Evaluation des performances des baluns HF dans le domaine temporel

Evaluation des performances des baluns HF dans le domaine temporel

Il existe d’innombrables articles techniques et vidĂ©os sur le thĂšme des « mesures des baluns Â». La plupart d’entre eux se concentrent exclusivement sur la mesure du VSWR, de la « choke Â» impĂ©dance ou de la perte d’insertion comme seul critĂšre pour juger de la qualitĂ© d’un balun.
Cependant, le seul objectif de tout balun est sa capacitĂ© Ă  rejeter les courants de mode commun, ce qui permet de connecter un appareil asymĂ©trique (unbalanced), par exemple un cĂąble coaxial, Ă  un appareil symĂ©trique (balanced) tel qu’une antenne symĂ©trique, par exemple un dipĂŽle. C’est la raison pour laquelle il a Ă©tĂ© inventĂ©.

La façon la plus prĂ©cise de caractĂ©riser un balun est l’utilisation d’un VNA (Analyseur de rĂ©seau vectoriel) Ă  4 ports mais cet instrument coĂ»te plusieurs dizaines de milliers d’Euros.

Les baluns généralement utilisés dans le monde Ham radio sont des dispositifs a 3 ports (2 ports symétriques + 1 port asymétrique).

Une méthode classique consiste à utiliser un simple analyseur de réseau vectoriel (VNA) en mesurant 2 ports à la fois tout en terminant le troisiÚme sur 50 ohms (réf. 2). Six mesures sont donc nécessaires, et les 9 paramÚtres de dispersion (S parameters) finaux sont calculés mathématiquement.

Cela requiert une certaine expertise pour leur manipulation. La méthode est présentée par W6WO (réf. 3). Une amélioration plus précise est décrite par K6JCA (réf. 4).

La procĂ©dure de mesure CMRR (Common Mode Rejection Ratio) que j’utilise frĂ©quemment est simple, directe, peu coĂ»teuse et fournit d’excellents rĂ©sultats proches de ceux effectuĂ©s avec des instruments de laboratoire de mesure les plus performants. Cette mĂ©thode est une mesure complĂšte de balun directes Ă  3 ports.
Tous les types de baluns Ă  courant, baluns de tension, choke balun, baluns avec rapports d’impĂ©dance diffĂ©rents, transformateurs RF, ligne symĂ©trique, tuner d’antenne symĂ©trique, amplificateurs diffĂ©rentiels, etc… peuvent ĂȘtre Ă©valuĂ©s avec cette mĂ©thode. La seule limite est la frĂ©quence du gĂ©nĂ©rateur utilisĂ©.

Nomenclature 

BALUN : BALanced – Unbalanced
CMRR : Common Mode Rejection Ratio – taux de rejection en mode commun
DM : Differential Mode – Mode diffĂ©rentiel, 2 signaux identiques avec la mĂȘme amplitude et un dĂ©phasage de 180 degrĂ©s entre eux.
CM : Common Mode – Mode commun, signifie 2 signaux identiques avec la mĂȘme amplitude et la mĂȘme phase
CMC : Common Mode Current, courant perturbateur circulant gĂ©nĂ©ralement Ă  l’extĂ©rieur de la gaine d’une ligne coaxiale.

Comprendre le fonctionnement des baluns

Un balun peut ĂȘtre observĂ© sous 2 angles diffĂ©rents.
Du cĂŽtĂ© asymĂ©trique (Unbalanced), le balun se comporte comme un diviseur de puissance Ă  2 voies. Les 2 signaux de sortie ont une tension Ă©gale de 50% avec un dĂ©phasage de 180 degrĂ©s. (Fig. 1)  
Dans le cas de balun rĂ©el un dĂ©sĂ©quilibre d’amplitude et de phase apparait aux bornes sorties. (fig. 2)

Fig 1 : balun idĂ©al – diviseur de puissance 2 voies dĂ©phasĂ©es de 180 degrĂ©s. Sources KJ4EGU ©

 

