lundi, mars 31

Le RCBE - Radio Club belge de l'Est

A Verviers, les adeptes du ‘Tripotage sans fil’- comme on disait alors – se groupĂšrent dĂšs 1922 sous l’égide de Laurent HENROTAY.

Remontons plus de cent ans en arriùre


Laurent Joseph Henrotay vit le jour le 8/11/1892 Ă  Chaineux. DĂšs son plus jeune Ăąge, il fut attirĂ© par le mystĂšre de l’électricitĂ© et de ses applications.

En 1912, il entre Ă  la SociĂ©tĂ© d’ElectricitĂ© de L’Est de la Belgique. Avec l’aide d’un ancien condisciple, il Ă©tudie avec sĂ©rieux et rĂ©alise certaines expĂ©riences sur les courants continus et alternatifs. Au dĂ©but de 1913, il se rend Ă  Paris. Il s’y met en rapport avec la Maison PĂ©ricaud, spĂ©cialisĂ©e en appareils de physique et d’électricitĂ©. Il revient Ă  Verviers peu avant aoĂ»t 1914.

Laissons le Ă©voquer quelques souvenirsÂč :

« En rentrant en Belgique, aprĂšs mon sĂ©jour Ă  Paris, la T.S.F. m’avait ensorcelĂ© et je commençai mes premiers essais de rĂ©ception avec un rĂ©cepteur Ă  galĂšne et un autre Ă©lectrolytique. Survint la guerre. AprĂšs celle-ci mes parents hĂ©bergĂšrent des soldats français du GĂ©nie, qui prĂ©cisĂ©ment utilisaient dans leurs services les fameux amplis Ă  trois lampes TM. Ces amplis font mon Ă©merveillement
 et aprĂšs de nouveaux voyages Ă  Paris, je dĂ©cide, aidĂ© par mes parents d’ouvrir en Crapaurue le premier magasin de radio. Je vends des galĂšnes, des accessoires, des Ă©couteurs 


En 1920, je rapporte de Paris un ampli haute frĂ©quence Ă  4 lampes qui me permet de pousser  plus avant et de transformer mon premier poste en un deux lampes Ă  couplage par capacitĂ©s.

La Tour Eiffel est alors le seul émetteur puissant de radiotéléphonie à heures réguliÚres. Le poste récepteur construit par mes soins est le premier à Verviers à écouter la Tour Eiffel sur deux lampes 


Ainsi, Ă  chaque voyage, je rapportais des nouveautĂ©s. J’avais aussi l’occasion d’entrer en relation avec des personnalitĂ©s, des amateurs et notamment avec Joseph Roussel en sa petite pharmacie de Juvisy. Il Ă©tait secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la SociĂ©tĂ© Française d’Etudes de T.S.F. ; il devait devenir le premier PrĂ©sident d’Honneur du Radio-clubÂȠ».

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Âč « Le Radio-Club Belge de l’Est a 35 ans »,  ‘GDV PRESS’, janvier 1975 (pp. 1-2) et fĂ©vrier 1975 (pp. 1-3).
ÂČ Joseph Roussel : « Ce que j’ai vu et entendu en Belgique », La TSF moderne, Juillet 1926, pp. 400-402.

« En mon magasin de Crapaurue, les amateurs se prĂ©sentaient de plus en plus nombreux. Ainsi fus-je amenĂ© Ă  la constitution d’un club d’amateurs. La sĂ©ance de constitution du Radio Club de l’Est se tint au second Ă©tage du cafĂ© de l’Emulation, place du Martyr Ă  Verviers le 26 mars 1922.

La publicitĂ© faite autour de notre petit noyau d’amateurs nous incita bientĂŽt Ă  chercher un local qui ne fut pas un cafĂ© et oĂč nous pourrions Ă©ventuellement installer du matĂ©riel. Nous ne cherchĂąmes pas longtemps et trouvĂąmes ce local au 2Ăšme Ă©tage de l’UniversitĂ© Populaire, 50, rue TranchĂ©e oĂč Madame Peltzer de Clermont voulut bien nous accueillir. Nous y rencontrĂąmes Monsieur Lambion, alors directeur de l’école de mĂ©canique, qui se dĂ©voua et nous aida dans nos premiers pas.

La sĂ©ance d’inauguration du Radio-Club eut lieu le 8 aoĂ»t 1922. En notre nouveau local, nous avions installĂ© un appareil rĂ©cepteur qui, Ă  l’émission de midi, fut remarquable de puissance et de puretĂ©. HĂ©las, celle du soir, Ă  5 heures, devant un public qui avait rĂ©pondu nombreux Ă  notre appel, fut dĂ©favorisĂ©e par de nombreux parasites. Par la suite, nous fĂ»mes plus heureux.

Une visite collective au Centre de l’Observatoire Royal d’Uccle nous valut plusieurs dizaines de nouveaux membres.

