
La notion de mesure de grandeurs physiques est omniprĂ©sente dans le monde de la technique et aussi dans les activitĂ©s des radioamateurs. Mais que mesure-t-on ou quâest-ce que lâon croit mesurer ?
Avant de raccorder un appareil de mesure sur une Ă©lectronique, il vaut mieux sâattendre Ă lâavance de ce que lâon doit obtenir comme mesure. Dans le cas contraire, il est plus que probable que la mesure nâait aucune signification ou bien que lâĂ©lectronique prĂ©sente une anomalie, ce qui demandera alors une action corrective sur le montage Ă©lectronique.
Une mesure, oui, mais dans quelles conditions ? Le protocole de mesure est aussi important que la mesure elle-mĂȘme. En effet, pour quâune mesure ait une signification, il y a lieu de dĂ©crire les conditions dans lesquelles cette mesure a Ă©tĂ© effectuĂ©e.
Voici deux exemples assez caractéristiques :
- 1. La mesure de sensibilitĂ© dâun rĂ©cepteur FM sâexprime en ÎŒV ou en dBm, mais le rĂ©sultat et les conditions de mesure sont les suivantes : 0,14 ÎŒV sur 50 Ω (câest-Ă -dire -124 dBm) pour un signal modulant sinusoĂŻdal de 1 kHz dâune amplitude donnĂ©e pour obtenir une excursion de frĂ©quence de 3 kHz (NBFM) et pour un rapport signal sur bruit et distorsion de 12 dB SINAD (Signal Noise And Distortion) dans une bande passante du signal dĂ©modulĂ© dĂ©terminĂ©e par un filtre psophomĂ©trique
caractĂ©risĂ© par la norme CCITT CCIR UIT P53 (ComitĂ© Consultatif International TĂ©lĂ©graphique et TĂ©lĂ©phonique, ComitĂ© Consultatif International pour la Radio, Union Internationale des TĂ©lĂ©communications) ; P53 : filtre passe bande dâun gabarit normĂ© (de lâordre de 300 Hz Ă 3500 Hz Ă -10 dB) avec une courbe de rĂ©ponse bien spĂ©cifique (lĂ©gĂšrement asymĂ©trique). - La mesure du taux distorsion harmonique THD (Total Harmonic Distortion) sâexprime en pourcent ou en dB ; lorsque cette mesure tient compte du bruit superposĂ© au signal on Ă©voque lâappellation THD + N (Total Harmonic Distortion + Noise). Mais cette mesure nâa de signification que si lâon mentionne les conditions de mesure suivantes :
a. SpĂ©cifier le nombre dâharmoniques prises en compte (nombre de rangs);
b. Spécifier la bande passante de bruit;
c. Spécifier le type de filtre utilisé et ses caractéristiques (mesure pondérée);
d. Spécifier la fréquence du fondamental du signal de mesure ; ou bien;
e. Spécifier la bande de fréquence dans laquelle les fondamentales se situent, (mesure à plusieurs tons);
f. SpĂ©cifier lâamplitude du signal injectĂ© Ă lâentrĂ©e du dispositif sous test ou lâamplitude du fondamental du signal mesurĂ©;
g. SpĂ©cifier lâimpĂ©dance de charge placĂ©e sur la sortie du dispositif sous test.
Les deux exemples ci-dessus illustrent bien que le protocole de mesure est aussi important que la mesure en elle-mĂȘme. Autrement dit, en absence des conditions de mesure, une valeur de grandeur mesurĂ©e nâa aucune signification. Ceci indique aussi que la mesure nâest pas reproductible si elle nâest pas effectuĂ©e dans les mĂȘmes conditions qui ont dues ĂȘtre dĂ©crites au prĂ©alable.
Dans cet article, on se propose dâexaminer des mesures dâamplitude dâun signal alternatif, et dâune maniĂšre plus prĂ©cise les mesures de tension efficace dâun signal (RMS, Root Mean Square, moyenne quadratique). Dans les exemples illustrĂ©s ci-dessous, le signal pourra ĂȘtre dâune forme sinusoĂŻdale pure ou dâune autre forme : signal carrĂ©, impulsionnel, triangulaire, en forme de rampe, ou ce signal pourra ĂȘtre composĂ© de deux sinusoĂŻdes de mĂȘme frĂ©quence sous diffĂ©rents dĂ©phasages, ou encore ĂȘtre composĂ© dâune sinusoĂŻde (fondamentale) affectĂ©e dâun harmonique sous diffĂ©rents dĂ©phasages relatifs ou de diffĂ©rentes amplitudes.
Le but principal de ces mesures est dâillustrer lâimportance du choix du type de voltmĂštre Ă utiliser en fonction du type de signal Ă mesurer et de comprendre la diffĂ©rence entre un voltmĂštre RMS (mesure dâune tension moyenne redressĂ©e et convertie en valeur efficace) et un voltmĂštre True RMS (mesure dâune tension efficace vraie).
Pour illustrer la forme des signaux mesurĂ©s, ceux-ci seront visualisĂ©s sur un oscilloscope numĂ©rique Tektronix TDS 7104 qui dispose de nombreuses possibilitĂ©s de fonctions mathĂ©matiques et dâaffichage numĂ©rique des mesures. Les tensions mesurĂ©es seront effectuĂ©es sur deux voltmĂštres RMS analogiques de types diffĂ©rents : un voltmĂštre RMS HP 400E « Average Responding » et un voltmĂštre RMS HP3400A (ou HP 3400B) « RMS responding ». Les mesures de tension efficace vraie seront contrĂŽlĂ©es au moyen dâun multimĂštre numĂ©rique de chantier Fluke 28 True RMS et vĂ©rifiĂ©es au moyen dâun multimĂštre numĂ©rique Ă©talon de laboratoire HP 3458A. Les signaux Ă mesurer seront obtenus Ă partir dâun gĂ©nĂ©rateur Ă double canaux HP 3326A et dâun gĂ©nĂ©rateur Agilent 33250A. Les gĂ©nĂ©rateurs seront toujours chargĂ©s sur une impĂ©dance de 50 ⊠soit par lâentrĂ©e 50 ⊠de lâoscilloscope lui-mĂȘme, soit par une charge « traversante » (feedthru) de 50 ⊠HP 10100C pour le raccordement sur un voltmĂštre Ă haute impĂ©dance.
Fig. 1 : Visualisation, sur un oscilloscope numérique, des signaux obtenus à partir de deux générateurs
Fig. 2 : VoltmÚtres analogiques (average responding et RMS responding), multimÚtre numérique True RMS de chantier et multimÚtre numérique étalon de laboratoire.
Historiquement les premiers instruments de mesure de tension sont les galvanomĂštres. Bien que ceux-ci soient avant tout des appareils de mesure de courant, on peut obtenir une mesure de tension avec des galvanomĂštres de rĂ©sistance interne relativement Ă©levĂ©e et mis en sĂ©rie avec une rĂ©sistance formant le calibre de lâappareil (application de la loi dâOhm). Les galvanomĂštres magnĂ©toĂ©lectriques, câest-Ă -dire Ă cadre mobile, appelĂ©s Ă mouvement dâArsonval sont prĂ©cis, sensibles et de rĂ©sistance interne relativement Ă©levĂ©e. En revanche, ce type de galvanomĂštre ne peut mesurer que du courant continu. Pour mĂ©moire, il existe des galvanomĂštres ferromagnĂ©tiques et des galvanomĂštres thermiques capables de mesurer des courants alternatifs, mais ceux-ci manquent de prĂ©cision ou de sensibilitĂ©. Ces deux derniers types sont plus adaptĂ©s Ă la mesure de courant quâĂ la mesure de tension.
