur doit ĂȘtre enfoncĂ©e Ă  fond sur l’ñme du coax.  Cette opĂ©ration est rĂ©alisĂ©e totalement Ă  la main.  Si vous deviez Ă©prouver des difficultĂ©s Ă  insĂ©rer Ă  fond et Ă  la main la pin du connecteurs, vous pouvez vous aider d’une pince Ă  large bec plats Ă  condition de placer l’épaisseur d’un tissu entre les becs de la pince et la pin du connecteur.  Attention, il faut en effet ĂȘtre trĂšs prudent de ne pas griffer ni marquer l’extĂ©rieur de la pin centrale.  Vous pouvez aussi vous aider des flancs des mors d’un Ă©tau pour vous aider Ă  insĂ©rer la pin Ă  fond sur l’ñme du coax.  Dans ce cas, ne pas serrer la pin entre les mors de l’étau, mais bien se servir des flancs des mors pour arcbouter sur l’épaulement de la pin.

Ne jamais vouloir Ă©largir les fentes de la pin du connecteur.  Les quatre pans de la pin formant un rĂ©ceptacle en tulipe doivent exercer un effet de ressors pour obtenir un contact par pression entre la pin du connecteur et l’ñme du coax.

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Fig. 67 : Insertion Ă  fond de la pin centrale du connecteur type N sur l’ñme centrale du coax.  Photo : ON4IJ.

Dans certaines publications, on faisait mention d’enduire l’extrĂ©mitĂ© de l’ñme centrale du coax avec de la vaseline avant d’insĂ©rer la pin centrale du connecteur.  Actuellement, nous ne trouvons plus de trace de cette recommandation.  L’utilisation de vaseline pour Ă©viter la corrosion sous-jacente entre l’ñme centrale et la pin du connecteur n’a pas Ă©tĂ© avĂ©rĂ©e.  En outre, un excĂšs de vaseline peut venir polluer l’extrĂ©mitĂ© dĂ©nudĂ©e du diĂ©lectrique.  Les performances de la vaseline au point de vue isolant haute frĂ©quence et au point de vue de la constante diĂ©lectrique Ă  long terme ne semblent pas ĂȘtre connues avec certitude.

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Fig. 68 : RĂ©sultat de l’insertion Ă  fond de la pin centrale du connecteur type N sur l’ñme centrale du coax.  Photo : ON4IJ.

Ensuite, on prĂ©sente la partie isolante en forme de diabolo du connecteur type N dans l’axe de la pin centrale et on insĂšre l’isolant Ă  fond sur la pin du connecteur.

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Fig. 69 : Isolant du connecteur type N prĂȘt Ă  ĂȘtre insĂ©rĂ© sur la pin du connecteur.  Photo : ON4IJ.

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Fig. 70 : Isolant du connecteur type N en cours d’insertion sur la pin du connecteur.  Photo : ON4IJ.

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Fig. 71 : Isolant du connecteur type N insĂ©rĂ© Ă  fond sur la pin du connecteur.  Photo : ON4IJ.

L’isolant doit venir contre la partie en « TĂ© Â» de la bague du connecteur type N.  Il ne doit subsister aucun espace (aucun « gap Â») entre la bague et l’isolant.

Ensuite on prĂ©sente le corps du connecteur bien dans l’axe longitudinal du cĂąble.  On insĂšre le corps du connecteur sur le cĂąble en faisant lĂ©gĂšrement jouer l’axe longitudinal du cĂąble et du connecteur par des lĂ©gers mouvements de « libration Â» (mouvement de balancement de l’axe du corps du connecteur par rapport Ă  l’axe du cĂąble).  On peut s’aider de lĂ©gers mouvements de rotation dans un sens et puis dans l’autre, de seulement quelques millimĂštres pendant l’insertion du corps du connecteur sur le cĂąble.  Il faut Ă  tout prix Ă©viter de « visser Â» le corps du connecteur sur le cĂąble.  En effet, les brins de la tresse rabattus sur le manchon en caoutchouc du presse Ă©toupe doivent rester bien parallĂšles Ă  l’axe du cĂąble.

