Seulement 153 radioamateurs en Belgique ???

Seulement 153 radioamateurs en Belgique ???

Sous le titre « Licences des radioamateurs dans 5 ans », le journal « De Zondag » du 27 janvier a terminĂ© de façon très dramatique : il n’y aurait plus que 153 radioamateurs en Belgique !

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Après quelques recherches, la source de ces chiffres s’est avĂ©rĂ©e ĂŞtre la rĂ©ponse Ă  une question parlementaire que l’on a posĂ© Ă  un reprĂ©sentant fĂ©dĂ©ral CD&V Roel Deseyn.
Ceux qui ont lu attentivement la rĂ©ponse savent que 153 NOUVELLES LICENCES ont Ă©tĂ© Ă©mises l’annĂ©e dernière et qu’en Belgique, 4702 indicatifs ont Ă©tĂ© attribuĂ©s individuellement. Vraisemblablement, les « Vanity call » sont inclus dedans, il y a donc un peu moins d’amateurs de radio. Mais en tout cas beaucoup plus que les 153 !
Dans le mĂŞme hebdomadaire, on fait un amalgame de tout. Il y a environ 5 000 radioamateurs mais 153 indique le nombre de stations de radio (broadcast).
Apparemment, on ne réussit pas à interpréter et à afficher correctement un texte de quelques pages, accompagné de tableaux.

La réponse à la question parlementaire contient également des chiffres intéressants sur les chances de succès :

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Au cours des 5 dernières annĂ©es, 752 candidats ont participĂ© Ă  l’examen de base, dont 532 ont Ă©tĂ© reçus (= 71%). Au cours de la mĂŞme pĂ©riode, 383 candidats se sont prĂ©sentĂ©s Ă  l’examen HAREC, dont 212 ont rĂ©ussis (= 55%).
Pour les deux examens, il existe des différences majeures d’une année sur l’autre, à la fois en nombre de candidats et en taux de réussite.
Pour l’examen de base, le nombre de candidats varie entre 108 et 202 par an et le taux de rĂ©ussite est entre 66% et 78%.
Pour la licence HAREC, les différences sont encore plus frappantes. Ici, le nombre de candidats varie entre 49 et 100 par an et le taux de réussite se situe entre 49% et 68% !
Il existe Ă©galement des diffĂ©rences par groupe linguistique. Pour l’examen de la licence de base, 68% des candidats Ă©taient nĂ©erlandophones et 32% francophones, ce qui reflète plus ou moins le ratio linguistique de l’U.B.A. Cependant, pour l’examen HAREC, 78% des candidats Ă©taient nĂ©erlandophones et seulement 22% Ă©taient francophones.

Il est intĂ©ressant de savoir que la communication d’urgence a Ă©galement Ă©tĂ© abordĂ©e dans la question parlementaire. Ci-dessous les questions et rĂ©ponses :

La coopĂ©ration avec les radioamateurs sera-t-elle renforcĂ©e pour les communications d’urgence ?
La nouvelle version de l’arrĂŞtĂ© royal (article 17/7) prĂ©voit une coopĂ©ration entre les radioamateurs et les services d’urgence.

Dans quelle mesure l’Institut belge des services postaux et des tĂ©lĂ©communications (I.B.P.T.) est-il lui-mĂŞme actif sur ces bandes ?
L’I.B.P.T. peut utiliser les bandes radioamateurs pour l’exĂ©cution de ses missions : il dispose des pouvoirs et du matĂ©riel nĂ©cessaires Ă  cette fin. En outre, plusieurs membres de son personnel sont Ă©galement des radioamateurs.

Dans quelles situations d’urgence des radioamateurs ou des employĂ©s de l’I.B.P.T. sont-ils impliquĂ©s ? Pour quels types de communication ce moyen de communication est-il appropriĂ© dans de telles circonstances d’urgence ?

Pendant le drame du Heizel du 29 mai 1985 et le naufrage du « Herald of Free Enterprise » du 6 mars 1987, un appel a Ă©tĂ© lancĂ© aux radioamateurs pour la communication des services d’urgence pendant plusieurs jours.

Les radioamateurs peuvent mettre en place un rĂ©seau alternatif pour pallier ou complĂ©ter le manque d’outils de communication Ă©lectroniques traditionnels. Outre le fait qu’il peut avoir une taille flexible (allant d’une zone spĂ©cifique Ă  des connexions par satellite), il s’agit principalement d’un rĂ©seau de communication radio dĂ©centralisĂ© dans lequel les stations sont autonomes (notamment Ă©lectriquement), ce qui le rend extrĂŞmement rĂ©sistant. La qualitĂ© du service ainsi que la confidentialitĂ© des donnĂ©es seront toutefois plus difficiles Ă  garantir.

Sur son site Web, Roel Deseyn souligne Ă©galement le rĂ´le que les radioamateurs peuvent jouer dans les situations d’urgence.

Le nouveau règlement entrĂ© en vigueur Ă  la fin de l’annĂ©e dernière reconnaĂ®t Ă  juste titre l’utilitĂ© des stations de radioamateur. En cas de catastrophe ou de cyberguerre et de modification du rĂ©seau, ces systèmes peuvent continuer Ă  communiquer. Lors des attentats du 22 mars, les rĂ©seaux de tĂ©lĂ©communication des opĂ©rateurs de tĂ©lĂ©phonie mobile ont Ă©tĂ© confrontĂ©s Ă  de graves problèmes et Ă  la congestion du rĂ©seau. Ce jour-lĂ , le rĂ©seau GSM Ă©tait saturĂ© – en ce qui concerne la tĂ©lĂ©phonie vocale. Lorsque le rĂ©seau de tĂ©lĂ©phonie mobile ne fonctionne plus ou est surchargĂ©, les radioamateurs peuvent toujours communiquer avec le monde entier. Depuis le 1er janvier, la coopĂ©ration entre radioamateurs et services d’urgence est rĂ©glementĂ©e par la loi.

Traduction de l’article de ON7YD paru sur le site de l’U.B.A.