Ainsi, un voltmĂštre analogique pour la mesure de tensions en courant alternatif est constituĂ© dâun galvanomĂštre Ă cadre mobile prĂ©cĂ©dĂ© dâun redresseur en pont Ă diodes. Un net progrĂšs technologique de ces voltmĂštres est celui des voltmĂštres Ă tubes : VTVM, Vacuum Tube Volt Meter. Les VTVM ont lâavantage dâavoir une rĂ©sistance dâentrĂ©e trĂšs Ă©levĂ©e (de lâordre de 10 M⊠à 100 MâŠ) et qui nâest pas dĂ©pendante du calibre. Il est donc possible de mesurer un potentiel (une tension) sans consommer dâĂ©nergie sur la source du potentiel Ă mesurer. Lâexemple classique est celui de la mesure du potentiel de grille de commande dâune triode ou dâune penthode sans perturber la polarisation de cette grille. La version moderne du VTVM est le voltmĂštre Ă amplificateur dâentrĂ©e constituĂ© de transistors Ă effet de champ (FET Field Effect Transistor). Quoi quâil en soit, dans chaque version de voltmĂštre, le principe reste le mĂȘme : redresser le courant alternatif pour le transformer en courant continu et mesurer ce dernier au moyen dâun galvanomĂštre.
Quâest-ce quâune mesure de tension en courant alternatif ?Â
Voici une question banale, mais la rĂ©ponse, quoiquâelle puisse parfois sembler subtile, est parfaitement dĂ©finie et bien connue de tous. Pour rester abordable sans trop sâappesantir, nous en faisons ci-dessous un bref rappel avec un peu de mathĂ©matique, juste ce quâil faut.
Un signal alternatif est une grandeur variable dans le temps dâune façon pĂ©riodique et dont on peut dĂ©finir sa pĂ©riode (et donc sa frĂ©quence), son amplitude et ses alternances. Lâamplitude correspond Ă la valeur de crĂȘte du signal (tension peak). La mesure de diffĂ©rence de potentiel entre la valeur maximale instantanĂ©e et la valeur minimale instantanĂ©e correspond Ă la valeur de tension crĂȘte Ă crĂȘte (tension peak to peak). La valeur moyenne dâun signal pĂ©riodique, sur une pĂ©riode de celui-ci, correspond Ă la composante continue qui est superposĂ©e Ă la partie variable du signal. Un courant purement alternatif est caractĂ©risĂ© par une valeur moyenne nulle.
Et la valeur efficace dans tout cela ?
La valeur efficace est celle qui caractĂ©rise le mieux au sens physique la nature dâune tension alternative car elle reprĂ©sente son effet en termes dâĂ©nergie (câest-Ă -dire son efficacitĂ©) lorsque cette tension est appliquĂ©e Ă une charge. On dĂ©finit donc la valeur efficace comme suit.
Tension efficace (RMS) : valeur de tension continue qui apporterait une mĂȘme dissipation de puissance (ou dâĂ©nergie par unitĂ© de temps) que celle qui est apportĂ©e par la tension alternative du signal Ă mesurer si elle Ă©tait appliquĂ©e Ă une mĂȘme rĂ©sistance.
La valeur efficace dâun signal est :   oĂč : T reprĂ©sente la pĂ©riode et u (t) reprĂ©sente la variation du signal en fonction du temps.
Il sâagit dâune moyenne quadratique : racine carrĂ©e de la moyenne des carrĂ©s (RMS). La moyenne des carrĂ©s est reprĂ©sentĂ©e par lâintĂ©grale sur une pĂ©riode.
Et la valeur moyenne, oĂč intervient-elle ?
Comme un voltmĂštre alternatif et constituĂ© dâun redresseur et dâun galvanomĂštre, câest la valeur moyenne de la tension redressĂ©e (aussi appelĂ©e valeur absolue moyenne) qui est mesurĂ©e par le galvanomĂštre et non pas la valeur efficace.
La valeur moyenne redressĂ©e dâun signal est :  oĂč : T reprĂ©sente la pĂ©riode et u (t) reprĂ©sente la variation du signal en fonction du temps.
Il sâagit dâune moyenne arithmĂ©tique, reprĂ©sentĂ©e par lâintĂ©grale sur une pĂ©riode.
Mais alors, comment mesurer une tension efficace Ă partir dâune tension moyenne redressĂ©e ?
Câest ici quâintervient la notion de facteur de forme du signal. Le facteur de forme (Ff) est par dĂ©finition le rapport de la valeur efficace sur la valeur moyenne redressĂ©e : Â
En effet, pour graduer le galvanomĂštre en valeur de tension efficace Ă partir dâune tension moyenne redressĂ©e, il suffit dâintercaler un dispositif correcteur entre le redresseur et le galvanomĂštre. En dâautres mots, il suffit de multiplier la valeur de la tension moyenne par un facteur correcteur, ici le facteur de forme, afin dâobtenir une mesure de tension efficace. Mais, comme son nom lâindique, le facteur de forme dĂ©pend de la forme du signal. Le facteur de forme dâun signal sinusoĂŻdal nâest pas le mĂȘme que celui dâun signal carrĂ© ou triangulaire ou encore dâun signal sinusoĂŻdal affectĂ© de distorsion due Ă la prĂ©sence dâharmoniques et de bruit.
Dans la majeure partie des applications Ă©lectriques ou Ă©lectroniques, le signal alternatif dont il faut mesurer la tension efficace est de forme sinusoĂŻdale. Le facteur de forme correcteur de la graduation du galvanomĂštre sera donc par convention celui dâun signal sinusoĂŻdal.
Pour un signal sinusoĂŻdal, le facteur de forme est :
Il reste une derniĂšre Ă©tape Ă complĂ©ter pour constituer un voltmĂštre alternatif. La tension Ă la sortie du redresseur est une tension continue pulsĂ©e en forme dâarcade de sinusoĂŻdes. Pour obtenir la valeur moyenne de cette tension pulsĂ©e, on place un filtre passe-bas Ă la sortie du redresseur Ă diodes. Voici donc le schĂ©ma bloc dâun voltmĂštre alternatif RMS basĂ© sur la tension moyenne dâun courant redressĂ©. On appellera ce type de voltmĂštre : RMS average responding.
Fig. 3 : SchĂ©ma bloc dâun voltmĂštre alternatif RMS average responding. Ce principe est appliquĂ© auvoltmĂštre analogique HP 400E.
Le facteur correcteur de tous les voltmĂštres RMS Average Responding correspond toujours au facteur de forme dâun signal sinusoĂŻdal pur : 1,11.
On constatera que les mesures sur le voltmĂštre RMS Average Responding sont justes mais uniquement pour un signal de forme sinusoĂŻdale pure ; les mesures sont par excĂšs pour un signal carrĂ© et sont par dĂ©faut pour un signal triangulaire. Lâexplication se trouve ci-dessous aprĂšs calculs des intĂ©grales dĂ©finies des diffĂ©rentes fonctions.