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Fig. 72 : Corps du connecteur type N prĂȘt Ă  ĂȘtre insĂ©rĂ© sur le cĂąble coaxial.  Photo : ON4IJ.

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Fig. 73 : Corps du connecteur type N en cours d’insertion sur le cĂąble coaxial.  Photo : ON4IJ.

On veillera, au cours de l’insertion du corps du connecteur, Ă  ce que la pin centrale apparaisse bien au centre de l’extrĂ©mitĂ© du connecteur.  Au besoin, on corrige l’alignement de l’axe du connecteur avec celui du cĂąble.  On insĂšre Ă  fond le corps du connecteur jusqu’à buttĂ©e de l’isolant dans le fond du corps du connecteur.

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Fig. 74 : Insertion Ă  fond jusqu’à buttĂ©e du corps du connecteur type N sur le coax.  Photo : ON4IJ.

Ensuite, on visse Ă  la main la bague filetĂ©e arriĂšre du presse-Ă©toupe du connecteur.  La bague mĂ©tallique antifriction du presse-Ă©toupe doit se situer Ă  l’intĂ©rieur du corps du connecteur de façon Ă  ce que les premiers filets du pas de vis de la bague arriĂšre puissent se visser sur le corps du connecteur.  On serre la bague filetĂ©e autant que possible Ă  la main avant de procĂ©der au serrage complet de celle-ci Ă  l’aide d’outils.

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Fig. 75 : La bague filetĂ©e est vissĂ©e Ă  la main sur le corps du connecteur.  Photo : ON4IJ.

On procĂšde au serrage complet de la bague filetĂ©e au moyen de deux clef plates de 19 mm ou avec deux clef Ă  molette bien serrĂ©es sur les mĂ©plats du connecteur.  On peut aussi s’aider d’un Ă©tau.  Dans ce cas, il faut veiller Ă  ce que les mors de l’étau ne viennent pas ovaliser la bague extĂ©rieure de serrage du connecteur  Il y a lieu de choisir un Ă©tau avec un « VĂ© Â» central existant sur les mors de serrage ou bien choisir un Ă©tau dont la hauteur des mors n’est pas trop grande de façon Ă  ce que la bague externe de serrage du connecteur type N se situe en dehors de la zone de serrage des mors de l’étau.

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Fig. 76 : Positionnement du corps du connecteur type N dans les mors d’un Ă©tau.  Attention : la surface de serrage des mors de l’étau ne doit pas atteindre la bague externe de serrage du connecteur type N afin d’éviter d’ovaliser celle-ci.  Photo : ON4IJ.

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Fig. 77 : Serrage de la bague filetĂ©e du presse-Ă©toupe du connecteur Ă  l’aide d’une clef plate de 19 mm ou d’une clef Ă  molette bien serrĂ©e sur les mĂ©plats de la bague.  Photo : ON4IJ.

La bague filetĂ©e du presse-Ă©toupe du connecteur est serrĂ©e Ă  fond toutefois sans Ă©craser d’une maniĂšre exagĂ©rĂ©e le joint O-ring situĂ© sur la bague filetĂ©e.  Il y a lieu de procĂ©der par touches successives du serrage de la bague et de surveiller la lĂ©gĂšre compression du joint O-ring pendant cette opĂ©ration.

Remarque, il est prĂ©fĂ©rable de serrer le connecteur type N avec une clef plate (Ă  fourche) de 19 mm en lieu et place d’une clef Ă  molette.

Au cours du serrage de la bague filetĂ©e, l’étau est maintenu d’une main et la clef est maintenue de l’autre main comme illustrĂ© ci-dessous.

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Fig. 78 : Serrage de la bague filetĂ©e du connecteur type N dont le corps est maintenu dans les mors d’un Ă©tau.  Photo : ON4IJ.

Remarque, il est prĂ©fĂ©rable de serrer le connecteur type N avec une clef plate (Ă  fourche) de 19 mm en lieu et place d’une clef Ă  molette.

