Projet HAARP recherche dans l'Ionosphère

HAARP - Alaska

Le projet HAARP (High Frequency Active Auroral Research Program) en Alaska a été lancé comme un programme de recherche ionosphérique financé conjointement par l’US Air Force, l’US Navy, l’Université d’Alaska Fairbanks (UAF) et l’Agence de développement de la recherche avancée de la défense (DARPA). Il a été conçu et construit par la BAE Advanced Technologies (BAEAT). Son objectif initial était d’analyser l’ionosphère et d’étudier le potentiel de développement d’une technologie d’amélioration pour les communications radio et pour la surveillance. Il permettait ainsi d’améliorer la performance des satellites et la communication avec les sous-marins, selon des scientifiques financés par la Marine et l’Armée de l’Air des États-Unis.
La construction d’un tel complexe était techniquement difficile et la puissance consommée par le projet a entraîné des coûts exorbitants. Aux fils du temps ses opposants l’ont accusé de générer des catastrophes, des orages, des pannes d’électricité, des phénomènes surnaturels aux États-Unis, mais aussi dans le monde entier.

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Entre 1990 et 2014, les propriétaires étaient le laboratoire Air Force Research Laboratory (ARFL) de la base aérienne de Kirtland au Nouveau-Mexique et l’Université de l’Alaska de Fairbanks (UAF) de la base Gakona en Alaska. Lorsque le financement de l’USAF (United State Air Force) pour la recherche et le développement a diminué, des efforts ont été déployés afin de préserver cette ressource de recherche nationale unique en son genre. Le 11 août 2015, l’équipement de recherche a été transféré à UAF dans le cadre d’un accord de partenariat en matière d’éducation (EPA). À l’heure actuelle il n’y a plus de membre militaire affecté à HAARP.

Le but actuel médiatisé est l’observation des processus résultant de l’utilisation de l’IRI (Ionosphéric Research Instrument) de manière contrôlée.

Cette observation permet aux scientifiques de mieux comprendre les processus qui se produisent en permanence sous la stimulation naturelle du soleil. Cette recherche se divise en deux catégories : une catégorie « actives » qui nécessite l’utilisation d’instruments de recherche ionosphériques et une catégorie « passive » qui n’utilise que des instruments de surveillance.

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HAARP (photo UAF)

En vrai c’est quoi HAARP ?

L’instrument principal de recherche ionosphérique est un réseau de 180 antennes dipôles croisé dans les ondes décamétriques réparties sur 13,35 hectares et capable de diffuser 3,6 mégawatts dans la haute atmosphère et l’ionosphère. Les fréquences d’émission sont sélectionnées dans la gamme de 2,7 à 10 MHz et comme les antennes forment un réseau multiéléments sophistiqué, le faisceau transmis peut prendre de nombreuses formes. Il peut être balayé sur une large plage angulaire et plusieurs faisceaux peuvent être formés. L’installation utilise 30 armoires d’émetteurs, chacun avec 12 émetteurs de 10 kilowatts, pour atteindre la puissance de transmission de 3,6 Mégawatts. En analysant les ondes radio rebondissant sur les particules, les chercheurs peuvent mesurer précisément la perturbation causée par l’activité cosmique des rayons du soleil, dans l’ionosphère.

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Les infrastructures avec les émetteurs (photos UAF)

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Le puissant groupe électrogène totalement indépendant et la salle de contrôle (Photos UAF)

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L’ionosphère commence à environ 60 à 80 km d’altitude et s’étend jusqu’à plus de 500 km d’altitude. Il y a des électrons et des ions libres dans l’ionosphère avec lesquels les ondes radio peuvent interagir. Les ondes radio HAARP chauffent les électrons et créent de petites perturbations similaires aux types d’interactions qui se produisent dans la nature. Les phénomènes naturels sont aléatoires et souvent difficiles à observer. Avec HAARP, les scientifiques peuvent contrôler ou/et quand les perturbations se produisent afin de pouvoir mesurer leurs effets.
Il est possible de réaliser des expériences à volonté pour créer des structures de plasma et des irrégularités. Ils utilisent l’Ionosphère comme une antenne pour exciter les ondes de basse fréquence et créer une lueur lumineuse semblable aux aurores lumineuses.
Étant donné que l’ionosphère est intrinsèquement un milieu turbulent qui est à la fois agité et renouvelé par le soleil, les effets induits artificiellement sont rapidement effacés. En fonction de la hauteur de l’ionosphère où l’effet est produit à l’origine, la durée des effets n’est plus détectable de 1 seconde à 10 minutes.

