âU3â â âB.4UUâ â âON4UUâ

1892 â 1960
1. Avant et pendant la guerre de 14-18.
Radioamateur de la premiĂšre heure, Paul De Neck (1892-1960) a prĂ©sidĂ© Ă la naissance de lâamateurisme dans notre pays.
Selon âQSTâ (01/1930, p.50), il fit ses dĂ©buts en 1908.
« Mr. De Neck started his ham career in 1908, with the usual array of coherers and ignition coils. There followed a period of experimentation with arcs, huge spark coils, crystal detectors, etc. »
Selon une autre source â un article signĂ© â4ELâ, Paul Turlot de La LouviĂšre et publiĂ© dans âQSOâ de Juin 1936 (p.99) â ses premiers essais, en rĂ©ception il est vrai, remontent Ă lâannĂ©e 1909.
« En 1909, dĂ©jĂ , il faisait de lâĂ©coute sur rĂ©cepteur Ă galĂšne, puis sur dĂ©tecteur Ă©lectrolytique. En 1910, il dĂ©buta dans lâĂ©mission dâamateur employant avec succĂšs une bobine de Ruhmkorff de 10 cm. dâĂ©tincelle, alimentĂ©e par le secteur 220 volts continu vibrĂ© par un interrupteur de Wehnelt. Il utilisait dĂ©jĂ alors lâĂ©clateur tournant et les selfs en ruban spiralĂ©. Au moment oĂč Laeken faisait ses premiers essais de tĂ©lĂ©phonie sans fil, 4UU travaillait en tĂ©lĂ©phonie, Ă courte distance, utilisant lâarc de Poulsen, lâarc Moretti, les microphones Ă granules du type Vanny ou Solid Back. Il fit aussi, Ă cette Ă©poque, des essais de tĂ©lĂ©mĂ©canique, des enregistrements de signaux avec un ampli microphonique Ă granules. »
Avant la PremiĂšre Guerre mondiale toujours, Mr. De Neck fut membre fondateur du « Cercle belge dâĂ©tudes radioĂ©lectriques » (CBER), dont les locaux Ă©taient situĂ©s dans le parc du Palais dâEgmont Ă Bruxelles, lieu de rendez-vous des âsans-filistesâ et futurs amateurs-Ă©metteurs de lâĂ©poque.
« About 1913, together with about thirty other experimenters, he was instrumental in forming the first Belgian amateur society. » (âQSTâ, Ibid.)
Pendant la 1Ăšre guerre mondiale, il fut incorporĂ© dans les services de la radio militaire. (âSergent-monteur vdg Ă la TSF militaire, campagne de 1914-1918â)
« During the war he got a lot of experience in the âsignal corpsâ of the Belgian army, and also collected a considerable amount of German radio apparatus ! This latter acted as a beginning for Mr. De Neckâs amateur station after the war. » (âQSTâ, Ibid.)
2. La pĂ©riode de lâentre-deux guerres.
AprĂšs la guerre de 14-18, devenu ingĂ©nieur Ă©lectricien-mĂ©tallurgiste A.I.Mâs (promotion 1920), il reprend toute son activitĂ© dâamateur-Ă©metteur.
« Les anciens se rappellent encore ses Ă©missions, en 1921, avec Flieg 600 pĂ©riodes, Ă©metteur Ă Ă©tincelles ; puis avec lampes RS5C II et Hartley, sur 200 mĂštres de longueur dâondes. Descendant ensuite entre 70 et 90 mĂštres, il rĂ©alisa les premiĂšres liaisons avec les U.S.A. et fit de nombreuses liaisons europĂ©ennes. » (âQSOâ, Ibid.)
Sa carriÚre professionnelle le conduisit ensuite à Verviers. ON4BK, J. Mussche, écrivit en Juin 1960 en hommage à son ami décédé :
« Jeune ingĂ©nieur, il avait groupĂ© autour de lui Ă Verviers, un certain nombre dâamateurs de âtĂ©lĂ©graphie sans filâ comme on disait alors, et crĂ©e le Radio-Club de lâEst ( ?). Certains de ces amateurs sâadonnĂšrent avec lui Ă la pratique de lâĂ©mission ». (CQ-QSO 06/1960, p.130)
PrĂ©cisons quâil ne sâagissait pas du âRadio Club Belge de lâEstâ (R.C.B.E.), fondĂ© en 1922, mais bien du âCercle VerviĂ©tois dâĂtudes RadioĂ©lectriquesâ (C.V.E.R.), qui vit le jour en 1923 sous lâimpulsion du PĂšre Ernest Verreux et dont Mr. De Neck Ă©tait le secrĂ©taire.
« Pour toute demande dâadmission et renseignements, sâadresser au PrĂ©sident, le R.P. Verreux, 16 rue de Rome ou au secrĂ©taire M. Paul de Neck, 91 avenue de Spa » (âCourrier du Soirâ de Verviers, 20/1/1924)

