
MĂȘme si elle attire trĂšs peu lâattention, hormis peut-ĂȘtre son prix, la ligne dâalimentation est un acteur important dans le fonctionnement de nos systĂšmes dâantennes. Bien la connaĂźtre nous est utile pour assurer et amĂ©liorer les performances de nos Ă©quipements de radioamateurs.
Lâonde stationnaire, du courant et de la tension, Il n'est pas toujours facile d'expliquer un principe, mĂȘme simple, comme la prĂ©sence et la maniĂšre dont deux courants ou deux tensions qui se dĂ©placent en sens contraire le long dâun conducteur peuvent donner naissance Ă une forme particuliĂšre du courant et de la tension le long du conducteur. Il ne sâagit pas ici dâune « interfĂ©rence » de lâun envers lâautre, lâun perturbant le comportement de lâautre, car chacun agit suivant les critĂšres qui lui sont propres. Il sâagit au contraire dâune superposition (en mathĂ©matiques, la somme vectorielle) sur la longueur du conducteur de deux composantes Ă©lectriques de mĂȘme nature, tension ou courant, se dĂ©plaçant en sens contraire le long du conducteur. Nous dĂ©butons par lâanalyse dâune image connue de tous. Contenus de l'article
- 1. Faire des ronds dans lâeau.
- 1.1 Lâonde progressive
- 1.2 Lâonde progressive incidente
- 1.3 Lâonde progressive rĂ©flĂ©chie
- 1.4 Lâonde stationnaire
- 2. Un conducteur de longueur finie ouvert à son extrémité
- 2.1 Le rebond de la tension et du courant incident Ă la sortie du conducteur
- 2.2 ImpĂ©dance en un point du conducteur, soit le rapport entre lâonde stationnaire de tension Ă lâonde stationnaire de courant
- 3. La ligne dâalimentation
- 3.1 SchĂ©ma Ă©lectrique Ă©quivalent dâune ligne dâalimentation
- 3.2 Impédance caractéristique de la ligne
- 3.3 La ligne dâalimentation est adaptĂ©e Ă sa sortie
- 3.3.1 Lâadaptation dâimpĂ©dance
- 3.4 La ligne dâalimentation nâest pas adaptĂ©e Ă sa sortie
- 3.4.1 La ligne dâalimentation est ouverte Ă sa sortie
- 3.4.2 La ligne dâalimentation est en court-circuit Ă sa sortie
- 3.4.3 La ligne dâalimentation est chargĂ©e par une impĂ©dance diffĂ©rente de son impĂ©dance caractĂ©ristique
- 4. Le R.O.S. et tout ça, tout ça
- 5. La ligne avec perte
1. Faire des ronds dans lâeau.
1.1 Lâonde progressive
Elle peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme lâondulation provoquĂ©e en surface par une pierre qui tombe dans une eau stagnante. A la pĂ©nĂ©tration de la pierre dans lâeau il va se former une ondulation circulaire de lâeau qui va progresser dans toutes les directions avec comme centre le point de rencontre de la pierre avec lâeau. Cette ondulation qui se dĂ©place, porte le nom dâonde progressive, car elle progresse, elle sâĂ©loigne, de son origine, et chaque point de la surface de lâeau Ă nâimporte quelle distance du centre voit passer, Ă un moment donnĂ©, le mouvement en amplitude de lâondulation. Il est bien Ă©vident, que dans cet exemple prĂ©cis, lâamplitude ira en diminuant en fonction de sa distance par rapport au centre. Ceci est dĂ» Ă la force dâinertie de lâeau qui « attĂ©nue » lâamplitude de lâondulation Ă mesure de sa progression. Cependant chaque point du cercle verra passer la mĂȘme variation dâamplitude que tous les autres points de ce cercle. ExpĂ©rience : si nous dĂ©posons une balle de ping-pong Ă la surface de lâeau Ă une petite distance du point de chute de la pierre, cette balle de ping-pong va sâĂ©loigner progressivement de ce point en suivant lâondulation dans sa progression.
1.2 Lâonde progressive incidente
Nous reprenons lâexemple de l'eau mais cette fois contenue dans un bassin de forme cylindrique Ă bords verticaux, afin de limiter le trajet du dĂ©placement de lâeau. Nous laissons tomber notre pierre au centre. La chute de la pierre provoque, comme dans lâexemple prĂ©cĂ©dent, une ondulation circulaire qui progresse en un rayon de plus en plus grand vers le bord du bassin. Câest ce que nous appelons une onde progressive « incidente » au bord, lâextrĂ©mitĂ© du bassin. Lâamplitude de lâondulation va en diminuant Ă mesure quâelle sâĂ©loigne du point de chute, comme expliquĂ© dans lâexemple prĂ©cĂ©dent.
1.3 Lâonde progressive rĂ©flĂ©chie
Une fois le bord atteint, lâondulation incidente, devrait normalement disparaĂźtre, « sâĂ©craser » sur le bord et lâeau retrouver immĂ©diatement sa planitude. Cependant nous pouvons observer Ă proximitĂ© du bord, un court instant aprĂšs, une ondulation qui pourrait ĂȘtre interprĂ©tĂ©e comme une rĂ©manence de lâondulation incidente. Cependant comme nous le savons, ce comportement trouve son origine dans le reflux de lâeau provoquĂ© par le bord du bassin. ExpĂ©rience : si nous dĂ©posons notre balle de ping-pong Ă la surface de lâeau, Ă proximitĂ© du bord, la balle de ping-pong va se soulever une premiĂšre fois avec lâondulation incidente et une fraction de seconde aprĂšs, une seconde fois. Ce qui nous donne lâimage dâune balle immobile en dĂ©placement (stationnaire) mais agitĂ©e verticalement Ă deux reprises. Ici, il est nĂ©cessaire de se rappeler la loi gĂ©nĂ©rale de la continuitĂ© de lâĂ©nergie qui nous enseigne quâune Ă©nergie une fois produite ne disparaĂźt simplement pas. Elle peut Ă©ventuellement se transformer en une autre Ă©nergie, comme lâĂ©nergie de mouvement contenue dans la circulation de lâeau dâune riviĂšre qui fait tourner la roue Ă aubes dâun moulin, elle se transforme en une Ă©nergie mĂ©canique de rotation de la pierre. Dans le cas prĂ©sent, lâĂ©nergie de lâeau en mouvement vers le bord du bassin, lâondulation incidente, va se transformer en une Ă©nergie de mĂȘme nature et dâamplitude Ă©quivalente, une ondulation, cette fois en retour du mouvement initial de lâeau. Câest ce que nous appelons une onde progressive « rĂ©flĂ©chie » par le bord du bassin. Nous avons observĂ© Ă partir de ce moment, deux ondulations successives dans un dĂ©placement en sens inverse sur la distance centre-bord. Ces deux ondes progressives, qui se succĂšdent dans le prĂ©sent exemple, contiennent chacune une Ă©nergie de mĂȘme nature.