Le Radio-Club de l’Est Ă©tait lancĂ©. Les nouveaux adeptes qui rivalisaient d’initiatives, s’intĂ©ressaient de plus en plus Ă  la radio et commencĂšrent vers fin novembre 1922 Ă  faire de l’émission ».
Tels sont, briĂšvement rĂ©sumĂ©s par son premier PrĂ©sident, la naissance et les premiers mois de la vie du Radio-Club Belge de l’Est.
La presse locale de Verviers (les journaux ‘Le Jour’ et ‘Le Courrier du Soir’) fit un large Ă©cho aux expĂ©rimentations de TSF menĂ©es par Laurent Henrotay.
DĂšs le dĂ©but de l’annĂ©e 1922, Le Courrier du Soir faisait l’éloge des ‘Merveilles de la tĂ©lĂ©phonie sans fil’ et titrait : « Nous entendons Ă  Verviers un concert donnĂ© Ă  la Tour Eiffel ».
« M. Henrotay, Ă©lectricien, rue Crapaurue Ă  Verviers a, comme j’ai dĂ©jĂ  eu l’occasion de le dire, installĂ© un appareil rĂ©cepteur de tĂ©lĂ©graphie et de tĂ©lĂ©phonie sans fil qui permet d’assister notamment aux auditions donnĂ©es par la Tour Eiffel. (
) M. Henrotay admet le public chez lui pour assister Ă  ces intĂ©ressantes auditions. » (Courrier du Soir, 19/1/1922)
‘Le Jour’ annonça officiellement la crĂ©ation du R.C.B.E. dans un « Avis aux amateurs de T.S.F. » (Chose Ă©trange : la crĂ©ation du club fut annoncĂ©e 3 mois aprĂšs sa constitution !)

« Nous avons le plaisir d’annoncer aux  amateurs de cette grande science moderne qu’un Club s’est fondĂ© Ă  Verviers sous le nom de ‘Radio-Club Belge de l’Est’ (R.C.B.E.). Cette sociĂ©tĂ© a pour but l’étude de la radiotĂ©lĂ©phonie et surtout de sauvegarder les intĂ©rĂȘts des amateurs. Pour tous renseignements s’adresser au prĂ©sident, L. Henrotay, Crapaurue 56, ou au secrĂ©taire R. Niederprun, rue XhavĂ©e, 13, Verviers Â». (Le Jour, 17/6/1922)

Ce nouveau groupement de ‘sans-filistes’ remporta d’emblĂ©e un franc succĂšs.

« MM. Henrotay et Niederprun nous ont appris qu’une cinquantaine d’adhĂ©sions leur sont dĂ©jĂ  parvenues. C’est donc que les VerviĂ©tois veulent, en cette science nouvelle, se tenir encore ‘à la page’ Â». (Le Jour, 23/6/1922)

La sĂ©ance inaugurale eut lieu le 8 aoĂ»t 1922, au local du R.C.B.E., au 2Ăšme Ă©tage de la « Mutuelle Â», rue TranchĂ©e. Une trentaine de personnes composaient l’assistance. L’audition prĂ©parĂ©e par le comitĂ© du club fut un Ă©chec en raison de fortes perturbations atmosphĂ©riques.

« SĂ©ance blanche, donc, pourrait-on dire. Sauf pourtant pour les non initiĂ©s, les multiples dĂ©tails techniques exposĂ©s, entre les « bruissements » par les aimables promoteurs du nouveau groupement, chez qui des mĂ©comptes comme celui d’hier n’amoindrissent nullement la foi en l’avenir de la science qu’ils affectionnent et qui est encore, en somme Ă  ses vagissements ‘secondaires’ ». (Le Jour, 9 /8/1922)

L’évĂ©nement phare du R.C.B.E. en cette premiĂšre annĂ©e d’existence fut sans conteste la visite des installations de l’Observatoire Royal d’Uccle ainsi que son poste d’émissions radiotĂ©lĂ©graphiques. AnnoncĂ©e dans la presse dĂšs octobre, cette visite mĂ©morable se dĂ©roula le dimanche 5 novembre 1922.
Voici l’horaire de cette journĂ©e scientifique, « quelques cartes sont encore disponibles pour la visite ». (Courrier du Soir, 18/10/1922)

En ce mois de novembre 1922, plusieurs membres du R.C.B.E. supputĂšrent rapidement que l’émission ne devait pas ĂȘtre plus difficile Ă  expĂ©rimenter que la rĂ©ception, et ce malgrĂ© l’interdiction officielle.Âč
Nil volentibus arduum est. (Rien n’est impossible à ceux qui veulent !)
Laurent Henrotay dĂ©clarait dans ses souvenirs : « L’émission n’est pas autorisĂ©e, mais foin des rĂšglements, avec des puissances de quelques watts, c’est si agrĂ©able de rayonner, de remplir l’espace environnant de signaux d’appels ÂČ».
Rappelons que les ondes ‘courtes’ n’offraient aucune utilitĂ© pratique, elles Ă©taient dĂ©daignĂ©es par les professionnels et livrĂ©es, de ce fait, aux amateurs.
« Avec André Courtois, Jean Lecloux, René Pirotte, ensuite René Toussaint de Spa, nous échangions chaque soir nos impressions en des séances expérimentales qui duraient trÚs tard dans la nuit. Ces émissions devaient devenir justement célÚbres ³».