Pour un signal carré symétrique (rapport cyclique de 50 %), le facteur de forme est :
Pour un signal triangulaire symétrique, le facteur de forme est :
La valeur « mesurĂ©e » â câest-Ă -dire lue sur lâappareil â dâun signal dâune forme donnĂ©e et dâune valeur efficace donnĂ©e au moyen dâun voltmĂštre RMS Average Responding est :
Par exemple, pour un signal dâune valeur efficace de 900 mVRMS fourni par un gĂ©nĂ©rateur, les valeurs lues par le voltmĂštre RMS Average Responding pour les signaux des formes suivantes seront
pour un signal carré symétrique :
qui est une valeur lue par excĂšs (voir figures 14, 15, 16 et 17) ;
pour signal triangulaire symétrique :
qui est une valeur lue par défaut (voir figures 19, 20, 21 et 22).
Pour retrouver la valeur efficace juste (sans erreur de lecture), il faudra corriger les valeurs lues par le voltmĂštre RMS Average Responding selon les relations suivantes :
Comment mesurer une tension efficace vraie sur un signal de forme quelconque ?
La solution est dâutiliser un voltmĂštre True RMS ou voltmĂštre RMS responding.
Quelle solution technologique faut-il adopter pour les mesures de tension True RMSÂ ?
Une solution est dâutiliser une rĂ©sistance accouplĂ©e Ă un thermocouple et de se ramener Ă la dĂ©finition de la mesure de tension efficace : valeur de tension continue qui apporterait une mĂȘme dissipation de puissance que celle qui est apportĂ©e par la tension alternative du signal Ă mesurer si elle Ă©tait appliquĂ©e Ă une mĂȘme rĂ©sistance.
Pourquoi un thermocouple ?
Lorsquâon applique une tension alternative (ou continue) aux bornes dâune rĂ©sistance, celle-ci dissipe de lâĂ©nergie par effet Joules sous la forme dâune quantitĂ© de chaleur. Cette quantitĂ© de chaleur par unitĂ© de temps fait Ă©lever la tempĂ©rature de la rĂ©sistance jusquâĂ un Ă©quilibre thermique qui est fonction de lâenvironnement dans lequel se situe la rĂ©sistance. Le thermocouple mesure lâĂ©lĂ©vation de tempĂ©rature de la rĂ©sistance. On peut en dĂ©duire la valeur de tension efficace vraie appliquĂ©e Ă la rĂ©sistance.
En pratique, on utilise deux rĂ©sistances et deux thermocouples. Chaque rĂ©sistance est accouplĂ©e respectivement Ă un thermocouple. Chaque rĂ©sistance associĂ©e Ă son thermocouple se situe dans une ampoule de verre. Il y a donc deux ampoules de verre et celles-ci sont placĂ©es ensemble dans un bloc isotherme. La tension alternative est appliquĂ©e Ă la premiĂšre rĂ©sistance par lâintermĂ©diaire dâun amplificateur Ă courant alternatif. Les deux thermocouples sont reliĂ©s en sĂ©rie et en opposition de polaritĂ©s. La tension continue diffĂ©rentielle des thermocouples est appliquĂ©e Ă un amplificateur Ă courant continu. La sortie de cet amplificateur est raccordĂ©e Ă la deuxiĂšme rĂ©sistance et Ă un galvanomĂštre reliĂ© en dĂ©rivation sur celle-ci. Le systĂšme Ă©tant donc bouclĂ©, la tension continue lue au galvanomĂštre et qui est donc appliquĂ©e Ă la deuxiĂšme rĂ©sistance doit dissiper la mĂȘme quantitĂ© dâĂ©nergie dans cette deuxiĂšme rĂ©sistance que celle qui est dissipĂ©e dans la premiĂšre rĂ©sistance par la tension alternative. Le systĂšme est Ă lâĂ©quilibre lorsque la tension diffĂ©rentielle sâannule entre les deux thermocouples raccordĂ©s en opposition, ce qui signifie que les deux thermocouples sont Ă la mĂȘme tempĂ©rature et donc les deux rĂ©sistances le sont aussi. Ceci nous ramĂšne bien Ă la dĂ©finition de la tension efficace.  Voir schĂ©ma Ă la figure suivante.
Fig. 4 : SchĂ©ma bloc dâun voltmĂštre alternatif RMS Responding ou True RMS à thermocouples. Ce principe est appliquĂ© aux voltmĂštres analogiques RMS Responding HP 3400A et HP 3400B.
Voici ce que donnent les relevĂ©s de mesure dâun signal sinusoĂŻdal, carrĂ© et triangulaire sur un oscilloscope, sur des voltmĂštres analogiques et sur des voltmĂštres numĂ©riques. Pour ce premier lot dâexpĂ©riences, nous prendrons chaque fois un signal dâune frĂ©quence de 1 kHz et dâune tension efficace vraie de 900 mVRMS Ă la sortie du gĂ©nĂ©rateur Agilent 33250A.
Pour visualiser les mesures sur lâoscilloscope, une mesure True RMS sera activĂ©e sur un canal, une trace issue dâune fonction mathĂ©matique sera dĂ©finie pour correspondre au schĂ©ma bloc dâun voltmĂštre RMS average responding, câest-Ă -dire : Vrms avg = 1,11.|u(t) (la fonction de la valeur absolue simule le redressement), et enfin une mesure de la valeur moyenne du rĂ©sultat de cette fonction mathĂ©matique sera activĂ©e pour obtenir le rĂ©sultat de la fonction complĂšte :VRms avg =1,11.{u(t)|}
Fig. 5 : Oscilloscope numĂ©rique disposant de fonctions mathĂ©matiques et dâaffichage de mesures.
Fig. 6 : Activation de la fonction mathĂ©matique (Math 3) simulant le fonctionnement dâun voltmĂštre RMS average responding.
Fig. 7Â : Activation dâune mesure RMS (Canal 1) et dâune mesure de moyenne (Math 3).
Fig. 8 : Consigne dâun signal sinusoĂŻdal 1 kHz 900 mVRMS au gĂ©nĂ©rateur.
Fig. 9 : RelevĂ© sur lâoscilloscope dâune tension True RMS de 900,5 mV et en simulation RMS average responding de 899,9 mVRMS. Les deux mesures sont cohĂ©rentes pour un signal sinusoĂŻdal pur.
  Â
Fig. 10 : (à gauche) Grandeur mesurée (sinusoïdal) HP 400E average responding de 905 mVRMS.    Fig. 11 : (à droite) Grandeur mesurée (sinusoïdal) HP 3400A RMS responding de 902 mVRMS.
Fig. 12 : Grandeur mesurée (sinusoïdal) HP 3458A True RMS de 904,1 mVRMS.
Les deux mesures analogiques et la mesure numĂ©rique sont cohĂ©rentes pour un signal sinusoĂŻdal pur. La simulation de mesure average responding sur lâoscilloscope est en accord avec celle du voltmĂštre analogique average responding pour un signal sinusoĂŻdal.
Fig. 13 : Consigne dâun signal carrĂ© de rapport cyclique de 50 % 1 kHz 900 mVRMS au gĂ©nĂ©rateur.
Fig. 14 : RelevĂ© sur lâoscilloscope dâune tension True RMS de 901,1 mV et en simulation RMS average responding de 1,001 VRMS. Les deux mesures ne sont plus cohĂ©rentes pour un signal carrĂ©.