1.4 Lâonde stationnaire
Si maintenant, au lieu de laisser tomber une pierre dans lâeau, nous exerçons un mouvement pĂ©riodique rĂ©gulier de haut en bas (alternatif) Ă lâaide dâun bĂąton plantĂ© verticalement dans lâeau nous allons provoquer Ă sa surface une ondulation permanente, une ondulation progressive entretenue, sous la forme de cercles concentriques rĂ©guliĂšrement espacĂ©s au rythme du mouvement du bĂąton. Ces ondulations progressives incidentes au bord vont successivement « sâĂ©craser » sur le bord et produire chacune en retour, lâondulation rĂ©flĂ©chie que nous avons observĂ©e lors de lâexpĂ©rience prĂ©cĂ©dente. Cette fois cependant, chaque onde incidente vers le bord va ĂȘtre confrontĂ©e Ă chaque instant de son parcours, Ă la succession des ondes rĂ©flĂ©chies gĂ©nĂ©rĂ©es par les ondes incidentes qui la prĂ©cĂšde. Ce que nous observons maintenant, est que les ondulations initiales, progressives incidentes, deviennent lâimage dâune suite dâondulations immobilisĂ©es, Ă des distances rĂ©guliĂšres du bord, mais toujours variables en amplitude. Cette «image » nous lâappelons « onde stationnaire ». Lâonde stationnaire nâexiste donc pas par elle-mĂȘme car il faut Ă la fois une onde progressive incidente et une onde progressive rĂ©flĂ©chie pour « former» lâonde stationnaire. Ce nâest donc pas une troisiĂšme ondulation, un troisiĂšme mouvement de lâeau, elle ne contient aucune Ă©nergie propriĂ©taire. Seules existent les Ă©nergies contenues respectivement dans lâondulation incidente et dans lâondulation rĂ©flĂ©chie. A chaque emplacement du parcours entre le centre et le bord, lâamplitude de lâondulation stationnaire, cette « image » est formĂ©e par la superposition des amplitudes instantanĂ©es de lâondulation incidente et rĂ©flĂ©chie Ă cet emplacement. ExpĂ©rience : Si en conservant le mouvement du bĂąton, nous dĂ©posons Ă la surface de lâeau, une balle de ping-pong, en nâimporte quel endroit entre le centre et le bord, notre balle subira toujours un mouvement de bas en haut, mais restera « stationnaire » Ă lâendroit oĂč elle Ă Ă©tĂ© dĂ©posĂ©e.
En rĂ©sumĂ©Â : Lâ « onde stationnaire », (lâondulation stationnaire) est le rĂ©sultat du « dĂ©placement ondulatoire » (le courant) de lâeau, dans un sens, du centre vers le bord, que nous appelons « onde progressive incidente », (ondulation incidente) et dans le sens inverse, du bord vers le centre, que nous appelons « onde progressive rĂ©flĂ©chie » (ondulation rĂ©flĂ©chie). Une onde stationnaire ne peut exister que par la prĂ©sence simultanĂ©e de deux ondes progressives se dĂ©plaçant en sens contraire.
2. Un conducteur de longueur finie ouvert à son extrémité
Comment se forme lâonde stationnaire le long dâun conducteur de longueur finie ? Lâanalyse prĂ©cĂ©dente nâest rien dâautre que « lâimage » qui est formĂ©e lorsquâune tension alternative (un champ Ă©lectrique) est appliquĂ©e Ă lâentrĂ©e dâun conducteur dont la sortie, est ouverte, non connectĂ©e Ă une charge dissipative. Nous pouvons assimiler le mouvement alternatif (de haut en bas) du bĂąton dans lâeau Ă un gĂ©nĂ©rateur de tension alternative et le dĂ©placement ondulatoire de lâeau (le courant dâeau), Ă la progression de la tension, et du courant Ă©lectrique qui lâaccompagne, le long du conducteur au dĂ©part de la source de tension, son entrĂ©e, en direction de son extrĂ©mitĂ© ouverte, sa sortie.
2.1 Le rebond de la tension et du courant incident Ă la sortie du conducteur
Le courant progressif en provenance de lâentrĂ©e, le courant incident, se trouve brutalement arrĂȘtĂ© dans sa progression Ă la sortie du conducteur, ce qui va provoquer deux phĂ©nomĂšnes : 1) La loi de Lenz nous indique que cette variation brutale du courant va engendrer Ă cette extrĂ©mitĂ© une force contre-Ă©lectromotrice alternative induite, un gĂ©nĂ©rateur de tension dont lâamplitude est proportionnelle Ă la vitesse de variation du courant  dans laquelle E est la force Ă©lectromotrice induite et di/dt reprĂ©sente la vitesse de variation du courant i Ă cet endroit. (ici de x ampĂšres Ă 0 ampĂšre). La polaritĂ© de cette FEM alternative est en phase avec la tension incidente. Et donc Ă la sortie du conducteur nous aurons une tension dont lâamplitude est la somme de lâamplitude de la tension incidente et de lâamplitude de la F.E.M induite Ă cette extrĂ©mitĂ©. Cette tension induite va progresser en retour vers lâentrĂ©e et constituer lâonde progressive de « tension rĂ©flĂ©chie ».  2) toujours en ce qui concerne lâarrĂȘt brutal du courant incident, lâannulation de celui-ci Ă la sortie peut ĂȘtre comprise [*] comme le rĂ©sultat de lâaction dâun courant issu de cette extrĂ©mitĂ©, de mĂȘme amplitude mais de phase opposĂ©e au courant incident. Ces deux courants se soustrayant lâun de lâautre Ă cet endroit donne un courant nul Ă la sortie du conducteur. Ce courant alternatif originaire (induit) par la sortie va progresser en retour vers lâentrĂ©e et constituer lâonde progressive de « courant rĂ©flĂ©chi ».