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Âč A la demande d’un SĂ©nateur relative Ă  l’autorisation d’établir et de faire fonctionner des postes Ă©metteurs de T.S.F. , le Ministre des Chemins de fer, M. Neujean a rĂ©pondu « qu’il importe d’attendre les dĂ©cisions qui pourront ĂȘtre prises en cette matiĂšre par la prochaine ConfĂ©rence Internationale de T.S.F. Â» (Courrier du Soir, 17/11/1922)

L’administration des tĂ©lĂ©graphes et tĂ©lĂ©phones rappellera (une derniĂšre fois !) en 1924 que « toute Ă©mission de radiations Ă©lectriques quelconques est formellement interdite ». (Le Jour, 26/5/1924)  Ces deux documents sont reproduits en annexe.
ÂČ Â«Â Le Radio-Club Belge de l’Est a 35 ans », op. cit.
Âł « Le Radio-Club Belge de l’Est a 35 ans », op. cit.
La presse locale publie en ce mois de décembre 1922 un communiqué anodin mais absolument étonnant de M. L. Henrotay.
Sous le titre assez vague de « RadiotĂ©lĂ©phonie et RadiotĂ©lĂ©graphie », il aborde le sujet des essais transatlantiques d’amateurs et informe ses lecteurs des rĂ©sultats, une premiĂšre Ă  ma connaissance en Belgique.

1923. AndrĂ© Courtois (4YZ), Laurent Henrotay (4QS) et RenĂ© Pirotte (4RS) dĂ©cident de procĂ©der Ă  des essais d’émission sur 200 mĂštres. RenĂ© Toussaint (4US) de Spa se joint Ă  eux. Les communications s’établissent aisĂ©ment entre ces quatre amateurs, au moyen de simples lampes de rĂ©ception dite ‘TM’.
Ces premiers pas en Ă©mission sont confirmĂ©s dans les « Notes Souvenirs de ON4RV », rĂ©digĂ©es dans les annĂ©es soixante du siĂšcle passĂ© Âč.
« Pour l’annĂ©e 1923, Ă©coute des premiers essais officiels en Belgique de radiotĂ©lĂ©phonie au parc de Laeken, ainsi que des QSOs d’amateurs sur 200 mĂštres, puis sur 160 mĂštres. DĂ©but sur le plan local des B4QS, B4RS, B4US, B4YZ d’une part au R.C.B.E. et, d’autre part des B4CL, B4BL du C.V.E.R. sous l’impulsion du PĂšre Verreux, professeur de physique ».

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Âč « Notes Souvenirs de ON4RV » (RenĂ© GOKA), dans ‘Le Gang VerviĂ©tois’, N°8, 1965.
L’activitĂ© dĂ©bordante de ces quatre amateurs leur permet de rĂ©aliser de multiples liaisons bilatĂ©rales : France, Grande-Bretagne, Danemark, SuĂšde et Finlande. Des portĂ©es de plus de 2000 km sont atteintes.
Leurs exploits sont publiĂ©s dans la presse Ă©trangĂšre spĂ©cialisĂ©e Âč.

 (08/1924)
(09/1924)
 (10/1924)
(05-10/1924)

EncouragĂ©s par des succĂšs dĂ©passant leurs espĂ©rances les plus optimistes, ils ne tardĂšrent pas Ă  envisager la grande aventure, c’est-Ă -dire traverser l’Atlantique, la ‘Grande Mare aux harengs’ et, autant que faire se peut, contacter des stations amĂ©ricaines.

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Âč « The Wireless World and Radio Review. The Official Organ of the Wireless Society of London. A magazine devoted to Wireless Telegraphy and Telephony. »  (London)
Cette revue anglaise publie en dĂ©cembre 1924Âč une photo de la station belge   
B 4RS, Mr. RenĂ© Pirotte. « A well-known Belgian amateur transmitting station, is extremely active, as may be judged from the  ‘QSL’ cards. His aerial consists of a twelve-wire cage, 160 feet long and 60 feet high. »

B. 4RS – Mr. RenĂ© PIROTTE  10, rue du Parc Ă  Verviers
La notoriĂ©tĂ© de Laurent Henrotay est immense et s’étend bien au delĂ  de nos frontiĂšres.
En mars 1924, Ă  l’occasion de la visite en France de Mr. Hiram Percy Maxim, PrĂ©sident de l’A.R.R.L., il reprĂ©senta la Belgique lors d’une rĂ©union prĂ©liminaire Ă  la formation d’une ligue Internationale d’amateurs de T.S.F.
Un banquet sous le haut patronage du Général Ferrié clÎtura cette réunion internationale.
« Belgian amateurs are requested to send their address and call letters to Monsieur L. Henrotay, President of the Radio Club Belge de l’Est and delegate to the International Amateur’s Congress. Mr. Henrotay will then supply the information thus gained to all that are interested. Address : Henrotay, TSF Verviers, Belgique. ÂČ»
Le premier « CongrĂšs International des amateurs » eut lieu l’annĂ©e suivante en avril Ă  la Sorbonne : « L’UNION INTERNATIONALE DES RADIO-AMATEURS  - THE INTERNATIONAL AMATEUR RADIO UNION » fut fondĂ©e.