Fig 2 : Balun rĂ©el – dĂ©sĂ©quilibre d’amplitude et de phase. Sources KJ4EGU ©

Du cĂŽtĂ© symĂ©trique (Balanced), le balun peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un « amplificateur diffĂ©rentiel Â» Ă  gain unitaire qui ne permet aux signaux de passer du cĂŽtĂ© asymĂ©trique (Unbalanced) que lorsqu’il y a une diffĂ©rence de tension Ă  ses bornes. Nous appellerons ce mode le mode diffĂ©rentiel DM. (Fig. 3)

Fig 3 : Balun idĂ©al – en mode diffĂ©renciel – DM – Differential Mode). Sources KJ4EGU ©

Tous les baluns ont des pertes, aussi minimes soient-elles. La tension de sortie en mode diffĂ©rentiel DM est lĂ©gĂšrement infĂ©rieure (Fig.4) et n’est pas la somme arithmĂ©tique parfaite des 2 signaux d’entrĂ©e.

Fig 4 : Balun rĂ©el – en mode diffĂ©renciel – (DM – Differentiel Mode). Sources KJ4EGU ©

Cependant, lorsque les 2 tensions aux bornes sont identiques (CM Common Mode – ce qui signifie mĂȘme tension et mĂȘme phase), l’amplificateur diffĂ©rentiel ne permet pas aux signaux de passer vers le connecteur coaxial (port asymĂ©trique). (Fig. 5)
En mode commun, les deux signaux sont identiques, et « l’amplificateur diffĂ©rentiel Â» devrait thĂ©oriquement rejeter (choke) tout courant en mode commun, car il n’y a pas de diffĂ©rence de potentiel de tension Ă  ses bornes, crĂ©ant ainsi une perte d’insertion trĂšs Ă©levĂ©e vers le port asymĂ©trique (Unbalanced). C’est le balun idĂ©al. (Fig. 5)

Fig 5 : Balun idĂ©al – en mode commun – (CM -Common Mode). Sources KJ4EGU ©

Malheureusement, tout balun prĂ©sente un certain dĂ©sĂ©quilibre d’amplitude et de phase. Ce dĂ©sĂ©quilibre rend les 2 signaux Ă  la borne symĂ©trique lĂ©gĂšrement diffĂ©rents. Une diffĂ©rence de tension apparaĂźt Ă  ses bornes et s’écoule Ă  travers « l’amplificateur diffĂ©rentiel Ă  gain unitaire » Ă  l’extĂ©rieur de la ligne coaxiale. (Fig. 6)
C’est la genĂšse des courants en mode commun ( CMC Current Mode Currents ) et c’est prĂ©cisĂ©ment ce dĂ©faut que nous allons mesurer.

Fig 6 : Balun rĂ©el – en mode commun – (Common Mode). Sources KJ4EGU ©

Principe de mesure du CMRR

 La mĂ©thode est simple.

Un générateur de signal HF DDS (Direct Digital Synthesis) à double canal est converti en générateur CMRR de précision. Les signaux sont toujours appliqués aux bornes symétriques (Balanced) et le détecteur RF se connecte au port asymétrique (Unbalanced).

Nous verrons plus en détails dans un prochain paragraphe comme passer en mode DM en CM sur le générateur HF en appuyant simplement sur une simple touche sur le générateur HF.

Tout d’abord, nous appliquerons un signal en mode diffĂ©rentiel (DM) (mĂȘme amplitude avec un dĂ©phasage de 180 degrĂ©s) aux bornes symĂ©triques du balun. Nous mesurerons le niveau RF en mode DM.
Ensuite, nous appliquerons un signal en mode commun (CM) (mĂȘme amplitude, mĂȘme phase) et nous mesurerons Ă  quel point le signal a Ă©tĂ© attĂ©nuĂ© (rejetĂ©). Nous obtiendrons le niveau RF en mode CM.

Fig 7 : Principe de mesure du CMRR (Taux de rejection en mode commun). Sources KJ4EGU ©

Le rapport entre DM et CM donne directement le CMRR (Common Mode Reject Ratio) qui est le facteur de mĂ©rite du balun (Fig. 7). Il s’exprime gĂ©nĂ©ralement en dB (dĂ©cibels).

Le taux de réjection en mode commun (CMRR) est une mesure de la façon dont les signaux en mode commun (CMC) sont atténués du port symétrique vers le port asymétrique.
Ce rapport dĂ©pend de l’amplitude et du dĂ©sĂ©quilibre de phase du balun.