De ce qui prĂ©cĂšde, nous pouvons schĂ©matiser la sortie comme un gĂ©nĂ©rateur de puissance rĂ©flĂ©chie Pref = Vref x Iref dont la tension Vref est de mĂȘme amplitude et phase avec la tension incidente Vinc et dont le courant Iref est de mĂȘme amplitude mais en opposition de phase (180°) avec le courant incident Iinc. [*] Plus exactement, une tension gĂ©nĂšre un champ Ă©lectrique et la propagation de ce champs Ă©lectrique le long du conducteur va provoquer la circulation dâĂ©lectrons libres dans le conducteur. Cette circulation dâĂ©lectrons va engendrer un champ magnĂ©tique qui entoure le conducteur. LâĂ©nergie Ă©lectrique est contenue dans ces deux champs. Câest le vecteur de Poynting. Comme lâa dĂ©montrĂ©, James Clerck Maxwell, un champ Ă©lectrique variable, gĂ©nĂšre un champ magnĂ©tique et rĂ©ciproquement un champ magnĂ©tique variable gĂ©nĂšre un champ Ă©lectrique. La loi de Lenz ne fait que traduire ce principe. La tension et le courant qui constituent les ondes progressives incidentes de tension et de courant, sont en phase lâune par rapport Ă lâautre, puisque le conducteur est censĂ© ĂȘtre purement rĂ©sistif. Le produit de ces deux valeurs quantifie la puissance incidente Pinc = Vinc x Iinc. Comme la tension rĂ©flĂ©chie Ă la sortie est en phase avec la tension incidente, et le courant rĂ©flĂ©chi Ă la sortie est en opposition de phase (180°) avec le courant incident, cela signifie que la puissance rĂ©flĂ©chie Pref = Vref x Iref est une puissance rĂ©elle et donc nullement rĂ©active. La superposition ou la composition en amplitude et en phase (somme vectorielle), en chaque point du conducteur, de lâamplitude instantanĂ©e de la tension progressive incidente et rĂ©flĂ©chie, donne sur la longueur du conducteur, lâamplitude et la phase de ce qui ressemble Ă une tension stationnaire, stationnaire en position, mais ondulatoire en amplitude. Il nây a donc pas sur le conducteur la prĂ©sence dâun quelconque gĂ©nĂ©rateur de tension stationnaire.
Les 5 graphiques suivants reproduisent lâĂ©volution de lâonde progressive incidente et rĂ©flĂ©chie de tension, sur 1,3/4 de pĂ©riode par pas de 1/8 de pĂ©riode ainsi que la formation de lâonde stationnaire de tension correspondante.      Â
De mĂȘme, la superposition ou la composition en amplitude et en phase (somme vectorielle) en chaque point du conducteur de lâamplitude instantanĂ©e du courant progressif incident et rĂ©flĂ©chi, donne sur la longueur du conducteur, lâamplitude et la phase de ce qui ressemble Ă un courant stationnaire, stationnaire en position, mais ondulatoire en amplitude. Il nây a donc pas sur le conducteur la prĂ©sence dâun quelconque gĂ©nĂ©rateur de courant stationnaire.
Les 5 graphiques suivants reproduisent la progression de lâonde progressive incidente et rĂ©flĂ©chie de courant, sur une 1,3/4 de pĂ©riode par pas de 1/8 de pĂ©riode ainsi que la formation de lâonde stationnaire de courant correspondante.      Â
Lâonde stationnaire de tension et de courant fait apparaĂźtre une rĂ©partition inĂ©gale, de lâamplitude de la tension comme celle du courant, le long du conducteur, contrairement Ă lâuniformitĂ© de lâamplitude de la tension et du courant progressif tout le long du conducteur. Lors de leurs progressions en sens contraire, la phase relative entre les deux tensions progressives Ă©volue continuellement depuis la sortie : en phase, en retard de phase, en opposition de phase, en avance de phase et retour Ă en phase. Ce qui explique quâen chaque point du conducteur lâamplitude rĂ©elle prĂ©sente est la somme de deux amplitudes qui chacune est fonction de sa phase en ce point. Lâamplitude de lâonde stationnaire de tension « ondule » ainsi entre un maximum, lorsque les deux tensions sont en phase, et un minimum, lorsque les deux tensions sont en opposition de phase. Le mĂ©canisme est le mĂȘme pour lâonde stationnaire de courant. Les graphiques ci-dessous reprĂ©sentent la variation dâamplitude sur plusieurs cycles complets de lâonde stationnaire de tension et de lâonde stationnaire de courant.
Lâonde stationnaire fait apparaĂźtre des « densitĂ©s » de tension et de courant diffĂ©rentes en fonction de lâendroit oĂč lâon se situe le long du conducteur. Celles-ci peuvent ĂȘtre « rĂ©vĂ©lĂ©es » facilement en dĂ©plaçant le long du conducteur une petite boucle de cuivre isolĂ© munie dâun dĂ©tecteur ou simplement dâune petite ampoule (boucle de Hertz) pour situer les ventres (max) de courant, ou dâune ampoule nĂ©on pour situer les ventres (max) de tension. Câest lâun des principaux enseignements que nous offre lâonde stationnaire. Application Lâapplication pratique de ce lâon vient dâanalyser se trouve au niveau de lâantenne, oĂč lâĂ©lĂ©ment alimentĂ© ayant une longueur finie (ouvert Ă sa sortie) sera le siĂšge dâune onde stationnaire de tension et dâune onde stationnaire de courant, mais pratiquement câest toujours la tension progressive incidente et rĂ©flĂ©chie, ainsi que le courant progressif incident et rĂ©flĂ©chi qui constituent les seuls porteurs dâĂ©nergie. Par contre la localisation de la haute densitĂ© de courant, donnĂ©e par lâonde stationnaire, nous indique particuliĂšrement oĂč sur lâantenne se situe le champ magnĂ©tique maximum et de rayonnement Ă©lectromagnĂ©tique maximum.