Voici le résultat final du connecteur type N complÚtement assemblé sur un cùble coaxial Ecoflex 15 Plus.

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Fig. 79 : RĂ©sultat de l’assemblage d’un connecteur type N sur un cĂąble coaxial Ecoflex 15 Plus.  Photo : ON4IJ.

Tests d’un cĂąble coaxial Ă©quipĂ© de connecteurs type N

Pour une utilisation en VHF ou UHF d’un cĂąble coaxial Ă©quipĂ© de connecteurs type N, il vaut mieux tester le cĂąble assemblĂ© au moyen d’un vrai appareil de mesure radiofrĂ©quence.  Il est complĂštement illusoire de vouloir tester l’assemblage d’un cĂąble coax avec connecteurs au moyen d’un multimĂštre ou d’un OhmmĂštre.  La continuitĂ© Ă©lectrique en courant continu de l’ñme centrale d’une part et de la tresse d’autre part n’a aucune signification en radiofrĂ©quence.  Il en est de mĂȘme en ce qui concerne la mesure en courant continu de l’isolation de l’ñme centrale du coax par rapport Ă  son blindage : cette mesure en courant continu est illusoire et n’a aucune signification en radiofrĂ©quence.

Tout ce que l’on peut dire avec un OhmmĂštre, c’est que si le cĂąble n’est pas bon (dĂ©faut de continuitĂ© ou dĂ©faut de court-circuit), il n’est rĂ©ellement pas bon en radiofrĂ©quence.  Cela permet dans de nombreux cas de dĂ©terminer l’origine d’une dĂ©fectuositĂ© flagrante dans un feeder d’antenne.

La raison essentielle de cette mesure radiofrĂ©quence Ă  large bande permet de s’assurer de la rĂ©gularitĂ© de la courbe des pertes d’insertion en fonction de la frĂ©quence et ainsi de s’assurer qu’il n’y a pas de phĂ©nomĂšnes d’absorption du signal Ă  une ou des frĂ©quence(s) particuliĂšre(s).  La courbe doit ĂȘtre proche d’une ligne droite en lĂ©gĂšre pente (attĂ©nuation linĂ©ique en fonction de la frĂ©quence).  Si la courbe prĂ©sentait une profonde Ă©chancrure (un dip), cela signifierait que l’assemblage est dĂ©fectueux ou qu’il n’est pas rĂ©alisĂ© avec le soin requis.  L’origine d’un dip sur la courbe des pertes d’insertion est souvent due Ă  un espace entre l’arriĂšre de la pin centrale et la fin du diĂ©lectrique du coax, lĂ  oĂč celui-ci a Ă©tĂ© dĂ©nudĂ©.  Ce « gap Â» constitue une disruption de la continuitĂ© de l’impĂ©dance caractĂ©ristique de l’ensemble de l’assemblage du cĂąble coax et du connecteur.  La manifestation d’une rupture localisĂ©e d’impĂ©dance est indĂ©pendante de la longueur du cĂąble coax.  MĂȘme si le « gap Â» est de seulement quelques millimĂštres sur un cĂąble de 10 mĂštres de long, il y aura un ou plusieurs dip(s) d’absorption dans la courbe de rĂ©ponse S21 du cĂąble (mesure de la perte d’insertion).

L’appareil de mesure radiofrĂ©quence qui est fortement recommandĂ© pour tester l’assemblage de connecteurs sur un cĂąble coaxial est un analyseur de rĂ©seau vectoriel (VNA, ou nano VNA).  La mesure de la perte d’insertion correspond au S21.

L’autre raison tout aussi importante de tester une cĂąble assemblĂ© de connecteurs au moyen d’un appareil de mesure radiofrĂ©quence est de s’assurer de la valeur des pertes de retour sur une large bande.  Cette mesure sera le reflet du parfait respect de l’impĂ©dance caractĂ©ristique d’un bout Ă  l’autre du cĂąble, les deux connecteurs y compris qui sont assemblĂ©s Ă  ses extrĂ©mitĂ©s.