(Ici un exemple d’ionogramme pris lors des jours d’absorptions faibles. Il est caractérisé par des réflexions multiples — @ctfallen)

La dernière fois que HAARP Alaska fut opérationnelle, c’était du 30 juillet au 1er août 2018. La prochaine campagne sera au début de l’hiver 2018. Les données recueillies par ces instruments, comme la Digisonde, sont archivées et mises à la disposition des chercheurs et du public. Les publications des recherches de HAARP peuvent être demandées à cette adresse UAF-GI-HAARP@alaska.edu et consultées sur cette page GI.alaska.edu — haarp-research 1990-2010.

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À chaque campagne, HAARP demande aux radioamateurs du monde entier d'envoyer des rapports d'écoute WSPR qui sont chaque fois récompensés par une carte QSL.

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HAARP nous assure que la santé et la sécurité ont été au centre des préoccupations lors de la conception de l’émetteur et du réseau d’antennes HF. Il n’y a aucun emplacement sur ou hors site où le champ électromagnétique dépasse les normes de sécurité pour l’exposition définies par IEEE/ANSI C95.1-1992 et le rapport NCRP n° 86. HAARP n’est pas un projet classifié et est de ce fait ouvert au public. Une étude d’impact sur l’environnement (EIE) a été réalisée en 1992-1993 conformément à la loi sur la politique environnementale nationale. Les documents relatifs au processus d’impact sur l’environnement ont toujours été, et sont à présent publics.

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Régulièrement HAARP ouvre ses portes au public, la prochaine fois ce sera le 25 août 2018. (Affiche UAF)

Théorie complotiste ?

Actuellement, ce que racontent les adeptes de la théorie du complot (également désignés par les néologismes conspirationnisme ou complotisme) au sujet de HAARP n’est que pure élucubration. Néanmoins si HAARP Alaska est contrôlé, il n’en va pas de même pour d’autres HAARP dans le monde et cela n’a peut-être pas toujours été le cas.

Sur leur site Web de l’Université de l’Alaska de Fairbanks, GI.alaska.edu — FAQ d’où ces infos proviennent, HAARP répond très justement à des questions brûlantes comme celles-ci, car on ne badine pas avec ces choses-là :

  • « HAARP peut-il contrôler ou manipuler la météo ? ». Leur réponse est : les gammes de fréquences transmises par HAARP (2,7 à 10 MHz) ne sont pas absorbées ni dans la troposphère ni dans la stratosphère, les deux niveaux de l’atmosphère qui produisent le temps sur Terre. Comme il n’y a pas d’interaction, il n’y a aucun moyen de contrôler la météo.
    Le système HAARP est essentiellement un grand émetteur radio. Les ondes radio interagissent avec les charges et les courants électriques et n’interfèrent pas de manière significative avec la troposphère. De plus, si les tempêtes ionosphériques provoquées par le soleil lui-même n’affectent pas la météo, il n’y a aucune chance que HAARP puisse le faire non plus.
  • À cette autre question, « HAARP peut-il exercer un contrôle mental sur les personnes ? ». Ils répondent : la neuroscience est un domaine d’étude complexe réalisé par des professionnels de la santé, et non par des scientifiques et des chercheurs de HAARP. L’Ingénieur principal du projet Chris fallen KL3WX sur twitter écrivait dernièrement : « LIEN. Les ondes ELF détectées sur le terrain par les auteurs avaient une force de champ magnétique de seulement ~ 10 femtotesla. 10 femtotesla ! C’est 1e-14 Tesla. Pour comparer, le champ géomagnétique de la terre est ~ 50 microteslas sur le terrain, ou 5 milliards de fois plus fort que l’ELF de HAARP !
  • Et enfin : “HAARP peut-il créer des chemtrails ?”. La réponse est : tout comme l’eau provenant du tuyau d’échappement de votre voiture se condense pour produire un brouillard glacé par un froid matin d’hiver en Alaska, l’eau des gaz d’échappement des moteurs à réaction se condense dans la haute atmosphère très froide. HAARP ne produit pas d’eau dans l’atmosphère. Il n’a pas la capacité de libérer des gaz ou des liquides et n’interagit pas avec l’eau existante dans les nuages.