2.2 ImpĂ©dance en un point du conducteur, soit le rapport entre lâonde stationnaire de tension Ă lâonde stationnaire de courant
LâimpĂ©dance en un point du conducteur est le second enseignement que nous procure lâonde stationnaire. Nous pouvons constater sur les diagrammes ci-dessous que lâonde stationnaire de tension et lâonde stationnaire de courant sont dĂ©phasĂ©es de 90° ou dâun quart de longueur dâonde tout au long du conducteur. Quand lâonde stationnaire de tension est maximum, lâonde stationnaire de courant est minimum et vice versa. Entre ces deux positions particuliĂšres nous voyons que lâonde stationnaire de courant, est soit en avance de phase, soit en retard de phase sur lâonde stationnaire de tension. Ce qui signifie quâen un point quelconque de la longueur du conducteur, lâimpĂ©dance, soit le rapport tension/courant des deux ondes stationnaires, va quantifier lâimpĂ©dance et sa nature rĂ©sistive, inductive ou capacitive. Nous pouvons observer sur le graphique que la nature purement rĂ©sistive de lâimpĂ©dance se situe trĂšs prĂ©cisĂ©ment tous les quarts de longueur dâonde Ă compter de la sortie ouverte, alternativement une rĂ©sistance Ă©levĂ©e (Ă©quivalent Ă un circuit rĂ©sonnant parallĂšle), suivi Ă un quart dâonde plus en retrait de la sortie, dâune faible rĂ©sistance (Ă©quivalent Ă un circuit rĂ©sonnant sĂ©rie), et ainsi de suite. A tous les autres endroits du conducteur, lâimpĂ©dance sera rĂ©active, soit capacitive, soit inductive, en fonction de lâavance ou du retard du courant sur la tension. En fait lâimpĂ©dance suit les variations de lâimpĂ©dance en dehors de la rĂ©sonance des deux types de circuits rĂ©sonnants prĂ©citĂ©s. Le graphique schĂ©matise Ă©galement le circuit Ă©lectrique Ă©quivalent aux diffĂ©rents endroits de la longueur du conducteur (longueur Ă©lectrique). Applications pratiques : - Un dipĂŽle alimentĂ© au centre, soit deux longueurs de 1/4 dâonde chacune alimentĂ©e par un conducteur de la ligne dâalimentation. Suivant les courbes de lâonde stationnaire de tension et de courant, lâimpĂ©dance au point dâalimentation est faible (courant stationnaire Ă©levĂ©, tension stationnaire faible) et de nature rĂ©sistive (circuit rĂ©sonnant sĂ©rie). - Une antenne 5/8 dâonde alimentĂ©e Ă lâextrĂ©mitĂ©. 5/8 = 1/2 + 1/8. LâimpĂ©dance Ă cet endroit, suivant les courbes des ondes stationnaires sera capacitive. Il aurait Ă©tĂ© prĂ©fĂ©rable dâutiliser une longueur dâantenne de 3/4 dâonde pour obtenir une faible impĂ©dance rĂ©sistive au point dâalimentation. Quoi quâil en soit, si nous voulons conserver un brin rayonnant de 5/8 dâonde pour profiter de ses propriĂ©tĂ©s de rayonnement, nous introduisons une rĂ©actance inductive entre le point dâalimentation et le brin rayonnant de maniĂšre Ă neutraliser au point dâalimentation la rĂ©actance capacitive prĂ©sente Ă la base du brin rayonnant. - Ainsi Ă lâaide des courbes de lâonde stationnaire de tension et de courant, il nous est toujours possible de dĂ©terminer la nature inductive ou capacitive de lâimpĂ©dance Ă lâendroit oĂč lâon dĂ©sire connecter la ligne dâalimentation.
3. La ligne dâalimentation
La ligne dâalimentation que nous utilisons habituellement pour alimenter nos antennes est constituĂ©e mĂ©caniquement de deux conducteurs Ă©troitement couplĂ©s entre-eux, Ă©lectriquement et magnĂ©tiquement. Lâobjectif principal de cette structure est dâannuler le champ Ă©lectromagnĂ©tique Ă©loignĂ© rĂ©sultant du rayonnement Ă©lectromagnĂ©tique de chaque conducteur.
Il existe deux formes principales de ligne dâalimentation, la ligne Ă conducteurs parallĂšles et la ligne Ă conducteurs concentriques, ou coaxiale. Sans entrer dans les dĂ©tails, puisque le but ici est dâanalyser le comportement des courants et des tensions le long de la ligne ; la ligne Ă fils parallĂšles est dite « symĂ©trique », car elle est symĂ©trique en courant et symĂ©trique en tension. Comme si elle Ă©tait alimentĂ©e par le secondaire dâun transformateur Ă point central mis Ă la masse. La ligne coaxiale est dite asymĂ©trique car comme un des conducteur est mis Ă la masse, elle est forcĂ©ment asymĂ©trique en tension, mais il nâen reste pas moins quâelle est symĂ©trique en courant car les deux conducteurs Ă©tant Ă©troitement couplĂ©s, les courants dans chaque conducteur ne peuvent que chercher Ă sâĂ©quilibrer Ă une mĂȘme amplitude et sont dĂ©phasĂ©s de 180° comme dans un transformateur dâalimentation avec un rapport dâ enroulements primaire-secondaire de 1/1. Fermons cette parenthĂšse, pour dĂ©finir la spĂ©cificitĂ© de la ligne que nous allons analyser.
3.1 SchĂ©ma Ă©lectrique Ă©quivalent dâune ligne dâalimentation
Nous considĂ©rons ici une ligne parfaite, sans perte dissipative, quâelle soit thermique ou par rayonnement, qui ne prĂ©sente donc aucune attĂ©nuation de la tension et du courant sur la longueur de la ligne. (voir 1.1 oĂč il est fait mention dâune attĂ©nuation (de lâeau) dont nous ne tenons pas compte ici) Remarque : Pratiquement toutes les lignes commerciales prĂ©sentent des pertes qui sont renseignĂ©es habituellement par le fabricant comme « perte Ă lâadaptation » exprimĂ©e en dB par 100 pieds ou 30 mĂštres. De plus le fabricant spĂ©cifie cette perte en fonction de la frĂ©quence utilisĂ©e. Il y lieu de ne pas confondre attĂ©nuation et impĂ©dance caractĂ©ristique qui elle ne change pas en fonction de la frĂ©quence. La seule rĂ©alisation de ligne que lâon pourrait considĂ©rer sans perte est celle dite « Ăchelle Ă grenouilles » constituĂ©e de deux conducteurs parallĂšles sĂ©parĂ©s par lâair comme isolant. Une ligne dâalimentation parfaite peut ĂȘtre schĂ©matisĂ©e Ă©lectriquement comme une succession de cellules LC, dâinductance L en sĂ©rie, et de capacitĂ© C en parallĂšle. Lâinductance L Ă©tant lâinductance par unitĂ© de longueur de chaque conducteur et la capacitĂ© C, la capacitĂ© par unitĂ© de longueur de ligne. Si la prĂ©sence dâune inductance sĂ©rie est facilement comprise, la capacitĂ© parallĂšle provient du fait que les deux conducteurs sont sĂ©parĂ©s par un isolant et soumis en tout point Ă une polaritĂ© de signe opposĂ©. Nous retrouvons ainsi le comportement Ă©lectrique dâun condensateur.
3.2 Impédance caractéristique de la ligne
Quand nous appliquons une source de puissance P = V x I Ă lâentrĂ©e de la ligne, dans un premier temps, la premiĂšre cellule LC va se charger, puis se dĂ©charger pour charger la cellule suivante et ainsi de proche en proche. Ainsi le courant et la tension de charge-dĂ©charge reste Ă la mĂȘme valeur tout au long de la ligne puisque les cellules sont identiques et sans perte. Lâanalyse mathĂ©matique nous permet de calculer lâimpĂ©dance de la ligne en nâimporte quel point de sa longueur, soit le rapport de la tension au courant qui est identique en tout point : dans laquelle
Z0 est lâimpĂ©dance caractĂ©ristique ou suivant les goĂ»ts et les couleurs, lâimpĂ©dance itĂ©rative, elle se rĂ©pĂšte indĂ©finiment ou encore lâimpĂ©dance de charge (de la cellule LC) L est lâinductance par unitĂ© de longueur, C la capacitĂ© par unitĂ© de longueur.
