dimanche, 20 juillet 2025

ON4FT le pionnier de l'UBA

C'est lui, et lui seul, qui est le vrai Père de l'U. B. A. Les Présidents des amateurs à l’époque et leurs successeurs n’ayant fait que réaliser progressivement ses propositions.
À l'époque, c.a.d. de 1945 à 1948, il fut le Conseiller sage, au jugement pondéré et plein de Hamspirit dont nous avions tous tant besoin.

M. Neelemans fut aussi l'automobile, comme en témoigne la « Rétrospective de l'Automobile » éditée il y a peu d’années, où l’on peut voir une photographie datant de 1902 le montrant au volant de sa torpédo.
La vie de 4FT a été consacrée à son frère. Rarement la sollicitude fraternelle n’a été poussée aussi loin et avec une aussi rare abnégation. Aussi, lorsque son frère fut emporté par la maladie qui le minait, la santé de 4FT se détériora très rapidement et il ne put survivre, la secousse ayant été trop rude.
Que tous les OM se recueillent donc et honorent la mémoire de ON4FT qui fut un grand cœur; qu’il reste pour nous un modèle et un exemple.
Conformément à la volonté expresse du défunt, les funérailles se sont déroulées dans la plus stricte intimité, Néanmoins, une gerbe de fleurs a été déposée par l’ U. B. A. et une délégation très restreinte, composée de quelques Anciens qui l’ont particulièrement bien connu, lui rendit l’ultime hommage au nom de tous.
ON4UF Administrateur UBA. (CQ-QSO' N° 7-8 1959, pp. 145-146).

In Mémoriam

Le 27 juin 1959 s’éteignait, à l’âge de 73 ans, Georges NEELEMANS, ONA4FT.
Menant une existence volontairement effacée, peu d'OMs savent que 4FT fut du nombre des pionniers de la Radio-amateur en Belgique.
Son indicatif d'alors, cela date de l’époque héroïque des années 1920, était : b 08.
Notre ami 08 fut l’un des DX-men belges les plus fameux de l’époque, portant loin de par le monde entier le renom et le prestige des amateurs-émetteurs belges.
Du temps où la plupart des Anciens actuels n'étaient que des ONL ou tout au plus des jeunes par rapport à lui, il était coutume d'évoquer 08 « nimbé de haute fréquence ».
Pendant longtemps, il collabora régulièrement au Q.S.O. : notamment sa chronique intitulée « Note de Trafic » qu'il changea ensuite, craignant dans sa délicatesse de porter ombrage au Trafic Manager, en « DX-Potins ».
On se rappellera son style limpide et mesuré, teinté d’un humour de bon aloi et d’une finesse qui lui était propre, ainsi que sa manière inégalable de laver la tête aux petits polissons, sans avoir l'air d'y toucher.

Un article savoureux, paru dans le Q.S.O ©. Il y a bien longtemps déjà, a soulevé un coin du voile qui recouvre sa personnalité.
O8 fut en effet Volontaire de Guerre 1914-18 et là également il y joua un rôle de pionnier de premier plan en utilisant la T. S. F. au service de l’armée belge.
Son article nous raconte entre autres l'évènement sensationnel et pittoresque de l'utilisation par l'Armée Belge pendant la guerre du premier poste de T. S. F. à lampes mis entre les mains d'un militaire, et quilui fut confié.
Mais ce que cet article ne laisse même pas soupçonner, et cela c’est bien sa modestie, c’est que sa conduite valeureuse et les éminents services rendus lui ont valu de très nombreuses distinctions, dont 8 chevrons de front et plusieurs promotions dans les Ordres Nationaux, dont même ses amis les plus intimes sont incapables d’en faire le compte.
Sa simplicité et sa délicatesse étaient tels que pendant de longues années après la première guerre, les paysans d'Oostduyn- kerke se souvinrent de « Mijnheer Georges » ( Mijnheer et non sergent) dont le shack était installé au haut du clocher, sans jade la véritable personnalité et du rang social de 08, alias 4FT.
4FT fit encore œuvre de pionnier en dotant, en 1931, en collaboration avec un autre Old Timer, Mr. Régnier, l’ancien 4WW, le navire école l'AVENIR d’une intallation émettrice-réceptrice complète sur ondes courtes, permettant aux cadets qui s’initiaient au rude métier de marin, d’établir le contact direct avec la Belgique par la voie de la Radio-Amateur.
Mais, l’ U. B. À. a encore bien d’autres motifs de reconnaissance envers 4FT. En effet, c’est lui qui, dans le désordre et le trouble des idées qui régnaient après la dernière guerre dans les esprits des amateurs-émetteurs belges et qui préconisa le schéma de ce qui est devenu l U.B.A. que nous connaissons maintenant.