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Âč  «The Wireless World and Radio Review», N° 277. Vol. XV N°10, p. 324
ÂČ Â« QST », dĂ©cembre 1924, p. 57. Texte similaire dans le “Journal des 8” N°17 du 11/10/1924.
Mr Laurent Henrotay, PrĂ©sident du Radio-Club Belge de l’Est, fit partie de la dĂ©lĂ©gation belge composĂ©e de 10 personnes.
Mais revenons briÚvement en 1924 pour ces exploits qui firent la réputation des membres du R.C.B.E.
Lors d’une soirĂ©e chez lui, le 31 Octobre 1924, Laurent Henrotay parvient Ă  dĂ©cider ses amis Ă  tenter des essais transatlantiques. Il est chargĂ© de se mettre en rapport avec les dirigeants de l’A.R.R.L.
« A une demande de participation faite Ă  l’A.R.R.L, Mr. Schnell, traffic manager, nous informait que ces essais lui paraissaient trĂšs tĂ©mĂ©raires, mais que le nĂ©cessaire serait fait dans l’éventualitĂ© de la rĂ©ussite, et quelques milliers de copies d’une invitation furent envoyĂ©es parmi tous les amateurs amĂ©ricains; l’annonce de ces essais Ă©tant tardive pour paraĂźtre Ă  date dans Q.S.T. »Âč
La liaison avec l’AmĂ©rique est donc dĂ©cidĂ©e au sein du Radio-Club (novembre 1924). En Belgique, personne n’avait encore realisĂ© un tel exploit !
André Courtois, 4YZ, une autre figure marquante du Radio-Club, brillamment promu ingénieur A.I.T.V. en 1913, est le Vice-Président du R.C.B.E.
BientÎt la T.S.F. devient une véritable passion pour lui. La nuit, il se relÚve pour écouter les signaux horaires américains sur 15000 mÚtres.
Le matin du jeudi 11 décembre 1924, il téléphone triomphalement à ses amis.
A 6h GMT, il Ă©tait entrĂ© en communication avec la station canadienne C 1AR, ‘Old Joe’ Fassett Ă  Halifax.
Cette PREMIÈRE liaison (d’une durĂ©e de 1h30!) entre la Belgique et le continent amĂ©ricain , un exploit rĂ©alisĂ© par un amateur-Ă©metteur VerviĂ©tois, est confirmĂ©e dans le magazine ‘QST’ de l’A.R.R.L.

« Belgium became QSO the North American continent for the first time when c1AR ‘Old Joe’ Fasset, at Halifax, N.S. clicked with b4YZ on Dec.11th, the latter station using 9 watts input. 1QV, Westerly, R.I., worked P2, Brussels on Dec.20th, and on the 23rd W2, also in Brussels, worked u1KC (
) 1KC tied up with b4RS on Dec.24th, making the fourth Belgian to work this country. » (QST 02/1925, pp.13-14)
Ces ‘hardis et tĂ©mĂ©raires’ pionniers n’en restĂšrent pas là !

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Âč « RADIO-ÉCHOS», Organe officiel du R.C.B.E., N°1 Janvier 1925, p.6
Le 25 dĂ©cembre, 4RS traverse Ă©galement l’Atlantique et contacte U 1KC. Ce mĂȘme jour, Mr. Courtois, 4YZ Ă©tablit une liaison avec U 2APY.
Le lendemain, Mr. Henrotay, 4QS communique avec U 1SF et U 3AB.

« Dans chacun des cas, la puissance ne dĂ©passa pas le maximum fixĂ©, soit 20 watts, et tous les correspondants accusĂšrent des signaux qsa r 4 Ă  r 6 
 (
)
D’autre part, des amateurs belges signalĂšrent que ces 3 amateurs, 4RS, 4QS et 4YZ furent appelĂ©s par des AmĂ©ricains des quatriĂšme et cinquiĂšme districts, et notamment par U 5OT. Âč»
En ce dĂ©but d’annĂ©e 1925, le Radio-Club Belge de l’Est Ă©tait bien organisĂ© et connaissait un succĂšs retentissant. Le prĂ©sident de cette ‘SociĂ©té  technique’ (siĂšge : rue TranchĂ©e, 50 Ă  Verviers) Ă©tait donc Laurent Henrotay 4QS ; le vice-prĂ©sident AndrĂ© Courtois 4YZ ; le secrĂ©taire RenĂ© Pirotte 4RS. Il y avait en outre 1 trĂ©sorier, 3 conseillers et de nombreux (14) ‘membres protecteurs’.

La revue ‘Radio-Échos’, « revue mensuelle de T.S.F., Ă©crite par des amateurs pour l’amateur Â» devint l’organe officiel du R.C.B.E. Elle paraissait le 15 de chaque mois.