Rappelons que câest une impĂ©dance non dissipative, il nây a pas de terme en R ! De plus, lâabsence du terme « Ï » faisant rĂ©fĂ©rence Ă la frĂ©quence, nous indique que lâimpĂ©dance caractĂ©ristique est indĂ©pendante de la frĂ©quence. Exemple : Une ligne dâalimentation, sans perte, dâimpĂ©dance caractĂ©ristique Z0 = 50 Ω alimentĂ©e par une source de puissance de 100 W sera le siĂšge en chaque point de sa longueur dâune diffĂ©rence de potentiel de et dâun courant de
3.3 La ligne dâalimentation est adaptĂ©e Ă sa sortie
La ligne dâalimentation a pour fonction dâalimenter, dans les meilleures conditions, la charge, c-Ă -d lâantenne, Ă lâaide de toute la puissance disponible Ă la sortie de lâĂ©metteur.
3.3.1 Lâadaptation dâimpĂ©dance
Lâadaptation, se rĂ©fĂšre Ă lâadaptation entre les deux impĂ©dances situĂ©es de part et dâautre de la jonction entre deux circuits, de maniĂšre Ă assurer un transfert sans perte de puissance de part et dâautre de la jonction. Lâadaptation en sortie consiste Ă faire « correspondre » [*] lâimpĂ©dance de la charge, lâimpĂ©dance dâentrĂ©e de lâantenne, Ă lâimpĂ©dance caractĂ©ristique de la ligne dâalimentation. La ligne dâalimentation ayant deux extrĂ©mitĂ©s, une autre adaptation doit ĂȘtre effectuĂ©e, lâadaptation en entrĂ©e. Lâadaptation en entrĂ©e consiste Ă faire « correspondre » [*] lâimpĂ©dance caractĂ©ristique de la ligne dâalimentation Ă lâimpĂ©dance demandĂ©e par la sortie de lâĂ©metteur de maniĂšre Ă lui permettre de dĂ©livrer sa puissance maximale. [*] Plus prĂ©cisĂ©ment, Ă©tant donnĂ© que les impĂ©dances en prĂ©sence sont souvent complexes, de la forme Z = R ± jX il convient alors de parler dâ « adaptation conjuguĂ©e » oĂč les composantes rĂ©sistives doivent ĂȘtre Ă©gales et oĂč lâamplitude des composantes rĂ©actives doit aussi ĂȘtre la mĂȘme, mais de nature opposĂ©e, soit inductive pour lâune et capacitive pour lâautre de maniĂšre Ă les annuler et atteindre la rĂ©sonance Ă la seule frĂ©quence considĂ©rĂ©e. Pour adapter Z1 = R1 + jX1 Ă Z2 = R2 + jX2 il faut X2 = âX1 et R1 = R2 Note : lâadaptation parfaite dâimpĂ©dance sur une largeur de bande de frĂ©quences nâest pas possible sans la possibilitĂ© dâun ajustement continu de lâune des deux rĂ©actances, comme un condensateur variable. Pour tirer le maximum de puissance quâun gĂ©nĂ©rateur est capable de fournir Ă une charge, un calcul simple nous indique que lâimpĂ©dance de la charge doit ĂȘtre Ă©gale Ă lâimpĂ©dance de sa rĂ©sistance interne. ZL = ZS dans laquelle :
ZL est lâimpĂ©dance de la charge ZS est lâimpĂ©dance interne du gĂ©nĂ©rateur
Exemple : Adaptation en entrĂ©e : Si notre Ă©metteur demande une impĂ©dance de charge de 50 Ω Ă sa sortie pour dĂ©livrer sa puissance maximale et que nous y connectons une ligne dâalimentation dâimpĂ©dance caractĂ©ristique de 50 Ω nous aurons adaptĂ© la ligne Ă lâĂ©metteur, Ă lâentrĂ©e, la jonction Ă©metteur-ligne. Adaptation en sortie : A la sortie de la ligne de 50 Ω, si nous y connectons une charge de 50 Ω nous aurons Ă©galement rĂ©alisĂ© lâadaptation dâimpĂ©dance Ă la sortie, la jonction ligne-charge. Ainsi la ligne dâalimentation est adaptĂ©e de bout en bout et toute la puissance disponible Ă lâĂ©metteur, transmise via la ligne sans perte, se retrouve aux bornes de la charge, qui va dissiper cette puissance sous une forme thermique ou rayonnante. Par contre si la charge prĂ©sente une impĂ©dance ZL = RL + jXL il est nĂ©cessaire dâinsĂ©rer entre la charge et la ligne dâalimentation un circuit LC de valeur appropriĂ©e pour amener lâimpĂ©dance de la charge Ă apparaĂźtre Ă©gale Ă lâimpĂ©dance caractĂ©ristique de la ligne dâalimentation. Regardons dâun peu plus prĂšs ce qui se produit Ă la sortie de la ligne. Chaque cellule LC de la ligne, transfĂšre la puissance reçue de la cellule prĂ©cĂ©dente Ă la cellule suivante de mĂȘme impĂ©dance sans se soucier de ce quâelle va en faire, et ce tout au long de la chaĂźne des cellules. La derniĂšre cellule, juste avant la charge sans connaĂźtre la nature de celle-ci va faire de mĂȘme. Si cette charge prĂ©sente la mĂȘme impĂ©dance, le mĂȘme rapport tension/courant, que les autres cellules, toute la puissance va ĂȘtre absorbĂ©e par la charge comme si câĂ©tait la cellule suivante de la ligne et va ĂȘtre dissipĂ©e par celle-ci, ce qui est la fonction recherchĂ©e par une charge dissipative. Dans ce cas prĂ©cis la puissance, comme la tension et le courant dans la ligne progressent dans un seul sens, de la source vers la charge. Nous sommes en prĂ©sence dâune seule paire dâondes progressives, celle de tension et celle de courant, incidentes Ă la charge, et donc suivant ce qui a Ă©tĂ© expliquĂ© plus haut, il ne peut y avoir dâonde stationnaire sur la ligne. SchĂ©matiquement ce mode de fonctionnement revient Ă connecter directement la charge Ă lâĂ©metteur, la ligne dâalimentation nâĂ©tant quâun « transporteur » transparent, sans aucun effet sur la puissance transportĂ©e et ses composantes de tension et de courant.