La mesure des pertes de retour sur un VNA correspond au S11.  Un assemblage trĂšs soignĂ© d’un connecteur type N sur un cĂąble coaxial de qualitĂ© doit permettre d’obtenir des pertes de retour n’excĂ©dant pas -25 dB Ă  une frĂ©quence de 3 GHz, ce qui correspond Ă  un ROS de 1,12:1.

Selon la longueur du cĂąble coax assemblĂ©, on observera une courbe S11 avec diffĂ©rents « dips Â» et « bosses Â» plus ou moins nombreux et se reproduisant Ă  Ă©gale distance en fonction de la frĂ©quence.  Cela est parfaitement normal : il s’agit des lĂ©gers Ă©chos dans le cĂąble dus Ă  la prĂ©sence inĂ©vitable d’ondes stationnaires, si minimes soient-elles.  La mesure du return loss s’effectue sur le sommet des « bosses Â» de la courbe.  On observera que les pertes de retours sont gĂ©nĂ©ralement minimes aux frĂ©quences moins Ă©levĂ©es et que celle-ci deviennent plus importantes aux frĂ©quences Ă©levĂ©es.  Si la courbe des pertes de retour devait prĂ©senter une grosse anomalie, c’est que l’assemblage du connecteur n’a pas Ă©tĂ© effectuĂ© avec les soins requis.

C’est aussi avec la mesure des pertes de retour que l’on peut mieux dĂ©tecter les Ă©ventuelles disruptions d’impĂ©dance caractĂ©ristique dans l’assemblage des connecteurs sur le cĂąble coaxial.  C’est entre autres la seule mĂ©thode valable pour comparer les disruptions d’impĂ©dances existantes dans les connecteurs UHF du type PL259 et SO‑239 par rapport aux connecteurs type N qui respectent l’impĂ©dance caractĂ©ristique de 50 Ω.  Une attention particuliĂšre doit ĂȘtre observĂ©e sur la partie de la courbe dans la plage des frĂ©quences VHF et UHF.

Voici ci-dessous quelques clichĂ©s de mesures ayant Ă©tĂ© effectuĂ©es sur quelques cĂąbles Ecoflex 15 Plus avec des connecteurs type N.  En comparaison, nous avons ajoutĂ© un clichĂ© de mesures sur un cĂąble Ecoflex 15 Plus avec d’un cĂŽtĂ© un connecteur type N et de l’autre cĂŽtĂ© un connecteur PL-259 Solderless.  Enfin, nous avons ajoutĂ© un clichĂ© de mesure d’un cĂąble Ecoflex 15 plus avec des connecteurs PL-259 aux deux extrĂ©mitĂ©s du cĂąble.  On portera une attention particuliĂšres aux courbes des pertes de retour.

Sur les clichĂ©s de mesures, il y a Ă  chaque fois quatre marqueurs de frĂ©quence :

  • Marqueur 1 : 145 MHz (bande VHF) ;
  • Marqueur 2 : 435 MHz (bande UHF) ;
  • Marqueur 3 : 1 GHz ;
  • Marqueur 4 : 2 GHz.

L’étendue de mesure a Ă©tĂ© choisie volontairement entre 100 MHz et 2,1 GHz, ce qui permet d’avoir un Span avec des chiffres ronds : 2 GHz, ce qui correspond Ă  200 MHz par division.  De cette façon, on peut facilement visualiser le comportement du cĂąble dans la bande des 23 cm pour une frĂ©quence de 1300 MHz qui se situe Ă  la 6Ăšme division.

Sur une telle Ă©tendue de mesure, on voit clairement apparaĂźtre l’attĂ©nuation linĂ©ique du cĂąble en fonction de la frĂ©quence.  C’est sur une telle Ă©tendue de mesure que l’on peut visualiser facilement la rĂ©gularitĂ© ou les irrĂ©gularitĂ©s des courbes Ă  partir d’une certaine frĂ©quence lĂ -oĂč ces irrĂ©gularitĂ©s commencent Ă  apparaĂźtre (anamorphose d’échelle).  Les clichĂ©s n’auraient pas Ă©tĂ© autant instructifs s’ils avaient Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s Ă  bande Ă©troite entre 144 MHz et 146 MHz ou entre 430 MHz et 440 MHz.  De toute façon, les mesures S21 et S11 auraient Ă©tĂ© les mĂȘmes sur des mesures Ă  bande Ă©troite ou des mesures Ă  large bande au niveau des frĂ©quences indiquĂ©es par les marqueurs.