Le CMRR est donc le premier facteur Ă  tenir en compte au moment d’évaluer, de construire ou d’acheter un balun. Un fournisseur, un bricoleur expĂ©rimentĂ© qui ne donne pas sa valeur dans ses spĂ©cifications techniques reconnait implicitement que son balun est peu ou pas performant.

Un balun avec un moindre dĂ©sĂ©quilibre d’amplitude et de phase prĂ©sentera Ă©galement un CMRR amĂ©liorĂ© et un faible courant circulant Ă  l’extĂ©rieur du coaxial. Un CMRR faible signifie un CMC plus Ă©levĂ©.
Ci-joint un tableau (Fig. 8) qui peut servir de guide afin Ă©valuer le CMRR d’un balun, il est basĂ© sur mon expĂ©rience professionnelle mais aussi Ă  partir de donnĂ©es techniques stipulĂ©es dans des catalogues de matĂ©riel Ă  usage professionnel.

Fig. 8 : CMRR en fonction des dĂ©sĂ©quilibres d’amplitude et de phase.   Source KJ4EGU ©

Interprétation physique des valeurs du CMRR.

 Un CMRR de 36 dB a deux significations distinctes :

  1. Au niveau puissance. Cela indique que les courants parasites CMC (Common mode courants) circulant Ă  l’extĂ©rieur du cĂąble coaxial sont 36 dB moins important que la puissance utile qui circulent Ă  l’intĂ©rieur du cĂąble, soit 2 % la puissance circulant Ă  l’extĂ©rieur du coax et 98 % Ă  l’intĂ©rieur. Ci-joint la formule :

 

CMC = 2 % de la puissance qui circulent Ă  l ’extĂ©rieur du cĂąble coaxial.

  1. Au niveau courant. Les courants parasites CMC circulant Ă  l’extĂ©rieur de la gaine du coaxial reprĂ©sente CMC =
    Donc le courant (non dĂ©sirĂ©) qui circule Ă  l’extĂ©rieur du cĂąble coaxial est 63 fois plus faible que le courant interne.

Prenons maintenant le cas d’un balun dont le VSWR est < 1.08 sur toute la bande HF, sa perte d’insertion est de 0.3 dB (7% de pertes) et sa puissance max est de 2 KW. A priori le dispositif apparait attractif. Le fabriquant ne mentionne pas la valeur du CMRR.
Cependant la mesure du CMRR donne une valeur 22 dB soit des courants CMC de l’ordre de 8 % qui circulent Ă  l’extĂ©rieur du coax. Avec 2 KW de puissance la situation devient compliquĂ©e et embarrassante pour le voisinage.

Générateur CMRR

Il s’agit d’un gĂ©nĂ©rateur de signal DDS (Direct Digital Synthesis) 60 MHZ de double canal Ă  petit budget avec des spĂ©cifications trĂšs intĂ©ressantes.
Le coĂ»t en 2021 Ă©tait d’environ 100 USD. Le modĂšle FY6900 que j’utilise a Ă©tĂ© Ă©galement commercialisĂ© par une marque renommĂ©e mondiale dans le domaine des instruments RF. (RĂ©f. 1)

Ce gĂ©nĂ©rateur de signaux multiples utilise un convertisseur D/A Ă  grande vitesse, une frĂ©quence d’échantillonnage de 250 MSa/s, une rĂ©solution verticale de 14 bits, 2 sorties identiques de 50 ohms avec une faible distorsion harmonique.

Cet appareil dispose Ă©galement d’un frĂ©quencemĂštre allant jusqu’à 80 MHz.

Le signal d’amplitude sur les deux canaux atteint 5 Vpp Ă  60 MHz avec une rĂ©solution minimale de 1 mV soit une dynamique de 73 dB ! Afin de maximiser la puretĂ© (faible distorsion harmonique) sur chaque canal, je recommande de ne pas utiliser plus de 1 Vpp. Il en rĂ©sulte des signaux sinusoĂŻdaux trĂšs propres avec une distorsion harmonique (mesurĂ©e avec un analyseur de spectre de laboratoire) aussi faible que 51 dBc @ 14.100 MHz, ce qui est absolument remarquable vu le bas prix de l’instrument.

