jeudi, 24 avril 2025

Seulement 153 radioamateurs en Belgique ???

Albert ON5AM

Sous le titre « Licences des radioamateurs dans 5 ans », le journal « De Zondag » du 27 janvier a terminé de façon trÚs dramatique : il n'y aurait plus que 153 radioamateurs en Belgique !

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AprĂšs quelques recherches, la source de ces chiffres s’est avĂ©rĂ©e ĂȘtre la rĂ©ponse Ă  une question parlementaire que l'on a posĂ© Ă  un reprĂ©sentant fĂ©dĂ©ral CD&V Roel Deseyn.
Ceux qui ont lu attentivement la réponse savent que 153 NOUVELLES LICENCES ont été émises l'année derniÚre et qu'en Belgique, 4702 indicatifs ont été attribués individuellement. Vraisemblablement, les « Vanity call » sont inclus dedans, il y a donc un peu moins d'amateurs de radio. Mais en tout cas beaucoup plus que les 153 !
Dans le mĂȘme hebdomadaire, on fait un amalgame de tout. Il y a environ 5 000 radioamateurs mais 153 indique le nombre de stations de radio (broadcast).
Apparemment, on ne réussit pas à interpréter et à afficher correctement un texte de quelques pages, accompagné de tableaux.

La réponse à la question parlementaire contient également des chiffres intéressants sur les chances de succÚs :

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Au cours des 5 derniĂšres annĂ©es, 752 candidats ont participĂ© Ă  l’examen de base, dont 532 ont Ă©tĂ© reçus (= 71%). Au cours de la mĂȘme pĂ©riode, 383 candidats se sont prĂ©sentĂ©s Ă  l'examen HAREC, dont 212 ont rĂ©ussis (= 55%).
Pour les deux examens, il existe des diffĂ©rences majeures d’une annĂ©e sur l’autre, Ă  la fois en nombre de candidats et en taux de rĂ©ussite.
Pour l'examen de base, le nombre de candidats varie entre 108 et 202 par an et le taux de réussite est entre 66% et 78%.
Pour la licence HAREC, les différences sont encore plus frappantes. Ici, le nombre de candidats varie entre 49 et 100 par an et le taux de réussite se situe entre 49% et 68% !
Il existe également des différences par groupe linguistique. Pour l'examen de la licence de base, 68% des candidats étaient néerlandophones et 32% francophones, ce qui reflÚte plus ou moins le ratio linguistique de l'U.B.A. Cependant, pour l'examen HAREC, 78% des candidats étaient néerlandophones et seulement 22% étaient francophones.

Il est intéressant de savoir que la communication d'urgence a également été abordée dans la question parlementaire. Ci-dessous les questions et réponses :

La coopération avec les radioamateurs sera-t-elle renforcée pour les communications d'urgence ?
La nouvelle version de l'arrĂȘtĂ© royal (article 17/7) prĂ©voit une coopĂ©ration entre les radioamateurs et les services d'urgence.

Dans quelle mesure l'Institut belge des services postaux et des tĂ©lĂ©communications (I.B.P.T.) est-il lui-mĂȘme actif sur ces bandes ?
L'I.B.P.T. peut utiliser les bandes radioamateurs pour l'exécution de ses missions : il dispose des pouvoirs et du matériel nécessaires à cette fin. En outre, plusieurs membres de son personnel sont également des radioamateurs.

Dans quelles situations d'urgence des radioamateurs ou des employés de l'I.B.P.T. sont-ils impliqués ? Pour quels types de communication ce moyen de communication est-il approprié dans de telles circonstances d'urgence ?

Pendant le drame du Heizel du 29 mai 1985 et le naufrage du « Herald of Free Enterprise » du 6 mars 1987, un appel a été lancé aux radioamateurs pour la communication des services d'urgence pendant plusieurs jours.

Les radioamateurs peuvent mettre en place un rĂ©seau alternatif pour pallier ou complĂ©ter le manque d’outils de communication Ă©lectroniques traditionnels. Outre le fait qu'il peut avoir une taille flexible (allant d'une zone spĂ©cifique Ă  des connexions par satellite), il s'agit principalement d'un rĂ©seau de communication radio dĂ©centralisĂ© dans lequel les stations sont autonomes (notamment Ă©lectriquement), ce qui le rend extrĂȘmement rĂ©sistant. La qualitĂ© du service ainsi que la confidentialitĂ© des donnĂ©es seront toutefois plus difficiles Ă  garantir.

Sur son site Web, Roel Deseyn souligne également le rÎle que les radioamateurs peuvent jouer dans les situations d'urgence.

Le nouveau rÚglement entré en vigueur à la fin de l'année derniÚre reconnaßt à juste titre l'utilité des stations de radioamateur. En cas de catastrophe ou de cyberguerre et de modification du réseau, ces systÚmes peuvent continuer à communiquer. Lors des attentats du 22 mars, les réseaux de télécommunication des opérateurs de téléphonie mobile ont été confrontés à de graves problÚmes et à la congestion du réseau. Ce jour-là, le réseau GSM était saturé - en ce qui concerne la téléphonie vocale. Lorsque le réseau de téléphonie mobile ne fonctionne plus ou est surchargé, les radioamateurs peuvent toujours communiquer avec le monde entier. Depuis le 1er janvier, la coopération entre radioamateurs et services d'urgence est réglementée par la loi.

Traduction de l'article de ON7YD paru sur le site de l'U.B.A.

Author Profile

Albert ON5AM

LicenciĂ© Harec depuis 1990, aprĂšs une pause de quelques annĂ©es, j'ai renouvelĂ© mon intĂ©rĂȘt pour la radio, je suis particuliĂšrement actif en HF, apprĂ©ciant le FT8, les contest et la chasse au Dx. Depuis 2021, je suis prĂ©sident de la section de LiĂšge et administrateur du site Internet www.on5vl.org. PassionnĂ© d'informatique, je suis convaincu que le monde des radioamateurs doit Ă©voluer avec les avancĂ©es technologiques, notamment avec l'Ă©mergence de l'IA dans nos shack.