  Â
fig.15 : (à gauche) Grandeur mesurée (carré) HP 400E average responding de 1,000 VRMS.  Fig. 16 : (à droite) Grandeur mesurée (carré) HP 3400A RMS responding de 900 mVRMS.
Fig. 17 : Grandeur mesurée (carré) HP 3458A True RMS de 899,6 mVRMS.
La mesure analogique average responding nâest plus cohĂ©rente (valeur par excĂšs dâun facteur de 1,1107) avec la mesure analogique RMS responding ni avec la mesure numĂ©rique True RMS pour un signal carrĂ©. En revanche, la mesure analogique RMS responding reste cohĂ©rente avec la mesure numĂ©rique True RMS pour un signal carrĂ©.
La simulation de mesure average responding sur lâoscilloscope reste en accord avec celle du voltmĂštre analogique average responding pour un signal carrĂ©.
Fig. 18 : Consigne dâun signal triangulaire symĂ©trique (50 %) 1 kHz 900 mVRMS au gĂ©nĂ©rateur.
Fig. 19 : RelevĂ© sur lâoscilloscope dâune tension True RMS de 905,4 mV et en simulation RMS average responding de 870,2 mVRMS. Les deux mesures ne sont plus cohĂ©rentes pour un signal triangulaire.
  Â
Fig. 20 : (à gauche) Grandeur mesurée (triangle) HP 400E average responding de 866 mVRMS.    Fig. 21 : (à droite) Grandeur mesurée (triangle) HP 3400A RMS responding de 900 mVRMS.
Fig. 22 : Grandeur mesurée (triangle) HP 3458A True RMS de 902,7 mVRMS.
La mesure analogique average responding nâest plus cohĂ©rente (valeur par dĂ©faut dâun facteur de 0,9619) avec la mesure analogique RMS responding ni avec la mesure numĂ©rique True RMS pour un signal triangulaire. En revanche, la mesure analogique RMS responding reste cohĂ©rente avec la mesure numĂ©rique True RMS pour un signal triangulaire.
La simulation de mesure average responding sur lâoscilloscope reste en accord avec celle du voltmĂštre analogique average responding pour un signal triangulaire.
Peut-on mesurer facilement un signal rectangulaire positif dâun rapport cyclique trĂšs faible, câest-Ă -dire lorsque ce signal tend Ă devenir un signal impulsionnel ?
La rĂ©ponse est oui, mais jusquâĂ une certaine limite. Cette limite est celle de la bande passante de lâappareil de mesure. En effet, plus le rapport cyclique diminue et plus le spectre des frĂ©quences sâĂ©largit. Lâenveloppe du spectre est de la forme .
Câest ici quâintervient la notion de facteur de crĂȘte dâun signal (Crest Factor).
Le facteur de crĂȘte (Fc) est par dĂ©finition le rapport de la valeur de crĂȘte sur la valeur efficace :
Pour un signal rectangulaire positif et dâun rapport cyclique α, on a :
Fig. 23Â : VoltmĂštre RMS HP 3400AÂ : RMS Responding.
CaractĂ©ristique de facteur de crĂȘte de 10 : 1 (Ă fond dâĂ©chelle).
JusquâĂ prĂ©sent, nous avons relevĂ© des mesures de tension RMS sur des signaux de formes bien dĂ©terminĂ©es et relativement simples : sinusoĂŻdal pur, carrĂ©, triangulaire. Quâen est-il pour des signaux composĂ©s ou signaux complexes ?
Câest ici quâun voltmĂštre RMS responding ou True RMS offre tout son bĂ©nĂ©fice. En effet, on ne peut pas toujours caractĂ©riser Ă lâavance sous forme mathĂ©matique un signal sinusoĂŻdal affectĂ© de distorsion harmonique et de bruit. Ce type dâappareil de mesure True RMS est indispensable pour pouvoir caractĂ©riser correctement la mesure du signal dĂ©modulĂ© Ă la sortie dâun rĂ©cepteur radiofrĂ©quence car ce signal est affectĂ© de distorsion et de bruit dans les mesures spĂ©cifiques de sensibilitĂ© du rĂ©cepteur, des produits dâintermodulation du troisiĂšme ordre (IMD) et du point dâinterception du troisiĂšme ordre (IP3).
Pour ce deuxiĂšme lot dâexpĂ©riences, nous prendrons chaque fois un signal sinusoĂŻdal dâune frĂ©quence fondamentale de 1 kHz et dâune tension efficace vraie de 100 mVRMS Ă la sortie du premier canal du gĂ©nĂ©rateur HP 3326A. à la sortie du deuxiĂšme canal du gĂ©nĂ©rateur, nous prendrons un harmonique du deuxiĂšme ou troisiĂšme rang dont nous allons faire varier la phase relative avec le fondamental.
La visualisation des signaux et mesures sur lâoscilloscope sera effectuĂ©e comme suit. Une mesure True RMS sera activĂ©e sur le canal 1 et une mesure True RMS sera activĂ©e sur le canal 2.
Une trace issue dâune fonction mathĂ©matique sera dĂ©finie pour effectuer la composition des deux signaux (fondamental plus harmonique) par addition des deux canaux :
Math 1=(canal1+canal2)
Une mesure True RMS sera activĂ©e sur le rĂ©sultat de la fonction Math 1, câest-Ă -dire sur le signal composĂ© par addition des deux canaux. Cette mesure reprĂ©sente celle de la tension efficace vraie dâun signal affectĂ© de distorsion harmonique :
Ceci permettra de vĂ©rifier que la mesure dâune tension efficace vraie est le rĂ©sultat dâune moyenne quadratique : RMS, Root Mean Square et que la phase relative entre le fondamental et lâharmonique nâaffecte pas la mesure.
Une autre trace sera activĂ©e pour simuler le fonctionnement dâun voltmĂštre RMS average responding, câest-Ă -dire :
Math 2 = 1,11.(canal 1 + canal 2)|
Une mesure de la valeur moyenne (tension moyenne redressĂ©e) sera activĂ©e sur le rĂ©sultat de la fonction Math 2, câest-Ă -dire : VRMS avg = 1,11.{|(u(t) + v(t)|}  Ceci permettra dâillustrer la mesure erronĂ©e dâun voltmĂštre RMS average responding et nous pourrons mĂȘme constater que lâerreur de mesure est en outre dĂ©pendante de la phase relative entre le fondamental et lâharmonique.
Fig. 24 : Activation de la fonction mathĂ©matique (Math 1) rĂ©alisant la composition du signal fondamental et dâun harmonique par addition des signaux.
Fig. 25 : Activation de la fonction mathĂ©matique (Math 2) simulant le fonctionnement dâun voltmĂštre RMS average responding.
Fig. 26 : Activation dâune mesure RMS (Canal 1), dâune mesure RMS (Canal 2), dâune mesure RMS des signaux composĂ©s (Math 1 = Canal 1 + Canal 2) qui reprĂ©sente la mesure dâun voltmĂštre True RMS et enfin dâune mesure de moyenne (Math 2) qui reprĂ©sente la mesure dâun voltmĂštre RMS average responding.