Son contenu est trĂšs intĂ©ressant Ă  bien des Ă©gards : (commentaires personnels en italique)

  • Une description de la station B4RS : photo, description et schĂ©ma de l’émetteur ainsi que les rĂ©sultats obtenus.
  • Essais transatlantiques (rĂ©ussis) de 4QS, 4YZ et 4RS. (confirmĂ©s dans le  QST 02/1925, p.13 et 14)
  • Liste exhaustive d’indicatifs entendus et contactĂ©s. (Impressionnant pour l’époque : des dizaines d’AmĂ©ricains !)
  • Un article relatif au CongrĂšs International de T.S.F. (Avril 1925)  et ses prĂ©paratifs. (4QS fera partie de la dĂ©lĂ©gation belge !)
  • Le rapport de la rĂ©union prĂ©paratoire du 12 Mars 1924 Ă  Paris
 (4QS y Ă©tait !)

Perfectionnant ses appareils, AndrĂ© Courtois, B 4YZ effectue le 29 aoĂ»t 1925 la premiĂšre liaison avec les antipodes. Il contacte Z 2AC de Gisborne, Nouvelle ZĂ©lande en utilisant 65 watts sur 45 mĂštres de longueur d’onde.ÂČ

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Âč  « RADIO-ÉCHOS», Organe officiel du R.C.B.E., N°1 Janvier 1925, p.6
ÂČ  « JOURNAL DES 8 », N° 57 du 4/9/1925.

Des liaisons à grandes distances tous azimuts sont réalisées !
« Il nous revient que les amateurs VerviĂ©tois 4AS et 4XS ont travaillĂ© rĂ©cemment avec l’AmĂ©rique. Le premier le 16 fĂ©vrier Ă  23h30 avec C 1AF qui accusait r8 sur 2 lampes. La puissance alimentation plaque Ă©tait de 15 watts. Le second le 1er mars Ă  06h15 avec U 1ACK, naviguant sur le bateau « The Sea-Gull » Ă  200 kilomĂštres des cĂŽtes du Massachusetts. L’AmĂ©ricain accusait r5 sur 3 lampes ; la puissance interne Ă©tait de 17 watts. Les distances couvertes sont respectivement de 5.000 et 4.000 kilomĂštres environ.Âč »
« La station B 4RS de Verviers a Ă©tabli le dimanche 13 dĂ©cembre 1925 Ă  21h15 GMT le 1er QSO Belgique - Afrique du Sud en travaillant avec A6N de Cape Town. La distance entre les 2 stations est de 9500 km, parcours entiĂšrement sur terre. B 4RS  utilisait seulement 30 watts alimentation, en alternatif 50 pĂ©riodes non redressĂ© sur 43 mĂštres de longueur d’onde.ÂČ »
En 1926, AndrĂ© Courtois succĂšde Ă  Laurent Henrotay comme PrĂ©sident du R.C.B.E. MathĂ©maticien de valeur, douĂ© d’un sens pĂ©dagogique extraordinaire, il crĂ©e de toutes piĂšces un cours d’une clartĂ© Ă©tonnante, traitant du courant alternatif. Il dispensa ce cours pendant plusieurs annĂ©es, permettant Ă  de nombreux membres d’assimiler cette partie si ardue de l’électricitĂ©.
C’est en cette mĂȘme annĂ©e 1926 qu’il est le premier belge Ă  dĂ©crocher la plus haute distinction pour un radioamateur de l’époque : le diplĂŽme ‘WAC’, attribuĂ© sur demande aux stations ayant rĂ©alisĂ© une liaison bilatĂ©rale avec des stations des 6 continents. Les cartes QSL, preuves confirmant ces contacts, envoyĂ©es Ă  l’A.R.R.L. , Ă©taient retournĂ©es, accompagnĂ©es du prestigieux certificat.

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­­­­­­­­­­Âč  « L’ANTENNE » N° 102 du 10/03/1925.
ÂČ Â Â«Â L’ANTENNE » N° 143 du 22/12/1925.

Le premier WAC (CW) belge fut donc obtenu par AndrĂ© COURTOIS, B 4YZ de Verviers. Il s’agit par ailleurs du 1er WAC europĂ©en et du 7e WAC mondial. Son indicatif est citĂ© pour la premiĂšre fois dans le ‘QST’ de juin 1926, p.54.

