À la découverte de la T.E.P.

Je vous propose un complément d’information sur la propagation T.E.P. (Trans Equatorial Propagation), qui est la propagation des ondes durant les périodes de fortes activités solaires, aux périodes d’équinoxe. On distingue en général, deux types de propagations T.E.P., la fondamentale et la Trans-Equatoriale Associée.

Découverte :

Des opérateurs, tant militaires que radioamateurs, ont découvert qu’il était possible de communiquer dans la bande VHF (50 MHz) sur des distances intercontinentales pendant les périodes d’intenses activités des tâches solaires.

Les premières communications ont eu lieu en 1957-1958, pendant des périodes d’intensité solaire du cycle #19. Puis pendant des pics de taches solaires en 1970 du cycle #20 et en 1977 du cycle #21. Elles ont permis d’élargir nos connaissances sur ce phénomène.

Pourquoi la T.E.P. est située autour de l’équateur ?

Il y a trois zones dans l’atmosphère terrestre : la polaire, la tempérée et l’équatoriale.

En termes de densité, il a été déterminé que les zones ionosphériques équatoriales sont plus denses que celles aux régions polaires. Cela a pour conséquence d’affecter les fréquences utilisables dans ces régions. Cela s’explique peut-être parce que ces zones sont « aux extrémités » de la terre en termes d’exposition aux effets du soleil. Les régions polaires et équatoriales sont souvent soumises à des variations inhabituelles et inattendues des conditions ionosphériques, dans la couche F2.

Le plus intéressant de ces effets étant connu comme une « anomalie équatoriale ». Ce phénomène se produit au moment d’une haute concentration d’électrons constatée de part et d’autre de l’équateur magnétique et habituellement dans la région des 10 à 20 degrés de Latitude.

L’après-midi, la T.E.P. est supposée se produire quand un signal est reflété d’abord par une « anomalie » sur un côté de l’équateur et ensuite de nouveau, par une autre « anomalie » de l’autre côté de l’équateur.

Tep1
Ce dessin montre un exemple typique de propagation TEP. (De Davies, « ionosphérique Radio Propagation, » US Government Printing Office, Washington, DC, 1965).

Quelles sont les caractéristiques de la Propagation Trans Equatorial ?

  • C’est la Fréquence Utilisable Maximale (= Maximal Usable Frequency MUF) jusqu’à environ 60 MHz.
  • Ce phénomène arrive souvent le soir.
  • La probabilité de cette propagation est plus grande aux périodes proches des équinoxes et de temps en temps lors d’un grand nombre de taches solaires.
  • Les distances typiques des QSO varient de 5000 à 6500 kilomètres en VHF !
  • Les signaux seront normalement forts avec un QSO limité et une faible altération de la modulation.

L’équateur terrestre et l’équateur magnétique

Avant de parler des deux types de propagations, il convient de préciser les différences entre l’équateur terrestre et l’équateur magnétique.

L’équateur terrestre : en géographie, c’est un cercle imaginaire tracé à la surface de la Terre, le plus grand Parallèle, positionné à égale distance entre le pôle Nord et le pôle Sud. Il reçoit le rayonnement solaire maximal et cela ne varie que très peu au cours de l’année.

L’équateur magnétique : il correspond à la position intermédiaire entre le pôle Nord magnétique et le pôle Sud magnétique. Aux pôles magnétiques, il a été constaté que les lignes de force magnétique sont presque à la verticale par rapport à la surface de la Terre. À l’équateur magnétique, elles sont parallèles à la surface de la Terre.

Il existe 2 types de T.E.P.

Tep1

– Le premier type de propagation qui est appelé « Fondamentale », permet des liaisons nord-sud de part et d’autre de l’équateur magnétique, pour peu que l’on soit situé dans une zone comprise entre 30 et 40° de part et d’autre de l’équateur. Les réflexions se produisent sur des « couloirs ionisés » de la couche F2, à une hauteur de 400 à 600 km, plus particulièrement au moment des équinoxes, c’est-à-dire au printemps ou en automne, lorsque l’intensité de la couche F est à son maximum. Les contacts se font à équidistance de l’équateur (de part et d’autre).

– Le deuxième type de propagation, appelée la « Trans-Equatoriale Associée », fait appel à d’autres types de propagations.
On y associe les propagations : Troposphérique (), sporadique E, Aurorale et Météor-Scatter.

Celle-ci permet à des stations situées au-delà du 40e parallèle Nord, de contacter facilement des correspondants situés à des latitudes similaires dans l’hémisphère Sud.

Photo : Дмитрий Савицкий

Tous ces types de propagations peuvent se produire à tous moments de la journée et pendant plusieurs heures, avec des maximas qui se situent plus particulièrement en fin de matinée ou en fin d’après midi et habituellement sur des distances maximales d’environ 6 000 km..
Rappelons aussi que lorsqu’il se produit une très forte T.E.P. sur 50 MHz, des liaisons sont possibles sur 144 MHz, mais uniquement pour les chanceux qui habitent sur le pourtour méditerranéen, comme les stations : SV, I8, 3A2, F, EA9 et EA5, celles qui ont déjà réalisé des liaisons sur 2 mètres avec l’Afrique du Sud lors du « Maximum » du dernier cycle solaire. Rappelons enfin qu’on ne peut bénéficier d’ouvertures T.E.P. qu’en période de soleil actif.

Tep3

Est-il possible de prévoir la T.E.P. ?

À l’heure actuelle, il n’est pas possible de prévoir cette propagation, néanmoins des facteurs peuvent indiquer ce phénomène.

  • Le récepteur et l’émetteur doivent être situés à distances égales de l’équateur magnétique.
  • Le couloir ionisé doit être situé à environ 15 degrés de l’équateur géomagnétique entre le nord et le sud.
  • Ce phénomène n’a lieu qu’aux périodes d’équinoxes.
  • Le cycle solaire doit être au maximum ce qui conduit à une haute ionisation ionosphérique.
  • Plus haute est la couche F2 sur l’équateur géomagnétique, plus grande est la probabilité de la présence de TEP

Sources :

A propos de l'auteur

Comments are closed.

Index