Fig. 27 : Pour se familiariser avec les oscillogrammes qui vont suivre, voici une composition de deux sinusoĂŻdes de mĂȘme frĂ©quence (1 kHz), de mĂȘme amplitude (100 mVRMS) et qui sont en phase (ondes constructives). La lĂ©gende de couleur des traces est : jaune = canal 1 ; cyan = canal 2 ; brun orangĂ© (Math 1) = somme des canaux 1 et 2 ; magenta (Math 2) = simulation du fonctionnement dâun voltmĂštre RMS average responding. Lâaffichage des mesures Ă la droite de lâĂ©cran est de la mĂȘme lĂ©gende de couleur et lâobjet de ces mesures a Ă©tĂ© dĂ©crit Ă la figure prĂ©cĂ©dente.
Fig. 28 : Idem que figure précédente mais avec un déphasage de 90°.
Fig. 29 : Idem que figure précédente mais avec un déphasage de 180° (ondes destructives).
Fig. 30 : Fondamental (1 kHz, 100 mVRMS) et 2Ăšme harmonique (2 kHz, 100 mVRMS) avec phase relative de 0°. Lâorigine des phases est visualisĂ©e au centre de lâĂ©cran.
Mesure True RMS : 141,1 mVRMS qui vérifie la relation de la moyenne quadratique
Cette mesure est confirmée par celle du voltmÚtre analogique RMS responding HP 3400A, par le multimÚtre de chantier True RMS Fluke 28 et par le multimÚtre étalon de laboratoire HP 3458A.
Mesure RMS average responding : 123,5 mVRMS qui est une mesure erronĂ©e. Le voltmĂštre analogique RMS average responding HP 400E effectue la mĂȘme mesure (124 mVRMS). Ceci dĂ©montre immĂ©diatement la limitation des capacitĂ©s de mesure dâun voltmĂštre average responding.
Fig. 31 : Fondamental (1 kHz, 100 mVRMS) et 2Ăšme harmonique (2 kHz, 100 mVRMS) avec phase relative de 90°. Lâorigine des phases est visualisĂ©e au centre de lâĂ©cran.
Mesure True RMS : 141,1 mVRMS qui reste inchangĂ©e Ă 90° de phase par rapport Ă la mesure effectuĂ©e Ă 0 ° de phase. MĂȘme mesure sur les voltmĂštres RMS responding et True RMS.
Mesure RMS average responding : 128,5 mVRMS qui non seulement est erronée mais qui est différente à 90° de phase par rapport à la mesure effectuée à 0° de phase. Mesure similaire avec le voltmÚtre analogique RMS average responding.
On remarquera que la forme dâonde du signal composĂ© est diffĂ©rente par rapport Ă celle de la figure prĂ©cĂ©dente.
Fig. 32 : Fondamental (1 kHz, 100 mVRMS) et 2Ăšme harmonique (2 kHz, 100 mVRMS) avec phase relative de 180°. Lâorigine des phases est visualisĂ©e au centre de lâĂ©cran.
Mesure True RMS : 141,1 mVRMS qui reste inchangĂ©e Ă 180° de phase par rapport Ă la mesure effectuĂ©e Ă 0 ° et Ă 90° de phase. MĂȘme mesure sur les voltmĂštres RMS responding et True RMS.
Mesure RMS average responding : 123,6 mVRMS qui non seulement est erronée mais qui est différente à 180° de phase par rapport à la mesure effectuée à 90° de phase, mais comparable à 180° de phase par rapport à la mesure effectuée à 0° de phase. Mesure similaire avec le voltmÚtre analogique RMS average responding.
On remarquera que la forme dâonde du signal composĂ© Ă 180° de phase est diffĂ©rente par rapport Ă celle de la figure prĂ©cĂ©dente Ă 90° de phase mais quâelle ressemble Ă la figure de lâoscillogramme Ă 0° de phase. La seule diffĂ©rence est un dĂ©phasage dâensemble du signal composĂ© Ă 180° de phase entre le fondamental et lâharmonique par rapport lâoscillogramme Ă 0° de phase entre ceux-ci.
Fig. 33 : Fondamental (1 kHz, 100 mVRMS) et 3Ăšme harmonique (3 kHz, 100 mVRMS) avec phase relative de 0°. Lâorigine des phases est visualisĂ©e au centre de lâĂ©cran.
Mesure True RMS : 141,1 mVRMS qui reste inchangĂ©e avec le troisiĂšme harmonique par rapport aux mesures effectuĂ©es avec le second harmonique. MĂȘme mesure sur les voltmĂštres RMS responding et True RMS.
Mesure RMS average responding : 131,9 mVRMS qui non seulement est erronée mais qui est encore différente des mesures précédentes. Mesure similaire avec le voltmÚtre analogique RMS average responding.
Fig. 34 : Fondamental (1 kHz, 100 mVRMS) et 3Ăšme harmonique (3 kHz, 100 mVRMS) avec phase relative de 90°. Lâorigine des phases est visualisĂ©e au centre de lâĂ©cran.
Mesure True RMS : 141,2 mVRMS qui reste inchangĂ©e par rapport aux mesures prĂ©cĂ©dentes. MĂȘme mesure sur les voltmĂštres RMS responding et True RMS.
Mesure RMS average responding : 125,7 mVRMS qui non seulement est erronée mais qui est encore différente des mesures précédentes. Mesure similaire avec le voltmÚtre analogique RMS average responding.
On remarquera que la forme dâonde du signal composĂ© est diffĂ©rente par rapport Ă celle de la figure prĂ©cĂ©dente.
Fig. 35 : Fondamental (1 kHz, 100 mVRMS) et 3Ăšme harmonique (3 kHz, 100 mVRMS) avec phase relative de 180°. Lâorigine des phases est visualisĂ©e au centre de lâĂ©cran.
Mesure True RMS : 141,2 mVRMS qui reste inchangĂ©e par rapport aux mesures prĂ©cĂ©dentes. MĂȘme mesure sur les voltmĂštres RMS responding et True RMS.
Mesure RMS average responding : 120,5 mVRMS qui non seulement est erronée mais qui est encore différente des mesures précédentes. Mesure similaire avec le voltmÚtre analogique RMS average responding.
On remarquera que la forme dâonde du signal composĂ© est diffĂ©rente par rapport Ă celle de la figure prĂ©cĂ©dente.
Fig. 36 : Fondamental (1 kHz, 100 mVRMS) et 2Ăšme harmonique (2 kHz, 50 mVRMS) avec phase relative de 0°. Lâorigine des phases est visualisĂ©e au centre de lâĂ©cran.
Cet oscillogramme est similaire Ă celui qui a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© Ă la figure 30, mais le niveau de lâharmonique a Ă©tĂ© rĂ©duit Ă 50 mVRMS.
Mesure True RMS : 112,0 mVRMS qui vérifie toujours la relation de moyenne quadratique
Cette mesure est confirmée par celle du voltmÚtre analogique RMS responding HP 3400A, par le multimÚtre de chantier True RMS Fluke 28 et par le multimÚtre étalon de laboratoire HP 3458A.
Mesure RMS average responding : 99,3 mVRMS qui est toujours une mesure erronée. Le voltmÚtre analogique RMS average responding HP 400E effectue une mesure similaire.
Fig. 37 : Fondamental (1 kHz, 100 mVRMS) et 2Ăšme harmonique (2 kHz, 20 mVRMS) avec phase relative de 0°. Lâorigine des phases est visualisĂ©e au centre de lâĂ©cran.
Cet oscillogramme est similaire Ă celui qui a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© Ă la figure prĂ©cĂ©dente, mais le niveau de lâharmonique a encore Ă©tĂ© rĂ©duit jusquâĂ 20 mVRMS.