« The following stations have submitted applications and have been entered on the rolls of  the the WAC Club as full-fledged members : u6OI, u6HM, u1AAO, c4GT, pr4SA, u9ZT-9XAX, b4YZ and gi5NJ. »
Cette formidable prouesse est confirmĂ©e Ă  maintes reprises dans les listes rĂ©capitulatives publiĂ©es rĂ©guliĂšrement dans ‘QST’, dans la revue autrichienne ‘OEM’ de mars 1935 (pp.12-14) ainsi que dans le ‘QSO’ de mai 1935, p.82.
Il est remarquable de constater que le second WAC (CW) belge (4e WAC europĂ©en, 20e mondial) fut dĂ©cernĂ© Ă  B 4RS, RenĂ© PIROTTE de Verviers. Son indicatif apparaĂźt pour la premiĂšre fois dans le ‘QST’ de novembre 1926, p.50.
En 1929, RenĂ© Toussaint, ON4US, un autre membre du R.C.B.E., reçut son WAC CW et son diplĂŽme de membre de l’A.R.R.L., tous deux datĂ©s du 22 octobre 1929. (5Ăšme WAC CW belge)
Le Radio-Club compte prĂšs de 200 membres.
Mr. Joseph Roussel, SecrĂ©taire de la SociĂ©tĂ© Française d’Études de T.S.F., auteur de nombreux ouvrages de vulgarisation radio, vient en Belgique Ă  la demande de Laurent Henrotay. Il donne 2 confĂ©rences Ă  salle comble. Âč
Sa visite en Belgique (Photo en ANNEXE 1) est relatĂ©e dans un article intitulĂ© « Ce que j’ai vu et entendu en Belgique ÂČ». Mr. Roussel fut nommĂ© Membre d’Honneur du R.C.B.E., tout comme Mr. Louis Houben, ingĂ©nieur A.I.T.V. (Andrimont)
Dans le cadre des FestivitĂ©s du Cinquantenaire de la Gileppe, eut lieu, du 29 juillet au 9 septembre 1928, une grande Exposition des Arts et de l’Industrie.
Le R.C.B.E. a un stand trĂšs remarquĂ© dans la salle de chimie de l’AthĂ©nĂ©e Royal. On y voit notamment diverses rĂ©alisations de ses membres, un superbigrille et le transmetteur automatique d’AndrĂ© Courtois.
En 1930, le Radio-Club Ă©dite un traitĂ© Ă©lĂ©mentaire d’électricitĂ© Ă©laborĂ© par Edmond Penders. La premiĂšre Ă©dition de cet ouvrage, honorĂ©e d’une souscription du MinistĂšre des Sciences et des Arts, est rapidement Ă©puisĂ©e.

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Âč Joseph Roussel donnera une seconde confĂ©rence (sujet : la tĂ©lĂ©vision) au R.C.B.E.  le 1er dĂ©cembre 1927
ÂČ Â«Â La TSF Moderne » 07/1926, pp. 400-402.

Mr. Joseph Roussel n’apparaĂźt plus comme Membre d’Honneur dans cette seconde Ă©dition, tirĂ©e Ă  quelques 3000 exemplaires. Il dĂ©cĂ©da entre-temps, le 8 juillet 1929 d’une congestion pulmonaire. Il n’avait pas 50 ans !
Le R.C.B.E. comptait dans ses rangs des amateurs photographes : Louis AM ZEHNHOFF, RenĂ© PIROTTE, Emile PIRET et Jean HOUBEAU. DĂšs 1932, des causeries et sĂ©ances pratiques de photo viennent Ă©toffer les activitĂ©s radio du club. Un laboratoire photo modĂšle, Ɠuvre d’un sans-filiste et photographe dĂ©vouĂ©, est inaugurĂ© en 1935.

La plupart des pionniers de la premiÚre heure délaissent le hobby pour se consacrer à leurs activités familiales et professionnelles.
Peu d’informations filtrent en cette pĂ©riode tourmentĂ©e.

10 Mai 1940 : les Ă©quipements radio furent remis aux autoritĂ©s ou 
confisquĂ©s par l’occupant. La sociĂ©tĂ© fut mise en veilleuse pendant les annĂ©es d’occupation.

Pour ce qui est de l’aprĂšs-guerre, retenons que le 25Ăšme anniversaire du club ne fut pas fĂȘtĂ© en raison du dĂ©cĂšs d’AndrĂ© Courtois ON4YZ (‘QSO’ 01/1946).
Le 35Ăšme anniversaire du Radio Club de l’Est fut fĂȘtĂ© en grandes pompes. Le quotidien ‘Le Jour’ du jeudi 27 juin 1957 relatait ces 35 annĂ©es de rayonnement dans le monde des radioamateurs. Le club comptait alors 110 membres !
En 1958, une tentative de jumelage du « Royal Radio Club de l’Est » et de l’UBA Ă©choua. Le R.C.B.E. disparaĂźt de nos Ă©crans vers cette Ă©poque.
La jeune section UBA de Verviers, futur GDV, présidée par Léon Peters ON4PL, tient sa premiÚre réunion officielle le 27/2/1962 au Café du Tank, Place Verte.
Monsieur Laurent Henrotay, radio technicien et fondateur du R.C.B.E. rejoindra son ami André Courtois le 16/12/1967, René Toussaint de Spa décÚde en 1971, René Pirotte disparaßt en 1983.
Et tous les autres amateurs de la premiĂšre heure les ont rejoint.

Bravant l’interdiction d’émettre, ces pionniers VerviĂ©tois, membres du R.C.B.E., du C.V.E.R. ou du R.V. apporteront leur quote-part apprĂ©ciable au dĂ©veloppement de cette fascinante science nouvelle. CĂŽtoyant les plus Ă©minents radioamateurs de leur temps, ils participeront Ă  l’élaboration de l’IARU. Ils Ă©tabliront des liaisons radio qui connaĂźtront un retentissement international, ils rĂ©colteront de prestigieuses rĂ©compenses et leurs prouesses techniques porteront loin dans le monde le nom de leur ville, VERVIERS, le berceau du radio amateurisme en Belgique.

ANNEXE 1

Le Radio Club Belge de l’Est en 1926.

Assis (de gauche Ă  dr.) :    AndrĂ© Courtois (B4YZ), PrĂ©sident du R.C.B.E.,Joseph Roussel de Juvisy-sur-Orge (Seine-et-Oise), Louis Houben , IngĂ©nieur, PrĂ©sident d’Honneur.