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Un projet HAARP peut intéresser bon nombre de pays lors d’un conflit ou une guerre afin de modéliser le contrôle des communications. Nous avons vu par exemple avec les radars OTH (le pic vert russeles radars qui nous protègent — que les communications entre les unités militaires prennent de plus en plus d’importance. L’intérêt principal au sol, en mer ou dans les airs, est de toujours pouvoir communiquer efficacement. D’où la maîtrise des différents facteurs de propagation. Une guerre électronique peut être lancée en supprimant ou en ayant le contrôle des communications de l’ennemi. On se rend compte que c’est un enjeu primordial.

Notions de physique de l’atmosphère :

L’atmosphère terrestre est divisée en plusieurs régions variant en densité et en composition selon l’altitude au-dessus de la surface du globe. La partie inférieure de l’atmosphère est appelée la troposphère et s’étend jusqu’à la tropopause située à une altitude d’environ 10 à 15 km selon la latitude. L’oxygène O² et l’azote N² sont les gaz dominants dans cette région. La stratosphère est une région calme et sans nuage. Les gaz y sont encore assez denses pour que des ballons à air chaud puissent grimper jusqu’à des altitudes de 15-20 km et ceux à l’hélium jusqu’à environ 40 km. Mais l’air se raréfie rapidement et la composition en gaz se modifie sensiblement au-delà de ces altitudes. À 50 km commence la mésosphère, à nouveau caractérisée par un gradient de température négatif dû essentiellement à l’émission infrarouge par le CO². La température devient minimum à la mésopause. Au-dessus de 85 km commence la thermosphère où la température augmente fortement, jusqu’à atteindre une valeur quasi constante.
Au fur et à mesure que l’altitude augmente, les rayons UV intenses du Soleil [HV] sont moins absorbés. À partir de 80 km environ débute l’ionosphère. Elle a à la fois les propriétés d’un gaz et d’un plasma et se comporte comme un fluide d’atomes et de molécules. Au-delà d’une certaine altitude de l’ordre de 500 ou 1000 km la densité décroît rapidement marquant le début de l’exosphère.
Dans l’ionosphère on définit plusieurs couches d’ionisation, les régions D, E, F1 et F2, caractérisées, en fonction de l’altitude, par la densité en électrons et le type d’interaction avec les ondes radio.

Atmoshere terre

La région D a la faculté d’absorber les ondes radio, mais disparaît pendant la nuit. La couche E est la première à avoir été découverte et à la propriété de réfléchir les ondes radio. Elle est donc particulièrement importante pour les communications radio. [Elle sert par exemple à transmettre les signaux des radars OTH] C’est une sorte de miroir utilisable sur ses deux faces, réfléchissant vers le haut et vers le bas. La région F se subdivise en F1 et F2. La couche F1 est directement dépendante du lever et du coucher du soleil. Après le coucher, la couche F1 diminue fortement pour laisser la place à la couche F2 qui est la couche la plus intéressante pour les communications HF. Elle permet des communications HF.

Propagation ionosphere

Une communication longue distance en HF, qui se propage par de multiples rebondissements ou réflexions entre l’ionosphère et le sol, arrive souvent atténuée à cause d’interférences entre des signaux qui ont voyagé entre l’émetteur et le récepteur. Vu le nombre croissant de systèmes soumis aux caprices de l’ionosphère, on peut comprendre tout l’intérêt de vouloir mieux comprendre, et contrôler localement, ses propriétés.

On comprend aisément aussi que l’ionosphère peut déformer, réfléchir ou absorber les signaux radio et donc affecter de multiples façons de nombreux systèmes de télécommunications sol-sol ou sol-espace, systèmes radars, systèmes de positionnement par satellites comme GPS ou Galileo de surveillance tant civile que militaire. Conjointement ils espèrent donc que HAARP permettra des progrès significatifs dans la compréhension de l’ionosphère, en stimulant et en contrôlant les processus de constitution des plasmas dans des zones définies avec précision. Là est tout l’enjeu du projet HAARP.