Vous trouverez en annexe A un tableau comparatif des quatre cùbles mesurés ci-dessous avec les mesures S21 et S11.

En premier lieu, voici un clichĂ© de mesure sur un cĂąble coax Ecoflex 15 Plus de 3,50 m de long avec des connecteurs type N aux deux extrĂ©mitĂ©s.

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Fig. 80 : Mesures du S21 et S11 d’un cĂąble Ecoflex 15 Plus de 3,5 m avec connecteurs type N aux deux extrĂ©mitĂ©s.  ClichĂ© : ON4IJ.

Sur ce clichĂ©, on constate la lĂ©gĂšre pente rĂ©guliĂšre de la courbe S21 et les diffĂ©rents dips et bosses trĂšs peu marquĂ©s de la courbe S11 qui sont dus aux Ă©chos dans le cĂąble.  La perte d’insertion Ă  1 GHz est de 0,46 dB et le Return Loss est de -26 dB Ă  1 GHz.

Voici ci-dessous un clichĂ© de mesure sur un cĂąble coax Ecoflex 15 Plus de 58 cm de long avec des connecteurs type N aux deux extrĂ©mitĂ©s.  Comme le cĂąble est plus court que celui qui est relatif au clichĂ© prĂ©cĂ©dent, il y a moins de dips et bosses dans la courbe du Return Loss.  S21 = 0,06 dB Ă  1 GHz et S11 = -32 dB Ă  1 GHz.

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Fig. 81 : Mesures du S21 et S11 d’un cĂąble Ecoflex 15 Plus de 58 cm avec connecteurs type N aux deux extrĂ©mitĂ©s.  ClichĂ© : ON4IJ.

Nous allons ensuite comparer ces deux premiers clichés illustrés ci-dessus avec les deux suivants illustrés ci-dessous qui concernent deux cùbles Ecoflex 15 Plus dont le premier est assemblé avec un connecteur type N et un connecteur PL-259, et dont le second est assemblé avec deux connecteurs PL-259.

Voici le clichĂ© d’un cĂąble Ecoflex 15 Plus de 75 cm de long avec un type N d’un cĂŽtĂ© et un connecteur PL-259 de l’autre.  S21 = 0,5 dB Ă  1 GHz et S11 = -13 dB Ă  1 GHz.  On constate que les pertes d’insertion deviennent irrĂ©guliĂšres Ă  partir de 7 GHz.  Les pertes de retour sont plus importantes car elles sont dues Ă  la prĂ©sence d’un connecteur PL-259.

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Fig. 82 : Mesures du S21 et S11 d’un cĂąble Ecoflex 15 Plus de 75 cm avec un connecteur type N Ă  une extrĂ©mitĂ© et un connecteur PL-259 Ă  l’autre extrĂ©mitĂ©.  ClichĂ© : ON4IJ.

Voici le clichĂ© d’un cĂąble Ecoflex 15 Plus de 75 cm de long (mĂȘme longueur que le cĂąble prĂ©cĂ©dent) avec des connecteurs PL‑259 aux deux extrĂ©mitĂ©s.  S21 = 1,2 dB Ă  1 GHz et S11 = -8 dB Ă  1 GHz.  On constate que les pertes d’insertion deviennent irrĂ©guliĂšres dĂšs 300 MHz.  Les pertes de retour sont encore plus importantes et surtout trĂšs irrĂ©guliĂšres.  On constate la forte influence des deux connecteurs PL-259 aux deux extrĂ©mitĂ©s du cĂąble.  Ces connecteurs provoquent des disruptions d’impĂ©dances qui se manifestent par des grands Ă©carts entre les dips et bosses de la courbe des pertes de retour.  On comprend mieux Ă  prĂ©sent les raisons pour lesquelles les connecteurs type N sont prĂ©fĂ©rables en VHF et recommandĂ©s en UHF.