La phase de chaque canal peut ĂȘtre ajustĂ©e sĂ©parĂ©ment de 0 Ă  359,99 degrĂ©s avec une rĂ©solution aussi faible que 0,01 degrĂ©, ce qui en fait un candidat idĂ©al pour mesurer de maniĂšre ultra prĂ©cise les baluns.

Il est donc possible de produire 2 signaux sinusoĂŻdaux parfaitement identiques l’un en CM et un autre avec un dĂ©phasage de 180 degrĂ©s (DM) moyennant une simple touche. La vĂ©rification des amplitudes et phase des signaux s’est rĂ©alisĂ©e sur un oscilloscope en mode XY.(Fig. 9)

Fig. 9 : vĂ©rification de la qualitĂ© des signaux DM et CM du gĂ©nĂ©rateur HF (FY6900) a l’aide d un oscilloscope en mode X-Y (figure de Lissajous) les traces doivent ĂȘtre minces ( pas de dĂ©phasage ) et atteindre parfaitement chaque coin de l Ă©cran ( mĂȘme amplitude). Source : KJ4EGU ©

Chaque trace doit ĂȘtre une mince ligne droite et doit coĂŻncider parfaitement avec chaque coin de l’écran. Aucun dĂ©faut perceptible n’a Ă©tĂ© observĂ©. La validation de la mesure a Ă©tĂ© effectuĂ©e Ă  l’aide d’un VNA professionnel fonctionnant en mode voltmĂštre vectoriel. (Fig. 10)

Fig. 10 : vĂ©rification de la qualitĂ© des signaux DM et CM a l’aide d ‘un VNA professionnel en mode VoltmĂštre Vectoriel . Les amplitudes sont identiques et le dĂ©phasage est bien de 180 degrĂ©s , ce qui va permettre de rĂ©aliser des mesures de prĂ©cision. Source : KJ4EGU ©

Ce gĂ©nĂ©rateur de signal HF dispose d’une fonction de balayage (sweep) continu de 0,000001 Hz Ă  60 MHz mais cette fonction n’est disponible que sur le ch1. Cette limitation empĂȘche le balayage continu du balun en mode diffĂ©rentiel et commun. Sur toute la plage de frĂ©quence du gĂ©nĂ©rateur.

Pour faciliter les mesures, j’ai mĂ©morisĂ© 20 presets couvrant diffĂ©rentes frĂ©quences grĂące au banc de mĂ©moire du gĂ©nĂ©rateur. 2 prĂ©sets (DM et CM) sont nĂ©cessaires pour chaque frĂ©quence. Nous pouvons facilement Ă©valuer le balun sur 10 frĂ©quences diffĂ©rentes couvrant toute la bande HF.

Le logiciel inclus avec l’appareil permet de connecter le gĂ©nĂ©rateur de signaux Ă  un ordinateur PC. Tous les paramĂštres sont rĂ©glables sur l’écran du PC. Les mesures CMRR complĂštes d’un balun prend moins de 60 secondes.

DĂ©tecteur RF

L’avantage de cette mĂ©thode de mesure est l’utilisation de diffĂ©rents dĂ©tecteurs RF gĂ©nĂ©ralement disponibles dans n’importe quel shack radio. Ceux qui ont la plus grande plage dynamique sont les plus recommandĂ©s.
La fig. 11 montre diffĂ©rentes options et rĂ©sultats comprenant un transceiver HF, SDR, analyseur de spectre, milli wattmĂštre, etc… Un dĂ©tecteur Ă  diode et un oscilloscope Ă  faible coĂ»t (8 bits) peuvent ĂȘtre utilisĂ©s, mais avec une plage dynamique limitĂ©e.

 Fig. 11 : dĂ©tecteurs RF – diffĂ©rentes options     Source : KJ4EGU ©

L’émetteur-rĂ©cepteur HF omniprĂ©sent dans n’importe quel radio shack est probablement le meilleur dĂ©tecteur RF dont certains nouveaux modĂšles ont une dynamique supĂ©rieure Ă  100 dB.
Le CMRR est gĂ©nĂ©ralement exprimĂ© en dB. Chaque unitĂ© du S-mĂštre Ă©quivaut Ă  6 dB. Des prĂ©cautions particuliĂšres doivent ĂȘtre prises pour Ă©viter de saturer ou d’endommager le dĂ©tecteur RF.
Il est donc recommandĂ© de connecter un attĂ©nuateur RF Ă  l’entrĂ©e de chaque dĂ©tecteur, afin d’éliminer d’éventuelles erreurs d’adaptation d impĂ©dance entre le balun et le dĂ©tecteur RF.

