D’ici quelques semaines, le 12 avril, le nano-satellite liégeois O.U.F.T.I., acronyme de Orbitral Utility for Télécommunications Innovations devrait être envoyé en orbite depuis le Centre Spatial
Guyanais.
Le professeur d’aérospatiale et de mécanique à l’Ulg Gaëtan Kerschen, et le professeur Jacques Verly avaient lancé le projet en 2007. Sa vocation première était pédagogique. L’idée était de proposer aux ingénieurs de l’Ulg de compléter leur formation fort théorique en prenant part à un projet grandeur nature. Les étudiants en ingénierie de Gramme et de l’ISIL ont également mis la main à la pâte.
Intégration du premier satellite entièrement conçu à L'ULg et en Belgique. OUFTI-1. Au Centre spatial de Liège CSL au Sart Tilman. Prof Jacques Verly et Gaetan Kerschen/ Photo : ULg - Jean Louis Wertz
En premier lieu, il jouera un rôle dans le domaine des télécommunications.
Il est le premier satellite à être lancé avec un protocole D-Star à bord. Ce protocole est utilisé par la communauté des radioamateurs et va leur permettre de recevoir des signaux de qualité bien meilleure. La seconde vocation d’OUFTI est de
transporter des cellules solaires à rendement amélioré. Dans l’espace, il ne s’agit pas du même type de panneaux solaires que sur les maisons.
Ceux-ci ont un rendement qui tourne aux alentours de 15 % d’énergie utile. Les cellules solaires d’OUFTI, elles, auront un rendement de 30 % !
Pour rappel OUFTI-1 a vu le jour en ambiance ultra-propre près des simulateurs Focal du Centre Spatial de Liège (CSL). Il s’agit d’un cube couvert de panneaux solaires, qui tient dans la main (volume d’1 l), pèse à peine plus qu’une boîte de sucre en morceaux (masse d’1 kg), et consomme autant d’électricité qu’une horloge électrique (puissance d’1 W). On doit son délicat accouchement - l’assemblage et l’intégration de ses composants miniaturisés - aux mains expertes des professeurs Kerschen de LTAS/Université de Liège et professeur Verly de l'Institut Montefiore/Université de Liège, les ingénieurs Valery Broun (Maître assistant à l’ISIL), Nicolas Crosset et Xavier Werner (Intelsig/Institut Montefiore). Avec une télé-surveillance, depuis Singapour, d’Amandine Denis du Département d’aérospatial et mécanique/ULg et de Jonathan Pisane, qui ont joué un rôle primordial dans la mise en œuvre du premier nano-satellite belge.
Ce lancement est financé par la Commission européenne, il est maintenant envisagé le12 avril 2016. Vu son faible coût et une certaine flexibilité, la technologie « CubeSat » se prête bien à une multiplication de nano-satellites spécialisés pour mener à bien des collectes spécifiques de données et des observations régulières.