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Fig. 83 : Mesures du S21 et S11 d’un cĂąble Ecoflex 15 Plus de 75 cm avec des connecteurs PL-259 aux deux extrĂ©mitĂ©s.  ClichĂ© : ON4IJ.

Conclusions

Nous avons examinĂ© le mode d’emploi de l’assemblage d’un connecteur type N sur un cĂąble Ă  double blindage du type Ecoflex 15 Plus.

L’opĂ©ration d’assemblage d’un connecteur coaxial type N demande du temps et le plus grand soin pour des applications en VHF et en UHF.  Il y a une multitude de dĂ©tails de l’assemblage qui comptent tous autant les uns que les autres.

Il y a diffĂ©rentes qualitĂ©s de connecteurs type N selon le grade de ceux-ci.  Les connecteurs de qualitĂ© ne se trouvent qu’auprĂšs de fournisseurs sĂ©rieux.  Il y a lieu de se mĂ©fier des connecteurs dont le prix est anormalement bas.  Il faut compter environ entre 12,00 et 14,00 Euros (TVA incluse) en 2023 pour un connecteur type N mĂąle de qualitĂ© pour cĂąble Ecoflex 15 Plus.

Les tests d’un cĂąble coaxial assemblĂ© avec des connecteurs ne s’effectuent pas avec un multimĂštre mais avec un analyseur de rĂ©seau vectoriel (VNA ou nano VNA).

Le comparatif des courbes S21 et S11 entre un cĂąble Ă©quipĂ© de connecteurs type N par rapport Ă  un cĂąble Ă©quipĂ© de connecteurs PL-259 nous montre toute l’utilitĂ© des connecteurs type N pour des applications dĂšs la gamme des frĂ©quences VHF et montre leur usage recommandĂ© pour la gamme des frĂ©quences UHF.

Assemblage d'un connecteur type N
Fig. 84 : Quatre cĂąbles coax Ecoflex 15 Plus assemblĂ©s avec des connecteurs type N.  ClichĂ© : ON4IJ.

C’est à vous maintenant de passer à la pratique.

Annexe A : mesures au VNA de quatre cĂąbles coax Ecoflex 15 Plus

Assemblage d'un connecteur type N

 par Jean-François Flamée | ON4IJ

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Vignette : Jean-François ON4IJ, prĂ©paration de l’xtrĂ©mitĂ© d’un cĂąble.

Auteur / autrice

  • Bonjour. Je suis nĂ© en 1960 et je suis pĂšre de deux enfants. J'ai passĂ© ma licence HAREC en 1984 (ex ON1KYM) et j'ai repris l'indicatif de mon papa (silent key 2012) ON4IJ en 2016. Je suis passionnĂ© par les instruments de mesure radiofrĂ©quence pour les utiliser dans mon activitĂ© de radioamateur. Ayant constituĂ© un labo de mesure HF, je peux ainsi expĂ©rimenter et parfaire mes connaissances en Ă©lectronique HF. Je m'emploie Ă  contribuer au site Internet ON5VL.org avec la publication de plusieurs articles techniques pour partager quelques expĂ©riences avec tous les radioamateurs. Ces articles sont largement illustrĂ©s et sont rĂ©digĂ©s dans un esprit didactique sans me prendre au sĂ©rieux : je m'efforce de rester pratique et ludique, mais parfois vous y trouverez de la technique pure et dure et de temps en temps un peu de mathĂ©matique, juste ce qu'il faut, sans plus, c'est-Ă -dire le stricte nĂ©cessaire et suffisant pour comprendre. Ces articles sont enfin rĂ©digĂ©s dans le Ham Spirit avec l'intention de partage de connaissances et d'expĂ©riences radioamateur. 73 Ă  tous. ON4IJ. +