(Photo : Archives de Mr. Thomas Lambiet)
En sa séance du 16 novembre 1924, le Président du C.V.E.R. communique :
« Par suite dâun deuil cruel, notre dĂ©vouĂ© secrĂ©taire Mr. Paul de Neck, lâĂ©rudit ingĂ©nieur et compĂ©tent sans-filiste va devoir nous quitter ; câest pour nous une perte bien sensible, qui sera heureusement attĂ©nuĂ©e par les communications hebdomadaires quâil se propose de nous faire parvenir concernant toutes les nouveautĂ©s parues en T.S.F. Notre cher PrĂ©sident fait lâĂ©loge, combien mĂ©ritĂ©, de notre dĂ©vouĂ© secrĂ©taire qui non seulement fut un des fondateurs du C.V.E.R., mais fut un de ceux qui lui infusĂšrent vie et vigueur par ses nombreuses communications si documentĂ©es. » (âCourrier du Soirâ de Verviers, 23/11/1924)
TransfĂ©rĂ© Ă Malines, il y fonda le Radio-Club Malinois et initia ses membres Ă la pratique de lâĂ©mission dâamateur.
Sa carriĂšre lâamena ensuite Ă Bruxelles, oĂč il rejoignit la FĂ©dĂ©ration des âCercles Belges dâĂtudes RadioĂ©lectriquesâ, le rendez-vous des amateurs-Ă©metteurs Ă cette Ă©poque. Il en devint le trĂ©sorier. Il participa Ă la fondation du RĂ©seau Belge, dont il devint le PrĂ©sident (âGeneral
Managerâ) le 27 juin 1926, succĂ©dant Ă Robert Deloor, P2.
« (âŠ) le prĂ©sident M. R. Deloor fit part de lâobligation dans laquelle il se trouvait de donner sa dĂ©mission. AttachĂ© depuis peu aux services des ondes courtes de la S.B.R., firme commerciale, et spĂ©cialement aux liaisons Belgique-Congo, il ne peut, dâaprĂšs les statuts de lâIARU, conserver la direction du R.B. Sur sa proposition, la prĂ©sidence est passĂ©e Ă lâun de nos vieux amateurs, M. de Neck, lequel accepte et, aprĂšs un vif Ă©loge de notre plus grand as, aborde la discussion du point principal de lâordre du jour. » (âLâAntenneâ N°171, 4/7/1926)


Force est de constater que les sans-filistes bruxellois de la premiĂšre heure utilisaient tous des indicatifs âune lettre, un/deux chiffresâ et quâils imposĂšrent (quâils tentĂšrent dâimposer) ce « systĂšme de la majoritĂ© » (âLâAntenneâ N°127, 1/9/1925) comme indicatifs officiels du âRĂ©seau Belgeâ, une parenthĂšse somme toute, qui fut âbalayĂ©eâ par lâArrĂȘtĂ© Royal du 30/10/1926 ⊠et le retour au 4 !
Comme lâĂ©mission dâamateur, quoique tolĂ©rĂ©e, Ă©tait interdite Ă ses dĂ©buts, les cartes QSL restaient fort discrĂštes sur lâidentitĂ© et/ou lâadresse de leurs propriĂ©taires. Paul De Neck utilisa successivement les indicatifs : U3, B.4UU et ON4UU.



Amateur trĂšs actif, il obtint le diplĂŽme WAC (âWorked All Continentsâ) en tĂ©lĂ©graphie le 14/1/1928 et en tĂ©lĂ©phonie, le tout premier certificat dĂ©cernĂ© par lâARRL, le 11/3/1930.
Il démissionna de sa fonction de Président du Réseau Belge en 1936.
« Le jour vint oĂč ses obligations professionnelles devinrent trop absorbantes pour lui permettre de sâoccuper encore activement de la direction du RĂ©seau, et câest dans un Ă©lan de reconnaissance et dâaffection que sa nomination comme PrĂ©sident dâHonneur fut dĂ©cidĂ©e. » (âCQ-QSOâ, Juin 1960, p.130)
3. AprĂšs la Seconde Guerre mondiale.
Licences supprimĂ©es en aoĂ»t 1939, Ă©metteurs remis aux autoritĂ©s le 10 mai 1940, les radioamateurs belges mettront beaucoup de temps aprĂšs la guerre avant de rĂ©cupĂ©rer leur permission dâĂ©mettre.
DĂ©but mai 1946, tous les anciens titulaires dâune licence dâĂ©mission ont reçu un courrier de la RTT, leur permettant dâintroduire une demande afin de recevoir une autorisation provisoire, valable jusquâau 1er janvier 1947.
Avant cette date fatidique, tous devaient repasser lâexamen en vue de lâobtention du certificat dâopĂ©rateur.
Ce passage par la case âexamenâ ne fut certainement pas au goĂ»t de lâancien PrĂ©sident du RĂ©seau Belge.
Nous reproduisons le courrier échangé entre Paul De Neck et la RTT.
Il ne cessa cependant jamais de sâintĂ©resser au hobby. Parmi les derniers faits saillants de sa brillante carriĂšre de radioamateur, retenons la signature du livre dâor dâON4UB Ă lâExpo 58 et sa participation Ă lâinauguration de la station nationale de lâUBA en Mars 1959 Ă Kraainem.

Anecdote
Incendie chez ON4UU
En février 1979, Ernest qui avait vécu une fermeture de son cinéma qui ne répondait plus aux normes, était pour ainsi dire ruiné et ON4XJ lui avait trouvé un QRA gratuit à Andrimont.
Sa station était installée dans un petit cabanon en bois qui hélas a brûlé complÚtement probablement suite à un court circuit.
Mais notre 4UU nâavait plus les moyens de racheter du matĂ©riel et câest ainsi que jâai eu lâidĂ©e dâune opĂ©ration sauvetage via le GDV.
Ce fut un succÚs et une ligne Drake complÚte lui fut remise et je me souviens encore de ses larmes à la réception.
Voici le texte publiĂ© dans le GDV-Press de lâĂ©poque :

Documents
Quelques photos