Mesure True RMS : 102,2 mVRMS qui vérifie toujours la relation de moyenne quadratique
Fig. 38 : Signal sinusoïdal (1 kHz, 100 mVRMS) avec bruit blanc superposé (100 mVRMS), bande passante 20 MHz.
Voici une troisiĂšme expĂ©rience qui et probablement la mesure la plus difficile pour un voltmĂštre RMS conventionnel average responding. Seul un voltmĂštre RMS responding ou True RMS est capable de donner une mesure significative pour un signal superposĂ© de bruit. Ce type de mesure est particuliĂšrement critique lorsque lâon effectue des relevĂ©s de sensibilitĂ© de rĂ©cepteurs radiofrĂ©quence ou bien dans le cas oĂč lâon doit dĂ©terminer le plancher de bruit dâun appareil (Noise Floor). En effet, le niveau minimum que peut discerner un rĂ©cepteur (plancher de bruit) sâeffectue pour un rapport signal sur bruit de 3 dB pour une bande passante dĂ©finie. Cela signifie que lâĂ©nergie du signal utile est Ă peine le double de celle du bruit. Ce niveau de bruit devient dĂšs lors prĂ©pondĂ©rant dans la mesure de la tension efficace vraie du signal plus le bruit ou dans la mesure de la tension efficace vraie du bruit seul avant de pouvoir dĂ©terminer une augmentation de 3 dB du signal au-dessus du bruit.
Sur la figure ci-dessus, la mesure True RMS est correcte et attendue : 145,1 mVRMS en pratique (141,42 mVRMS en thĂ©orie selon la moyenne quadratique). Cette mesure est confirmĂ©e par les voltmĂštres RMS responding et True RMS. Ce nâest pas du tout le cas de la mesure RMS average responding qui est complĂštement erronĂ©e : 196,6 mVRMS. Le voltmĂštre analogique RMS average responding donne une mesure similaire mais qui est de toute façon erronĂ©e.
Cas particulier : mesure de signaux impulsionnels.
Il sâagit de signaux rectangulaires symĂ©triques dont on peut faire varier le rapport cyclique. Ce type de signal nâest plus du type alternatif pur (sauf pour un rapport cyclique de 50 %) mais bien du type pĂ©riodique. Câest-Ă -dire que le signal est composĂ© dâune partie variable et dâune composante continue (tension moyenne). La composante continue est fonction du rapport cyclique du signal rectangulaire symĂ©trique. La partie strictement variable est aussi fonction du rapport cyclique (voir plus loin). On trouvera lâapplication de tels signaux dans les dispositifs Ă Modulation de Largeur dâImpulsion (MLI, PWM : Pulse Width Modulation).
Afin de mesurer la tension efficace vraie dâun tel type de signal, il y a lieu de faire la distinction entre la partie strictement variable du signal et le signal total : partie variable et composante continue (AC+DC). Seuls les multimĂštres de laboratoire sont Ă©quipĂ©s pour mesurer distinctement la valeur efficace vraie du signal total (AC+DC), la partie strictement variable (AC) et la composante continue (DC).
La tension efficace vraie du signal rectangulaire symétrique total (AC+DC) est :
On remarque que cette valeur (AC+DC) est indĂ©pendante du rapport cyclique. La valeur moyenne (non redressĂ©e) dâun signal rectangulaire symĂ©trique de rapport cyclique α est :
La tension efficace vraie du signal total (AC+DC) doit vérifier la relation de la moyenne quadratique :ce qui donne pour un signal rectangulaire symétrique :
Or les voltmĂštres True RMS et RMS responding ne mesurent que la partie strictement variable des signaux (AC) que lâon appelle aussi lâondulation : U(AC).
De la relation de la moyenne quadratique qui précÚde, on peut en déduire que :
Faut-il rappeler quâun voltmĂštre RMS average responding est parfaitement incapable dâeffectuer une mesure correcte pour un tel type de signal.
Les mesures distinctes de U(AC+DC), U(AC), et U(DC) sont intĂ©ressantes pour le relevĂ© de lâondulation rĂ©siduelle dâune alimentation rĂ©gulĂ©e lorsque lâon veut exprimer lâondulation en termes de valeur de tension efficace vraie.
Fig. 39 : Signal rectangulaire symĂ©trique (100 Hz, 2 Vpp) dâun rapport cyclique de 50 % (signal carrĂ© symĂ©trique). Mesures de Upp, Upeak, Umoy, URMS (AC+DC), rapport cyclique.
VĂ©rifions les mesures dĂ©crites ci-dessus pour un signal rectangulaire symĂ©trique dont le rapport cyclique est de 50 % (câest-Ă -dire un signal carrĂ© symĂ©trique). Les relations mathĂ©matiques Ă©tablies ci-dessus doivent au moins confirmer les mesures pour un signal carrĂ© symĂ©trique comme cela avait Ă©tĂ© illustrĂ© aux figures 13, 14, 15, 16 et 17.
Sur lâoscilloscope, lâentrĂ©e verticale est paramĂ©trĂ©e sur « DC » et non pas sur « AC ». Ainsi, lâoscillogramme et les mesures qui sây rapportent concernent la totalitĂ© du signal rectangulaire, câest-Ă -dire U(AC+DC).
La valeur moyenne est nulle car il sâagit ici dâun signal alternatif pur (signal carrĂ©). URMS (AC+DC) = 996,6 mVRMS â 1 VRMS (= Upeak)
Fig. 40 : Mesures dâun signal rectangulaire symĂ©trique (100 Hz, 2 Vpp) dâun rapport cyclique de 50 % (signal carrĂ© symĂ©trique). Mesures de la tension efficace vraie URMS (AC) au moyen dâun voltmĂštre analogique RMS responding et dâun multimĂštre True RMS.
Ici, nous vĂ©rifions les mesures de la composante strictement variable dâun signal rectangulaire symĂ©trique dont le rapport cyclique est de 50 %.
La relation mathématique de la mesure de U(AC) doit se vérifier.
Sur le voltmĂštre analogique RMS responding, la mesure de U(AC) = 1,0 VRMS.
Sur le multimĂštre true RMS, la mesure de U(AC) = 1,000 VRMS.
Les mesures relevées ci-dessus sont des vraies mesures sur le signal rectangulaire. On remarquera la précision redoutable de ces appareils. Tout ceci vérifie ce que nous avions déjà constaté pour un signal carré symétrique.
Fig. 41 : Consigne au gĂ©nĂ©rateur dâun signal rectangulaire symĂ©trique (100 Hz, 2 Vpp) dâun rapport cyclique de 20 %.
Fig. 42 : Signal rectangulaire symĂ©trique (100 Hz, 2 Vpp) dâun rapport cyclique de 20 %. Mesures de Upp, Upeak, Umoy, URMS (AC+DC), rapport cyclique.
Vérification des mesures décrites ci-dessus pour un signal rectangulaire symétrique dont le rapport cyclique est de 20 %. Les relations mathématiques établies ci-dessus doivent confirmer ces mesures.
Upeak = 1,0 V
Umoy = -598,8 mV ;
La mesure de Umoy se confirme : -598,8 mV â -600 mV.