Debouts (de gauche à dr.) : M. Navaux, Vice-Président. Edmond Penders, Vice-Président, Jean Lecloux, Conseiller, René Pirotte (B4RS),
Secrétaire, Willy Putz et Willy Delrez, Conseillers techniques.

Source :

« La TSF Moderne », 07/1926, pp. 400-402.

Bibliographie

La TSF Moderne. Revue mensuelle illustrĂ©e. Organe officiel du Cercle belge d’Études radiotĂ©lĂ©graphiques, du Radio-Club de Belgique, de la SociĂ©tĂ© Luxembourgeoise et de nombreuses autres SociĂ©tĂ©s. Paris-Bruxelles.

La revue ‘GDV PRESS’, 01-02/1975 (« Le Radio-Club Belge de l’Est a 35 ans Â»)

« Notes Souvenirs de ON4RV Â» (RenĂ© GOKA), dans ‘Le Gang VerviĂ©tois’, N°8, 1965.

The Wireless World and Radio Review. The Official Organ of the Wireless Society of London. A magazine devoted to Wireless Telegraphy and Telephony. London. (1924-1926)

« Radio-Échos », Organe officiel du R.C.B.E., N°1 - 01/1925.

LĂ©on Peters (ON4PL): L’histoire des radioamateurs de la rĂ©gion de Verviers, dans ‘Temps Jadis’ n°49, pp. 8-10.

Edmond Penders : PremiĂšres notions d’ÉlectricitĂ© et de T.S.F. Verviers, 1931.

Journaux ‘Le Jour’ et ‘Le Courrier du Soir’ de Verviers, 1922-1924. (archivage ON5WG et ON4PS)

 Â« Le Radio-Feuillet â€“ Le Bulletin des Ondes Courtes Â», Organe mensuel de l’Union des Radio-Amateurs Belges, Verviers, 1926-1929. (43 numĂ©ros)

« QSO Â», Organe officiel du RĂ©seau Belge. Bulletin de liaison et complĂ©ments des communications entre amateurs. Bruxelles.

« Le Journal des 8 Â», Organe de liaison entre les amateurs français et Ă©trangers. Imprimerie Veuclin, Rugles (Eure) (1924-1926)

« L’Antenne Â». SupplĂ©ment hebdomadaire illustrĂ© de ‘La Meuse’ (LiĂšge) (Collection personnelle, annĂ©es 1924-1926)

« QST Â». Devoted exclusively to Amateur Radio. Published by the A.R.R.L. (annĂ©es 1924-1925)


Le Logbook de ON4GS. (1930)

Conclusions additionnelles et de synthĂšse.

Maurice RUTH, membre du R.C.B.E. avec l’indicatif B 4GS, puis ON4GS habita successivement Ă  Wegnez, 321 rue de la Croix Rouge puis Ă  Ensival lez-Verviers, 23 rue Godin et enfin 86, rue de Pepinster dans cette mĂȘme localitĂ©.
Il apparaĂźt dans les listes officielles belges de 1927 Ă  1932.
Ce splendide document d’époque rĂ©pertorie 320 contacts rĂ©alisĂ©s entre le 1er mars et le 15 mai1930, au rythme de un ou plusieurs contacts journaliers. Soit 76 jours de la vie d’un radio amateur VerviĂ©tois de 1930. Seul le 1er avril resta sans contact ! Le logbook s’arrĂȘte brutalement le 15 mai 1930. Des liaisons ont cependant Ă©tĂ© effectuĂ©es par Maurice Ruth avant et aprĂšs les dates ci-dessus.
Les contacts se répartissent comme suit :

Les stations belges se taillent la part du lion, les stations Verviétoises du R.C.B.E., du C.V.E.R et du R.V. étant de loin les plus actives. Voici une liste de ces indicatifs : ON4FI, ON4QS, ON4LU, ON4FZ (Theux), ON4AZ, ON4FJ, ON4PC, ON4 Y2, ON4IP et ON4JVX, ce dernier comme seule station non identifiée à ce jour. La palme revient à ON4FI, Ernest : 24 contacts.
Quant aux stations françaises, trĂšs nombreuses aussi, la plupart sont des ‘3 lettres’
. Des ‘noirs’ comme on avait coutume de dire Ă  l’époque.
Je tiens Ă  remercier chaleureusement ON4LG, Fred de LiĂšge qui a reçu ce document trouvĂ© dans une brocante philatĂ©lique. Merci de nous avoir permis de nous immerger dans le quotidien d’un radio amateur VerviĂ©tois de 1930.


Joseph Roussel (1879-1929)(1)

Joseph ROUSSEL est nĂ© Ă  Verneuil-sur-Avre, le 26 DĂ©cembre 1879 oĂč son pĂšre exerce la profession de pharmacien. Il frĂ©quente l’école Sainte-Croix de Neuilly. Il y est un trĂšs brillant Ă©lĂšve, Ă  tel point que la Direction lui aurait demandĂ© d’enseigner les mathĂ©matiques aux Ă©lĂšves prĂ©parant les Grandes Ecoles. Ses Ă©tudes terminĂ©es, il s’installe Ă  Juvisy-sur-Orge comme pharmacien, oĂč sa passion l’oblige Ă  avoir un « trĂšs bon prĂ©parateur en pharmacie Â». Il se marie en 1908 avec Mademoiselle Madeleine VETTER. C’est un homme complet, Ă  la fois excellent manuel et brillant intellectuel.