Connexions de balun

Le cĂŽtĂ© symĂ©trique (Balanced) du balun est connectĂ© directement au pĂŽle positif BNC des canaux 1 et 2, Ă  l’aide d’un adaptateur. Les adapteurs BNC – banane sont trĂšs populaire, mais les adaptateurs BNC – terminal a vis est plus pratique. (Fig. 12)

 

Fig. 12 :  adaptateurs BNC

La connexion vers la masse des connecteurs BNC ch1 et ch2 n’est pas nĂ©cessaire, les signaux DM et CM sont flottants et connectĂ©s en interne sur le chĂąssis frontal du gĂ©nĂ©rateur.

Fig. 13 : connexion du balun directement sur les adaptateurs BNC. Lecture du CMRR sur le S-mÚtre du transceiver. Source : KJ4EGU ©

Les baluns ayant des connecteurs RF sur chaque port, doivent ĂȘtre connectĂ©s directement au gĂ©nĂ©rateur HF avec 2 cĂąbles coaxiaux de mĂȘme longueur, Ă  l’aide d’adapteur coaxiaux adaptĂ©s.

Fig. 14 : connexion du balun avec cĂąbles coaxiaux via des adaptateurs BNC appropriĂ©s. Lecture du CMRR sur l’écran d’un analyseur de spectre ou SDR. Source : KJ4EGU ©

L’impĂ©dance de sortie du gĂ©nĂ©rateur CMRR sur chaque canal est de 50 ohms. Les baluns ayant un rapport d’impĂ©dance diffĂ©rent peuvent ĂȘtre mesurĂ© Ă©galement sans erreurs pertinentes car les mesures DM et CM sont effectuĂ©es dans les mĂȘmes conditions. DiffĂ©rentes valeurs d’impĂ©dances modifient le niveau de tension appliquĂ©, mais ne modifient pas le rapport DM/CM. (Fig. 7)

Dans le but d’éviter des confusions, Il est important de signaler que cette mĂ©thode ne mesure pas le VSWR.

Fig. 15 : connexion du choke balun. Lecture du CMRR a l’aide d’un simple milli – wattmĂštre a 25 euros. Source : KJ4EGU ©

Mesure du CMRR

La procédure est simple :

Étape 1 : connecter les bornes symĂ©triques du balun au pĂŽle positif des canaux 1 et 2.
Étape 2 : connecter la borne balun asymĂ©trique au dĂ©tecteur RF, si nĂ©cessaire, via un attĂ©nuateur avec un cĂąble coaxial de 50 ohms. (Fig. 16)

Fig. 16 : connexions du balun. Source : KJ4EGU ©

Etape 3 : DM :  RĂ©gler le signal au canal 1 : Freq 1 – 1.000 V – phase 180.000 deg. (Fig. 16)
                            RĂ©gler le signal au canal 2 : Freq 1 – 1.000 V – phase 000.000 deg, sauvegarder en mĂ©moire 1.

Fig. 16 : paramĂ©trages du gĂ©nĂ©rateur en mode diffĂ©rentiel – DM. Source : KJ4EGU

Etape 4 : CM : RĂ©gler le signal au canal 1 :  Freq 1 – 1.000 V – phase 000.000 deg. (Fig. 17)
                           RĂ©gler le signal au canal 2 :  Freq 1 – 1.000 V – phase 000.000 deg, sauvegarder en mĂ©moire 2.

Fig. 17 : paramĂ©trages du gĂ©nĂ©rateur en mode commun – CM. Source : KJ4EGU ©

Etape 5 : rappeler la mem1 (LOAD 1) le signal DM, lire la valeur DM sur le détecteur.

Étape 6 : rappeler la mem 2 (LOAD 2) le signal CM, lire la valeur CM sur le dĂ©tecteur.