3.4 La ligne dâalimentation nâest pas adaptĂ©e Ă sa sortie
LâimpĂ©dance de la charge Ă la sortie diffĂšre de lâimpĂ©dance caractĂ©ristique de la ligne dâalimentation. Deux cas extrĂȘmes et un cas intermĂ©diaire peuvent se prĂ©senter :
- la ligne dâalimentation est ouverte Ă sa sortie
- la ligne dâalimentation est en court-circuit Ă sa sortie
- une charge dont lâimpĂ©dance dans un Ă©tat intermĂ©diaire entre les deux prĂ©cĂ©dentes situations.
3.4.1 La ligne dâalimentation est ouverte Ă sa sortie
Nous pouvons facilement comprendre le comportement de ce type de ligne en retournant Ă : « cfr 2. Un conducteur de longueur finie ouvert Ă son extrĂ©mité » Cependant, il y a lieu dâinsister sur : - Lâamplitude de la tension et du courant rĂ©flĂ©chi, Ă la sortie, sont de la mĂȘme amplitude que la tension et le courant incident. Ce qui par le simple calcul de leur produit, nous informe que + toute la puissance incidente est entiĂšrement rĂ©flĂ©chie par la sortie ouverte. LâĂ©volution de lâimpĂ©dance le long dâune ligne ouverte, nous indique quâen fonction de la distance oĂč lâon se situe par rapport Ă la sortie, distance exprimĂ©e en longueurs dâonde, lâimpĂ©dance en chaque point peut ĂȘtre trĂšs diffĂ©rente de lâimpĂ©dance caractĂ©ristique de la ligne. Elle est caractĂ©risĂ©e par le rapport en amplitude et en phase de lâonde stationnaire de tension Ă lâonde stationnaire de courant. Il en est de mĂȘme Ă lâentrĂ©e de la ligne, Ă la jonction Ă©metteur-ligne oĂč lâĂ©metteur risque dâĂȘtre confrontĂ© Ă une impĂ©dance trĂšs diffĂ©rente de lâimpĂ©dance caractĂ©ristique de la ligne. Sans prĂ©cautions particuliĂšres une dĂ©sadaptation en sortie entraĂźne toujours une dĂ©sadaptation Ă lâentrĂ©e. Note : attention que les tensions et courants incidents et rĂ©flĂ©chis, une fois situĂ©s sur la ligne dâalimentation ne sont concernĂ©s que par lâimpĂ©dance caractĂ©ristique de la ligne dâalimentation. Exemple d'utilisation Une longueur Ă©lectrique de 1/4 dâonde Ă sortie ouverte prĂ©sente une basse impĂ©dance Ă son entrĂ©e et peut donc servir comme par exemple une terre artificielle mono-frĂ©quence pour un Ă©quipement radio situĂ© Ă lâĂ©tage de lâhabitation
3.4.2 La ligne dâalimentation est en court-circuit Ă sa sortie
Le principe de fonctionnement reste le mĂȘme que pour une ligne dâalimentation ouverte Ă sa sortie. La seule diffĂ©rence est quâen fin de ligne, câest la tension qui va chuter Ă zĂ©ro et induire suivant la loi de Lenz un courant induit de mĂȘme amplitude et en phase avec le courant incident. Ce courant induit va se dĂ©placer en retour vers lâentrĂ©e de la ligne. Ce qui va construire lâonde progressive rĂ©flĂ©chie de courant. Les 5 graphiques suivants reproduisent la progression de lâonde progressive incidente et rĂ©flĂ©chie de courant, sur une 1,3/4 de pĂ©riode par pas de 1/8 de pĂ©riode ainsi que la formation de lâonde stationnaire de courant correspondante.      Â
Quant Ă la tension on peut supposer, sans entrer dans les dĂ©tails de lâinteraction des champs Ă©lectrique et magnĂ©tique, quâil existe Ă cet endroit une tension induite de mĂȘme amplitude mais de phase opposĂ©e Ă la tension incidente, de maniĂšre Ă annuler toute tension au niveau du court-circuit et cette tension induite va se propager en retour vers lâentrĂ©e. Ce qui va construire lâonde progressive rĂ©flĂ©chie de tension.
Les 5 graphiques reproduisent la progression de lâonde progressive incidente et rĂ©flĂ©chie de tension, sur une 1,3/4 pĂ©riode par pas de 1/8 de pĂ©riode ainsi que la formation de lâonde stationnaire de tension correspondante.      Â
La schĂ©matique Ă©lectrique reste la mĂȘme, lâextrĂ©mitĂ© en court-circuit dâune ligne dâalimentation peut ĂȘtre reprĂ©sentĂ©e par un gĂ©nĂ©rateur de puissance rĂ©flĂ©chie dont la tension est de mĂȘme amplitude que la tension incidente, mais dont la phase est inversĂ©e de 180°, de quoi annuler toute tension Ă cet endroit et dont le courant est de mĂȘme amplitude et en phase avec le courant incident. Lâamplitude de la tension et du courant rĂ©flĂ©chis Ă©tant la mĂȘme que celle de la tension et du courant incidents, la puissance rĂ©flĂ©chie, c-Ă -d le produit des deux composantes Ă©lectriques est Ă©gal Ă la puissance incidente et ainsi la rĂ©flexion de puissance est totale. Les graphiques ci-dessous reprĂ©sentent la variation dâamplitude sur plusieurs cycles complets de lâonde stationnaire de tension et de lâonde stationnaire de courant.
De mĂȘme que pour la ligne ouverte Ă sa sortie, lâĂ©volution de lâimpĂ©dance le long dâune ligne en court-circuit, nous indique quâen fonction de la distance oĂč lâon se situe par rapport Ă la sortie, distance exprimĂ©e en longueurs dâonde, lâimpĂ©dance est diffĂ©rente de lâimpĂ©dance caractĂ©ristique de la ligne, mais est toujours le rapport en amplitude et en phase de lâonde stationnaire de tension Ă lâonde stationnaire de courant. Il en est ainsi de mĂȘme Ă lâentrĂ©e de la ligne, Ă la jonction Ă©metteur-ligne, lâĂ©metteur risque dâĂȘtre confrontĂ© Ă une impĂ©dance trĂšs diffĂ©rente de lâimpĂ©dance caractĂ©ristique de la ligne.