URMS (AC+DC) = 996,3 mVRMS â 1 VRMS (= Upeak)
Fig. 43 : Mesures dâun signal rectangulaire symĂ©trique (100 Hz, 2 Vpp) dâun rapport cyclique de 20 %. Mesures de la tension efficace vraie URMS (AC) au moyen dâun voltmĂštre analogique RMS responding et dâun multimĂštre True RMS.
Ci-dessus, nous vĂ©rifions les mesures de la composante strictement variable dâun signal rectangulaire symĂ©trique dont le rapport cyclique est de 20 %. La relation mathĂ©matique de la mesure de U(AC) doit se vĂ©rifier.
Sur le voltmĂštre analogique RMS responding, la mesure de U(AC) = 0,8 VRMS.
Sur le multimĂštre true RMS, la mesure de U(AC) = 801 mVRMS.
Les mesures relevées ci-dessus sont des vraies mesures sur le signal rectangulaire. On remarquera une nouvelle fois la précision redoutable de ces appareils.
Fig. 44 : Mesure de la composante strictement variable (U(AC) Ă gauche) et mesure de la tension moyenne (U(DC) Ă droite) pour un signal rectangulaire symĂ©trique (100 Hz, 2 Vpp) dâun rapport cyclique de 20 %.
Ci-dessus, la valeur de la tension moyenne est confirmée avec la mesure en courant continu par le multimÚtre Fluke 28.
Voici les mĂȘmes mesures que ci-dessus mais rĂ©alisĂ©es au moyen dâun multimĂštre Ă©talon de laboratoire HP 3458A permettant de mesurer distinctement les tensions efficaces vraies U(AC+DC), U(AC) et U(DC). Il sâagit de vraies mesures effectuĂ©es sur un signal rectangulaire symĂ©trique 100 Hz, 2 Vpp, α = 20 %.
Fig. 45 : Mesure de la tension efficace vraie totale U(AC+DC).URMS (AC+DC) = 999,7 mVRMS â 1 VRMS (= Upeak)
Fig. 46 : Mesure de la tension efficace vraie strictement variable U(AC). URMS (AC) = 800,2 mVRMS â 800 mVRMS
Fig. 47 : Mesure de la tension moyenne U(DC).
Cas de la mesure de la sinusoĂŻde dâun rĂ©seau de distribution dâĂ©nergie Ă©lectrique.
Fig. 48 : Mesure de la valeur RMS du rĂ©seau de distribution dâĂ©nergie 230 VRMS 50 Hz avec une sonde diffĂ©rentielle haute tension appropriĂ©e.
ATTENTION : Ne jamais raccorder lâentrĂ©e dâun oscilloscope directement sur le rĂ©seau Ă©lectrique !
En effet, lâentrĂ©e de lâoscilloscope a un point commun avec la masse qui est raccordĂ©e Ă la prise de terre (PE : Protection Ălectrique). Aucune phase du rĂ©seau ne doit ĂȘtre raccordĂ©e Ă un point commun avec la masse Ă©tant elle-mĂȘme raccordĂ©e au conducteur PE car notre rĂ©seau de distribution Ă©lectrique est du type TT (TerreâTerre). Pour approfondir le sujet de ce type de rĂ©seau, nous invitons le lecteur Ă aller consulter le cahier technique n° 172 rĂ©digĂ© par Schneider Electric (disponible sur Internet). Si une des phases (que cela soit le neutre ou la phase) dâun rĂ©seau Ă©lectrique TT vient en contact avec la terre, cela prĂ©sente dans lâinstallation une condition de dĂ©faut Ă©lectrique qui doit faire dĂ©clencher un Dispositif DiffĂ©rentiel RĂ©siduel (DDR).
La seule façon de raccorder sur le rĂ©seau Ă©lectrique un appareil de mesure qui a un point commun avec la masse reliĂ©e au PE est dâutiliser une sonde diffĂ©rentielle qui ne prĂ©sente aucun point commun avec la masse. Il est donc exclu dâutiliser une sonde conventionnelle pour oscilloscope qui a un point de raccordement avec la masse.
Fig. 49 : Sonde diffĂ©rentielle haute tension utilisĂ©e entre autres pour les mesures sur des rĂ©seaux Ă©lectriques. Il y a lieu de se rappeler quâune tension efficace de 230 V reprĂ©sente une amplitude crĂȘte Ă crĂȘte de 650 Vpp. Il sâagit donc bien de haute tension !
Remarque : pour une mesure en mode diffĂ©rentiel sur un oscilloscope on peut utiliser deux sondes conventionnelles (sans relier la masse de celles-ci). Chaque sonde est raccordĂ©e sur un canal de lâoscilloscope dont un des deux canaux est paramĂ©trĂ© en inverse du signal. Il suffit dâactiver la fonction dâaddition des deux canaux pour obtenir la mesure en mode diffĂ©rentiel : Ch1 + Inv (Ch 2) = Ch1 â Ch 2.
Attention : les sondes conventionnelles ont une tension maximale admissible. Les sondes de catĂ©gorie II utilisĂ©es en Ă©lectronique admettent en gĂ©nĂ©ral une tension maximale de 300 V ce qui est insuffisant pour des mesures sur le rĂ©seau Ă©lectrique (on risque de les claquer). Seules les sondes haute tension 1000 V avec un facteur x100 peuvent ĂȘtre raccordĂ©es sur le rĂ©seau Ă condition quâelles soient utilisĂ©es par paires en mode diffĂ©rentiel sans raccorder la masse de celles-ci aux phases du rĂ©seau.
Le rĂ©seau de distribution dâĂ©nergie Ă©lectrique dont nous disposons dĂ©livre une tension efficace de 230 V Ă une frĂ©quence de 50 Hz et est de forme sinusoĂŻdale. Toutefois, la sinusoĂŻde du rĂ©seau comporte une lĂ©gĂšre distorsion comme nous allons lâobserver.
Fig. 50 : Signal sinusoĂŻdal avec lĂ©gĂšre distorsion dâun rĂ©seau de distribution dâĂ©nergie Ă©lectrique dâune tension efficace nominale de 230 V 50 Hz.
Mesure True RMSÂ : 232,5 VRMS.
Cette mesure est confirmĂ©e par le multimĂštre True RMS de chantier Fluke 28 qui est un appareil portable Ă double isolation et qui ne prĂ©sente aucun point commun avec la masse. La mesure est donc directement effectuĂ©e en mode diffĂ©rentiel. Simulation de mesure RMS average responding à lâoscilloscope : 232,2 VRMS.
Les deux mesures True RMS et RMS average responding sont cohĂ©rentes. En effet, la sinusoĂŻde du rĂ©seau est presque parfaite et peut donc ĂȘtre mesurĂ©e valablement avec un voltmĂštre RMS average responding sans que lâerreur de mesure ne soit significative.
Dans la derniĂšre expĂ©rience, nous allons observer la forme de la tension alternative Ă la sortie dâun transformateur. Cela va nous rĂ©server quelques surprises !
Nous avons rĂ©alisĂ© un montage avec un Variac qui alimente un petit transformateur dâalimentation dont le secondaire transfo est isolĂ© par rapport au rĂ©seau Ă©lectrique. Il nây a donc aucun danger Ă rĂ©aliser une mesure avec des appareils dont lâentrĂ©e prĂ©sente un point commun avec la masse : le transfo rĂ©alise une isolation galvanique par rapport au rĂ©seau Ă©lectrique. Tout se passe comme si un rĂ©seau du type IT (IsolĂ©âTerre) avait Ă©tĂ© recrĂ©Ă© avec le transformateur dâisolation galvanique.