Voici une courte vidéo lors des tests en automne 2018 :

L'antenne HAARP

Conclusion :

♦ Le projet HAARP le plus connu est celui des USA en Alaska, mais il existe d’autres projets similaires dans d’autres pays, par exemple le projet EISCAT qui a des antennes et des infrastructures dans plusieurs pays au nord de l’Europe [Suède, Finlande, Norvège].

Eiscat 3d illustrat

Voici un croquis illustrant la répartition actuelle des installations EISCAT avec un exemple de couverture instantanée [en bleu] et les ajouts de base [en rouge] pour l’étude d’un concept proposé.
La préparation de ce projet a pris fin le 31 août 2017 et la construction du nouveau projet EISCAT3D Stage 1 [E3DS1] a démarré le 1er septembre 2017. La construction en cours de EISCAT3D est principalement financée par les associés EISCAT. Retrouvez à cette adresse eiscat.se archive toutes les archives s’y rapportant.

♦ Il existe d’autres projets moins connus, mais certainement très intéressant comme le projet SURA en Russie. Le complexe radio multifonctionnel “Sura” est destiné à l’étude de l’ionosphère et est situé près de la ville de VasilSursk dans la région de Nijni Novgorod. Il est géré par l’Institut de recherche et de développement de Nijni Novgorod. Le complexe comprend des antennes, un bâtiment complexe de transmission radio, un poste de transformation, un laboratoire et un bâtiment économique.
Le “poste de chauffage — Sura” a été construit à la fin des années 70 et mis en service en 1981. À l’origine, l’installation de Sura était financée par le ministère de la Défense. Aujourd’hui, le financement est assuré dans le cadre du programme fédéral ciblé “Intégration” [projet n o 199/2001]. L’Institut de Radio-Physique Scientifique et de Recherche [NIRFI] a mis au point la création d’un “Centre d’utilisation collective de SURA”.
La base de Sura se compose de trois émetteurs radio à ondes courtes PKV-250 dans la gamme de fréquences de 4-25 MHz avec une puissance de 250 kW chacun [0,8 MW au total]. Le réseau d’antennes se compose de 12X12 dipôles croisés divisés en trois sous-réseaux identiques dans la direction magnétique nord ± sud [environ 9° à l’est du nord géographique] et peut être utilisé dans la gamme de fréquences de 4,5 ± 9 MHz avec les polarisations circulaires gauche et droite. Chaque sous-réseau d’antennes est totalement indépendant ainsi un des sous-réseaux est utilisé comme antenne émettrice, tandis qu’un autre est utilisé comme antenne de réception. Bibliotecapleyades.net/PDF

Et d'autres renseignements ici :

Wikimapia.org/6514695/ru

♦ Le projet china's Giant Ionosphere LIEN en Chine — Popularmechanics.com/military

♦ Le radiotélescope d’Arecibo se situe sur la côte nord de l’île de Porto Rico. Il est exploité par l’université Cornell avec un accord de coopération avec la Nationale Science Foundation. L’observatoire fonctionne sous le nom de National Astronomy and Ionosphere Center [NAIC] même si les deux noms sont officiellement utilisés. Ce radiotélescope est fréquemment utilisé lors des essais de HAARP.

Tous ces projets se font uniquement dans le but de comprendre et de contrôler les communications, soit dans un but pacifique et pour certains malheureusement dans un but militaire à peine voilé !

Malheureusement après une inspection du site, la National Science Foundation (NSF) annonce qu'il y a un risque imminent d’effondrement du radiotélescope, rendant périlleuse toute tentative de réparation. En conséquence le radiotélescope est définitivement hors service et son démantèlement est prévu à court terme. Finalement, il s'effondre totalement le 1er décembre 2020 à 7 h 53, heure locale).

Sources :

Photos : Université de l'Alaska de Fairbanks (UAF), Google Earth, Eiscat - Scientifique Association. Photos by Craig Heinseman

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Le projet haarp (900.8 Ko)

Photos de quelques systèmes

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