Exemple de lâutilisation dâune ligne en court-circuit Ă sa sortie Supposons que notre Ă©metteur produise une harmonique 2 de sa frĂ©quence dâĂ©mission insuffisamment attĂ©nuĂ©e, attĂ©nuation infĂ©rieure Ă 60 dB. Comment attĂ©nuer, sans « charcuter » l émetteur, cette frĂ©quence harmonique sans trop perturber la frĂ©quence fondamentale Ă©mise ? Simplement en insĂ©rant nâimporte oĂč sur la longueur du coax, comme exemple de ligne, un connecteur en « T » dont les bras longitudinaux assurent la continuitĂ© de la ligne dâalimentation. Sur le troisiĂšme connecteur du « T » il « suffit » alors dâinsĂ©rer un tronçon de ligne en court-circuit en sortie de 1/4 dâonde Ă©lectrique de la frĂ©quence fondamentale. Ce tronçon de ligne Ă basse impĂ©dance en sortie en court-circuit, va offrir une haute impĂ©dance Ă son entrĂ©e au niveau du « T ». Pour lâharmonique 2, la longueur Ă©lectrique de 1/4 dâonde devient une demi-onde et offre une basse impĂ©dance Ă son entrĂ©e au niveau du « T » ayant pour consĂ©quence de « court-circuiter » lâharmonique 2 et ainsi arrĂȘter son trajet vers la charge en sortie. Le mĂ©canisme de lâannulation de la rĂ©flexion des ondes sur une ligne de transmission, par lâutilisation dâun « Stub » dâadaptation, un tronçon de ligne de longueur dĂ©terminĂ©e, pour « arrĂȘter » lâonde rĂ©flĂ©chie par la dĂ©sadaptation dâimpĂ©dance Ă la jonction ligne-antenne est un sujet tellement passionnant quâil encombrerait trop lâespace rĂ©servĂ© au prĂ©sent sujet.
3.4.3 La ligne dâalimentation est chargĂ©e par une impĂ©dance diffĂ©rente de son impĂ©dance caractĂ©ristique
Câest une situation intermĂ©diaire entre les deux situations prĂ©cĂ©dentes. La charge nâest pas nulle, ni infinie et la puissance rĂ©flĂ©chie est alors la diffĂ©rence entre la puissance incidente et la puissance absorbĂ©e par la charge. Il en rĂ©sulte que si lâimpĂ©dance de la charge est supĂ©rieure Ă lâimpĂ©dance caractĂ©ristique de la ligne dâalimentation, le mode de fonctionnement sera similaire Ă la ligne ouverte en sortie, avec des valeurs dâamplitude moindre pour la tension et le courant rĂ©flĂ©chis. De la mĂȘme maniĂšre si lâimpĂ©dance de la charge est infĂ©rieure Ă lâimpĂ©dance caractĂ©ristique de la ligne, le comportement sera semblable Ă celui de la sortie en court-circuit, toujours avec des amplitudes moindres de la tension et du courant rĂ©flĂ©chis.  Formation de lâonde stationnaire de tension pour une ligne de 50 Ω avec en sortie une charge de 120 Ω. La tension incidente Vi = 50 v La tension rĂ©flĂ©chie Vr = 20,59 v Lâamplitude de lâonde stationnaire de tension : 0 λ est lâextrĂ©mitĂ© charge. Ă 0 λ : Vi + Vr = 70.59 v Ă 1/4 λ : Vi - Vr = 29,41 v Ă 1/2 λ : Vi + Vr = 70.59 v (inversion de phase) Ă 3/4 λ : Vi - Vr = - 29,41 v Ă 1 λ : Vi + Vr = - 70.59 v Â
 RĂ©partition de lâamplitude lâonde stationnaire de tension sur une distance de 1,3/4 dâonde Ă partir de la charge pendant plusieurs cycles de la frĂ©quence.       Â
RĂ©partition de lâamplitude lâonde stationnaire de courant sur une distance de 1,3/4 dâonde Ă partir de la charge pendant plusieurs cycles de la frĂ©quence. Le courant incident Ii = 1 A Le courant rĂ©flĂ©chi Ir = 0,41 A Lâamplitude de lâonde stationnaire de courant: 0 λ est lâextrĂ©mitĂ© charge. Ă 0 λ : Ii - Ir = 0.59 A Ă 1/4 λ : Ii + Ir = 1.4 1A Ă 1/2 λ : Ii - Ir = 0,59 A Ă 3/4 λ : Ii + Ir = 1,41 A Ă 1 λ : Ii + Ir = 0.59 A LâimpĂ©dance de la ligne en chaque point se calcule comme le rapport de lâonde stationnaire et de lâonde stationnaire en ce point :  Exemple :
à à 0 λ :          Z = 79,59 V / 0,51 A = 40,59 Ω à 1/4 λ :          Z = 29,41 V / 1,41 A = 41,47 Ω à 1/2 λ :          Z = 79,59 V / 0,51 A = 40.59 Ω à 3/4 λ :          Z = 29,41 V / 1,41 A = 41,47 Ω à 1 λ :               Z = 79,59 V / 0,51 A = 40,59 Ω
Â
4. Le R.O.S. et tout ça, tout ça
Le R.O.S. chiffre le rapport entre la valeur maximum de lâamplitude de lâonde stationnaire de tension situĂ©e en un point du conducteur et sa valeur minimum situĂ©e Ă 1/4 longueur dâonde du premier. Le R.O.S signifie Rapport dâOnde Stationnaire et pour les radioamateurs anglophones, la dĂ©nomination correspondante est le V.S.W.R. Voltage Standing Wave Ratio ou le rapport dâonde stationnaire de tension. Note : Ce nâest donc pas un T.O.S, un Taux dâonde stationnaire, car le taux est une grandeur qui fait rĂ©fĂ©rence au nombre 100, câest un pourcentage. En se rĂ©fĂ©rant aux graphiques ci-avant, la tension maximale de lâonde stationnaire de tension Vsta.max se situe sur le conducteur Ă lâendroit oĂč lâamplitude de crĂȘte de la tension incidente Vp.inc et de la tension rĂ©flĂ©chie Vp.ref sont en phase. On obtient donc : VSta.max = Vp.inc + Vp.ref De mĂȘme, le minimum de lâamplitude de lâonde stationnaire de tension VSta.min se situe sur le conducteur Ă lâendroit oĂč lâamplitude de crĂȘte de la tension incidente Vp.inc et de la tension rĂ©flĂ©chie Vp.ref sont en opposition de phase. On obtient donc :  VSta.mn = Vp.inc â Vp.ref Lâexpression gĂ©nĂ©rale du R.O.S est :  (1) Expression mathĂ©matique qui nous oblige Ă connaĂźtre lâendroit sur le conducteur oĂč la tension est maximale et lâautre endroit oĂč elle est minimale pour pouvoir les mesurer. TrĂšs peu intĂ©ressant DĂ©veloppons la deuxiĂšme partie de lâĂ©quation (1) ci-dessus.