La radio pendant la guerre par ON4FT

A la lecture de ce titre, il y a neuf chances sur dix pour que quatre OM sur cinq s’écrient : «La barbe!» et envoient l’article et son auteur à la gare la plus proche ; je les approuve d’ailleurs entièrement et leur dis : « Citoyen, vous avez raison! »

Alors, pourquoi ennuyer le monde, le petit monde qu'entre nous nous sommes ? Voici : Ayant écrit ces notes — notes de campagne, si l’on veut — depuis bien longtemps, elles s'égarèrent tout récemment dans un lot de paperasses qui devraient de mon QRA se rendre à celui de 4UU. Il n’échoit pas à l’état civil de célibataire d'être un homme d'ordre parfait et de soins minutieux en ses tiroirs, armoires et autres histoires, où l'YL ordonnée et un tantinet curieuse, a l’habitude innée de tout bien ranger et classer: aussi je fus bien moins surpris de voir me revenir ces papiers partis à une fausse adresse, que d’y trouver, marqué par le travers. ces lignes signées 4UU : « Très intéressant, mon vieux, à faire paraître. »

Et j'obéis : j'irai même jusqu'à dédier à tous les moins de trente ans qui ne me liront pas, les lignes qui vont suivre, puisqu'à l'époque où les événements en question se passèrent, ceux-là mêmes, tout à l'insouciance de leur jeune âge, se délassèrent, en culotte, à des jeux plus innocents.

Le 28 juillet 1914. alors qu'on parlait de guerre sans jamais supposer un instant qu'elle fût à la veille de se déclencher, j'entendais déjà jes armateurs allemands qui, par leur poste côtier de Norddeich (call KAV. excessivement connu à l’époque), transmettaient l'ordre à leurs navires d'interrompre le voyage immédiatement et de se rendre au plus vite dans un port allemand. Cependant, chose étrange, à ce moment même. Un beau navire du Norddeutscher Lloyd, le « Gneisenau continuait tranquillement sa route vers Anvers, où il arriva d'ailleurs, et où les Belges, à l'instant d'abandonner la métropole, le coulèrent à son quai d'emplacement. Donc, un navire perdu par la négligence de l'opérateur non à l'écoute.

M'étant, entretemps, engagé à la radio militaire, je pus reprendre l'écoute et entendre le poste anglais de Poldhu, qui donnait l’ordre à tous les navires en mer de ne pas se rendre dans les ports autrichiens, la guerre avec l'Autriche étant déclarée. Cela se passait le 12 août 1914. Combien donc de navires, de valeur considérable et d'un emploi vital, ne furent pas faits prise de guerre, grâce à la radio, qui, ne l'oublions pas, à cette époque, était une jeune invention.

C'est le 3 septembre que nous perçûmes, pour la première fois, les signaux de deux Zeppelins, travaillant entre eux sous les indicatifs ZN1 et ZN2, avec des notes Telefunken tres musicales, une longueur d'onde d'environ 1,000 mètres et une mise au point qui semblait parfaite. Tout le texte passé se faisait, bien entendu, en langage chiffré.

Et c'est alors que, simultanément à l'avance allemande, apparurent dans « l'air » une quantité de postes volants qui suivaient les armées et servaient de liaison entre la tête des troupes et les états-majors restés en arrière. Ici encore, une coordination dans les communications et un rendement efficace dans les liaisons, prouvèrent combien les armées impériales étaient organisées et prêtes à un déploiement de ce genre en territoire ennemi. Une fois les lignes de combat stabilisées et les communications par fils rétablies, tous ces postes volants se turent, leur rôle étant terminé.

Nous prenions chaque jour, pour en informer l’état-major belge, les nouvelles de presse de Nauen (POZ) et de Paris (FL). Or, le 5 septembre 1914, à une heure du matin, nous interceptâmes le radio suivant, envoyé par Nauen au gouverneur de Winduk (Afrique allemande) : « Le gouvernement français quitte Paris pour Bordeaux. Reims tombé sans lutte. Amiens, Hierson. La Sayvilles, Condé, Laferre, Laon, entre nos mains. La cavalerie allemande est devant Paris. » Inutile de dire que ce radio nous plongea tous dans la consternation, et que nous avions reçu des ordres sévères nous enjoignant de garder pour nous ces sortes de nouvelles.

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Pierre Stoffel ON4PS

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