Sa femme se charge de l’éducation des quatre enfants. Elle sera pour lui une prĂ©cieuse collaboratrice, l’accompagnant dans ses confĂ©rences et l’épaulant dans ses recherches.

AprĂšs la Grande Guerre, passĂ©e Ă  l’hĂŽpital de Vannes comme OpĂ©rateur-Radiologue, Joseph ROUSSEL se lance auprĂšs du public dans une grande campagne de sensibilisation Ă  la TSF.

Il anime des causeries Ă  Paris, fait des confĂ©rences en France et Ă  l’étrangerÂč, tout cela dans un seul but, inoculer le « microbe de la Radio Â» Ă  tous.

J. ROUSSEL en visite au R.C.B.E. (1926) (photo F2AR)

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Âč Sa visite en Belgique (1926) est relatĂ©e dans un article intitulĂ© « Ce que j’ai vu et entendu en Belgique ». Il fut publiĂ© dans « La TSF Moderne » de Juillet 1926, pp. 400-402. Il fit salle comble lors de 2 confĂ©rences au Radio-Club Belge de l’Est (Verviers), dont il devint Membre d’Honneur.
Pour ĂȘtre plus sĂ»r de rĂ©ussir, il ouvre son « labo » Ă  tous les jeunes qui s’intĂ©ressent Ă  sa passion.

RĂ©dacteur en chef du Journal « l’Onde Hertzienne » et il est Ă©galement l’auteur de nombreux ouvrages de vulgarisation.
Le plus connu est sans doute  « Le premier livre de l’AMATEUR DE T.S.F » sorti des presses de l’éditeur parisien VUIBERT en 1921.
Ce livre qui était le résultat de ses recherches a permis aux amateurs de réaliser en toute sécurité de nombreux montages de postes récepteurs.
Le succĂšs fut tel que dĂšs 1924, l'Ă©diteur mettait sous presse la cinquiĂšme Ă©dition.
En 1923, il Ă©crira « Comment recevoir la TÉlÉphonie Sans Fil », un livre Ă  l'attention de tous ceux qui voulaient Ă©couter les nouvelles Ă©missions parlĂ©es transmises depuis le poste de la Tour Eiffel.
Il assurait aussi à cette époque les fonctions de Secrétaire Général de la Société Française d'Etudes de Télégraphie et de Téléphonie Sans Fil.
Joseph Roussel crĂ©era  le Radio Club Juvisien. C’est au sein de celui-ci qu’il enseignera aux jeunes le morse et les principes de la radio.
Grùce à cet inventeur de génie, la radio devenait populaire.
Joseph Roussel fait partie aussi des pionniers des radio-amateurs français (indicatif 8AD) et était le 4iÚme à avoir reçu l'autorisation d'émettre.

Station ‘8AD’ – Joseph ROUSSEL  12, rue Hoche à Juvisy-sur-Orge (Seine-et-Oise)

Cinquante ans aprĂšs sa mort, le Radio Club Juvisien existait encore.
Quelques annĂ©es auparavant les dirigeants du Radio Club et le Conseil Municipal de Juvisy-sur-Orge dĂ©cidĂšrent de faire connaĂźtre leur maĂźtre, de le faire sortir de l’oubli, de l’ombre, en dĂ©posant une plaque commĂ©morative.
Il avait envisagĂ© d’enregistrer les Ă©missions de la Tour Eiffel au moyen d’un Ă©couteur tĂ©lĂ©phonique et d’un stylet, qui en pivotant servait de relais pour actionner la palette de l’imprimeur d’un appareil Ă  morse.
Alors qu’il faisait des Ă©tudes sur la tĂ©lĂ©vision et sur les transistors, il Ă©tait allĂ© passer quelques jours de vacances Ă  Saint-Georges-Motel, oĂč il possĂ©dait une maison.
C’est là qu’il succomba d’une double congestion pulmonaire le 08 juillet 1929.
Cette tragique mort allait figer les connaissances en matiÚre de télégraphie pendant prÚs de 20 ans.

Le temps nĂ©cessaire Ă  trois AmĂ©ricains pour mettre au point les recherches entreprises par Joseph ROUSSEL et sans doute trop avancĂ©es pour ĂȘtre comprises par son entourage.
Pour cĂ©lĂ©brer le centiĂšme anniversaire de sa naissance (1879-1979), le Radio-Club, le Conseil municipal de Juvisy-sur-Orge ainsi que celui de Saint-Georges-Motel ont ensemble proposĂ© au SecrĂ©taire d’Etat aux Postes et TĂ©lĂ©communications, l’émission d’un timbre Ă  son effigie.
Sources : Bibliographie de M. Olivier ROUSSEL.


Documents annexes


Pierre Stoffel ON4PS

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