 reprĂ©sente le rapport de la tension rĂ©flĂ©chie Ă la tension incidente. Il nous dit de combien de fois la tension rĂ©flĂ©chie est infĂ©rieure Ă la tension incidente. Il est toujours compris entre 0 et 1. Quand toute la tension incidente est rĂ©flĂ©chie le rapport (Vp.ref / Vp.inc )= 1 Quand aucune tension nâest rĂ©flĂ©chie, Ă lâadaptation, le rapport (Vp.ref / Vp.inc ) = 0 Ce rapport est le mĂȘme en ce qui concerne le courant rĂ©flĂ©chi et le courant incident, puisque les deux partagent lâimpĂ©dance caractĂ©ristique commune de la ligne dâalimentation. Ce rapport est symbolisĂ© par la lettre grec Ï (rho) Coefficient de rĂ©flexion en tension ou en courant
De ce qui prĂ©cĂšde, lâĂ©quation du ROS se simplifie comme :Â
Exemple : Un ampĂšre-mĂštre directionnel placĂ© Ă la jonction antenne de la ligne dâalimentation, mesure un courant incident de 1,5A et un courant rĂ©flĂ©chi de 0,5 A. Ce qui nous donne le coefficient de rĂ©flexion en courant :Â
Qui permet de calculer le ROS :
Sachant que P = V x I le produit du coefficient de réflexion en tension et du coefficient de réflexion en courant donne le coefficient de réflexion de puissance.
Dans lâexemple
 Un peu moins dâun dixiĂšme de la puissance incidente est rĂ©flĂ©chie. Une autre information importante peut ĂȘtre dĂ©duite de la valeur du R.O.S. Câest le rapport entre lâimpĂ©dance de la charge, ou lâimpĂ©dance dâentrĂ©e de lâantenne, et lâimpĂ©dance caractĂ©ristique de la ligne dâalimentation. Le coefficient de rĂ©flexion en tension ou en courant est Ă©galement dĂ©fini mathĂ©matiquement en fonction de lâimpĂ©dance de la charge et de lâimpĂ©dance caractĂ©ristique de la ligne dâalimentation [*]  : sous la forme : Â
Plus simplement Ă©noncĂ©, sur base de lâimpĂ©dance caractĂ©ristique de la ligne dâalimentation et du R.O.S, soit directement par la lecture du ROS-mĂštre ou par la mesure du courant incident et rĂ©flĂ©chi, il est possible de connaĂźtre la valeur de lâimpĂ©dance de charge ou dâentrĂ©e de lâantenne au moyen de lâĂ©quation suivante Nous remplaçons dans lâĂ©quation (3) Ï par sa valeur donnĂ©e par lâĂ©quation (4)Â
LâimpĂ©dance de la charge Ă©tant gĂ©nĂ©ralement complexe, câest le module
que le ROS nous permet de trouver. [*] : A lâaide des mathĂ©matiques supĂ©rieures il est possible dâĂ©tablir deux Ă©quations que lâon appelle les Ă©quations fondamentales dâune ligne sans perte qui permettent de calculer la tension et le courant en tout point dâune ligne dâalimentation en fonction de sa distance Ă la charge, du courant dans la charge et de la tension Ă ses bornes. A partir de ces Ă©quations lâimpĂ©dance en tout point de la ligne peut ĂȘtre calculĂ©e, mais Ă©galement le coefficient de rĂ©flexion en tension-courant en nâimporte quel point. Le coefficient de rĂ©flexion en tension sâĂ©tablit comme :
Avec Â
ZL : lâimpĂ©dance de la charge ZL = RL +- jXL ZC : lâimpĂ©dance caractĂ©ristique de la ligne dâalimentation Zc = Rc ± jXc ou Zc = Rc x : la distance du point considĂ©rĂ© Ă la charge e : la base du logarithme nĂ©pĂ©rien : 2,71828... ÎČ : la constante de phase 2Ï/λ  λ : la longueur dâonde de la frĂ©quence utilisĂ©e
Dans lâexemple nous calculons le coefficient de rĂ©flexion Ă la charge, donc pour x=0 et donc :Â
5. La ligne avec perte
Jusquâici nous avons considĂ©rĂ© uniquement une ligne dâalimentation sans perte et calculĂ© les diffĂ©rents paramĂštres Ă partir des valeurs tension et courant Ă la sortie charge de la ligne. Comme dans les exemples « des ronds dans lâeau » nous nâavons pas tenu compte de lâamortissement par unitĂ© de longueur du trajet des ondes. Comme rien nâest parfait en ce bas monde, nous allons faire intervenir lâattĂ©nuation de la ligne par longueur de ligne comme stipule le fabricant : Un exemple chiffrĂ© est plus intuitif : Nous sĂ©lectionnons une ligne dâalimentation dâimpĂ©dance caractĂ©ristique 50 Ω et prĂ©sentant 2 dB dâattĂ©nuation pour les 30 mĂštres installĂ©s. La puissance fournie par lâĂ©metteur Ă lâentrĂ©e est de 100 W soit 20 dBw. Ă la sorte des 30 m il reste 20 dB â 2dB = 18 dBw soit 63 W Si la charge est de 50 Ω, ces 63 W sont dissipĂ©s et il nây a pas de puissance en retour. Le ROS = 1/1 Si maintenant la charge est de 150 Ω, le ROS Ă la sortie est 3:1 ROS= 150/50 = 3 Le coefficient de rĂ©flexion en tension ou en courant est (3-1) / (3+1) = 1/2 Le coefficient de puissance est Ï2 = 1/4 La puissance rĂ©flĂ©chie au dĂ©part de lâantenne est 63 W / 4 = 16 W La puissance rayonnĂ©e par lâantenne est : 63 W -16 W = 47 W La puissance rĂ©flĂ©chie Ă lâentrĂ©e en fonction de lâattĂ©nuation est de 16 W / 4 = 4 W Le coefficient de puissance de rĂ©flexion Ă lâentrĂ©e est Ï2 = 4/100= 1/25 Le coefficient de rĂ©flexion en tension Ï = 1/5 Le ROS sur le mesureur que je place Ă lâentrĂ©e le ROS est 1.5:1 ROS (1+1/5) / (1- 1/5) = 1,5 Magnifique, jâai un bon TOS et mon installation est performante !!?? Il y a beaucoup plus a dire, notamment si lâon place une « black-box » « miiiiracle » entre lâĂ©metteur et la ligne dâalimentation. Câest une autre aventure. Un bon sujet pour vos prochains QSOs radioamateurs.
73s de Yvan-on4cy
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