Le Variac et le petit transfo ont Ă©tĂ© montĂ©s de maniĂšre pratique dans une ancienne carcasse dâappareil trouvĂ© sur le marcher aux puces (HP 8404A Leveling Amplifier)
Fig. 51Â : Montage dâun Variac et dâun petit transfo dâisolation galvanique dans une carcasse HP 8404A
Fig. 52Â : Montage du Variac sur la face avant de la carcasse.
Fig. 53Â : Montage du petit transfo dâisolation galvanique.
Voici le banc de mesure avec lâoscilloscope numĂ©rique TEK 7104, un voltmĂštre analogique RMS HP 400E average responding, un voltmĂštre analogique RMS HP 3400B RMS responding et un multimĂštre de chantier True RMS Fluke 28. Les entrĂ©es de tous les appareils de mesure sont Ă haute impĂ©dance et sont raccordĂ©es en parallĂšle sur la sortie du secondaire transfo sous test.
Fig. 54 : Banc de mesure pour le relevĂ© dâoscillogramme de la tension de sortie dâun transformateur et mesure de la tension efficace vraie au secondaire transfo.
Fig. 55 : Mesure True RMS et average responding de la tension de sortie transfo. Le Variac est réglé vers la position du minimum de tension pour obtenir une tension nominale de 8 VRMS au secondaire transfo.
Mesure de la tension efficace vraie, True RMSÂ : 8,002 VRMS.
Simulation de mesure RMS average responding à lâoscilloscope : 7,691 VRMS.  Cette mesure est erronĂ©e et on constate que lâerreur est flagrante.
La distorsion de la sinusoĂŻde de la tension de sortie du transfo est suffisante pour fausser la mesure avec un dispositif RMS average responding. Cette distorsion sâexplique par la saturation du noyau magnĂ©tique du transfo : le nombre de spires du primaire ne sont pas suffisantes et donnent pour rĂ©sultat une valeur dâampĂšresâtour trop Ă©levĂ©e. Ainsi, lâinduction Ă©lectromagnĂ©tique dans le noyau devient trop Ă©levĂ©e avec un ordre de grandeur au-delĂ de 12.000 Gauss (1,2 Tesla). Cette induction trop Ă©levĂ©e sature le matĂ©riau ferromagnĂ©tique du transfo et provoque ainsi une distorsion de la forme du courant alternatif au secondaire du transfo.
Dans la rĂ©alitĂ©, le nombre de spires du primaire transfo est appropriĂ©. Dans notre expĂ©rience, nous avons lĂ©gĂšrement survoltĂ© le primaire du transfo Ă lâaide du Variac de façon Ă accentuer le phĂ©nomĂšne de saturation du noyau magnĂ©tique du transfo.
Les mesures de tension efficace vraie peuvent légÚrement fluctuer en fonction de celle de la tension du réseau électrique au cours du temps (le temps de réaliser les clichés).
Fig. 56 : Mesure de la tension secondaire transfo (tension nominale 8 VRMS) sur un voltmÚtre RMS average responding HP 400E (à gauche) et sur un voltmÚtre RMS responding HP3400B (à droite). Il y a une légÚre parallaxe sur la droite du cliché ci-dessus.
Mesure de la tension efficace RMS responding : 8,00 VRMS.
Mesure RMS average responding : 7,75 VRMS (mesure erronée).
Mesure True RMSÂ : 7,98VRMS.
Fig. 57Â : Mesure de la tension nominale 8 VRMS secondaire transfo sur un multimĂštre True RMS
Fig. 58 : Mesure True RMS et average responding de la tension de sortie transfo. Le Variac est réglé vers la position du maximum de tension pour obtenir une tension nominale de 9 VRMS au secondaire transfo.
Mesure de la tension efficace vraie, True RMSÂ : 8,965 VRMS.
Simulation de mesure RMS average responding à lâoscilloscope : 7,904 VRMS.  Cette mesure est erronĂ©e et on constate que lâerreur est encore accentuĂ©e.
La distorsion de la sinusoïde de la tension de sortie du transfo est plus importante car la saturation du noyau du transfo a augmenté et accentue le phénomÚne de distorsion.
Fig. 60Â : Mesure de la tension nominale de 9 V au secondaire transfo sur un multimĂštre True RMS.
En conclusion de toutes les expĂ©riences qui ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es, Il y a lieu de bien retenir que les mesures des tensions alternatives sont dĂ©licates lorsquâelles sont effectuĂ©es sur un voltmĂštre conventionnel qui nâest pas certifiĂ© True RMS ou RMS responding. En effet, la plupart de ces voltmĂštres effectuent des mesures RMS average responding et sont donc de facto dĂ©pendantes de la puretĂ© de la sinusoĂŻde du signal mesurĂ©.
Un exemple particuliĂšrement critique de mesure est celle qui est effectuĂ©e Ă la sortie du secondaire dâun transformateur devant alimenter le filament dâun tube radiofrĂ©quence dâun amplificateur linĂ©aire de forte puissance. Nombreux sont les radioamateurs qui ont expĂ©rimentĂ© des amplificateurs linĂ©aires avec des tubes 2C39A, 4X150A, 4CX250B, 3CX1500A7, 4CX1000, 3-500Z, 3-1000Z, GU78B, ou autres QB4-1100, etc. Tous ces tubes radio doivent avoir une tension dâalimentation du filament rigoureusement exacte et prĂ©cise. Si la valeur de tension filament est par dĂ©faut ou par excĂšs, la durĂ©e de vie du tube est considĂ©rablement Ă©courtĂ©e.
Lâexplication est simple Ă comprendre : le but du filament est de chauffer la cathode pour provoquer une agitation thermoĂŻonique et crĂ©er une charge dâespace dâĂ©lectrons. Parfois, la cathode est Ă chauffage direct : le filament est la cathode. Celle-ci doit ĂȘtre Ă une tempĂ©rature optimale pour bĂ©nĂ©ficier des propriĂ©tĂ©s Ă©missives dâĂ©lectrons sans vieillissement prĂ©maturĂ© de cette cathode. En effet, dans un tube radio de puissance, lâanode « arrache » littĂ©ralement les Ă©lectrons de la cathode.
Rappelons-nous la dĂ©finition dâune tension efficace : valeur de tension continue qui apporterait une mĂȘme dissipation de puissance que celle qui est apportĂ©e par la tension alternative du signal Ă mesurer si elle Ă©tait appliquĂ©e Ă une mĂȘme rĂ©sistance. Ici, la rĂ©sistance est le filament et la puissance dissipĂ©e dans celui-ci est crĂ©Ă©e par effet Joules pour porter le filament Ă une tempĂ©rature optimale.
On comprend mieux Ă prĂ©sent que la mesure de tension filament doit ĂȘtre effectuĂ©e par un voltmĂštre True RMS car la forme de la tension Ă ses bornes a subit la distorsion de la sinusoĂŻde du rĂ©seau Ă©lectrique et surtout celle du transformateur dâalimentation.
Fig. 61 : Voici les vieux multimĂštres poussiĂ©reux qui appartenaient Ă grand-papa. Ces voltmĂštres ne sont pas True RMS mais sont tous du type average responding. Attention Ă ce que lâon mesure, ou ce que lâon croit mesurer.
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