Étape 7 : les valeurs des niveaux RF,  DM et VM donnera la valeur du CMRR. (Fig. 7)

RĂ©pĂ©ter la mĂȘme procĂ©dure en changeant uniquement la frĂ©quence (frĂ©quence 2, frĂ©quence 3, frĂ©quence 4, etc.
). En enregistrant chaque nouvelle frĂ©quence dans le banc de mĂ©moire interne permettra dans le futur de rĂ©aliser les mesures de baluns en 60 secondes ! (Fig. 18)

                       Fig. 18 : mise en mĂ©moire des frĂ©quences en mode DM et CM . Source : KJ4EG ©

Limitations

Cette méthode de mesure a ses propres limites.
PremiĂšrement, il ne permet pas d’évaluer le VSWR. Cependant, chaque OM a toujours la possibilitĂ© de mesurer le ROS d’un balun avec son transceiver, avec un analyseur d’antenne, nanoVNA, ou appareil similaire etc…

La mesure de la perte d’insertion est avec cette mĂ©thode est imprĂ©cise. Les mesures classiques effectuĂ©es avec un VNA Ă  trĂšs faible puissance (-10 dBm) ne donnent qu’une valeur approximative car les pertes sont plus Ă©levĂ©es Ă  pleine puissance RF nominale et sont difficiles Ă  Ă©valuer.

L’autre inconvĂ©nient rĂ©side du fait que les mesures sont effectuĂ©es sur certaines frĂ©quences et ne donnent pas un balayage continu. Cela est dĂ» Ă  la limitation du gĂ©nĂ©rateur RF Ă  trĂšs faible coĂ»t utilisĂ©. Cependant, avec ses 20 mĂ©moires, ce petit gĂ©nĂ©rateur RF vous permet d’analyser trĂšs rapidement 10 frĂ©quences diffĂ©rentes couvrant n’importe quelle partie de toutes les bandes HF et 6 m.

Générateur CMC

La modification de l’amplitude et de la phase sur chaque canal permet de convertir le gĂ©nĂ©rateur CMRR en un puissant gĂ©nĂ©rateur CMC crĂ©ant artificiellement n’importe quel type de courant de mode commun, ce qui est un moyen instructif de dĂ©mystifier et de mieux comprendre les origines et les causes des CMC.

Il est permet en outre de simuler et vérifier le comportement de certains baluns connectes a des antennes non symétriques citons par exemple les populaires EFHW Antenna (End Fed Half Wave antenna), off-center-fed dipole (OCFD), etc


D’autres applications intĂ©ressantes sont possibles Ă©galement comme l’étalonnage des mesureurs de CMC.

Conclusions

Contrairement aux mĂ©thodes traditionnelles Ă  l’aide d’un VNA, cette mĂ©thode est en fait un analyseur Ă  3 ports appliquant un signal mode diffĂ©rentiel / mode commun directement au balun sans avoir besoin d’utiliser des composants passifs externes tels que transformateur symĂ©triseur, adaptateur d’impĂ©dance, VNA fixture, pinces bananes, rĂ©sistances de charge, etc.
Pas de calibration prĂ©alable nĂ©cessaire mais aussi moins d’erreurs de mesures dus aux ajouts composants passifs externes, longueurs de cĂąble, accessoires etc

De plus le port asymĂ©trique (unbalanced) est toujours connectĂ© Ă  un dĂ©tecteur RF de 50 ohms via un attĂ©nuateur afin d’éliminer d’éventuelles rĂ©flexions rĂ©siduelles. Cela permet d’effectuer des mesures dans des conditions presque idĂ©ales avec des moyens financiers trĂšs limitĂ©s, utilisant en partie du matĂ©riel existant dans la plupart des shack radio.

Cette procĂ©dure originale prĂ©sentĂ©e ici s’effectue dans le domaine temporel avec la source du signal connectĂ©e aux bornes symĂ©triques (balanced). Les mesures Ă  l’aide d’un VNA sont rĂ©alisĂ©es dans le domaine des frĂ©quences avec la source connectĂ©e au port asymĂ©trique (unbalanced).

Un balun avec un CMRR peu performant prĂ©sentant un excellent VSWR avec de faibles pertes d’insertion n’est pas trĂšs utile.

Le CMRR est le facteur essentiel pour juger, en premier lieu, la performance de n’importe quel balun.

73’s Ă  tous –   KJ4EGU / Carlo F. ©

Référence

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