lundi, mars 31

La tour Eiffel et l'histoire des transmissions

Gustave Eiffel savait que la seule utilitĂ© scientifique de la Tour pouvait prolonger sa durĂ©e de vie. La tour Eiffel devait en effet ĂȘtre dĂ©montĂ©e au bout de 20 ans ! C’est pourquoi, il permit la rĂ©alisation de nombreuses expĂ©riences scientifiques : observations mĂ©tĂ©orologiques, astronomiques, physique, rĂ©sistance de l’air.
Il rĂ©ussit Ă  sauver sa Tour en la proposant comme support d’antenne monumentale au service de la transmission sans fil.
Le 5 novembre 1898, EugĂšne Ducretet rĂ©alise les premiers essais de tĂ©lĂ©graphie sans fil entre la tour Eiffel et le PanthĂ©on (4 km de distance). Le poste Ă©metteur est installĂ© au sommet de la Tour. En 1899, les ondes franchissent la Manche pour la premiĂšre fois.

La TSF sauve la Tour

En 1903, Gustave Eiffel, passionnĂ© d’expĂ©riences scientifiques, est toujours Ă  la recherche d’un moyen pour sauver « sa » Tour dont la concession par la Ville de Paris devait s’achever 6 ans plus tard. Il propose au capitaine Gustave FerriĂ©, alors chargĂ© d’étudier les applications militaires de la TSF, d’utiliser la Tour pour ses expĂ©riences. Il finance cette opĂ©ration qui permet d’émettre et de recevoir sur 400 km. La direction du GĂ©nie autorise le capitaine FerriĂ© Ă  poser des antennes sur la Tour. Celui-ci s’installe dans un baraquement en bois Ă  cĂŽtĂ© du pilier Sud.
En 1909, la station souterraine de radiotĂ©lĂ©graphie militaire est installĂ©e. L’intĂ©rĂȘt stratĂ©gique de la Tour est dĂ©montrĂ© et la Ville de Paris renouvelle la concession de Gustave Eiffel le 1á”‰Êł janvier 1910.

Expérience sur la télégraphie sans fil

En 1913, la Tour envoie, par des ondes Ă©lectriques, des dĂ©pĂȘches jusqu’en AmĂ©rique et aux navires faisant la traversĂ©e, dans un rayon de 6 000 km.
En 1914, lors de la Bataille de la Marne, le poste radiotĂ©lĂ©graphique de la Tour apprend que le GĂ©nĂ©ral Von Marwitz, commandant l’aile droite de l’armĂ©e allemande, Ă©prouvait des problĂšmes d’intendance et par consĂ©quent stoppait son avancĂ©e.
Cette information capitale permit au commandement français d’organiser une contre-attaque victorieuse (Ă©pisode des taxis de la Marne).
GrĂące au poste de la Tour, d’importants radiotĂ©lĂ©grammes ennemis, dissimulĂ©s parfois sous une apparence commerciale dans les Ă©missions des pays neutres, furent dĂ©chiffrĂ©s. Des espions furent dĂ©masquĂ©s, parmi lesquels Mata Hari.

Les premiĂšres Ă©missions de radio

À partir de 1921, un Ă©metteur civil diffuse, Ă  titre expĂ©rimental dans un premier temps, des programmes de musique, des chroniques et enfin un « Journal ParlĂ© » dĂšs 1925, captĂ© par les amateurs sur de simples postes Ă  galĂšne. Radio Tour-Eiffel est bien connue des Parisiens Ă  l’époque.
Des émissions expérimentales sont organisées et des artistes y sont invités tels que Sacha Guitry et Yvonne Printemps.

Les débuts de la Télévision

En 1935, un studio de tĂ©lĂ©vision est crĂ©Ă© rue de Grenelle et l’émetteur de la tour Eiffel commence Ă  fonctionner. De 60 lignes au dĂ©but de l’installation, on passe alors Ă  une haute dĂ©finition de 180 lignes.

Le 2 juin 1953, grĂące Ă  l’émetteur de la tour Eiffel, la tĂ©lĂ©vision montrait en direct Ă  toute la France les fĂȘtes du couronnement de la Reine d’Angleterre. C'Ă©taient les premiers pas de l’Eurovision.
En 1957, sont installĂ©es les paraboles de diffusion en direct permettant d’assurer les Ă©missions des trois chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision en 819 lignes, ainsi que l’émetteur de radio Ă  modulation de frĂ©quence. La nouvelle antenne fait culminer la tour Eiffel Ă  une hauteur de 320,75 mĂštres.

En 2000, une nouvelle antenne UHF (Ultra Haute Fréquence) conduit à une modification de la hauteur de la Tour qui passe à 324 m.

En 2010, des grands travaux sur les équipements de TDF préparent le passage à la télévision numérique en Ile de France.

Pierre Stoffel ON4PS

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